Le développement de l’Afrique passe par la transformation sur le continent de ses matières premières. De cette problématique, se dégagent plusieurs sujets. Celui sur lequel nous nous focaliserons est le problème énergétique et plus particulièrement celui de l’électricité. En effet, l’électricité ou plutôt l’accès à une électricité bon marché et abondante, est une condition sine qua none du développement industriel. L’industrie étant très gourmande en énergie, un des critères essentiels pour l’implantation d’une unité industrielle est le coût et la disponibilité de l’électricité. Afin de mieux appréhender ce propos, il faut garder à l’esprit que pour une usine de production d’aluminium par électrolyse contenant 200 cuves (produisant 259 kt par an) il faut près de 300 MW, ce qui correspond à environ 20% de la puissance installée en Côte d’Ivoire. De plus les cuves des alumineries, les fours électriques et les laminoirs des fonderies ainsi qu’une très grande majorité des éléments constitutifs d’un process industriel nécessitent un fonctionnement quasi-continu. Les faibles puissances électriques installées, la mauvaise maintenance des équipements électriques, les délestages, et autres aléas de la production d’électricité en Afrique ne sont donc pas compatibles avec les exigences requises par le fonctionnement d’une industrie.
La production d’électricité abondante et bon marché en Afrique doit reposer sur les ressources énergétiques de l’Afrique. L’Afrique regorge de nombreuses sources d’énergie. Les technologies permettant de transformer ces sources en électricité lui font défaut, c’est donc à l’acquisition des compétences dans ces domaines techniques qu’il faut qu’elle s’attelle. Cette quête technologique doit avoir pour objectif la réalisation d’un mix énergétique en adéquation avec le développement humain et le développement industriel de l’Afrique. Ainsi, au-delà des ressources fossiles et des sources inépuisables d’énergie (renouvelables), il importe pour l’Afrique de réfléchir à la transformation de leurs immenses ressources d’uranium en électricité à travers une (ou des) centrale(s) électronucléaire(s).
Les avantages que présente cette technologie cadrent parfaitement avec l’objectif de production d’une énergie abondante, bon marché, propre et le développement de capacités industrielles en Afrique. En effet, à puissance installée équivalente, l’électricité produite par une centrale nucléaire est la moins chère (selon le rapport « Coûts de référence de la production électrique » de la DGEMP, France 2008). L’électricité produite par les centrales nucléaires est une énergie de base, c’est-à-dire qu’elle est produite constamment au niveau de puissance maximale. Elle ne dépend quasiment pas des aléas climatiques, contrairement aux énergies renouvelables. Au-delà du fait qu’il existe différents types, différentes technologies et différentes puissances de réacteurs nucléaires à travers le monde, pour mieux comprendre l’énorme potentiel énergétique que possède cette source d’énergie, il faut retenir qu’il faut 1 kilogramme de combustible nucléaire pour fournir la même puissance électrique que 6 tonnes de pétroles dans une centrale à cycle combiné . L’énergie y est donc très condensée. En moyenne, la majorité des 440 réacteurs en fonctionnement dans le monde a une puissance de l’ordre de 1000 MWe. L’EPR, en construction aujourd’hui aussi bien Chine, en France qu’en Finlande a quant à lui une puissance de l’ordre de 1500 MWe. C'est-à-dire qu’un seul EPR équivaut à toute la production électrique installée aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Un réacteur nucléaire permettrait par conséquent d’avoir une énergie bon marché et en abondance.
Les avantages du nucléaire
L’électricité nucléaire est une électricité sans émission de gaz à effet de serre. Un réacteur nucléaire ne fait brûler aucun combustible fossile, il peut donc s’insérer dans le mix énergétique sans contribuer directement à l’augmentation des gaz à effet de serre. Ceci est un atout car la conscience collective aujourd’hui incite les entreprises à intégrer le développement durable et la préservation de l’écologie comme des variables importantes dans les choix d’investissement.
La construction d’une centrale nucléaire présente aussi l’avantage de favoriser le développement de l’industrie technologique en Afrique. Car elle fait appel à différents corps de métiers. De plus l’uranium nécessite plusieurs traitements depuis la mine jusqu’au réacteur (concentration du minerais – formation du « yellow cake » ; raffinage ; conversion ; enrichissement et fabrication du combustible) avant d’y être utilisé. C’est l’amont du cycle du combustible. De même l’aval du cycle renferme différentes opérations techniques en fonction du modèle choisi entre une filière ouverte c'est-à-dire sans recyclage du combustible et une filière fermée (avec recyclage).Toutes ces étapes du cycle du combustible nécessitent des compétences très qualifiées et des entreprises (grandes entreprises aussi bien que PME – PMI) dans les tous les domaines scientifiques et techniques. Ainsi, des pans entiers de l’économie (bâtiment ; entreprises de conception de machines-outils ; recherche scientifique et technique ; etc…) peuvent être boostés par la réalisation d’un tel chantier. En France par exemple, l’industrie nucléaire crée 125000 emplois directs. Cela ne peut être que bénéfique pour les Etats africains qui pourront occuper sainement leurs jeunesses, collecter plus d’impôts, favoriser la consommation et donc créer de la croissance économique.
Un autre avantage et non des moindres est la favorisation de l’intégration sous-régionale. La construction d’une centrale nucléaire régionale peut être une formidable aventure humaine et un puissant catalyseur de l’intégration. Elle permettra de créer une saine émulation dans les domaines scientifiques, techniques et économiques. Elle fédérera toute une région autour d’un projet de développement et permettra à l’Afrique de l’Ouest d’assurer son indépendance électrique. La collaboration avec des pays africains, en plus de ceux de l’occident, disposant déjà de la technologie nucléaire ou désireux de s’en doter accentuera une coopération Sud-Sud qui est salutaire.
Les risques du nucléaire
Ces différents avantages ne doivent pas entrainer une minimisation des risques engendrés par le développement de centrales nucléaires. La sûreté des installations doit être garantie par la compétence et la conscience professionnelle des ingénieurs, des techniciens, des autorités et des industriels. La gestion des déchets ultimes doit être envisagée avec le plus grand soin. Les différentes catastrophes nucléaires à travers le monde (Fukushima ; Tchernobyl ; TMI ; etc…) devraient nous permettre d’être plus attentifs aux aspects relatifs à la sûreté des installations au lieu de nous rendre plus frileux. Toute industrie a des risques induits, nul besoin de surestimer ou sous-estimer ceux relatifs au nucléaire. C’est seulement dans la réflexion, sans émotion et avec clairvoyance qu’il faut évaluer les avantages et les désavantages du nucléaire pour l’Afrique. C’est uniquement par l’audace que l’Afrique arrivera à se surpasser et à faire des réalisations à la dimension de ses potentialités.
Même si, in fine, du débat que nous espérons susciter autour de cette question, il ressort qu’il n’est pas opportun pour l’Afrique d’avoir des centrales électronucléaires, ne nous bridons pas dans la réflexion dès le départ. N’ayons pas peur…réfléchissons ! Osons réfléchir pour nous-mêmes et par nous-mêmes, c’est à ce prix que l’Afrique se développera.
Stéphane Madou
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Merci d'ouvrir ce débat en posant aussi bien les points d'argumentation de base. J'ai deux interrogations.
1/ Il est dit dans l'article que l'énergie nucléaire serait moins chère que les autres, j'imagine parce qu'elle produit beaucoup plus d'énergie que tout autre moyen. Toutefois, les coûts d'investissement sont énormes, et l'article n'en fait pas mention. Serait-il possible d'avoir des infos sur combien ça coûte une centrale nucléaire moyen de gamme ? J'imagine que cela nécessitera de partager le coût d'investissement entre plusieurs pays, mais à quelle hauteur ? Combien d'année faut-il pour revenir dans ses frais ?
2/ La partie sur les risques du nucléaire est la plus courte de l'article. Pourtant, il y a beaucoup à en dire. Le contexte actuel voit le désengagement de la plupart des pays développés de cette technologie, parce qu'elle est jugée trop risquée. Alors que le niveau technique des pays africains est plus faible, que les mesures de sécurité y sont réputés moins prononcées, et que le continent est dans des conditions climatiques difficiles (chaleur, vent de sable, quels effets sur la sécurité ?) et pas à l'abri d'aléas externes (tremblement de terre, inondations, dévalement de terrain), ne serait-ce pas suscidaire de mettre un réacteur nucléaire près de populations vulnérables ?
Je suis d'accord avec le constat qu'il nous faut des ingénieurs. J'ai le pressentiment que le nucléaire ne pourra voir le jour en Afrique au moins d'ici notamment à cause de tous les problèmes que ça pose dans le monde. Pour s'attaquer aux problèmes énergétique, je pense qu'essayer de rendre les photovoltaïques pas chers et performants est un bon début.
Les interrogations posées ici sont légitimes. J'essaierai d'apporter des réponses rapides sans empiéter sur les autres articles qui porteront sur le sujet.
1) Les coûts d'investissement et de construction d'une centrale nucléaire de type N4 (la dernière qui a été mise en service en France) sont de l'ordre de 3 fois ceux d'une installation de turbine gaz à cycle combiné (C'est le type d'installation que les pays africains utilisent). Cependant il importe de prendre l'ensemble des coûts (investissement, construction – exploitation – R&D – combustible). Pour le nucléaire les coûts d'investissement et de construction représentent 60% du coût global et ceux relatifs au combustible à peine 5%. Tandis que pour la turbine gaz, l'investissement et la construction sont de l'ordre de 20% mais les coûts relatifs au combustible représentent près de 60%.
Conclusion: Au départ ça coûte cher mais le prix du kWh nucléaire n'est pas fonction (négligeable) des cours du combustible, contrairement à celui produit par une turbine à gaz qui est tout aussi volatil que le prix du gaz…(c'est pas le top pour les entreprises)
C'est clair que l'investissement doit se faire à l'échelle d'une région africaine c'est plus viable. Des mécanismes de participation de chaque pays sont envisageables. Entre 20 et 30 ans, c'est le temps estimé pour un retour sur investissement. Il faut mettre en regard le temps de vie d'une centrale (40 à 60 ans).
2) Une centrale nucléaire est conçue en fonction de nombreuses contraintes et en prenant en compte divers types d'aléas spécifiques au site. Les grands froids, les canicules, les séismes, les inondations, etc.. sont prises en compte dès la conception. Il faut avoir à l'esprit que des projets sont en cours de conception actuellement en Malaisie, en Jordanie, dans les émirats arabes unis (les projets sont dans les cartons).
3) Non ce n'est pas suicidaire de penser au nucléaire quand on a une population "vulnérable". Le Nigéria y pense (espère un démarrage aux alentours de 2020), le Ghana aussi. Il y a des populations "vulnérables" partout. Au Brésil, en Inde, etc…mais ces pays ont des centrales.
Il ne faut pas balayer du revers de la main une technologie dont sont dotés la très grande majorité des pays développés. Il faut avoir en tête que l'Europe (la vieille Europe comme diraient certains) veulent sortir du nucléaire mais pendant ce temps les chinois ont 28 réacteurs en construction, les russes 11, Taiwan 2, l'Inde 2, la Corée du sud 5… Ils ne sont pas tous fous non plus. Les populations dans les pays Européens (Europe de l'Ouest essentiellement) ont un niveau de tolérance au risque qui est maximal (c'est peut être dû au fait qu'elles vivent dans des pays développés et qu'elles croient avoir déjà "réussies".
Il y a déjà des réacteurs nucléaires sur le continent: en Afrique du Sud et cela depuis les années 80 (de mémoire). On a pas encore entendu de catastrophe là bas.
Et puis nucléaire ne veut pas dire "pas de solaire". Il faut faire un mix énergétique adapté à nos pays et à nos besoins de développement.
Merci pour cet article Stéphane, ton argumentation tiens la route mais, cela étant, pourquoi ne pas opter pour le photovoltaïque tout simplement ? Et puis, tu évoques les coûts d'entretien des installations mais pas celui des équipements de protection individuelle, ces derniers représentent un investissement non négligeable, à moins qu'on ne fournisse aux ouvriers des combinaisons de protection très bas de gamme car dans les pays pauvres, après tout, on n'a que faire de la sécurité des travailleurs…. D'autre part, tu ventes les bienfaits écologiques du nucléaire mais que fais-tu des déchets nucléaires???
Un mix énergétique c'est par exemple, du solaire pour les zones reculées (difficile d'accès pour y acheminer l'électricité), il faut dans ces cas une source locale. Pour les grandes agglomérations et les entreprises, des sources sures, abondantes et pas chères…
le solaire, il faut que les africains nous mêmes investissions dans la recherche dans le domaine. Ce ne sont pas les occidentaux qui le feront à notre place!
Et pour les coûts, je n'ai parler que des coûts de construction (investissement) et les coûts du combustible. Mais das l'estimation du coût total, tout cela est pris en compte. Et dans une centrale nucléaire, tout le monde n'est pas en combinaison, elles ne sont utilisées que pour aller dans les zones contrôlées (donc c'est très ponctuel). Un des principes fondamentaux c'est le confinement des matières radioactives. Donc n'importe quoi n'est pas à la portée de n'importe qui n'importe quand…
Merci pour l'article.
Néanmoins, ton article s'apparente plus à un plaidoyer assez général pour le nucléaire, et non pas pour le nucléaire en Afrique spécifiquement.
L'énergie nucléaire est-elle celle qui offre le meilleur mix abondance des ressources/ facilité de conception / faible niveau de risque ? Clairement non ! Elle ne fait pas le poids face à l'énergie hydroélectrique…
Néanmoins, tu as raison, les Africains aussi doivent entreprendre des réalisations audacieuses et maîtriser le nucléaire fait partie des grands défis de la Science de demain!!
Un éloge au nucléaire quand dans le même temps les pays industrialisés cherchent les moyens de s'en défaire ? L'auteur travaillerai pour AREVA que j'y verrai tout de suite une tentative des grands lobby du nucléaire qui zyeutent de nouveaux marchés sachant qu'ils vont se faire bouter, à terme, de leurs vaches à lait actuel 🙂
L'Allemagne est le pays le plus en pointe en matière de photo-voltaïque alors qu'elle n'a manifestement pas le potentiel solaire des pays africains. Ce n'est pas qu'une question de volonté politique.
Comment peut-on prôner de sortir de la dépendance aux énergie fossiles, épuisables, pour aller vers le nucléaire qui est également, à plus long terme, basé sur des matériaux naturels par définition épuisable ?
La R&D sur le solaire, le thermique, l'hydrolique, l'éolien… n'en est qu'à ses balbutiement, à des années lumières du développement technique qu'à connu le nucléaire, de par la simple volonté des dirigeants occidentaux. Normal, la configuration géographique de ces pays et la vision à moyen terme leur a fait privilégier le développement d'énergie à exploitation rapide. Les africains ont la chance de ne pas avoir ni les même contraintes, ni les mêmes avantages
Ce débat rejoint celui d'un ancien article sur l'industrie automobile en Afrique. Comme je l'avais déjà dit, oui l'Afrique peut suivre le même type de développement que l'Europe et l'Asie en surfant derrière eux, en retard d'un siècle, sur des industrie qui manifestement s'écroulent, et qui ont engendré des développements économiques non "durable". Voulons-nous du même type de développement économique ?
Devenir l'Inde du prochain siècle ? Avec d'un côté ses milliardaires et de l'autre ses intouchables et ses miséreux, oubliés du développement économique. L'inde qui nous donne en exemple les ingé informatiques des Silicone-valleys indiennes, petites mains du géant américain ?
Devenir la Chine ? Dont, je le rappelle, l'électricité vient encore très majoritairement des mines de charbon, avec un développement économique totalement déséquilibré, et qui ne tient encore debout que pour une seule raison: la dictature. Le jour où le pouvoir vacille, le peuple va leur montrer, aux socialiste chinois, ce qu'il pense de leur développement qui fait des milliardaires et des exilés intra-frontières.
Ne nous collons pas à des modèles de développement qui font faillite, n'allons pas en compétition avec des pays qui ont pris tellement d'avance sur l'Afrique, sur certains champs technologique, que nous seront toujours la traine. Les Africains doivent arrêter de prendre le mot "développement" comme un synonyme de "occident".
Perso, je m'en fout de continuer à acheter des voitures japonaises ou coréennes, s'ils le font bien. Je rêverrai par contre de faire rouler mon Cayenne au solaire ou au thermique. En retour, je fourguerai au Chinois du ChocoCam de Mboa, du Phosphate des Kongos, du Solaire des Pulaar, de la charmeur thermique du Kilimandjaro, du caoutchouc made in Zanaga …
Ok, je rêve. Mais, essayons les marchés niches sur lesquels nous n'auront pas, ou très peu de concurrence. Et encore, je ne reviens pas sur le problème des déchets, et autres conséquences que les choix en matière de développement économique/industriel ont engendré.
Réfléchissons ? Soit, mais pas dans la même direction que l'occident. Pour une fois, réfléchissons dans d'autres directions.
Je vais essayer d'occulter les attaques ad'hominem, les présomptions de culpabilité qui frisent la paranoïa pour ne répondre que sur les éléments de fond.
1) Le raisonnement qui consiste à dire: "comme les occidentaux n'en veulent pas, ne chercons même pas à savoir ce qu'il en est", ne fait que nous poser en éternels suiveurs. A cette allure, on restera toujours sous-développés. Sortons de cette forme d eparesse intellectuelle.
2) Mon article n'est pas un plaidoyer pro-nucléaire à tout prix. La conclusion de l'article dit bien que l'objectif est d'avoir un débat sur les problèmes énergétiques en Afrique. ceci afin de sortir des idées reçues et de prendre des décisions en connaissance de cause. Il est même envisagé qu'à la fin du débat tant recherché (donc de l'effort intellectuel des Africains pour l'Afrique), il se pourrait que l'option du nucléaire ne soit pas retenue. Sauf que cela sera fait du des éléments rationels et non émotionnels. Une étude sérieuse s'impose.
3) Concernant l'Asie, j'ai marqué dans une réponse que la Chine construit 28 réacteurs à l'here actuelle, la Corée du Sud 5, Taïwan 2, etc… Les BRICS c'est à dire les puissances de demain sont tous au nucléaire. Alors le tout c'est de savoir ce qu'on veut: Préserver notre environnement tout en ayant une jeunesse au travail, des niveaux de vie moyens plus élevés ou s'abriter derrière les occidentaux en continuant de quémander perpétuellement.
4) Il ne s'agit pas de compétition dans ce domaine avec qui que ce soit. Il s'agit de mettre en concurrence les pays qui peuvent nous aider dans ce domaine à moindre coût. Les Coréens ont raflé un marché gigantesque aux Emirats. les indiens aussi savent construire des réacteurs, etc… Nous serons plutôt en coopération avec ceux qui voudront bien nous aider à moindre coût, je le répète. cela dans une relation marquée par le sceau de la responsabilité.
Enfin je trouve assez contradictoire, de dire dans un premier temps qu'il faut faire comme l'Allemagneet dans un second de dire qu'il ne fau pas prendre le mot "développement" comme un synonyme de "occident". Personnellement je suis plutôt d'accord avec la 2e assertion et c'est ce que j'ai essayé de montrer dans cet article. Se déterminer encore et toujours par rapport aux autres est une forme d'esclavage.
Désolé pour les fautes, les oublis et autres dans ma réponse.
"Je vais essayer d'occulter les attaques ad'hominem, les présomptions de culpabilité qui frisent la paranoïa pour ne répondre que sur les éléments de fond."
Je n'ai pas eu l'impression d'attaquer l'auteur de l'article, mais d'exprimer mon sentiment général (en parlant d'ailleurs d'un autre article du site sur lequel j'ai commenté), sur le propos. Mon texte est même parti sur des considérations très générales en délaissant quelque peu l'article. Désolé que vous vous soyiez sentis insulté, tel n'était pas mon but.
C'est de voir des débats aussi passionnés sur des questions aussi sérieuses !!
Une petite remarque pour Joss (mon cher ami). Je veux qu'on ne suive pas bêtement les Occidentaux et que nous soyons les leaders dans certains domaines. Mais quand je vois les domaines que tu cites :
" En retour, je fourguerai au Chinois du ChocoCam de Mboa, du Phosphate des Kongos, du Solaire des Pulaar, de la charmeur thermique du Kilimandjaro, du caoutchouc made in Zanaga …"
Je ne vois que des INDUSTRIES PRIMAIRES…pourquoi les Africains ne pourraient pas faire tourner leurs méninges et attaquer des industries de pointe? Le monde avance, les gens vont sur la Lune, font rajeunir des cellules grâce à des technologies hypersophistiquées et l'Afrique devrait continuer à cultiver, et exploiter "bêtement" ses matières premières…
Je dis non !! 🙂
@TED:
Mea culpa, c'est vrai que j'ai donné des exemples un peu triviaux, mais ça ne veut pas dire que je sois contre l'industrie. C'est simplement le type d'industrie vers lequel mettre le paquet qui diffère.
Le photo-voltaïque et tout ce qui touche les énergies "différentes" (ni fossiles, ni nucléaire) sont mes dadas, mais je pense également qu'en misant sur le pharmaceutique (par exemple) nous avons des chances de nous différencier. Là, pour le coup, la Chine est exemplaire car son médecine traditionnelle est de plus en plus reconnue. Il y a d'ailleurs une norme internationale sur le sujet en cours d'élaboration.
Fabriquer des voitures ne m'intéresserait pas, par contre, faire de la R&D pour des moteurs qui consommeraient autre chose, autrement, là c'est de l'industrie de pointe sur lequel il faudrait aller.
Nous avons eu une table ronde sur le franc CFA dernièrement, et nous avons parlé du système financier mondial. Pourquoi ne pas cogiter sur un système financier différent ? Essayons d'explorer des pistes que d'autres négligent pour l'instant puisque nous avons la "chance" de voir comme ils évoluent avec les choix qui ont été fait.
Joss, je vois que nous pouvons être d'accord.
L'Africain doit effectivement tirer parti à la fois de l'exemple des autres civilisations et de ses traditions, de son authenticité.
Quand tu dis "Fabriquer des voitures ne m'interesserait pas, par contre, faire de la R&D pour des moteurs qui consommeraient autre chose, autrement, là c'est de l'industrie de pointe sur lequel il faudrait aller", je reste d'avis qu'il faut d'abord apprendre à imiter puis à personnaliser par petites touches. Pour apprendre à fabriquer des voitures qui roulent à l'eau, il faut d'abord fabriquer des voitures.
C'est comme à l'école. D'abord on apprend et on applique les théories existantes. Puis une fois que l'on a tout compris, avec les failles et les avantages de chacune des théories, là on fait un doctorat où on propose une nouvelle théorie.
Step by step!!
C'était moi 🙂
Bonjour,
je travaille dans ce secteur d'énergioe nucléaire en France et sur des projets internationaux type ITER, EPR et je valide tous les arguments de Stéphane MADOU. J'ai un projet professionnel de ce type pour la Côte d' Ivoire.
Vivien BEDA
Expert Consultant International