Rencontr’Afrique Bureau de Dakar : « Jeunesse africaine et entreprenariat : comment peuvent-ils améliorer le climat des affaires ? »

Le Samedi 27 Janvier 2018, Les membres de l’Afrique des Idées du bureau de Dakar ont eu l’honneur d’être accueillis par M. Ibrahim Théo LAM, fondateur de l’Ecole Supérieure de Développement du Leadership. L’homme d’affaires, entrepreneur et écrivain a entretenu les membres du bureau de Dakar sur la contribution de la jeunesse dans le leadership et l’amélioration des affaires en Afrique.

L’Afrique a ce qu’il faut pour relever les défis économiques et sociaux !

Un constat général pour débuter. Dans un langage engagé, M.LAM a commencé par soulever le fait que l’Afrique n’a pas à pâlir de sa situation en matière de ressources pour son développement.

En effet, le continent dispose de la plupart des ressources naturelles de la planète : 97% des réserves mondiales de cuivre, 80% de celles de coltan, 57% de celle d’or, 23% de celles d’uranium et phosphates, 32% de celles de manganèse, 41% de celles de vanadium, 49% de celles de platine, 60% de celles de diamants, 14% de celles de pétrole…En termes d’agriculture, l’Afrique possède de vastes terres fertiles de forêts.

Malgré ce potentiel énorme, la plupart de ces ressources reste sous-exploitées et majoritairement cédées à des entreprises étrangères, ce qui crée une énorme dépendance de l’extérieur. Ce constat est d’autant plus vrai pour ce qui concerne l’alimentation. En Afrique subsaharienne par exemple, 24 % des céréales consommées localement en 2014-16 étaient importées et cette proportion devrait passer à 27 % au cours de la période de projection, de 2017 à 2026.[1]

Ce constat sera toujours le même temps que les autorités ne mettront pas en place de vraies politiques sectorielles, en vue de réduire le gap en matière d’infrastructures (agricoles, énergétiques, transport…) et favoriser la production et la consommation locale.

Une contribution de la jeunesse au développement économique peu valorisée

La jeunesse Africaine se trouve au cœur de toutes les rencontres et sommets sur le développement de l’Afrique. Selon M. LAM, en plus de contribution intellectuelle, le Jeune Africain apporte des solutions concrètes et originales aux problèmes de développement dont il faut tenir compte.

Les jeunes représentent près de 30% de la population mondiale. En Afrique de l’Ouest comme en Afrique centrale, les moins de 25 ans représentent plus de 60% de la population[2]. Cette population peut constituer une opportunité si les politiques actuelles tiennent compte de leurs aspirations et problèmes. Ceci devrait passer par un renforcement du rôle de la jeunesse dans la promotion du développement économique et social de nos Etats.

Il faudrait davantage de cadres visant à promouvoir le dialogue entre la jeunesse et les autorités à tous les niveaux, et des mécanismes leur permettant d’accéder à l’information et d’exprimer leur point de vue sur les décisions de politiques publiques.

Une inadéquation des formations face aux besoins du marché du travail

Concernant le marché du travail et l’insertion professionnelle des jeunes, l’intervenant a relevé l’inadéquation de l’offre de formations actuelle avec les besoins réels du marché de l’emploi. Pour lui, les écoles Africaines ne préparent pas assez les étudiants aux réalités et aux comportements à avoir dans le milieu professionnel. C’est ce constat qui l’a amené à proposer une alternative : l’Ecole Supérieure de Développement du Leadership[3].

Cette école se veut être une plateforme de transformation pour un changement social. Le modèle développé permet aux étudiants d’être acteurs de leurs formations. Avec une pédagogie active et alternative, et une faculté de professionnels, l’ESDL prépare de jeunes leaders aptes à promouvoir une renaissance africaine.

Entreprendre en Afrique : entre contraintes environnementales et pressions sociales

Dans son intervention, M. LAM a aussi partagé la vision qu’il se fait de l’environnement des affaires en Afrique de l’Ouest, région qu’il connait bien.

M. LAM a mis un point d’orgue sur le fait que l’entrepreneur en Afrique fait face à plusieurs contraintes. En plus du cadre des affaires contraignant, le jeune entrepreneur Ouest-Africain fait face à des pressions sociales non négligeables et évolue dans un environnement qui ne favorise pas « l’essayage ». L’intervenant a donc exprimé la nécessité d’encourager les jeunes à entreprendre en les poussant à se découvrir eux même et en valorisant leurs initiatives.

En conclusion, M. LAM exhorte la jeunesse à faire le pari du leadership et prendre le courage de s’engager dans la politique. Les défis sont grands et la jeunesse a toute sa place dans les instances de décisions publiques.

L’Afrique des Idées – Dakar

[1] Rapport de Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Juillet 2017

[2] Banque Mondiale, 2017

[3] http://esdl.sn/