L’année 2013 de A à Z à l’Afrique des Idées

logoL'année 2013 a été très riche à l'Afrique Des Idées. Nous vous proposons dans cet article une revue des idées qui ont été discutées par les rédacteurs de l'ADI durant cette année qui vient de s'écouler.

A: comme Afro-responsabilité. Cet éditorial de Emmanuel rappelle l’impérieuse nécessité de s’organiser pour proposer de nouvelles idées capables de répondre aux défis immenses de l’Afrique.

B : comme Béninois. Dans une série d’articles, Tite revient sur les résultats d’un sondage réalisé auprès des populations béninoises sur leurs principales préoccupations. Chacune de ces préoccupations est illustrée par un masque « guêlèdè », l’un des chefs-d’œuvre de l’art Africain.

C : comme Centrafrique. Une fois de plus, l’Afrique a tardé à réagir face aux violences en Centrafrique. Ousmane analyse les origines et les implications de ces violences tout en déplorant la faible réaction des Etats Africains.

D : comme Design.  Dans son article, Claudia relate ses conversations avec son guide au musée Dapper. Elles permettent de comprendre les obstacles à la diffusion du design africain auprès du grand public de même que les disparités qui existent entre espaces francophones et anglophones.

E : comme Education. Dans cet article, Félix énumère les raisons qui militent pour un investissement accru dans l’éducation en Afrique. Il propose ensuite des pistes de solutions pour organiser et financer une éducation de qualité en Afrique.

F : comme François Hollande. L’intervention française en Afrique a suscité des réactions contrastées. Hamidou insiste dans cet article sur l’utilité de cette intervention militaire et ses implications sur la capacité des Etats africains à protéger leurs populations contre le terrorisme.

G : comme Guinée Conakry. Dans cet article, Blaise nous interpelle sur l’instabilité politique qui continue de sévir en Guinée Conakry. A l’origine des tensions, l’organisation des élections législatives.

H : comme Hissène. Cette affaire qui remet à l’ordre du jour la nécessité d’une cour pénale africaine est analysée par Ndeye. Elle présente dans cet article les conditions qui ont favorisé le lancement de ce procès tant attendu.

I : comme Inde. Dans cet article, Foly constate un développement de plus en plus important des relations entre l’Inde et l’Afrique. Il se questionne ensuite sur les intérêts mutuels d’un tel partenariat.

J : comme Jeune. Y-a-t-il un lien entre le commerce intra-africain et l’emploi des jeunes ? C’est à cet exercice que s’est livré Georges-Vivien dans son article sur le sujet. Il montre en effet que l commerce intra-africain peut être un levier de réduction du chômage des jeunes.

K : comme Kenya. La question foncière au Kenya tout comme en Ethiopie a été à l’origine de changements de régime souvent brutaux. Elle est aussi au cœur des problématiques de développement aujourd'hui. Loza Seleshie revient sur une problématique importante dans la région orientale du Continent.

L : comme le Lac Tchad. Faire de la sauvegarde du lac Tchad un exemple de coopération africaine. Voilà en substance ce qu’il ressort de l’interview réalisée par Djamal auprès de M. Emile H. Malet, directeur du Forum Mondial du Développement Durable.

M : comme Mandela. Le père de la nation Arc-en-ciel nous a quitté en ce début du mois de décembre. Nacim revient sur son périple à travers l’Afrique, notamment en Algérie où il a dû s’entrainer à la lutte armée.

N : comme Numérique. Après avoir rappelé les principaux progrès dans l’adoption des NTIC en Afrique, Georges-Vivien en appelle à une amplification de leur diffusion.

O : comme Obama. En visite sur le continent Africain, et plus particulièrement au Sénégal, le président américain a eu un échange très controversé sur l’homosexualité et la peine de mort avec son homologue sénégalais Macky Sall. Joël revient sur cet échange qui a fait couler beaucoup d’encre.

P: comme Pétro-CFA. Dans cet article, Leonide analyse comment la réorganisation du secteur énergétique mondiale pourra générer des ressources financières importantes pour l’Afrique, susceptibles de financer son développement.

Q : comme Quatar. Ce pays est devenu l’un des plus importants investisseurs étrangers dans le Monde. Qu’en est-il de sa position en Afrique. Foly montre que les investissements du Quatar sont principalement localisés en Afrique du Nord.

R : comme Rubrique. L’année qui vient de s’achever a vu le lancement de la nouvelle rubrique dédiée aux questions d’énergie et d’environnement en Afrique. Sa mise en place vient du constat que l’Afrique devra faire face à l’accroissement de sa consommation énergétique en tenant compte des contraintes environnementales.

S : comme Sénégal. Partant du cas du Sénégal, Fary constate que les modes de représentation actuels ne permettent pas aux députés de relayer effectivement les doléances des populations à la base. Il appelle donc à une territorialisation du vote.

T : comme Tombouctou. Dans cet article, Joël soutient qu’il n’y a pas de choc de civilisations. Pour cela, il s’appuie sur la résistance passive des populations maliennes à l’occupation du Nord Mali par les islamistes d’Ansar Dine et d’AQMI.

U : comme Uhuru Kenyatta. Celui qui est soupçonné d’être impliqué dans les violences post-électorales de 2007 au Kenya a été élu président de la république. Notre partenaire Think-Africa Press analyse comment cela a été possible.

V : comme Venture Capital. Le financement des activités économiques en Afrique est un enjeu majeur pour son développement. Emmanuel nous présente dans cet article l’activité d’une nouvelle société de venture capital spécialisée dans le financement des projets en phase de démarrage dans les secteurs pétroliers et miniers.

W : comme Westgate. L’attaque terroriste survenue dans le grand centre commercial de Nairobi au Kenya vient nous rappeler le risque sécuritaire que représentent les Shebabs de la Somalie. Dans une analyse des événements, Rayan en conclut qu’il faut rechercher les causes de cette attaque dans la situation politique en Somalie.

X : comme Xamissa. Dans son article, Gaylord nous fait découvrir les performances du musicien Kyle Shepherd ; un voyage culturel au pays de Mandela.

Y : comme Youth. Ou plutôt jeunes afro-responsables. Tity nous propose un portrait de quelques jeunes afro-responsables qui chacun dans leur domaine œuvrent pou le rayonnement de l’Afrique.

Z : comme Zimbabwe. A qui profite la nouvelle constitution du Zimbabwe ? Notre partenaire Think-Africa Press pense qu’il s’agit d’une constitution par les politiciens et pour les politiciens. Espérons que les prochaines révisions de constitution soient vraiment l’émanation de l’aspiration des populations.

 

Georges Vivien Houngbonon

Les attentes des Maliens de France envers leur futur président

Mali-large-avance-du-candidat-Keita-a-la-presidentielle_referenceLe premier tour des élections présidentielles au Mali s'est déroulé le 28 juillet dernier. Lors du second tour, prévu pour le 11 aout prochain, s'affronteront Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK arrivé en tête du premier tour avec 39.2% des voix et l'ancien Président de la Comission de l'UEMOA, Soumaïla Cissé, candidat de l'Union pour la république et la démocratie, qui a recolté 19,44% des suffrages.

Les ralliements des autres candidats du premier tour se succèdent et les tractations sont en cours pour le second tour de ce scrutin tant attendu, et qui devrait mettre un terme aux deux ans d'instabilité qu'a connu le Mali. Mais au-delà du rétablissement de l'ordre constitutionnel, le nouveau Président de la République du Mali devra faire face à une économie durement touchée par la crise, une société civile et un corps politique divisé par l'insurrection touareg et le coup d'état conduit par le capitaine Sanogo, en mars 2012.

Dans l'attente de ce second tour, l’Unité Mixte de Recherche 225 DIAL (Développement, Institutions et Mondialisation) a realisé une enquête statistique inédite de très grande ampleur avec près de 100 enquêteurs répartis dans trois pays (Mali, Côte d’Ivoire et France). Nous présentons ici les premiers résultats de cette enquête menée auprès de plus de 200 votants maliens en France (Ambassade du Mali à Paris, Consulat du Mali à Bagnolet, villes d’Evry, de Montreuil et de Saint-Denis). Ils permettent de dresser plusieurs constats.

Des espoirs et des attentes pour l’avenir de la République du Mali

Un fort mécontentement quant à l’organisation du scrutin

Alors que la presse ou les réseaux sociaux se sont fait l’écho de nombreuses difficultés techniques posées au bon déroulement du scrutin dans la plupart des pays de résidence des migrants, et dans une moindre mesure au Mali, il ressort qu’en France plus des trois quarts des votants interrogés ne sont pas du tout satisfaits ou moyennement satisfaits de l’organisation des élections. Leur insatisfaction est principalement liée aux problèmes d’inscription sur les listes électorales en raison d’un recensement passé défectueux, à des retards dans la délivrance des cartes biométriques d’électeur NINA, à un manque d’information quant aux lieux de vote et à un non-respect du règlement électoral (urnes non cadenassées, bureaux de vote non ouverts ou avec retard, …). La date des élections qui avait été jugée trop précoce par de nombreux observateurs et certaines organisations non gouvernementales, est donc loin d’être la première raison invoquée.

Un large déficit de confiance dans la démocratie malienne

Alors que plus de 87% des votants maliens ont plutôt ou tout à fait confiance dans la démocratie française, ils portent a contrario un jugement extrêmement sévère sur le fonctionnement de la démocratie de leur pays d’origine. Un tiers d’entre eux considère même qu’avant le coup d’Etat il ne s’agissait pas d’une démocratie, 26% qu’il s’agissait d’une démocratie avec des problèmes majeurs. 31% seulement d’une pleine démocratie ou d’une démocratie avec des problèmes mineurs. Les principales raisons évoquées pour expliquer la crise traversée par leur pays sont : l’incompétence de la classe politique, la corruption généralisée et la faiblesse de l’Etat. La question du terrorisme étranger ne vient qu’après. L’intervention de l’armée militaire française agissant dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies a été jugée tout à fait justifiée par 79% des votants. Des espoirs et des attentes pour l’avenir de la République du Mali Si les trois quarts des votants interrogés affirment n’avoir eu plutôt pas, voire pas du tout confiance dans la classe politique malienne avant le coup d’Etat, ils sont paradoxalement plus de la moitié aujourd’hui à faire confiance à la classe politique malienne quand bien même n’a-t-elle été renouvelée qu’à la marge comme le montre la liste des candidats à l’élection présidentielle. Interrogés sur les plus grands défis qu’aura à relever le nouveau président, les électeurs citent, par ordre d’importance, le maintien de la sécurité du territoire face aux menaces islamistes ou terroristes, le renforcement de l’intégrité du territoire face aux revendications séparatistes et loin derrière ces deux premiers défis, la relance de l’activité économique et la réduction de la pauvreté.

La bonne « intégration » civique des électeurs maliens dans la société française

Contredisant les injonctions à l’intégration et les discours populistes sur les migrants ouest-africains en France, notre enquête montre sans nul doute possible que l’intérêt des personnes interrogées pour la vie politique de leur pays d’origine va de pair avec leur intérêt pour la vie politique de leur pays d’accueil, voire à leur participation réelle à la vie publique française lorsqu’elles sont dotées de la double nationalité. 56% de la population malienne votante déclare être très intéressée par la vie politique malienne, 26% affirmant avoir eu ou avoir la carte d’un politique malien. Vice et versa, 42% des électeurs affirment être très intéressés par la vie politique française. Au sein de cette population, 82% des personnes dotées de la bi-nationalité sont inscrites sur les listes électorales françaises et 77% votent aux scrutins nationaux.

CP – 2013.08. 01 Les Attentes des Maliens de France envers leur futur président, 1ères leçons d'une enquêt…


Retrouvez le communiqué complet en ligne.


Cette enquête a été réalisée dans le cadre du Projet POLECOMI, DIAL-IRD, Iris-EHESS.
DIAL-IRD est un partenaire de l'Afrique des Idées