C’est l’histoire d’une chanson. Une chanson qui fit le tour du monde, interprétée dans une multitude de langues. Du groupe The Weavers à Pow Wow, en passant par Henri Salvador et Miriam Makeba, ce sont plus de 150 versions interprétées, à travers le XXe siècle, toutes différentes. Toutes s’inspirant d’un chant : Mbube.
Johannesburg. Afrique du Sud. 1939. Pendant que le monde s’apprête à connaître la plus terrible guerre de son Histoire, six jeunes hommes, vont, en l’espace de 2 minutes et 45 secondes, improviser ce qui sera l’une des chansons les plus populaires du XXe siècle.
Six ans plus tôt, en 1933, Solomon Linda, modeste chanteur sud africain, venu de la région de Natal, décide de gagner la grande ville, Johannesburg, pour y connaître le succès. Il rencontrera The Evening Birds, un groupe folk, composé de 5 membres. Après avoir signé, conjointement, un contrat avec le producteur Eric Gallo, ils sont, tous les six, conviés, en 1939, aux studios Gallo Records pour enregistrer leurs morceaux. Entre deux chansons, Salomon improvise quelques notes avant que ses partenaires ne l’accompagnent au chant. Cette improvisation, de près de trois minutes, est enregistrée. Après trois autres prises, le groupe décide de la garder. Son titre : Mbube. « Lion » en Zoulou.
Très vite, la chanson est un succès en Afrique du Sud et se vend à plus de 100 000 exemplaires dans le pays, en 1940. Le succès mondial arrivera plus tard. Le groupe, lui, tombe dans l’oubli.
Il faut attendre 1952 pour qu’un groupe américain, The Weavers, ne reprenne cette chanson en en changeant le titre pour « Wimoweh ». En 1959, un groupe jamaïcain, The Kingston Trio ira également de son interprétation. Mais c’est avec le groupe The Tokens, originaire de Brooklyn, que la chanson connaîtra ses lettres de noblesse en 1961. Le groupe changera quasi intégralement les paroles, et c’est sous le titre « The Lion Sleeps Tonight » que la chanson va faire le tour du monde.
Dans les décennies qui suivirent, de nombreux chanteurs interpréteront « leurs » versions de Mbube. La mezzo-soprano Yma Sumac, Brian Eno, Jimmy Cliff, Miriam Makeba, R.E.M. Plus de 150 versions existent, aujourd’hui. En France, Henri Salvador (1962) et le quatuor Pow Wow(1992) l’interpréteront sous le titre « Le lion est mort ce soir ».
Salomon toucha l’équivalent de 2 dollars pour l’enregistrement de cette chanson. Il mourut dans la misère, en 1962.
Au début des années 2000, les enfants de Salomon, intentent un procès à Disney pour l’utilisation, sans droits, de la chanson dans le populaire Roi Lion (1994). Les filles du chanteur obtiendront gain de cause, en 2006.
Aujourd’hui, bien peu de personnes connaissent Salomon Linda & The Evening Birds. Pourtant leur célèbre chant a laissé son nom dans la culture musicale africaine. Le Mbube, est un style désignant l’interprétation, a capella, des chants zoulous et par extension, des chants africains.
Bonne écoute :
http://www.youtube.com/watch?v=mrrQT4WkbNE
Sources : Wipo Magazine (Février 2006) Independant Lens : a lion’s trail (documentaire de François Verster)
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Merci pour l'article. Je dormirai un peu moins ignorant ce soir!
Merci pour l'article. Je dormirai un peu moins ignorant ce soir!
Remerciement au rédacteur de cet article. J'ai passé une très bonne soirée à écouter les nombreuses versions de ce morceau. Le clip vidéo préféré que je vous fais suivre est celle d'un groupe hongrois (si je ne m'abuse ou polonais).
Pour le plaisir 🙂
http://www.youtube.com/watch?v=EwYIR57Zl90
Remerciement au rédacteur de cet article. J'ai passé une très bonne soirée à écouter les nombreuses versions de ce morceau. Le clip vidéo préféré que je vous fais suivre est celle d'un groupe hongrois (si je ne m'abuse ou polonais).
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