Le 11 septembre dernier était organisé à la Gaité Lyrique (Paris) l’AfriqueITNews forum sur le thème « Les secrets d’une réussite dans les TIC en Afrique ».
Cet évènement, qui a réuni une centaine de professionnels, a permis d’échanger sur les expériences entrepreneuriales et les opportunités offertes à la diaspora africaine en plein cœur de la révolution numérique que nous connaissons.
Dans cette nouvelle économie, les TIC donnent l'opportunité, avec des ressources limitées, d’avoir des solutions scalables et d'obtenir également, via des méthodes de management de type « lean », des retours utilisateurs permettant ainsi d'améliorer le produit.
Mais qui peut bien nous accompagner dans la formalisation de notre projet ?
En Afrique francophone, les incubateurs tels que le CTIC Dakar ou le CIPMEN à Niamey sont nés d’un partenariat public/privé et ont pour but d’accompagner les porteurs de projet à développer leur business. Cela se traduit principalement par du mentoring, de la formation et une mise en relation avec des partenaires (investisseurs, juristes, développeurs).
En ce qui concerne le modèle économique, une bonne partie est liée à des subventions de partenaires privés. Les autres rentrées financières correspondent à du consulting et à un pourcentage sur le chiffre d’affaire entre l’entrée et la sortie des entreprises incubées.
On voit également se développer de nouveaux modèles telles que la plateforme collaborative en ligne CONCREE développée par Baobab Entrepreneurship ou Ampion qui permettent, au travers d’un voyage en bus de 5 jours, de s’imprégner des problèmes rencontrés sur le continent et monter sa startup aussitôt !
En fonction de la localisation géographique, le business model de ces incubateurs version Africaine est en constante réadaptation avec une nouvelle mouvance associant numérique et culture.
De plus, pour tout nouveau projet, il y a un impact indéniable du numérique. C’est pourquoi on voit se développer de nouvelles initiatives sur le continent Africain dont le but est d’apprendre les bases de programmation (Dev academie, Objis, Tech Republic Africa, Africa code week). L’un des buts intrinsèques étant de démystifier les concepts du coding.
Quel modèle d’investissement est le plus adapté aux startups ?
Au démarrage, le financement sur fonds propres ou toutes autres ressources externes (crowfunding, prix, subventions) sont les meilleures options.
Pour les PME/TPE qui ont des besoins inférieurs à 300 K € et ayant dépassées le stade de proof-of-concept, il existe un gap de financement des banques africaines en raison d’un risque trop important. Afin de combler ce gap, des fonds de capital-risque tel que TERANGA CAPITAL ont été mis en place. Ces venture capitalist (VC) accompagnent les startups en rentrant dans leur capital, s’indexent à leur performance et par conséquent partagent le leadership.
Ces VC étant très sélectifs sur les dossiers, la transparence des projections financières réalistes et la connaissance du marché sont les clés pour les convaincre.
Comment se prémunir des risques juridiques ?
L’impact du numérique force les pays africains francophones à innover en termes de droit des affaires. OHADA regroupant 17 états membres a donc été mis en place afin d’harmoniser le système juridique et judiciaire. En parallèle avec cela, des associations tels que l’African Business Lawyers' Club ou le cabinet d’avocats VAUGHAN peuvent servir de relais pour formaliser la structure juridique de votre entreprise.
Entreprendre en Afrique depuis l’Europe
Pour la diaspora africaine la meilleure solution est l’innovation frugale. Etant donné l’impossibilité d’être constamment en Afrique, les solutions à mettre en œuvre doivent tirer maximum avantage du numérique.
Cela peut se faire de plusieurs manières : en proposant une banque d’images sur l’Afrique (Yeelenpix), en créant un label (L'Afrique c'est chic) ou encore via des solutions de e-commerce à partir d’Europe pour l’Afrique (Ouicarry, PassCourses, LAfricaMobile).
Mis à part les contraintes personnelles, être en Europe offre une proximité par rapport aux partenaires et à la clientèle visés. Il est ainsi plus facile de nouer une confiance avec un cadre juridique clairement défini.
Entreprendre en Afrique depuis l’Afrique
Pour les entrepreneurs proposant des services à forte composante digitale (By Filling, Kouaba), le retour en Afrique est plus aisé. En général, il est plus simple de débuter par du B2B du simple fait de la facturation et de l’adresse physique.
Toutefois réussir son projet entrepreneurial nécessite beaucoup de sacrifices. Il faut donc savoir gérer le risque, responsabiliser, fidéliser ses équipes et adopter un style de management favorisant l’esprit d’équipe pour la défense d’une cause commune.
L’imprégnation de la culture africaine doit être le fer lance pour garantir la réussite de votre projet. Alors n’attendez plus et lancez vous !
Omar SIDIKOU
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