Des Talents pour L’Afrique !

L’éducation scolaire est très souvent la conclusion qui émerge à l’issue de l’analyse des causes de la pauvreté. C’est ainsi que dans le cas particulier de l’Afrique, elle a fait au cours de la dernière décennie l’objet de plusieurs rapports, discours et programmes comme le démontre l'évolution de la prépondérance des mots "éducation et école" dans les ouvrages répertoriés sur Google Ngram Viewer. On y apperçoit clairement la montée en puissance de cette thématique de la Révolution Française (1789) jusqu’à la fin de la Belle Epoque (1914) ; suivi d’un regain de prépondérance après les indépendances dans les pays francophones (1960-1990) ; et à nouveau un accroissement fulgurant de la thématique de l’éducation scolaire dans les pays francophones depuis l’entame de leur démocratisation à partir de 1990.

Ainsi, l’éducation scolaire est présentée comme la panacée du développement.  Or, si elle est aussi privilégiée même chez les pires dictateurs, c’est qu’elle est suffisamment flexible pour servir à toute les fins. Ce paradoxe se comprend bien lorsqu’on admet l’éducation scolaire comme un moyen de diffusion des idées ; ces dernières pouvant servir à des fins nobles ou perverses. Même si l’on convient que l’éducation scolaire en Afrique est porteuse d’idées nouvelles, voire favorables au développement, il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont pas de nature à apporter des réponses concrètes aux défis auxquels font face les populations les plus pauvres au quotidien.

A mon avis, c’est là que se trouve l’un des principaux obstacles au développement en Afrique. Il faut donc plus que l’éducation scolaire, il faut des talents ; des talents capables d’innover, de rechercher l’exception dans la confusion, de briller là où se trouve l’obscurité, qu’elle soit mentale, spirituelle ou physique. L’éducation scolaire arrive dans un deuxième temps pour diffuser et faire adopter l’innovation des talents à toute la population. C’est dans cet enchaînement des rôles que se trouve la véritable force de l’éducation.

Ainsi dit, le processus par lequel émerge un talent est assez complexe. Il n’admet pas de solution miracle. Car, le talent est à la fois rebelle et fragile. Sa rébellion bouleverse l’ordre préétabli, que ce soit les normes sociales, l’équilibre des pouvoirs politiques ou économiques. Cette rébellion se confronte très souvent à une force sociale entretenue par ceux qui bénéficient de l’ordre préétabli. C’est l’existence de cette force qui explique en grande partie le peu de talents au service du développement des nations africaines. Même en l’absence d’une telle force sociale, le développement du talent requiert la solidarité de la part des autres membres de la société. Il peut s’agir par exemple d’un soutien financier dans la mesure où les talents individuels ne sont pas distribués en fonction du niveau de revenu initial. Pour ces deux raisons, une manière de promouvoir l’émergence des talents et de lever toutes les barrières matérielles, psychologiques et institutionnelles.

Le but n’étant pas de promouvoir l’émergence d’une élite intellectuelle chargée de diriger le reste de la société. Mais au contraire, il est question de libérer le talent qui sommeille en chacun que ce soit dans les domaines de l’art, des sciences ou des lettres. Ce processus peut être déclenché par l’éducation scolaire dans certains cas. Il faut pour cela que le système éducatif ait été conçu pour favoriser cette éventualité. Mon propos ne signifie pas non plus que le continent africain ne dispose pas encore de talents. Mais les quelques un qui y ont émergé ne lui appartiennent pas véritablement puisqu’ils s’épanouissent mieux en dehors du continent. Il est temps que l’Afrique dispose de ses propres talents.

Georges Vivien HOUNGBONON

Pourquoi et comment investir dans l'éducation en Afrique ?

Education-AfriqueL’accès à l'éducation est un droit fondamental garanti par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. C’est aussi un levier essentiel et un des Objectifs du Millénaire pour le développement : "d’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires." A deux ans de l'échéance, l'Afrique est encore loin du compte. Entre 1999 et 2008, le taux de scolarisation dans le cycle primaire y a progressé de 18% ; malgré cela, la région concentre encore près de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde. Trente millions d'enfants en âge de fréquenter l'enseignement primaire restent absents des salles de classe sur le continent (dix millions pour le seul Nigéria). C’est 25% de moins qu'en 1999, mais toujours beaucoup. Le taux brut de scolarisation du continent reste faible : 105% au primaire, mais 45% au secondaire.

Priver d'éducation ces générations de jeunes africains n’est pas seulement une violation de leurs droits fondamentaux. C’est aussi un véritable frein à la croissance du continent, actuelle et future. Compétences manuelles et intellectuelles sont essentielles au fonctionnement des usines, et des administrations : elles déterminent le dynamisme des marchés, sont la condition sine qua non de toute stratégie de croissance endogène et encouragent la compétitivité. L’éducation est aussi indispensable à toute participation consciente et pleine à la vie citoyenne.

Les grands chantiers de l'éducation en Afrique

Dans la plupart des pays subsahariens d'aujourd'hui, le milieu scolaire (primaire, secondaire et universitaire) souffre de grandes faiblesses et d’incohérences structurelles :

  1. Les disparités géographiques et de genre restent élevées. Les zones rurales restent, en l’occurrence, des zones de seconde catégorie, pauvres en salles de classe et concentrant des ménages dont les revenus modestes sont un frein à la scolarité. Par ailleurs, le gap entre jeunes filles et jeunes garçons, en baisse depuis les années 1980, reste encore élevé au niveau de l’enseignement primaire. 
  2. La maladie et l'insécurité en milieu scolaire sont de véritables fléaux, parfois au cœur des systèmes d’éducation les plus sophistiqués du continent. La violence est endémique en Afrique du Sud, par exemple : une enquête menée en 2008 par le Centre for Justice and Crime Prevention (CJCP) portant sur les élèves du primaire et du secondaire, montre que 2 millions d’entre eux (15,3%) ont subi des actes de violence à l’école ou dans le voisinage immédiat de l’école .
  3. La possibilité d'étudier dans de bonnes conditions reste le privilège de quelques-uns. Les classes sont surchargées, le matériel scolaire vient à manquer. Le programme du ministère de l'éducation camerounais visant le ratio d'un manuel par enfant dans le primaire a largement échoué en 2012. Les plus jeunes restent contraints de partager leurs livres de lecture et de mathématiques, tandis que la plupart des étudiants d'université n'ont pas les moyens de se procurer des manuels hors de prix. 
  4. Plus préoccupant encore, à tous les échelons, un personnel enseignant qualifié et motivé vient à manquer. Pour rester sur l'exemple camerounais, des rapports accablants font état d'une majorité de professeurs de mathématiques qui ne possèdent pas de diplôme supérieur au baccalauréat et qui, en raison du manque de personnel dans leurs établissements, sont régulièrement amenés à assurer la permanence d'autres cours. En Angola, le taux d'attrition parmi les enseignants atteint 17%, chiffre record inquiétant et représentatif du profond malaise qui caractérise le milieu enseignant africain aujourd'hui.
  5. Le bien-être et la réussite des élèves et des étudiants durant leur scolarité n'est qu'une part du problème. Les efforts resteront vains tant que l'on ne s'inquiétera pas de leur sort à la fin de leur scolarité. L'angoisse d'un bon nombre de jeunes diplômés tient à leur manque de perspectives d'avenir. Ainsi, la fuite des cerveaux est un phénomène d'ampleur grandissante. Elle ne se résume pas au seul cliché médiatique de l’exode des médecins ghanéens au Royaume-Uni. Elle concerne aussi la fuite des enseignants du secondaire, autant que les étudiants les plus qualifiés du continent. Plus préoccupant encore, ceux restés sur place ou tentés par le retour se trouvent confrontés à un marché du travail pouvant difficilement absorber leurs compétences. De manière générale, l'Afrique contemporaine est confrontée à un paradoxe de taille : tandis que les jeunes sans diplôme vont grossir les rangs de la population précaire et vivant de l'informel, les jeunes qualifiés sont quant à eux de plus en plus soumis au chômage et au déclassement. Situation absurde que celle de ces nouveaux adultes qui, tels les 'doctorants camionneurs' du Nigéria , obtiennent les plus hauts diplômes universitaires offerts dans leur pays (doctorats, masters et MBA) pour se retrouver à des postes bien loin de leur niveau voire de leur domaine de qualifications.
  6. La résolution de ce problème fondamental se fera à travers la réforme obligatoire des programmes d'enseignement et la revalorisation de certaines filières, afin de retrouver l’adéquation entre les formations académiques et la réalité du marché du travail. Un déséquilibre existe aujourd'hui entre des formations surchargées mais sans débouchés, et des secteurs économiques qui manquent cruellement de personnel compétent pour soutenir leur essor. 

Bien des initiatives ont été menées – certaines sont casino spiele online encore en cours – afin d’améliorer l’accès à l’éducation en Afrique. Et les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies sont à porter au crédit de ce volontarisme. De toutes les régions en développement, l’Afrique subsaharienne vient en tête, par exemple, en ce qui concerne l’amélioration des inscriptions dans le primaire, depuis le début des années 2000. Le revers de la fortune est que ces succès ont été obtenus essentiellement grâce à la suppression des frais de scolarité dans les écoles primaires publiques. Ce qui ne résout nullement la question du financement à Meme si vous ne pouvez pas gagner de l'argent en jouant en mode fun, il se pretera a d'autres avantages, y compris simplement faire plaisir et d'apprendre a jouer a des jeux de casino a base de competences par exemple poker et le blackjack. long terme de l’investissement éducatif en Afrique. Et n’adresse sérieusement aucune des faiblesses structurelles identifiées plus haut. Il n’existe pas de solution simple et aisée. Relever le défi de l'éducation en Afrique est une tâche aussi fondamentale que complexe. 

Comment financer ces réformes ?

Les améliorations quantitatives et qualitatives, la rationalisation de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, ainsi que l'adéquation de ce dernier avec les attentes du marché du travail, forment le grand chantier auxquels doivent impérativement s'atteler l'ensemble des gouvernements africains. Certains (Rwanda) affichent des progrès remarquables depuis dix ans, tandis que d'autres (Tchad) restent à la traîne. C'est parce que ces réformes de fond se rapportent toujours à cette éternelle équation qu'est la conjonction d'une volonté politique et de sources de financement. Il n'est jamais simple de dire comment donner une valeur positive à la première variable ; au moins peut-on dire qu'une bonne volonté ne sert à rien sans une bonne exécution, et inciter tout plan de réforme à se doter de dispositifs de pilotage clairs, com er akkurat det norske casinospillere er pa utkikk etter! Her far vi renspikket casinounderholdning, fabelaktige spill og ikke minst norske blackjack casino – deriblant Jackpot 6000! Les videre og fa all den informasjonen du trenger om dette helnorske casinoet!Generelt om NorskeAutomater. faits d'un leadership et d'organes partageant une vision commune et se répartissant des prérogatives définies. Preuve en est, le "plan décennal de développement du secteur de l’éducation" béninois souffre d'une organisation compliquée, au partage des tâches flou, rendant difficile la prise de décisions et causant retards et ralentissements dans leur mise en œuvre.

En ce qui concerne le financement des réformes, quelques recommandations plus précises peuvent être formulées. L'exemple du gouvernement sénégalais, qui consacre 40% de son budget annuel à l'éducation, nous rappelle que l'allocation de ressources n'offre pas, en elle-même, la garantie que ces ressources arriveront à bon port et seront utilisées à bon escient. La gestion saine, à tous les échelons, des fonds publics consacrés à l'éducation est une nécessité. Dérives et détournements n'épargnent pas, au niveau régional comme au niveau de l'établissement, l'exécution des budgets. La région du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, enregistre le plus faible taux de dépense par étudiant, tout en ayant le budget régional consacré à l'éducation le plus élevé du pays (environ 10,5 milliards de rands). Surveillance, contrôle et vigilance doivent être accrus afin d'éviter les pratiques frauduleuses ; dépenses et investissements doivent être mûrement réfléchis et concertés afin qu'ils résultent de la décision du plus grand nombre et servent au mieux les intérêts et les besoins urgents des étudiants.  

Plus de 25% du budget total pour l'éducation d'un grand nombre de pays africains est issu de l'aide internationale (42% pour le Mozambique en 2010). Pour certains, ce n'est pas assez ; pour d'autres, cela révèle surtout l'incapacité des pouvoirs publics à considérer les enjeux de l'éducation comme prioritaires. Parmi ceux-là, beaucoup louent l'essor de l'enseignement privé sur le continent africain. Faut-il en avoir peur ? Il est vrai que la privatisation de l'éducation en Afrique présente un grand nombre d'avantages. Elle est une réponse à la hausse de la demande en matière d'éducation à laquelle l'offre publique éprouve des difficultés à répondre – un véritable soulagement pour tous ces élèves confrontés à la différence de places disponibles entre le primaire et le secondaire. Elle permet d'offrir des services de meilleure qualité, en termes de personnel et d'équipements, grâce à des investissements privés croissants (l'éducation étant devenue un secteur prisé du marché des private equities africains) et des droits de scolarité, qui couvrent une grande partie des frais de gestion. Les exigences scolaires y sont généralement plus élevées, mais le sont également les résultats en fin de parcours, avec des taux de réussite nettement plus forts qu'ailleurs.  

Véritable pis-aller pour des familles déçues par l'enseignement public, le privé enregistre une attractivité spectaculaire depuis quinze ans. Au Kenya, au Nigeria, 40% des élèves sont inscrits dans un établissement privé. Complémentarité et concurrence saine entre public et privé peuvent découler de cette situation inédite, les performances du privé incitant le public à améliorer ses prestations, et vice-versa. Mais les risques sont aussi que l'éducation de qualité devienne un luxe de classes moyennes et supérieures. Les frais de scolarité opèrent déjà aujourd'hui une sélection matérielle à l'entrée qui pourrait s'accentuer, distordant l'égalité des chances en laissant les catégories populaires à la marge, facilitant la reproduction sociale en dotant de moyens supplémentaires les parts de la population déjà les mieux dotées pour réussir. Un tel schéma d'inclusion/exclusion est d'ores et déjà en train de se produire géographiquement, les établissements privés s'installant rarement dans les campagnes, comblant donc moins un vide que ne concurrençant les établissements publics sur leurs assises territoriales les plus solides. La privatisation peut être une solution aux problèmes de l'enseignement africain aujourd'hui ; mais sa mise en place n'est pas sans risques, et ne doit certainement pas se substituer aux prérogatives universelles de l'Etat.

Félix Duterte

Education en Afrique du Sud: avancées et limites des récentes politiques publiques

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Beaucoup de choses ont changé dans le système éducatif sud-africain depuis 1994. Aujourd'hui, environ quatorze millions d'élèves et étudiants, pour environ trois-cent-cinquante-trois mille enseignants, sont répartis dans plus de trente-cinq milles écoles à travers le pays. L'éducation est devenue un droit inscrit dans la Constitution, et est obligatoire pour les enfants de 7 à 15 ans. 20% du budget, soit 5,3% du PIB, y est consacré[1].

Mais ces chiffres, aussi impressionnants soient-ils (et à ce titre régulièrement avancés par le gouvernement), cachent le nombre significatifs de problèmes et d'incuries qui restent à traiter. L'éducation est un domaine, comme beaucoup d'autres dans la société actuelle, où l'héritage de l'apartheid demeure prégnant. Les disparités rurales et urbaines sont toujours significatives, de même que les différences entre les anciennes 'écoles blanches' et les anciennes 'écoles noires'. Ces fossés se traduisent dans les écarts de performance et de réussite des étudiants, et posent de grands problèmes pour l'intégration nationale et l'avancement des populations les plus pauvres. Dix-huit ans après la fin officielle de la ségrégation, il convient de se demander quel est l'état de l'éducation dans le pays – les accomplissements, les manques et les perspectives.

Qualité des infrastructures fluctuante et problèmes de gestion

Tout d'abord, la gestion des infrastructures et des ressources reste un défi à prendre de front. Les dichotomies demeurent entre les différentes provinces, et plus encore entre les zones rurales et urbaines, résultats des politiques ségrégationnistes opérées à différentes échelles par les anciens gouvernements blancs : des rapports continuent de faire état de bâtiments délabrés, n'ayant pas accès à l'électricité et à l'eau courante, ou manquant de ressources aussi basiques que des tables ou des manuels scolaires[2]. Le National Schools Nutrition Programme (et son extension de 2009), qui améliorait à l'échelle nationale la qualité et l'approvisionnement des cantines[3], ainsi que le programme de création de deux milles cent jardins d'enfant, ont été d'importantes mises en œuvres pour l'amélioration de cet environnement. Mais bien que le Plan d'Action pour 2014 ait fait d'une de ses mesures phares l'assurance que "l'infrastructure et l'environnement de chaque école donne envie aux élèves de venir étudier, et aux l'enseignants l'envie d'enseigner"[4], le processus de standardisation attendu n'a qu'insuffisamment commencé dans ce domaine. Le démarrage d'enquêtes à l'échelle provinciale et l'ouverture de discussions entre parents, enseignants, directeurs et administrateurs afin d'évaluer les sommes requises et les moyens disponibles pour les mobiliser, seraient un pas en avant simple mais significatif. 

En parallèle, d'importants problèmes de gestion et de financement restent visibles. Un exemple remarquable est celui de la région du KwaZulu-Natal, qui enregistre le plus faible taux de dépense par étudiant, alors que son budget consacré à l'éducation (environ 10,5 milliards de rands) est le plus élevé à l'échelle de la nation.[5] Une surveillance plus accrue à chaque étape du processus administratif doit être mis en œuvre, pour éviter les dérives et les détournements des fonds publics.

Une des mesures phare de l'Etat pour l'harmonisation des budgets a été la mise en place, en 1996, de frais de scolarité dans les établissements publics. Bien qu'initialement contestée, la loi a permis de freiner la tendance qu'avaient les familles, principalement blanches, à favoriser les établissements privés – offrant ainsi une source non négligeable de revenus pour l'amélioration de la qualité des infrastructures et du personnel enseignant[6]. Couplée à des politiques d'exemptions et la création d'écoles entièrement financées par l'Etat, la mesure ne semble pas avoir empêché la part la plus atoledo pauvre de la population d'accéder à l'éducation.

Cependant, on ne peut que reconnaître que dans bien des cas cette mesure n'a fait qu'instaurer de nouvelles barrières économiques à l'entrée des établissements. Les tendances demeurent et font que les enfants les plus défavorisés restent à l'écart des écoles les mieux loties, tandis que les établissements des zones rurales marginalisées, dans l'impossibilité de demander des frais de scolarités élevés, se retrouvent incapables d'améliorer leurs infrastructures[7]. Tant que le gouvernement ne mettra pas en place un système duel répondant mieux à la situation économique et sociale différenciée de la population[8], ou qu'un système de redistribution (un mot qui fait bien grincer des dents aujourd'hui) ne sera pas envisagé, les écarts ruraux-urbains continueront de s'agrandir.

Santé, violence et discriminations

Les problèmes de santé, de violence et de discriminations restent d'importantes entraves au bon déroulement de la scolarité des étudiants. La résolution de ces problèmes s'inscrit dans des politiques de développement bien plus larges qu'il serait trop long de détailler ici ; cependant un rappel des chiffres peut s'avérer utile.

Tout d'abord, l'absentéisme pour des raisons médicales reste fort, aussi bien chez les élèves que chez les enseignants. De récentes études ont montré que la proportion d'enseignants ayant manqué dix jours de classe était la plus élevée chez ceux ayant des problèmes liés à la tuberculose (30.2%), d'alcoolisme (25.6%), des problèmes respiratoires (23.6%), des problèmes cardiaques (22.5%). Peu étonnamment, malaria, choléra et malnutrition marquent également fortement le personnel enseignant -à l'image du reste de la population[9]. Il faut noter également que la proportion d'enseignants souffrant du virus du SIDA s'élève aujourd'hui à 13%[10]. Le Ministère de la Santé tente de répondre à ces problèmes depuis un certain nombre d'années ; dans le cas du SIDA, les politiques ont été malheureusement hésitantes, et tardives. Dans le cadre scolaire, la présence d'infirmeries pour les premiers soins dans les établissements reste une chose rare mais désirable ; et l'on ne soulignera jamais assez l'importance de la mise en place de programmes de prévention[11].

Des programmes similaires seraient souhaitables dans la prévention de la violence dans le cadre scolaire – un sujet encore peu abordé par les politiques publiques actuelles. Qu'elle soit physique ou verbale, la violence, dont la fréquence s'avère élevée en milieu urbain comme en milieu rural, reste un important facteur d'échec et de découragement, pour les étudiants comme pour leurs enseignants. Une étude de 2005 montrait que les trois plus grandes formes de violence rapportées dans les établissements scolaires étaient le port d'arme (22% des cas), l'agression physique (18%) et l'altercation incluant l'usage d'une arme (18%)[12]. Les politiques de prévention resteront cependant sans grand effet tant qu'une véritable amélioration des conditions de vie n'aura pas lieu en amont[13].

Violence, intégration et motivation resteront enfin des sujets d'inquiétude récurrents tant que la question de la discrimination (raciale tout autant sexuelle) n'aura pas été abordée de front. C'est bien le problème fondamental de la nouvelle Afrique du Sud, des gouvernements post-apartheid qui, si ils ont su générer un certain degré de réconciliation au sein de la population, se sont révélé incapables, par timidité ou par calcul, de considérer sérieusement les sources de dissension entre les différentes communautés qui composent cette dernière. Les écoles anciennement classées 'noires', 'blanches' ou encore 'indiennes', ne se sont que faiblement ouvertes, et cette tendance, après dix-huit ans d'indépendance, ne semble encore que marginalement s'inverser[14] [15]. A l'échelle scolaire, l'issue réside peut-être dans le choix de politiques d'assimilation, qui tendent à perpétuer la promotion de valeurs et de pratiques inadaptées à la nouvelle configuration politique et sociale de la nation, plutôt que dans le choix d'une éducation multi-culturelle, plus à même de reconnaître la diversité culturelle du pays. La question de la langue d'enseignement reste un débat complexe mais fondamental que l'Etat se refuse largement à traiter[16].

Une qualité d'enseignement variable pour des résultats scolaires inégaux

De l'ensemble des problèmes précédemment évoqués résulte une profonde inégalité des chances à l'échelle nationale. En termes de disponibilité http://www.phpaide.com/?langue=fr et de répartition du corps enseignant, les efforts post-apartheid se sont avérés remarquables. Le ratio de trente-cinq étudiants par enseignant visé par le Ministère après 1994 a été largement atteint. Mais les disparités demeurent : des rapports continuent de souligner l'existence de classes, principalement dans les zones rurales, de plus de quatre-vingt élèves[17] ; et il est malheureux de constater que la piètre qualité de certaines infrastructures scolaires rurales continue de désinciter un certain nombre d'enseignants à y rester[18] – quand ces derniers ne se retrouvent pas dans l'incapacité de communiquer et de se faire accepter par les autorités traditionnelles et communautaires[19].

Leur motivation s'en ressent. Une récente étude a montré que 54.6% des enseignants actuels ont déjà envisagé quitter la profession, 29.3% d'entre eux l'ayant envisagé "très souvent". La plupart d'entre eux sont des non-Africains, entre 25 et 49 ans, hautement qualifiés et à taux de revenu élevés ; quand on leur a demandé ce qui leur semblait nécessaire pour améliorer leur moral et leur condition, la majorité a souligné le besoin d'assistance médicale, financière, matérielle (soit l'essentiel de ce qui pose problème aujourd'hui), mais aussi psychologique[20]. Ce sont des considérations qui sont encore trop peu prises en compte dans l'élaboration des politiques publiques.

Le Plan d'Action pour 2014 a particulièrement mis l'accent sur le professionnalisme et les capacités d'éducation et d'adaptation du corps enseignant[21], et des changements positifs ont en conséquence été apportés dans la formation professionnelle. Mais les faits continuent de montrer que ce sont le plus souvent les moins qualifiés et les moins expérimentés qui sont envoyés dans les zones les plus défavorisées, perpétuant et renforçant les écarts entre les régions et les catégories de population correspondantes[22].

Toutes ces incuries se ressentent nécessairement dans les performances des étudiants. En comparaison avec un grand nombre de pays du continent africain, les résultats en termes d'alphabétisation, de connaissances mathématiques et scientifiques restaient encore récemment très faibles. En 2006, seulement 20% des étudiants en sixième année ("Grade 6") possédaient un niveau adéquat en mathématiques[23] ; le taux de réussite national de 67.8% annoncé en 2009 pourrait cependant indiquer de nettes améliorations[24]. Néanmoins, les statistiques indiquent toujours un taux d'illettrisme d'environ 18% pour les plus de quinze ans ; et seulement 14% des Noirs de plus de vingt ans possèdent un diplôme d'enseignement secondaire ou supérieur, contre des taux de 65% pour les Blancs et de 40% pour la population indienne[25]. Le taux de chômage élevé parmi les jeunes diplômés souligne également un manque de suivi et d'assistance ainsi que de structures permettant l'intégration au monde professionnel[26].

Les améliorations au sein du système éducatif sud-africain depuis 1994 sont indéniables, et beaucoup de signaux laissent à penser que le gouvernement reste sur la bonne voie. Mais d'importantes étapes restent à franchir avant que ne soit atteint un système éducatif standardisé, ou du moins équitable, à l'échelle du pays. Il n'est pas compréhensible qu'encore aujourd'hui la position géographique d'un élève soit un facteur qui prime dans la détermination de son parcours académique et professionnel ; malheureusement, l'argent et le manque de volonté politique restent des obstacles majeurs et incontournables dans ce processus d'égalisation des chances. Dix-huit ans ne suffisent largement pas à effacer presqu'un siècle de politiques ségrégationnistes ; mais il faut reconnaître, et à regret, que le parti qui a libéré le pays est encore loin d'avoir fourni à celui-ci les outils nécessaires à l'approfondissement de son émancipation.

Félix DUTERTE

 


[1] http://www.southafrica.info/about/education/education.htm

[2] « The State of South Africa’s schools », de Linda Chisholm, in S. Buhlungu et al. (eds), State of the Nation: South Africa 2004-2005, Cape Town: HSRC Press, 2005, pp. 206-207; voir également http://www.voanews.com/english/news/africa/South-Africas-Educational-System-Crumbling-94650869.html .

[5] Linda Chisholm, p. 208.

[6] « Balancing public and private resources for basic education: school fees in post-apartheid South Africa », de Edward B. Fiske and Helen F. Ladd, in Linda Chisholm (ed.), Changing Class, Cape Town: HSRC Press, 2004, p. 58 ; et « Education in South Af'rica: Some points for policy coherence », de Jonathan Carter, in S. Maile (ed.), Education and Poverty Reduction Strategies, Cape Town: HSRC Press, 2008, p. 33.

[7] Edward B. Fiske et Helen F. Ladd, pp. 71-74, 81 ; et Linda Chisholm, p. 211.

[8] Edward B. Fiske et Helen F. Ladd, p. 82.

[9] Olive Shisana et al, The Health of our Educators, Cape Town: HSRC Press, 2005, p. 129.

[10] Olive Shisana et al., p. 128.

[11] Olive Shisana et al., pp. 132-135.

[12] Olive Shisana et al., p. 130.

[13] Linda Chisholm, p. 219; Jonathan Carter, p. 26; et Nelson Mandela Foundation, Emerging voices: a report on education in SA rural communities, Cape Town: HSRC Press, 2005, pp. 132, 142.

[14] Forte de son passé militantiste, l'Université du Witwatersand fait ici office de contre-exemple.

[15] « 'Constituting the class': an analysis of the process of 'integration' in South African schools », de Crain Soudien, in Linda Chsiholm (ed.), Changing Class, Cape Town: HSRC Press, 2004, p. 101

[16] Linda Chisholm, P. 217.

[17] Linda Chisholm, pp. 206, 212, 223.

[18] Linda Chisholm, p. 212.

[19] Nelson Mandela Foundation, p. 134.

[20] Olive Shisana et al., p. 129.

[22] Linda Chisholm, p. 212.

[23] Graeme Bloch, p. 128.

[25] http://www.southafrica.info/about/education/education.htm

[26] Graeme Bloch, p. 132.