Une circulaire du Ministère de l’Intérieur publiée le 31 Mai dernier durcit les conditions d’obtention de l’autorisation de travailler pour les étudiants étrangers en France. De nombreux étudiants issus des grandes écoles françaises sont aujourd’hui contraints à rentrer dans leur pays d’origine. Ces retours forcés pourraient constituer une manne inattendue pour les pays africains.
16 Octobre 2011, deuxième tour des primaires citoyennes du Parti Socialiste. Les sympathisants socialistes attendent avec impatience le nom de celui qui affrontera le candidat de la droite lors des élections présidentielles de 2012. A leur côté, un public inattendu est suspendu au processus électoral : les étudiants africains en France, en particulier ceux dans leur dernière année d’étude. Ils veulent savoir qui les sauvera du nouveau traquenard du duo Guéant-Sarkozy.
En effet, pour lutter contre le chômage des français qualifiés, le gouvernement français a décidé de réduire l’immigration professionnelle. Pour cela, les conditions d’accès au marché de l’emploi ont été durcies pour les jeunes diplômés étrangers sans distinction de formation ou de nationalité. Le 30 mai dernier, une circulaire était distribuée dans les préfectures, durcissant les conditions de changement de statut étudiant vers salarié. Et les premiers résultats se font déjà sentir. Les cas les plus emblématiques sont ceux de diplômés d’HEC, de Polytechnique et autres grandes écoles s’étant vu refuser l’autorisation de travail et s’étant vu signifier l’obligation de quitter le territoire français.
Peu de chiffres existent aujourd'hui pour quantifier le phénomène. Encore moins de chiffres permettent d’attester de l’efficacité de cette mesure dans la réduction du chômage en France. Il est évident que cette mesure, si elle venait à perdurer, nuirait à l’attractivité de la France comme destination universitaire de référence. Les étudiants africains pourraient se tourner vers d’autres destinations plus accueillantes comme l’Allemagne ou le Canada qui s’organisent pour récupérer cet afflux de jeunes diplômés.
Pour les pays d’origine des étudiants, en particulier les pays d’Afrique, le retour forcé des jeunes diplômés pourrait constituer une manne inattendue. Le problème de la fuite des cerveaux, tant décrié, trouverait là une solution quasi-miraculeuse. En effet, les personnes concernées sont des jeunes diplômés, ayant donc fini leur formation, et ayant pour la plupart effectué des stages au cours de leur cursus. Ils sont opérationnels, ont acquis des méthodes de travail occidentales et possèdent la culture locale. Ils constituent donc une main-d’œuvre de choix pour les filiales de grands groupes occidentaux par exemple. Ils peuvent aussi participer à la création de valeur par l’entreprenariat.
Le défi pour les pays d’origine consistera à mettre en place des structures pour absorber cet afflux de main-d’œuvre qualifiée.
Ted Boulou
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Ted, ton article est intéressant. Le point de vue adopté par Joël dans un article paru dimanche dernier sur le même sujet est également intéressant et radicalement différent. D'après Joël, cette circulaire a non seulement un effet insignifiant sur le chômage en France (il suffit de regarder les chiffres) mais surtout, elle ne profite pas aux pays africains car selon lui, déverser des étudiants africains, tous jeunes et frais, sans aucune expérience professionnelle, formés dans un cadre qui ne s'apparente pas du tout aux réalités africaines ne saurait en rien développer l'Afrique. Je pense comme lui.
Salut Ted, merci pour cet article, mais il me semble que tout l'intérêt du sujet était de développer ta phrase de conclusion, à savoir quelles sont les structures d' "aide au retour" que les Etats africains doivent mettre en place pour ces étudiants. Quelles sont tes propositions à ce sujet?
Sujet intéressant!!! Ma position est de deux ordres: Les pays d'origine et la France sont tous perdants dans cette décision. Dans le cas où la France acceptait les étudiants étrangers, elle en bénéficierait plus que les pays d'origine. Ma conclusion est que cette décision est plus fondée sur des raisons politiques que économiques.
Je souhaite d'ailleurs écrire un article qui fait une analyse économique du sujet.
L'article bien qu'intéressant comme le souligne Tite, ne se circonscrit presqu'uniquement (fort malheureusement) à un cadre strictement franco-français (efficacité de la mesure) et n'ouvre le débat que sur les perspectives possiblement positives de retour de ces diplômés.
Mais la diasporas ne se résume pas au diplômés d'une part, et surtout le cadre de référence de l'article n'est pas la croissance et le développement du continent. C'est aussi un point à prendre en compte.
Enfin que veut-on démontrer exactement? De quoi parle-t-on? Pour ma part c'est le développement du continent africain dans sa partie ouest.
Quelle est alors l'utilité de philosopher? Aucune à mon avis sans vouloir froisser qui que ce soit.
Je suis convaincu qu'il faut si l'on parle bien du même sujet, le développement, se contenter de dresser un argumentaire scientifique, mathématique solide.
Bien entendu, je ne suis pas pour le déversement irréfléchi.Mais je veux démontrer comment le développement ne peut se passer du retour des immigrés. Après on en fait ce qu'on veut.
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