De l’éfficacité énergétique par un éclairage public performant

Nouvelle image zL’électricité est un levier majeur de développement des activités économiques et un service essentiel pour l’amélioration significative des conditions de vie. Les services énergétiques améliorent en effet la vie des populations de plusieurs façons. L’éclairage public fournit des heures supplémentaires pour le travail, rend la vie des populations plus sûre le soir et constitue un facteur de cohésion sociale. En l’état actuel, c’est aussi grâce à l’éclairage public que beaucoup d’étudiants font leurs révisions le soir, sous les réverbères de grandes artères ou de la place publique.

Cependant, l’éclairage public est coûteux et il n'est pas facile pour les municipalités de trouver des mécanismes de financement et de gestion. Les solutions économent en énergie peuvent faciliter la fourniture de ce service, en réduisant les coûts de l'électricité à long terme.

L’éclairage public constitue un grand poste de consommation énergétique pour les communes. Plusieurs villes à l’instar de N’Djaména n’utilisent aucune technologie de système de gestion et les lampadaires restent en grande partie celles des premières générations. Des solutions d’efficacité énergétique existent, pouvant contribuer grandement à faire des économies mais également améliorer le service. Le remplacement des anciennes technologies couteuses par des nouvelles à service rendu équivalent ou amélioré en est un exemple.sodium basse Cela se traduit par  le remplacement des lampes au mercure en service par des lampes au sodium, d'une efficacité lumineuse double. Ce qui aurait pour conséquence de diminuer de moitié la consommation d’énergie due à l’éclairage. Mieux encore, le remplacement des luminaires de moyenne génération équipés de lampe au sodium par des luminaires haute performance. Les lampes au sodium (SHP) sont plus économes, ont une durée de vie plus longue et une meilleure performance lumineuse que les lampes au mercure (HPL). Des SHP de 75 W peuvent être substituées à des HPL de 150 W et des SHP 150 à des HPL 250, tout en conservant le même niveau d’éclairage et un bon rendu de couleur.

L’exemple de la Tunisie est assez édifiant. Dans ce pays, avant 2007 l’éclairage public consommait environ 277 GWh et la part des dépenses d’éclairage public dans le budget d’une municipalité était de 20 %, ce qui est considérable. Le pays a développé un schéma qui a permis de mettre l’accent sur l’introduction d’appareils variateurs-régulateurs de tension sur les réseaux contenant les deux types de lampes HPL et SHP : ces appareils réduisent la tension pendant le créneau horaire où la circulation est réduite (entre 23h et 5h30), ce qui permet d’économiser entre 25 % et 45 % d’énergie.

En plus des lampes économes, les systèmes de gestion intelligents sont les véritables perspectives d’une résolution efficace et durable du problème. De la télégestion, au système intégré d’éclairage en réseau, de détecteurs de présence en passant par des luminaires autonome photovoltaïques, il y a un grand potentiel d’amélioration de la consommation électrique grâce au choix de technologie d’éclairage public approprié. Ceci est bien entendu très lié au développement d’infrastructures de télécommunication notamment. Aussi, cette crise ne se résoudra pas sans une approche globale. L’efficacité énergétique n’en demeure pas moins un axe essentiel, et les villes africaines se doivent d’être ambitieuses dans ce domaine.

Plus que les solutions politiciennes parfois spectaculaires telles qu’on en observe çà et là, ce sont des solutions cohérentes et des stratégies claires qui sont sollicitées. Dans le contexte d’une urbanisation galopante, l’éclairage public n’est ni plus ni moins qu’un enjeu de sécurité majeur.

 

Djamal HALAWA

Nous aborderons dans un prochain article la question de l’éclairage domestique