Présentation (après clic)
Au cours de la dernière décennie, l'Afrique a connu une croissance économique forte et stable ; cependant le nombre de pauvres reste encore élevé et les inégalités persistent. Entre 2003 et 2011, le taux de croissance moyen avoisine 5,2% ; tandis que la part de la population vivant avec moins de 1,25 dollars par jour a seulement diminué de 7 points en pourcentage, passant de 47 à 40% entre 2002 et 2008. Ce fait paradoxal a soulevé un débat sur l'incidence de la croissance sur la pauvreté et l'inégalité des revenus en Afrique (Chen et Ravallion, 2010; Sala-i-Martin & Pinkovskiy, 2010).
En effet, pendant longtemps, il y a eu un débat sur la relation entre croissance économique et réduction de la pauvreté et des inégalités. Certains chercheurs comme (Aghion et al., 2004) soutiennent que la croissance économique réduit nécessairement la pauvreté et les inégalités alors que d’autres comme (Bernajee et Duflo, 2000) pensent que c’est plutôt la réduction de la pauvreté et des inégalités qui est source de croissance. Aujourd’hui plusieurs études empiriques comme celle de (Fosu, 2008) montrent que la croissance est source de réduction de la pauvreté et des inégalités à condition que les inégalités et la pauvreté ne soient pas trop élevées et persistantes. Autrement dit, il faut que la croissance soit inclusive (Ali et Son, 2007).
Dans le contexte africain, où il y a une divergence entre la croissance économique et la réduction de la pauvreté et des inégalités, nous avons besoin de comprendre comment rendre la croissance inclusive. C’est pour cela que cette étude examine le caractère inclusif de la croissance dans trois pays africains ayant eu au cours de la dernière décennie une croissance économique inférieure (Cameroun), supérieure (Tanzanie) et juste égale (Sénégal) à la moyenne africaine. Typiquement, nous regardons comment la distribution des revenus et des dépenses des ménages a évolué au cours des vingt dernières années. Une attention particulière est accordée à l’évolution entre les classes de revenus/dépenses, les générations de naissances et les milieux de résidence.
Les résultats de cette étude vont compléter ceux d’une étude similaire actuellement menée par l’Université des Nations-Unies sur d’autres pays africains. Cet ensemble de résultat servira de base pour identifier les structures économiques qui favorisent la croissance économique. Par ailleurs, nos résultats peuvent être utiles aux investisseurs privés dans la mesure où ils mettront en évidence l’étendue et l’évolution des différentes classes de revenus (notamment la classe moyenne) au Cameroun, en Tanzanie et au Sénégal.
Equipe :
Georges Vivien Houngbonon, Doctorant en Economie à PSE
Nathalie Pons, Doctorante en Economie à PSE
Hédi Brahimi, Assistant de recherche à PSE
Arthur Bauer, ENSAE
Clara Champagne, ENSAE
Jeanne Avril, ENSAE
Tite Yokossi, Doctorant au MIT
Abdoulaye NDIAYE, Polytechnique
Projets à venir : à compléter par les autres rubriques
- Comment transformer les ressources naturelles en capital humain : Mise en place d’un modèle de micro-simulation de l’impact des politiques de transferts conditionnels sur le développement humain
- Comment devrait évoluer le poids accordé aux différents niveaux d’éducation ?
- Comment adapter la régulation (bancaire, télécommunications et autres industries de réseaux) à la transition vers le « tout numérique »
Projets terminés :
Vide pour le moment. Devrait contenir les rapports des différents projets achevés.
Georges Vivien Houngbonon*
Nathalie Pons*
Hédi Brahimi*
Arthur Bauer**
Clara Champagne**
Jeanne Avril**
Tite Yokossi***
Abstract:
Over the past decade, Africa has witnessed stable and high economic growth; yet the decline in poverty is weak. Between 2003 and 2011, the average growth rate was about 5.2 percent while the headcount poverty index has only declined by 7 percentage points, from 47 to 40 percent between 2002 and 2008.[1] This paradoxical fact has raised a debate about the incidence of growth on poverty and inequality in Africa (Chen & Ravallion, 2010; Sala-i-Martin & Pinkovskiy, 2010). However, the way in which the labor force participates and benefits from growth is not the same across the African countries, as they do not have similar economic performance or structure. In that respect, it is insightful to study the incidence of growth in several countries to learn about the potential causes of the mismatch between economic growth and inequality reduction in Africa.
In order to provide a representative view of the incidence of growth in Africa, we focus on three countries which have performed under (Cameroon), above (Tanzania) or similar to (Senegal) the African average level.[2] In this study, we describe how economic growth has changed the distributions of income and expenditures across individuals, generations, and regions.
We rely on households surveys conducted in Cameroon (1996, 2001, 2006), Tanzania (1994, 2008, 2010) and in Senegal (1994, 2001, 2005) to answer this question. While previous studies have focused on the bottom of the income distribution, we take a step forward by analyzing the evolution of the whole distribution of individual’s income, in line with the growth incidence curve (GIC) approach developed by Chen and Ravallion (2003). One of the limitations of the growth incidence curve usually found in the literature is the possibility that individuals might have moved from one quantile to another between two waves of survey. By using birth cohorts, we are able to follow the same individuals over several years.
Furthermore, by focusing on the evolution of the whole income distribution across individuals, generations and regions, this study is closely related to the emerging literature on inclusive growth (Ali and Son, 2007). Therefore, the results of each country will be correlated with the macroeconomic and demographic variables in order to identify potential public policies that could generate more inclusive growth in Africa.
References:
Ali, Ifzal & Son Hyun Hwa, 2007. « Measuring Inclusive Growth » Asian Development Review, vol. 24, no. 1, pp.11-31
Ravallion, Martin & Chen, Shaohua, 2003. "Measuring pro-poor growth," Economics Letters, Elsevier, vol. 78(1), pages 93-99, January.
Chen, Shaohua & Martin Ravallion, 2010. "The Developing World Is Poorer Than We Thought, but No Less Successful in the Fight Against Poverty," The Quarterly Journal of Economics, MIT Press, vol. 125(4), pages 1577-1625, November.
Xavier Sala-i-Martin & Maxim Pinkovskiy, 2010. "African Poverty is Falling…Much Faster than You Think!," NBER Working Papers 15775, National Bureau of Economic Research, Inc.
[1] According to the growth rate reported in the African Economic Outlook, 2012. Figures on the poverty headcount are obtained from the PovcalNet website. Seven African countries are missing in the calculations.
[2] According to the African Economic Outlook Report, between 2003 and 2011, the average growth rate was about 3.1% in Cameroun, 7% in Tanzania, and 4.2% in Senegal.
¤ This study is conducted as part of the research undertaken by the Think-Tank “L’Afrique des Idées”. (www.terangaweb.com)
* Paris School of Economics. ** ENSAE-Paristech. *** MIT. Corresponding author: h.gvivien@yahoo.com
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