Un récent article de l’hebdomadaire britannique The Economist intitulé « Africa Rising » (l’Afrique qui monte) constatait qu’au cours de la dernière décennie, 6 des 10 économies ayant enregistré les taux de croissance les plus élevés de la planète étaient africaines. Avant de rajouter que sur 8 des 10 dernières années, le taux de croissance global de l’Afrique avait été supérieur à celui de l’Asie de l’Est. Pourtant, en dépit des nombreux progrès enregistrés, le poids relatif de l’Afrique à l’échelle de la planète demeure encore négligeable. En 2010, celui-ci représentait 2.7 % du PIB mondial (63 billions de $). Un ordre de grandeur qui bien que devant être considéré avec circonspection à bien des égards, situe le continent et son milliard d’habitants derrière l’Italie (60 millions d’habitants) ou le Brésil (190 millions d’habitants).
De la nécessité d'une intégration africaine
On l’aura bien compris, sous l’angle économique et pour des raisons précédemment évoquées à Terangaweb, la totalité du continent pèse peu, même pris «théoriquement » comme un ensemble homogène. Divisé aussi le plus souvent par les forces politiques centrifuges des pays qui le compose, son influence se réduit alors à la portion congrue sur la scène internationale.
A cet égard, l’intégration au sein de sous-ensembles régionaux constitue une sérieuse option dans la résolution de cette double difficulté africaine qu’est la faiblesse du continent à l’échelle économique et l’absence de réel projet fédérateur entre pays. Une approche inclusive, globale et gradualiste qui sans être parfaite, ni dénuée d’inconvénients, n'en constitue pas moins une réelle alternative de sortie par le haut. Probablement la meilleure en l’état actuel des choses. Le continent dispose déjà d'un certain nombre d'organisations intégrées économiquement et politiquement (UMA, UEMOA, CEMAC, SADC, EAC…). Chacune de ces entités ayant sa propre histoire, son agenda distinct, ses méthodes et moyens spécifiques, ainsi que son bilan caractéristique.
Une emblématique organisation régionale africaine : la SADC
Parmi ces communautés intégrées africaines, la SADC (acronyme pour Southern African Development Community ou Communauté de développement d’Afrique australe en français) occupe une place à part, celle qui revient au primus inter pares. Géant géopolitique et économique, la SADC cristallise les attentes et espoirs, mais aussi les doutes et craintes liés à la question de l’intégration africaine. Est-elle une structure interétatique qui fait la différence ou une coquille vide ? Fait-elle figure de modèle à émuler ou au contraire de contre-exemple à éviter ? In fine, au-delà du poids théorique de la SADC, quelle influence réelle sur la scène africaine ? Une problématique à la mesure des enjeux de l’intégration sur le continent.
Etats membres de la SADC
La SADC est officiellement née le 17 août 1992 au sommet de Windhoek (Namibie), en remplacement de la SADCC (Southern African Development Coordination Conference) fondée en 1980. Ce passage de flambeau avait alors valeur de symbole, car la SADC du début des années 80 était d’abord et avant tout une organisation inter-gouvernementale de 9 états d’Afrique australe (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) dirigés par la majorité noire, et qui luttaient collectivement contre la domination blanche de l’Apartheid sud-africaine. L’intention initiale était donc clairement politique. La fin des lois de ségrégation raciale en Afrique du Sud une décennie plus tard modifie de facto la donne et la nouvelle SADC qui est portée sur les fonts baptismaux réoriente son credo en tenant compte des temps nouveaux. Un changement de paradigme qui consacre la primauté de la dimension économique sur le volet politique.
Un géant économique aux pieds d'argile
La SADC d’aujourd’hui, c’est près de 260 millions d’habitants (le quart de la population africaine) sur une superficie de près de 10 millions de km2 (un tiers du continent) et pour un PIB d’environ 650 milliard de $ (environ 40 % du PIB continental). D’un point de vue pratique, l’intégration économique est réellement effective depuis 2000, date à laquelle une zone de libre-échange est progressivement instaurée. L’établissement de celle-ci n’a cependant pas de valeur contraignante puisqu’elle se fait sur la base du choix individuel de chaque état à la rejoindre. A ce jour, seuls 3 états membres sur les 15 que compte l’organisation ne l’ont pas encore fait (Angola, RD Congo et Seychelles). Alors, la SADC géant économique africain ? A l’aune de la part relative de celle-ci au niveau du continent, assurément. Mais les chiffres ne disent pas tout. Les deux tiers de la richesse produite par la zone le sont en fait par le vrai géant, l’Afrique du Sud. Certains états membres de la SADC pourraient même être considérés comme des satellites relevant de l’aire d’influence de la nation arc-en-ciel (Lesotho et Swaziland notamment).
Un bilan politique encore imparfait
Car au-delà de la dimension économique, l’autre aspect essentiel de la SADC est la gestion politique commune des intérêts de l’ensemble régional. Education, santé, armes à feu, corruption… La SADC a progressivement instauré un ensemble de protocoles sur des enjeux collectifs spécifiques. Protocoles qui conditionnent ensuite la mise en place des politiques à l’échelon national. Un processus d’uniformisation qui est cependant à géométrie variable puisque nombre de domaines ne font l’objet d’aucune convention et continuent à relever exclusivement des gouvernements nationaux. A ce titre, bien plus que d’intégration, il faudrait plutôt ici parler de simple coordination politique. Un mécanisme allégé de coordination et de coopération, qui limite de facto la portée réelle du pouvoir de la SADC sur certaines questions contemporaines relevant de sa sphère (Madagascar, Zimbabwe, Congo…).
Jacques Leroueil
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kel est sa situation geographique
Bonsoir
quel sont les obstacles et les solutions a l'integration du SADC aux commerces internationaux et est ce qu'ilya une conformite avec les regles de l'OMC ?
merci