Comment entreprendre en Afrique quand on est une femme ?

oser_afriqueLe 12 Octobre, l’association Oser l’Afrique a organisé une conférence en ligne (Hangout) sur l’entrepreneuriat féminin en Afrique en partenariat avec l’Agence de Communication Digitale Kouaba.[1]

Ce Hangout a permis de faire l’état des lieux et d’identifier à la fois les écueils et les armes dont peuvent bénéficier les femmes lorsqu’elles envisagent d’entreprendre en Afrique.

Pour aborder ces questions Oser l’Afrique a fait appel à trois entrepreneures africaines qui, chacune dans leur domaine, ont su Oser. Il s’agit de Rebecca Enonchong, Céline Vitoria Fotso et Paola Audrey Ndengue.

Rebecca est la fondatrice et PDG du Groupe AppsTech, une entreprise multinationale informatique qui a des bureaux sur 5 continents et compte des clients du secteur privé et du secteur public dans plus de 50 pays.

Céline est femme d'affaires, designer, community manager et architecte événementielle. Elle est également fondatrice de Je Wanda Magazine, média interactif de divertissement et d’actualité culturelle dédié à la jeunesse africaine.

Paola-Audrey est depuis 5 ans la co-fondatrice de FASHIZBLACK, un des médias leaders en matière de mode et Lifestyle afro. Elle y occupe les fonctions de rédactrice en chef et de directrice artistique.

Ce Hangout a été riche en enseignements et les questions des internautes ont orienté le débat en permettant à nos invitées de confronter leurs vécus.

kouabaOn a ainsi appris que les difficultés des femmes africaines ne sont pas toujours là où on pourrait le penser : entreprendre et être une femme africaine n’est ni impossible, ni incompatible. Les jeunes femmes et hommes africains ont des capacités et des possibilités : ils se doivent de les exploiter !

Le travail est le plus sûr moyen d’atteindre ses objectifs : tous les participants au Hangout se sont accordés sur ce point. En travaillant mais aussi en partageant avec des gens autour de soi on peut confronter son idée au terrain et aux autres pour mieux avancer.

N’ayez pas d’œillères : vos capacités d’apprentissage ont autant de valeurs que vos diplômes. Il n’y a pas de prédisposition pour un domaine ou un autre. D’ailleurs l’entrepreneuriat doit être démystifié : les vendeuses dans la rue sont des entrepreneures à part entière. Attention cependant : l’entrepreneuriat féminin en Afrique ne se réduit pas à cela !

La question de l’éducation a également été posée : aujourd’hui en Afrique il y a 79 filles scolarisées pour 100 garçons. Le problème de l’accès à l’éducation de ces jeunes filles, qui souvent décrochent à l’école primaire se pose. Leurs chances de réussir ne sont-elles pas biaisées dès le départ ?

twit1De même, il existe des barrières économiques et sociales à l’entreprenariat des femmes en Afrique et notamment au Cameroun. Rebecca, une de nos invitées, s’est faite refouler d’une banque parce qu’elle était une femme. Céline, s’est entendue dire qu’elle ne pouvait pas rentrer dans un bar sans être accompagnée d’un homme. Et pourtant nos trois entrepreneures sont d’accord : il faut y aller, il faut Oser entreprendre en dépit des difficultés. Et s’entourer de bonnes personnes, de mentors…

Les démarches pour entreprendre doivent être simplifiées, le climat social doit être assaini et des guichets uniques pour créer une entreprise doivent être ouverts. L’environnement reste encore trop complexe pour entreprendre : il est urgent d’agir en ce sens.

twit2Les entrepreneurs devraient communiquer entre eux et ériger des modèles, en mettant en avant des success stories : celles qui ont réussi apporteront un plus en partageant leur parcours avec les autres.

Enfin, des recommandations générales ont été formulées pour favoriser l’entreprenariat des femmes en Afrique. Il s’agit de :

  • Professionnaliser les tontines pour financer les microprojets,
  • Favoriser et développer le mentorat pour les jeunes débutantes,
  • Favoriser l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge en l’enseignant au collège ou en y invitant des intervenants,
  • Développer la notion de droits d’auteurs et de propriété intellectuelle,
  • Développer des incubateurs dans des domaines autres que la technologie.

La bonne nouvelle est que le phénomène de business angels se développe davantage en Afrique. Cette tendance devrait être une opportunité pour les femmes d’entreprendre.

twit3Pour terminer, les trois invitées se sont prêtées à un jeu qui consiste à dire ce que leur évoquaient les trois mots clés du débat. A l’Afrique, elles associent le Cœur, la Beauté et le Mystère. Le mot Entreprenariat leur évoque le Travail, la Passion, la Femme et le Sacrifice. Enfin, elles associent le Financement au Combat, au Client, à Saint – Graal et à « Pas encore ».

twit4La vidéo du Hangout peut être visualisée en cliquant ici. Le prochain Hangout est prévu pour le samedi 23 novembre 2013. Le thème sera « Cultivons nos villes » ou quand l’urbanisme rencontre l’agriculture pour nous permettre de mieux vivre. Vous pouvez d’ores et déjà poser vos questions et suivre les débats en utilisant le hashtag #oserlafrique sur tous les réseaux sociaux.

 

 

 


[1] Un « Hangout » est une conférence en ligne qui utilise la plateforme de communication développée par Google.