Pour un avenir sans bidonvilles en Afrique

Des millions d’Africains vivent dans des bidonvilles et la croissance rapide de la population urbaine exacerbe le problème. Le continent est confronté à un immense défi : « améliorer les conditions de vie des habitants des bidonvilles tout en prévenant la formation de ce type d’habitat », déclare Joan Clos, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat). Selon les estimations d’ONU-Habitat, 200 millions de personnes en Afrique subsaharienne vivaient dans des bidonvilles en 2010, soit 61,7 % de la population urbaine de la région, le taux le plus élevé au monde. L’Afrique du Nord comptait 12 millions d’habitants de bidonvilles, ce qui représentait seulement 13,3 % de ses citadins, le taux le plus bas dans les pays en développement. Le manque d’installations sanitaires adéquates, d’eau potable et d’électricité, auquel viennent s’ajouter l’insalubrité des logements et le surpeuplement, aggrave la propagation des maladies et les décès évitables, selon un rapport récent de la Fédération internationale des Associations de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Les bidonvilles contribuent à la faible espérance de vie. Au Mali, par exemple, plus de 80 % de la population est mal logée et l’espérance de vie est de seulement 51 ans, selon le Programme des Nations Unies pour le développement.

La situation du Mali est révélatrice de la situation d’une grande partie de l’Afrique subsaharienne. Gakou Salimata Fofana, ancienne Ministre malienne du logement, des affaires foncières et de l'urbanisme, préconise des mesures urgentes de la part des ministres africains du logement. « Nous devons prendre des mesures cruciales », estime-t-elle. « Faute de quoi, nous courrons le risque d’avoir une population urbaine [au Mali] d’environ 6 millions d’âmes vivant encore dans des établissements informels d’ici à 2020 », soit près du double du nombre actuel. L’obtention de villes sans bidonvilles se heurte à de nombreux obstacles. Le Ministre algérien de l'habitat et de l'urbanisme, Noureddine Moussa, a fait remarquer que l’expansion des villes en Afrique limite la capacité des pouvoirs publics locaux et nationaux d’assurer la sécurité et de fournir des services sociaux de base en matière de santé, d’éducation, d’eau et d’assainissement. En outre, ajoute M. El Hadj, le changement climatique et l’urbanisation auront des effets conjugués imprévisibles. En 2007, un rapport d’évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l'environnement, a averti que « l’urbanisation et le changement climatique pourraient avoir comme effet synergique d’accroître l’incidence des maladies ».

Les habitants des bidonvilles sont également confrontés à des problèmes environnementaux en raison de la faible qualité des matériaux de construction utilisés dans les bâtiments et du fait que les bidonvilles sont situés pour la plupart sur des terrains marginaux. Bon nombre de ces quartiers sont exposés aux incendies accidentels. En septembre 2011, par exemple, plus de 100 personnes ont trouvé la mort lors de l’explosion d’un oléoduc percé à Mukuru wa Njenga, un bidonville densément peuplé de Nairobi. La mise en œuvre d’un plan africain de développement urbain à l’échelle continentale dépendra des particularités de chaque pays sur le plan de la géographie, du climat, des compétences ou des ressources financières. À Rabat, les ministres ont évoqué la possibilité de relever ces défis au moyen d’une collaboration efficace et avec le soutien de partenaires internationaux, y compris l’Organisation des Nations Unies.

Des progrès en cours

 Bidonville à Rabat

Certains points sont cependant positifs. D’après un rapport publié par ONU-Habitat en 2010, des pays comme l’Égypte, la Libye et le Maroc ont « presque diminué de moitié le nombre total d’habitants de bidonvilles en zone urbaine et la Tunisie l’a ramené à zéro ». Le Ghana, le Sénégal et l’Ouganda ont également réalisé des progrès constants, en réduisant de 20 % dans certains cas le nombre d’habitant des bidonvilles. Au Nigéria, ce chiffre est passé de 75 % de tous les citadins en 1990 à 61,9 % en 2010. En Afrique du Sud, la proportion a chuté, passant de 46,2 à 28,7 % au cours de la même période. Le modèle de développement urbain du Maroc continue de susciter beaucoup d’intérêt. En 2004, le gouvernement a lancé son propre programme « Villes sans taudis », une stratégie de développement urbain visant à permettre aux habitants des bidonvilles d’occuper des logements décents avec l’accès à l’eau, à l’énergie et à des installations sanitaires. En 2011, quelque 100 000 nouveaux logements avaient déjà été créés dans différentes régions du pays. Dans l’ensemble, 37 des 83 villes du Maroc ont été transformées, un changement qui a profité à plus de 1,5 million de personnes. Ces villes disposent désormais de lampadaires, de systèmes de drainage, d’eau potable, de routes, d’installations sanitaires et d’autres infrastructures. L’aménagement de la Vallée du Bouregreg (près de Rabat) et d’autres « espaces verts » est aussi remarquable.

Fathallah Oualalou, ancien Ministre marocain du logement et actuel maire de Rabat, a associé les efforts d’urbanisation réussis à la mise en œuvre effective de la feuille de route élaborée en 2010 à Bamako (Mali), lors de la troisième conférence des ministres africains du logement — faisant remarquer que ces réunions peuvent en effet s’avérer utiles. La feuille de route met l’accent sur l’efficacité de la gestion des terres, le logement durable, le transport urbain et l’assainissement, entre autres questions. M. Moussa, Ministre algérien de l’habitat, énumère d’autres facteurs de succès. Il s’agit notamment de la gestion efficace et équitable des terres, de la promulgation de lois foncières adaptées afin que les femmes et autres groupes vulnérables puissent y avoir accès et de l’amélioration des conditions de vie dans les grands ensembles de logement. L’installation d’écoles, de dispensaires, d’électricité et d’assainissement est importante, déclare M. Moussa. « On ne peut concevoir de plan de développement durable sans urbanisation durable », fait-il valoir. L’urbanisation doit être maîtrisée, ajoute-t-il, et des efforts doivent être réalisés « pour réduire les inégalités entre les riches et les pauvres en offrant des services de base à l’ensemble de la population ».

 

Kaci Racelma, article initialement paru sur la revue d'analyse sur l'Afrique de l'ONU, Afrique Renouveau

 

Crédit photo : Bidonville au Cap ; Bidonville à Rabat 

Droits fonciers : le combat des femmes (2)

Selon Mme Kagwanja, experte de l'ONG Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), les femmes veulent que leurs droits fondamentaux soient inscrits dans la constitution et que la loi garantisse sans ambigüité l’égalité des droits de propriété. Là où de tels instruments existent déjà, il est nécessaire d’harmoniser toutes les lois sur l’héritage et les terres avec la constitution, afin qu’elles aillent toutes dans le même sens. En outre, les institutions juridiques chargées de l’application des lois foncières doivent agir avec équité, respecter les femmes et étendre leur champ d’action aux campagnes. « Actuellement, souligne-elle, nous avons des institutions très centralisées. De plus, ce sont les hommes qui sont à la tête des mécanismes de règlement de litige et les recours en justice sont très coûteux et intimidants. »

Les régimes fonciers traditionnels doivent être repensés, ajoute-t-elle. Les chefs locaux autorisés à distribuer les terres les confient généralement aux hommes. « Comment démocratiser les systèmes de distribution des terres ? », s’interroge Mme Kagwanja. « Faut-il instaurer de nouveaux conseils de gestion des terres, dont les membres seront élus en tenant compte de la parité des sexes, comme en Tanzanie et en Ouganda ? Ou faut-il démocratiser l’ancien système ? Voici quelques questions auxquelles nous devons répondre. » Un vaste changement culturel est aussi essentiel, affirme Mme Mwangi. Ceux qui décident de l’allocation des terres ont leur propre conception du rôle des femmes. Elle a interviewé des hommes et des femmes sur le partage de la propriété foncière. « Je pense que les hommes ne sont pas prêts, observe-t-elle. Ils ne semblent pas très réceptifs à l’idée que les femmes puissent prendre des décisions quand il s’agit de terres. C’est un paradoxe. Le travail des femmes est essentiel à la productivité, pourtant ces terres sont littéralement hors de leur portée », ajoute-t-elle.

Progrès et défis

Des avancées ont tout de même été réalisées. Au Swaziland, les femmes ne peuvent pas être propriétaires de terres car elles sont considérées comme des mineures au regard de la loi. Mais des femmes séropositives qui n’avaient plus accès à leurs terres après la mort de leur mari ont réussi à négocier avec une femme chef de convaincre les autres chefs de leur donner des terres qu’elles pourraient exploiter pour subvenir à leurs besoins. Au Kenya, des organisations communautaires et d’autres groupes qui fournissent des soins à domicile aux personnes vivant avec le VIH/sida interviennent. Lorsque des terres sont saisies, ils négocient, le plus souvent avec les hommes de la famille, pour que les femmes et les filles conservent l’accès aux terres et aux biens.

Au Rwanda, le gouvernement a adopté en 1999 une loi qui confère aux femmes les mêmes droits en matière d’héritage qu’aux hommes, allant ainsi à l’encontre des normes traditionnelles qui garantissaient l’héritage seulement aux enfants de sexe masculin. Les veuves et orphelines du génocide de 1994 ont ainsi pu obtenir des terres. Actuellement, des organismes des Nations Unies comme la FAO, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (ONU-Femmes) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se joignent à des organisations non gouvernementales pour sensibiliser les femmes à leurs droits et soutenir les efforts visant à intégrer l’égalité d’accès aux terres dans les lois nationales.

Le programme d’ONU-Femmes pour les femmes rurales africaines comporte plusieurs volets permettant d’améliorer le rôle de la femme dans les activités de transformation agricole. L’accès équitable aux terres est à cet égard essentiel. Une de ses stratégies consiste à « renforcer les capacités des ministres de l’agriculture à soutenir en priorité les systèmes de production alimentaire des femmes dans leurs planification et mécanismes d’allocation des ressources ». Un des messages clés de ce programme de l’ONU est que « la femme rurale joue un rôle décisif dans la production et la sécurité alimentaire en Afrique ». Les gouvernements, les partenaires du développement et le secteur privé sont également invités à renforcer les droits fonciers des femmes car « ce qui profite aux femmes rurales relève du développement ».

 

Mary Kimani, article initialement paru dans Afrique Renouveau Magazine

Droits fonciers : le combat des femmes (1)

Selon les experts, les Africaines fournissent 70 % de la production alimentaire, constituent près de la moitié de la main-d’œuvre agricole et s'occupent de 80 % à 90 % de la transformation, du stockage et du transport des aliments, ainsi que des travaux de sarclage et de désherbage. Cependant, les femmes n'ont souvent pas droit à la propriété foncière, souligne Joan Kagwanja, expert de l'ONG Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), présente auprès de petits planteurs. Ce droit est généralement réservé aux chefs de famille, qui sont des hommes, et les femmes n’y ont généralement accès que par l’intermédiaire d’un parent de sexe masculin, souvent leur père ou mari. Et même dans ce cas, elles sont obligées chaque fois de remettre à un homme le revenu des ventes de produits agricoles et ne peuvent généralement pas décider de l’usage qui en sera fait.

De plus, cet accès limité aux terres est très précaire. D’après une étude réalisée en Zambie, plus du tiers des veuves sont privées d’accès aux terres familiales à la mort de leur mari. « C’est cette dépendance à l’égard des hommes qui rend de nombreuses femmes africaines vulnérables », explique Mme Kagwanja à Afrique Renouveau. La progression du VIH/sida et l’opprobre qui entoure la maladie n’ont fait que fragiliser davantage les droits fonciers des femmes. Les veuves dont les maris sont morts du sida ont souvent été accusées d’avoir introduit la maladie dans la famille. Il est arrivé que leurs terres et d'autres biens leur soient confisqués pour cette raison. Face à cette situation, les militants de la cause des femmes luttent pour faire adopter ou renforcer des lois visant à faciliter l'accès des femmes aux terres. Ils combattent les normes sociales et les pratiques traditionnelles qui s’y opposent. Et réalisent des progrès ici et là, en dépit de nombreux obstacles.

Le poids de l’histoire

Les chercheurs de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) de Washington notent que la marginalisation des femmes en matière de droits fonciers est un problème très ancien en Afrique. Avant la colonisation, la propriété et l'accès aux terres revêtaient diverses formes mais revenaient essentiellement aux lignées, clans et familles, sous le contrôle de chefs masculins. Les membres d’une lignée ou d’un clan particulier devaient donc consulter leur chef avant d’utiliser les terres. À l’exception de quelques communautés où l’héritage se transmettait par la mère, les droits fonciers revenaient seulement aux fils. Les femmes avaient rarement droit à la propriété foncière. Elles étaient considérées comme des ayants droit secondaires, par l’intermédiaire d’un parent de sexe masculin. Avant le mariage, une femme pouvait avoir accès aux terres de son père. Mais dans de nombreuses communautés, elle perdait ce droit en se mariant, car on supposait qu’elle aurait alors accès aux terres de son mari ou de sa belle-famille. Quand le mari mourait, ses terres revenaient à leurs fils, s'ils en avaient eu, sinon à un parent de sexe masculin.

Benjamin Cousins, agronome et enseignant à l'université de Western Cape en Afrique du sud, indique que par le passé, les femmes étaient protégées par des traditions qui leur permettaient d’avoir accès aux terres même après la séparation, le divorce ou la mort de leur époux. Il existait également des moyens d’arbitrage traditionnels auxquels les femmes pouvaient recourir en cas de refus. Mais la colonisation a importé les régimes fonciers occidentaux. En Afrique orientale et australe, le nombre élevé de colons blancs a favorisé la privatisation et le morcellement des terres détenues sous des titres francs individuels. En Afrique de l’Ouest, la plupart des terres sont restées des biens collectifs, gérés par les chefs traditionnels. A l’indépendance, certains gouvernements nouvellement formés, par exemple en Tanzanie, au Mozambique et au Bénin, ont nationalisé toutes les terres. Au Kenya et en Afrique du Sud, la propriété privée a coexisté avec la propriété par lignée ou par clan. Au Nigéria, l’État était également propriétaire, particulièrement en milieu urbain.

Au fil des ans, l’augmentation rapide de la population a contribué à la surexploitation des terres et à l’appauvrissement des sols. Les terres fertiles ont pris de la valeur et attisé la convoitise des acheteurs. Associées à l’évolution des structures familiales et des relations entre clans, ces pressions ont fragilisé les mécanismes sociaux traditionnels qui garantissaient aux femmes l’accès aux terres. Si bon nombre de conflits fonciers en Afrique sont encore officiellement régis par le droit coutumier, « de nombreux mécanismes de protection des femmes n’ont pas survécu » à la modernité, relève M. Cousins. De plus, il existe aujourd’hui de nombreuses situations, telles que la cohabitation sans mariage, ne relevant pas de la tradition. Par conséquent, « beaucoup de femmes n’ont plus accès aux parcelles de terres ». Aujourd’hui, de nombreux pays africains appliquent aussi bien le droit « traditionnel » de la propriété foncière que des lois calquées sur le modèle occidental. Au Nigéria, après l’indépendance acquise en 1960, l’État a pris possession de toutes les terres. Cela a certes fragilisé le régime foncier coutumier, mais le droit traditionnel a continué à être reconnu dans les régions où les terres étaient depuis longtemps la propriété des clans et des familles. L’application de la sharia dans les États du Nord du Nigéria a encore compliqué la situation.

Titres de propriété

Une des solutions préconisées à l’origine par les experts du développement occidentaux pour remédier aux lacunes du droit coutumier consistait à donner des titres de propriété aux individus. Esther Mwangi, spécialiste du droit foncier à l’université de Harvard, observe que les gouvernements de l’Afrique orientale et australe ont suivi cette approche pour permettre aux individus d’être officiellement propriétaires de leurs terres. Cette politique devait donc permettre aux femmes de disposer de droits fonciers reconnus par la loi, pour des biens qu’elles possédaient ou avaient reçus en héritage. « Dans les régions où je mène des recherches, la privatisation a en réalité privé les femmes de leur accès aux terres », explique Mme Mwangi à Afrique Renouveau. Lors de l’attribution de titres fonciers, ce sont les noms des hommes qui ont généralement été inscrits sur les registres parce que c’étaient eux les « chefs de famille ». Les veuves qui avaient la chance d’obtenir des terres ne recevaient que les plus petites parcelles.

Pour garantir l’accès des femmes aux terres, les militants du droit à la terre proposent de séparer la propriété officielle des terres de leur usage. Le titre de propriété d’une parcelle pourrait ainsi être établi au nom d’un homme, mais celui-ci n’aurait pas le droit de la vendre sans l’accord de sa ou de ses femmes ou d’autres héritiers. Le Ghana dispose d’une loi qui empêche le chef de famille de vendre des biens de la famille sans que les autres membres en soient informés, aient donné leur accord ou en perçoivent les bénéfices. « Une autre solution consisterait à établir le titre de propriété au nom des familles ou des hommes et des femmes », propose Mme Mwangi. « Lorsque les ressources telles que l’eau, l’assainissement et les pâturages doivent être partagées, des communautés entières sont ainsi reconnues propriétaires de la terre, et tout le monde bénéficie d’un accès égal », ajoute-t-elle.

Mais de telles idées sont plus faciles à proposer qu’à mettre en œuvre. Les militants du droit des femmes à la terre ont essayé de faire adopter des lois dans plusieurs pays, avec des résultats mitigés. En Ouganda, l’Uganda Land Alliance a fait pression pour que les titres de propriété soient établis à la fois au nom des hommes et des femmes, comme copropriétaires, mais ce projet de loi a été présenté à de nombreuses reprises au Parlement sans jamais être adopté. Là où des lois progressistes sont adoptées, les choses ne s’améliorent pas nécessairement. Au Mozambique, des groupes de la société civile ont fait adopter en 1997 une loi garantissant aux femmes l’accès aux terres et aux biens. « L’adoption de cette loi fut une victoire », a déclaré Lorena Magane de la Rural Association of Mutual Support à un journaliste. Mais Rachael Waterhouse, rédactrice d’un rapport sur l’égalité des sexes et les terres au Mozambique, estime que si la loi était bonne en théorie, sa mise en œuvre s’est avérée difficile parce que les tribunaux coutumiers, auxquels la plupart des femmes en milieu rural font appel, considèrent encore l’homme comme le chef de famille et, par conséquent, le détenteur de l’autorité légitime sur les terres.

Au Ghana, la loi de 1985 sur la succession ab intestat et celle relative à l’obligation de déclaration du chef de famille visaient à assurer la sécurité des veuves et des enfants. Si un homme mourait sans laisser de testament, la loi sur la succession stipulait que ses biens seraient équitablement répartis entre sa veuve, ses enfants et les autres membres de la famille étendue. Mais selon une étude réalisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans la région de la Volta, au Ghana, peu de femmes étaient au courant de ces lois et les pratiques traditionnelles continuaient de régir le droit à l’héritage. De ce fait, de nombreuses femmes n’avaient plus accès aux terres après la mort de leur conjoint.

Mary Kimani, article initialement paru sur Afrique Renouveau, revue d'analyse sur l'Afrique éditée par l'ONU

Crédit photo 1 : Redux / Hollandse Hoogte / Arie Kievit, photo illustrant un champ de mais au Malawi.

Crédit photo 2 : http://www.geo.fr/var/geo/storage/images/media/images/rubrique-environnement/actualite-durable/recolte-du-riz-pres-de-tombouctou-au-mali/167319-1-fre-FR/recolte-du-riz-pres-de-tombouctou-au-mali_940x705.jpg