Le Ghana est un pays ouest Africain mieux connu pour son équipe nationale des Blacks Stars, son cacao et surtout son emblématique premier président Kwame Nkrumah. Il connaît moins de succès que son gigantesque frère Nigérian quant il s’agit des arts mais le Ghana n’est pourtant pas dépourvu de ses pépites noires et regorge de talents de tous bords.
Jamestown est le tout premier quartier d’Accra et constitue un des quartiers les plus peuplés et défavorisés de la capitale. Quelques immeubles défraichis témoignent des vestiges de la colonisation et l’on observe l’abondance d’enfants, semblant tous avoir entre 2-8 ans, vivre tels des adultes et vagabonder dans les ruelles de Jamestown. Le quartier regorge de vie malgré la précarité de ses populations et constitue le fief de l’ethnie Ga qui chaque année célèbre leurs chefs à travers la cérémonie d’Homowo.
Stimuler le quartier, contribuer au bien-être de ses habitants à travers les arts et révéler, fédérer des artistes ghanéens en inspirant, montrant au monde que l’art est un droit, mettre le Ghana sur la carte mondiale des pays touristiques, telles sont les pistes qui me semblent motiver l’existence du Festival Chale Wote.
Plus de 150 artistes ghanéens vont contribuer au festival ; des cascadeurs, des performances théâtrales, happenings indéfinissables, fresques murales, live shows, body painting, artisanat mais aussi conférences sont au programme.
L’imaginaire et la créativité africaine et la Création avec un grand « C » sont à l’honneur et à leur apogée lors de ces festivités. Le thème de cette année est plus particulièrement la vie et la mort unis dans la renaissance intitulé « An Eternal Dream into Limitless Rebirth ». Message clair invitant à voir le milieu artistique ghanéen comme un phoénix renaissant constamment. Thème lourd de sens dans le contexte économique exceptionnellement moribond du pays.
Ce festival mérite d’exister car il montre les frontières franchissables entre les « beaux » arts et les arts exercés hors des écoles. Chalewote veut aussi militer pour plus d’art dans le quotidien des ghanéens toutes classes sociales confondues. L’art n’est plus pour les élites, il est aussi un droit pour les plus démunis. Les fresques murales sur des habitations abandonnées illustrent cette volonté de réapproprier des espaces, des âmes laissées pour compte pour leur redonner force et vie.
Crédit photo : Accradotalt
Des artistes tels que Mohamed Ibrahim ont pu être révélés par les éditions passées et sont désormais exposés dans des galeries aussi prestigieuses que la Saatchi au Royaume-Uni.
La 4ème édition a été lancée le Samedi 23 août 2014 et elle promettait d’éblouir, de captiver, de sensibiliser, d'inspirer la communauté de Jamestown et les milliers d’autres festivaliers attendus.
Shari HAMMOND
Plus d’informations : accradotalttours.wordpress.com
Programme du festival Chale Wole 2014