Né en 1952, Cheikh Modibo Diarra, Bambara originaire d’un village de la région de Ségou au Mali, est un vrai motif de fierté pour l’Afrique. Cet astrophysicien et navigateur interplanétaire fut le premier noir francophone à avoir intégré la NASA. Il a largement contribué au succès de l’opération Mars Pathfinder en 1996, que le président Bill Clinton a qualifié de mission la plus réussie de l’histoire de la Nasa.
Sa philosophie
Cheikh Modibo Diarra voit la vie comme le résultat d’un concours de circonstances et estime que son arrivée à la Nasa est due au hasard. D’autre part, il pense qu’il existe une intelligence collective universelle et que l’ensemble des êtres humains est capable de résoudre tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés (cancers, VIH, etc.). Cependant, l’individualisme et l’affiliation des individus à des groupes identitaires représentent un obstacle à l’émergence de cette intelligence collective. Or, parmi les jeunes Africains non scolarisés, il est possible qu’un seul d’entre eux, parmi les 6,5 milliards d’êtres humains que nous sommes, ait le cerveau structuré de façon tel qu’il puisse résoudre l’énigme du cancer ou du Sida. Mais cette personne va probablement rester dans la rue, finira peut-être par vendre du poisson au bord d’un fleuve et ce sera une perte pour l’humanité entière car personne n’aura pensé à l’envoyer à l’école.
Son engagement en Afrique
Malgré tous ses succès, Cheikh Modibo Diarra n’a pas oublié d’où il venait. Il se considère avant tout comme un Africain et met à profit une grande partie de son temps au développement du continent. En 1999, il décide de travailler à mi-temps afin de se consacrer à l’éducation en Afrique. C’est pourquoi il crée la fondation Pathfinder, un centre de formation professionnelle basé à Bamako. Dans le cadre de cette fondation, tous les ans pendant trois semaines, les trois meilleures étudiantes africaines en sciences et mathématiques sont entraînées dans le centre afin d’obtenir leur baccalauréat avec des résultats suffisamment excellents pour qu’elles soient acceptées dans les meilleures écoles du monde. En effet, après avoir découvert qu’en Afrique, 80% des enfants d’une famille atteignent au moins le niveau d’éducation de leur mère et qu’aucune corrélation n’a été établie avec le niveau d’éducation du père, Cheikh Modibo Diarra a compris que les femmes sont un pilier important du développement. Aussi, plus on éduquera les femmes africaines et plus l’Afrique engendrera des individus hautement diplômés.
En 2002, il prend un congé sabbatique pour créer un laboratoire de recherche sur l’énergie solaire à Bamako. Ce projet est un échec dû, selon Cheikh Modibo Diarra, à une mauvaise gouvernance de la part des dirigeants maliens. En 2003, il co-fonde l’Université numérique francophone mondiale qu’il préside jusqu’au 20 février 2006, date à laquelle il est nommé à la tête de Microsoft Afrique.
Les leçons qu’il tire de ses expérimentations
Suite à ces expériences, Cheikh Modibo Diarra estime que le problème actuel du sous-développement provient de la mauvaise affectation des moyens. Le budget du Mali est trop faible pour lui permettre d’investir dans tous les domaines. Il propose donc de concentrer les investissements sur des secteurs clés qui devraient créer un effet levier sur l’ensemble de l’économie, plutôt que de faire du « saupoudrage » comme le font actuellement les dirigeants africains, ce qui ne résout rien. Les secteurs clés dont il parle sont l’eau, puisque l’eau c’est la vie et que l’Afrique en regorge (fleuves, immenses nappes phréatiques sous le Sahara), l’agriculture pour atteindre la suffisance alimentaire, et l’énergie solaire (dont le sable du désert serait la matière première) qui coûterait beaucoup moins chère aux Africains.
De quelles forces dispose l’Afrique ?
Pour Cheikh Modibo Diarra, le plus grand problème de l’Afrique est un manque de confiance en elle-même. Or l’Afrique doit trouver des solutions endogènes au lieu de chercher des solutions extérieures, puisque le développement ne s’importe pas et qu’au final il est plus difficile d’adapter des solutions provenant de l’extérieur plutôt que créer ses propres solutions. Comment réussir ? Ce n’est pas bien compliqué. Le secret du succès c’est la discipline et la passion. Et cela est à la portée de tout le monde. En effet, la particularité de l’opération Mars Pathfinder était de réussir une opération importante avec moins de moyens (Faster, Better and Cheaper). « Quand une agence spatiale comme la NASA veut faire plus avec moins, elle ne peut trouver mieux qu’un Africain ». Car nous avons toujours su que la créativité et l’innovation peuvent se substituer aux ressources financières ! L’Afrique doit inventer son propre modèle. Un modèle qui allie bonne gouvernance, solidarité et tradition. De cette façon, selon Cheikh Modibo Diarra, nous pouvons créer un modèle plus performant que le modèle asiatique.
Course à la Présidence de 2012
En septembre 2010, Cheikh Modibo Diarra, qui est également le gendre de l’ancien dictateur malien Moussa Traoré, fonde son propre parti, le Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM) avec l’objectif d’être élu Président de la République du Mali en 2012. Malgré son entrée médiatique sur la scène politique malienne, il sera très difficile pour lui de s’imposer, d’autant plus que le Mali connait un nombre très élevé de partis politiques et que la grande popularité du président sortant, Amadou Toumani Touré dit ATT, « soldat de la démocratie » et lauréat du prix Kéba Mbaye de l’éthique, favorisera probablement les partenaires politiques de ce dernier.
Awa Sacko
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Modibo Diarra est en effet un personnage exemplaire. Je me rappelle que quand j'étais lycéen, beaucoup de matheux voulaient suivre ses pas et rentrer à la NASA, considéré alors comme le sommet de la réussite intellectuelle pour un scientifique.
Ceci étant dit, j'avoue être plus circonspect quant à l'engagement politique de C.M Diarra. Déjà, son engagement (que l'article ne souligne pas) comme directeur de la fondation Georges Forrest (un capitaliste belge en RDCongo de réputation douteuse) m'avait assez déçu. L'article souligne les liens de Modibo Diarra avec Moussa Traoré, j'espère qu'il ne souhaite pas placer son parti politique dans son héritage, ce serait vraiment dommage. Enfin, de manière générale, je suis assez sceptique quand des personnalités de la société civile, aussi bien intentionnées soient-elles, prétendent du fait de leur compétence technique ou réussite professionnelle pouvoir tout régler tout seul.
On ne construit pas un parti politique sur le nom d'une seule personne, mais sur des idées et une communauté d'intérêt partagés par des forces sociales. Bonne chance tout de même Modibo Diarra !
Je comprend que son engagement auprès du capitaliste Belge Georges Arthur Forrest ait pu te décévoir Lirashe, et l'on peut tous être ammenés à penser qu'il finira par se détourner de ses aspirations pour de l'argent. Malgré tout, le fait qu'un Africain soit à la tête d'une entreprise clé pour l'économie d'un pays et dans un secteur en plein essor (industrie minière) – sans oublier que la fondation Forrest est l'un des principaux employeurs en RDC et donc source de stabilité pour les populations – peut représenter une source d'espoir à condition que Cheick Modibo Diarra se serve de sa position à bon escient.
Concernant son lien de parenté avec Moussa Traoré, c'est en effet une mauvaise pub pour lui et, effectivement, les Maliens ont peur qu'il réhabilite l'ancien dictateur s'il venait à être élu. Je ne pense vraiment pas qu'il tentera quoi que ce soit à ce niveau là. Et concernant son grand enthousiasme, je pense que c'est tout simplement un homme passionné qui, comme beaucoup d'Africains, nourrit plein de projets de développement pour son pays.
Le fait est que Cheick Modibo Diarra a pu nouer de nombreuses relations tout au long de son parcours et connaît aujourd'hui des scientifiques de la Nasa à la retraite, par exemple, qui sont prêt à l'aider dans la réalisation concrète de ses projets de développement.
En réalité, je ne pense pas que Modibo Diarra gagnera les présidentielles. Cependant, il a dit qu'il aiderait le futur président à développer le pays. Si cela venait à se concrétiser, je pense que le Mali et toute l'Afrique auraient beaucoup à y gagner.
Espoir de tout les malien
Bonjour,
Un autre malien, né à Nioro du sahel, comme Cheick Modibo Diarra, a travaillé à la NASA avant Diarra.
Il s'agit de Madiassa Maguiraga
Bonjour Monsieur Cheikh Modibo Diarra
Je me présente, Daniel Selva, Président de l'association Togo Handicap.
Nous sommes né le 3 Août 2013 au Journal Officiel de France. Nous sommes basés à Colomiers, et, nous avons pour objet de construire une école aménagé pour les enfants handicapés au Togo. nous sommes en relation avec les autorités gouvernementales et locales pour recevoir un terrain en leg. Nous nous présentons à vous pour obtenir, si possible, des appuis financiers de votre part. vous pouvez nous contacter à ce mail:dan2vasel@free.fr ou à ce N° 0646344891 pour plus de détails concernant notre projet.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, nos salutations distinguées.