Habemus Presidentum ! Une ère s’achève en Somalie

Dans l’opinion internationale, Somalie rime avec anarchie. Enlisée dans une interminable guerre civile depuis la chute du dictateur Siad Barre en 1991, la Somalie a véhiculé tant de visions de chaos, de destructions et de catastrophes humanitaires qu’il s’était développé à son égard une forme de fatalisme : beaucoup avaient tout simplement fini d’espérer pour ce pays qu’on disait ingouvernable, soumis à des logiques d’autorité trop contradictoires pour pouvoir être réconciliées, tiraillé par les revendications indépendantistes de ses régions du nord (Somaliland et Puntland), laissé à la merci des seigneurs de la guerre et des militants fondamentalistes d’al-Shabaab. L’ONU elle-même, après le retrait de sa mission UNOSOM II en 1995, était restée à distance du bourbier somalien pendant de longues années (elle n’y est revenue qu’en 2008).

Dans les médias, les images de La chute du faucon noir  (Black Hawk Down) ont aussi fait leur effet, tout comme les reportages photos montrant ces chefs de guerre patrouillant les rues de Mogadiscio à bord de leurs technicals (ces pickups montés d’une mitrailleuse lourde ou d’un lance-roquettes). Le conflit n’en finissant plus, il a même fini par donner naissance à de nouveaux concepts de science politique, comme celui de l’Etat « failli » (collapsed state) breveté par William Zartman au milieu des années 1990. Fidèle à cette image, la Somalie trône d’ailleurs en tête du Failed States Index, qui mesure le « degré d’effondrement » des pays selon des critères plus ou moins pertinents.

2012, année de renaissance pour Mogadiscio

Et pourtant, la Somalie offre depuis le début de cette année, et plus encore depuis ces dernières semaines, des motifs d’espoir. À un regain d’activité internationale (avec les conférences de Londres, organisée en février par la Grande-Bretagne, et d’Istanbul, réunissant en mai plus de 300 personnalités somaliennes venant de différents horizons) s’est ajoutée une amélioration notoire de la sécurité sur le terrain, et avant tout à Mogadiscio. La capitale somalienne semble avoir retrouvé un semblant de sérénité, et les reportages de guerre des journalistes présents sur les lieux ont fait place à des récits plus enthousiastes sur la réouverture progressive des cafés, des restaurants, des lieux de vie nocturne et autres commerces. Les membres de la grande diaspora somalienne commencent à revenir et rivalisent de projets pour leur pays natal, signe d’un climat beaucoup plus propice aux affaires.

Mais surtout, la Somalie a connu une avancée majeure au mois d’août : elle a enfin achevé sa longue période de transition en se dotant d’une nouvelle Constitution et d’un Parlement, qui a élu au début de cette semaine un nouveau Président, Hassan Sheikh Mohamud. Si la situation est encore trop instable pour évoquer les affres de la guerre civile au passé, la période actuelle marque peut-être le début d’une nouvelle ère dans la Corne de l’Afrique. A quoi tient cette soudaine poussée d’optimisme ?

AMISOM : le succès d’une opération africaine de maintien de la paix

L’amélioration de la situation en Somalie est d’abord d’ordre sécuritaire, grâce aux nombreux succès militaires enregistrés ces derniers mois face aux rebelles d’al-Shabaab. Force est de reconnaître la réussite de l’opération AMISOM, déployée par l’Union africaine depuis février 2007. Dotée à l’origine d’environ 5 000 hommes envoyés par l’Ouganda, le Burundi et Djibouti, ses effectifs ont été portés à  17 000 avec l’ajout de troupes kenyanes en octobre 2011. Malgré les difficultés techniques et logistiques, AMISOM a réussi à reprendre le contrôle du marché de Bakaara à Mogadiscio, principale source de revenus des militants islamistes, avant de les repousser vers le sud. Al-Shabaab, grandement affaiblie, se retrouve maintenant encerclée dans la ville de Kismaayo, près de la frontière kenyane. Cette dernière poche de résistance devrait s’effondrer prochainement.  De manière tout aussi importante, AMISOM a acquis une forte légitimité auprès de la population somalienne. En excluant de la mission des voisins encombrants comme l’Ethiopie ou l’Erythrée, l’Union africaine a réussi mieux que toutes les précédentes interventions extérieures à se faire accepter comme un acteur neutre, purement dévoué à la sécurité des Somaliens. Des leçons pourront être tirées de cette opération pour de futures missions de sécurité collective sur le continent.

Des progrès conséquents en matière institutionnelle

En limitant la menace d’al-Shabaab, AMISOM a ainsi permis à la Somalie de se concentrer sur des problèmes autres qu’exclusivement sécuritaires. Le pays, après avoir vécu une dizaine d’années sans gouvernement effectif, était dirigé depuis 2004 par des institutions transitoires. Exilé à Nairobi jusqu’en 2006, puis à Baidoa (où le Parlement siégeait dans un entrepôt de blé !), le Gouvernement Fédéral de Transition (TFG) n’a rejoint Mogadiscio qu’en 2007, et son pouvoir est toujours resté très limité. De plus, les institutions transitoires se sont rapidement trouvées mêlées au jeu complexe entre les clans, dont l’importance est fondamentale dans la politique somalienne. Corruption systématique – d’après un rapport de l’ONU, 8 dollars sur 10 reçus par le TFG sont détournés à des fins privées –, personnalisation des pouvoirs et compromission avec les seigneurs de guerre locaux sont ainsi devenus les attributs d’un Etat somalien de plus en plus impopulaire.

Dans ces conditions, avoir suivi (à quelques jours près) le calendrier prévu pour l’expiration de la période de transition constitue déjà un développement positif. Un comité composé selon les logiques claniques s’est chargé de sélectionner les 275 membres du nouveau Parlement fédéral somalien, qui devaient n’avoir eu aucune affiliation avec des milices ou des chefs de guerre dans le passé (30% des sièges étant réservés aux femmes). Les députés ont ensuite nommé un speaker, adopté le projet de Constitution, et célébré officiellement la fin de la transition le 20 août.  Enfin, ce mardi 11 septembre, une étape cruciale a été franchie avec l’élection à la présidence d’Hassan Sheikh Mohamud.

Certes, le processus est loin d’avoir été parfait. Intimidation, corruption et ingérence extérieure ont été partie intégrante de la transition ; les postes de député se seraient « vendus » jusqu’à 50 000 $ … Mais au vu de la situation somalienne, on peut avoir pour une fois un regard optimiste et se réjouir des progrès accomplis.

D’autant que l’élection d’Hassan Sheikh Mohamud signale avec force que les parlementaires ont bien compris les aspirations au changement du peuple somalien. Novice en politique, son élection a surpris la plupart des observateurs, qui s’attendaient plutôt à un duel de politiciens entre le Président et le Premier ministre du gouvernement de transition. Leur défaite est une condamnation sans appel de l’Etat affairiste de ces dernières années ; plus que jamais, les Somaliens ont voulu refonder leurs institutions sur de nouvelles bases. Ingénieur et universitaire de 56 ans, islamiste modéré, Mohamud s’est fait un nom au sein de la société civile, en fondant une université à Mogadiscio et en s’associant à de nombreuses ONG internationales. Son élection marque la défaite des « sortants », mais aussi la victoire des locaux sur la diaspora. C’est le deuxième enseignement de cette élection : les députés ont aussi plébiscité Mohamud pour n’avoir jamais quitté la Somalie durant la guerre civile. A l’inverse, les membres de la diaspora, fraîchement arrivés pour faire campagne, leur ordinateur portable sous le bras, n’ont recueilli que très peu de voix.

Reconstruire la Somalie, un défi insurmontable ?

Le nouveau président a désormais un mois pour nommer un Premier ministre, qui va constituer un gouvernement avant fin octobre. Avec la présidence somalienne, Hassan Sheikh Mohamud a peut-être hérité du métier le plus difficile au monde. Car l’ampleur des défis qui l’attendent est énorme.

Bien que la libération de Kismaayo soit annoncée comme imminente, la sécurité va rester un enjeu majeur. Plus de la moitié du territoire somalien est encore très faiblement étatisée, et ces régions reculées pourraient servir de bases de repli pour al-Shabaab. Inférieure dans la lutte armée conventionnelle, l’organisation risque de compléter sa reconversion (déjà initiée) vers des tactiques de terrorisme. Al-Shabaab a d’ors et déjà fait preuve de ses capacités de nuisance en organisant, deux jours après l’élection de Mohamud, un attentat-suicide contre son palais présidentiel, au cœur de Mogadiscio.

Avant qu’ils ne s’aliènent le soutien populaire en faisant le pari du « jihad global », les militants d’al-Shabaab répondaient à un triple besoin de la part des Somaliens : sécurité, intégrité et inclusion. Ces deux derniers chantiers seront primordiaux pour le nouveau gouvernement : des institutions transparentes et inclusives sont nécessaires pour accommoder la diversité des acteurs somaliens, et en ramener le plus grand nombre dans le giron de l’Etat légal.

A l’image du nouveau credo de l’Union africaine, le manque d’infrastructures est un défi pressant pour un pays ravagé par vingt années de conflit. Reconstruire des connections routières, relancer les activités portuaires, (r)établir le réseau électrique seront autant de travaux indispensables pour que la « renaissance » observée à Mogadiscio puisse être durable et se propager à l’économie nationale. La reprise économique est importante à plus d’un titre : en plus de stimuler les énergies créatives et d’attirer les investisseurs étrangers ou de la diaspora, elle seule peut éviter que ne réapparaissent de nouveaux entrepreneurs de la guerre, qui pendant des années ont trouvé dans le chaos somalien un terrain de jeu idéal pour leurs lucratives activités économiques. Garder de manière durable ces individus dans le cadre d’une économie de la paix est un pré-requis pour la stabilisation du pays.

La liste des challenges que devra relever le nouveau gouvernement somalien est encore bien trop longue pour son mandat de quatre ans : démobilisation des anciens miliciens, mise en place d’une justice transitionnelle, maintien de l’unité de l’Etat devant les pressions du Somaliland et du Puntland, arrêt de la piraterie, organisation d’élections populaires et, à terme, autonomisation de l’Etat somalien vis-à-vis de ses partenaires extérieurs… Mais le transitoire est devenu permanent, ce qui en soi est déjà une réussite. Avec l’élection de Hassan Sheikh Mohamud, le gouvernement somalien va jouir d’un moment de légitimité jamais atteint depuis 1991, et on ne peut que se joindre au message de ralliement lancé par l’ancien président battu, Sheikh Sharif Ahmed : bonne chance, Monsieur le Président !

  Vincent ROUGET  

34 morts à Marikana : la fin du compromis sud-africain ?

Trois semaines après la fusillade meurtrière de Marikana (34 morts et 78 blessés), les tensions restent vives dans les régions minières du nord de l’Afrique du Sud. Si le pouvoir judiciaire a adressé un signe d’apaisement en relâchant les 270 mineurs qui, il y a quelques jours, avaient été étrangement inculpés du meurtre de leurs camarades en vertu d’une loi obscure héritée de la période d’apartheid, la grève continue dans les mines de platine de la compagnie Lonmin : moins de 7% de ses 28 000 employés en Afrique du Sud répondaient présents au 30 août.

Le récit des événements du 16 août reste encore flou à ce jour : comment la police a-t-elle pu être amenée à tirer à balles réelles, sans sommation, sur un groupe de mineurs qui, quelques jours auparavant, s’étaient soudainement mis en grève pour exiger un triplement de leur salaire de R4,000 (400€) à R12,500 (1 250€) par mois, et occupaient depuis une colline en surplomb de la mine de platine de Marikana ?

Les causes immédiates de la fusillade

Divers arguments ont été avancés pour expliquer les causes immédiates de cette fusillade : les officiers du SAPS (South African Police Services) ont affirmé que leurs troupes avaient agi en situation de légitime défense face à des mineurs armés. Des rivalités syndicales entre la NUM (National Union of Mineworkers) et une dissidence récente, l’AMCU (Association of Mineworkers and Construction Union) ont également été invoquées pour justifier l’escalade des violences. L’ANC au pouvoir a immédiatement promis une « réponse intergouvernementale coordonnée », et Jacob Zuma en personne a annoncé la création d’une commission d’enquête chargée d’établir les responsabilités des différents acteurs présents lors de la fusillade.

La gestion de la crise par l’ANC

L’ANC peine pourtant à gérer cette crise, et on peut d’ors et déjà douter de la capacité d’une telle commission à panser les plaies ouvertes à Marikana pour les familles des victimes, pour les mineurs, et pour la nation sud-africaine touchée dans son ensemble. Utilisées à maintes reprises dans le passé (notamment par les gouvernements d’apartheid lorsqu’ils souhaitaient blanchir la police pour le meurtre de manifestants), de telles commissions d’enquête ont rarement produit des conclusions pertinentes, et se sont souvent heurtées à la résistance passive d’officiels mis en cause. Quelle sera l’attitude des forces de police – coopéreront-elles volontiers, sachant qu’aucun policier n’a pour l’instant été inquiété – ou des responsables locaux de l’ANC ?  Il est encore trop tôt pour le savoir ; mais dans tous les cas, les conclusions à tirer des événements de Marikana dépassent de loin l’ampleur d’un seul rapport d’expertise. Loin d’être un incident isolé, la fusillade du 16 août doit être considérée comme révélatrice des difficultés rencontrées par l’Afrique du Sud post-apartheid. Cette tragédie a exposé au grand jour l’échec du compromis sud-africain hérité des années de transition.

L’exigence de partage du gâteau économique…

« Ce n’est pas le discours que nous attendions de vous. Nous ne sommes pas prêts à accepter un os sans viande autour », déclarait Winnie Mandela, l’influente ex-épouse de Nelson Mandela, après que F.W. De Klerk ait annoncé la libération de « Madiba » et la levée de l’interdiction de l’ANC le 2 février 1990. La fin de l’oppression politique ne lui apportait pas pleine satisfaction : elle demandait en parallèle à ce que les Noirs obtiennent leur part du gâteau économique sud-africain.  

Or cette exigence-là, largement partagée par les masses sud-africaines, n’a jamais été comblée. Les longues négociations entre le gouvernement De Klerk et l’ANC au début des années 1990, que l’on a si souvent décrites comme miraculeuses, ont certes permis d’éviter que le changement de régime ne se déroule dans un bain de sang ; mais elles comportaient des facettes plus occultes, dont les implications ne ressurgissent pleinement qu’avec des événements comme Marikana. Si la CODESA (Convention for a Democratic South Africa) procédait en public, c’est derrière des portes closes que s’est dessiné un compromis bâtard : le pouvoir blanc concéderait le principe majoritaire sur le plan politique (ce qui revenait à céder le pouvoir politique à la majorité noire et à l’ANC), en échange de quoi l’ANC s’engagerait à maintenir des politiques économiques libérales favorables aux intérêts économiques blancs.

… dans une société particulièrement inégalitaire

Dès lors, rien d’étonnant à ce que l’Afrique du Sud d’aujourd’hui souffre encore d’inégalités de niveau de vie considérables. Les statistiques de l’économiste Sampie Terreblanche sont éloquentes : en 1993, un an avant l’élection de Mandela, les 10% les plus riches possédaient 53% de la richesse nationale ; quinze ans plus tard, ce pourcentage est en augmentation, à 58%. De fait, le pouvoir économique, surtout dans les grands secteurs industriels, est très largement resté entre les mains de grands magnats blancs. Alors que la moitié des travailleurs sud-africains vivent avec moins de R3000 (300€) par mois et subissent de plein fouet la détérioration de leurs conditions de travail, la grève des mineurs de Lonmin est avant tout un cri d’indignation face à cet arrangement qui les a privés d’une véritable redistribution des richesses.

Officiellement, les années 1990 et 2000 ont été celles du Black Economic Empowerment (BEE), ce programme de discrimination positive destiné à promouvoir l’accession des Noirs à des fonctions managériales. Mais avec une structure économique encore teintée de blanc, l’empowerment noir n’a pu se faire que par l’intermédiaire du politique : un système profondément clientéliste s’est ainsi développé, qui n’a en définitive bénéficié qu’à une petite élite noire étroitement liée à l’ANC. S’il fallait un témoin symbolique de cette nouvelle dispensation, on pourrait citer Cyril Ramaphosa, négociateur-en-chef de l’ANC entre 1991 et 1994, devenu depuis actionnaire de Lonmin et multimillionnaire…

La faillite de la représentation politique

Dans le même temps, les masses sud-africaines se sont trouvées confrontées à la faillite de leur représentation politique. Aucune force politique n’a aujourd’hui assez de poids pour tirer la sonnette d’alarme quant à la collusion de l’ANC avec le haut capital et promouvoir un vrai programme anti-pauvreté sur le plan économique et social. La Democratic Alliance (DA), principal parti d’opposition, est encore trop associée à l’électorat blanc et à la province du Western Cape; et à la gauche de l’ANC, la puissante centrale syndicale COSATU et le Parti communiste sud-africain (SACP) sont historiquement liés à l’ANC par une alliance « tripartite », et n’ont donc aucun intérêt à démanteler un système qu’ils ont eux-mêmes contribué à édifier. D’où un sentiment partagé par un nombre croissant de Sud-Africains d’être totalement laissés pour compte par leurs responsables politiques.

Combler ce déficit de représentation est plus que jamais nécessaire après Marikana, avant que la situation ne fasse le lit de revendications populistes, voire extrémistes. Le controversé Julius Malema, chassé de l’ANC Youth League en début d’année, a d’ailleurs rapidement sauté dans la brèche en se rendant sur les lieux de la fusillade pour dénoncer l’échec personnel de Jacob Zuma et de sa « brigade de rapaces ».  A défaut d’incarner une alternative solide au pouvoir en place, Malema parvient à trouver écho auprès des classes populaires, en attaquant le problème des inégalités avec beaucoup plus de mordant. C’est d’un tel volontarisme que manquent aujourd’hui la classe politique et une partie de la société civile sud-africaine. Les travaux de la commission d’enquête ne doivent en aucun cas servir de prétexte pour geler l’action politique : le massacre du 16 août symbolise l’échec du compromis sud-africain, et ce diagnostic doit être assumé sans plus attendre.

Les Sud-Africains, fiers de leur Constitution (réputée comme la plus libérale du monde) et du succès apparent de la transition, se sont peut-être laissé aller à un faux sentiment de sécurité. Ruth First, militante anti-apartheid assassinée en 1982, écrivait : « L’Afrique a besoin se regarder dans un miroir, sans se voiler la face. Elle doit se scruter longuement, de façon approfondie, sans cette sentimentalité qui n’est que l’autre facette du patronage colonial ». Marikana ne peut rester une tragédie sans lendemain ; la grève des mineurs doit être un moment fondateur dans la construction d’une nation véritablement inclusive, celui d’une prise de conscience, d’une rupture avec l’angélisme de la Rainbow Nation. Dix-huit ans après la fin de l’apartheid, la démocratie en Afrique du Sud reste un combat de tous les instants.

Vincent ROUGET