Kyle Shepherd joue Xamissa au Festival d’Automne à Paris

Neuvième mois de l’année du calendrier grégorien, septembre est un mois de récolte : vendanges, impôts sur les revenus des ménages et autres contributions fiscales, prix littéraires et lauriers pour les heureux admis.

C’est également un mois où le soleil des pays du nord rejoint de plus en plus précipitamment sa couche, laissant pauvres hères comme joyeux drilles sous les feux électriques des grandes métropoles. C’est le mois qui accueille l’automne en zones tempérées.

Et c’est avec un puissant rayon arc-en-ciel que l’Afrique du Sud illumine et réchauffe de sa culture la Ville-Lumière, à l’occasion de la 42e édition du Festival d’Automne à Paris.

Dans les  lignes qui suivent : la performance du musicien Kyle Shepherd… prétexte à causerie.


graph1Dîners et autres évènements mondains : Et le quidam devient expert

En spécialiste ès Afrique lorsque j’ai en majorité des autochtones, ès RDC lorsque j’ai en majorité pour assemblée des Africains, m’interroge-t-on quasi invariablement sur les Noirs : de Adama à Zenaba, en passant par Ngoyi, Haïle, Nafissatou, une vraie panafricaine quoi ! Sur Koffi Olomide : un bonheur puisque je l’adore. Sur les ‘‘lacunes’’ des langues africaines : le français, l’anglais, l’arabe voir d’autres idiomes, étant copieusement saupoudrés dans nos parlers et chansons. Sur la sape : toujours imités, jamais égalés. Sur l’authenticité de mes cheveux ; ou comment faire preuve de savoir-vivre. Sur la pauvreté des miens dans l’abondance de notre territoire. Sur Tintin au Congo : référence culturelle s’il en est. Sur les banlieusards : dans une Afrique de castes et des classes sociales fortement clivées, la banlieue a mis tous les ‘‘Blacks’’ – on ne dit que peu ‘‘Noir’’ en France, et même, dans la bouche de certains individus on n’entendra que ‘‘personne de couleur’’ – à égalité : tu es au ban, toi comme celui qui d’après toi ne te ressemble pas !

Et dernièrement, parlant musique lors d’une soirée parisienne, un convive rwandais de souligner la perte de vitesse de la musique congolaise sur le continent, au bénéfice des anglophones du Nigeria et même du Ghana. Celui togolais d’affirmer que la musique congolaise restera l’eau sur la table. L’autre de renchérir en vantant les qualités vocales des Sud-Africains, leurs chœurs étant mondialement connus.

Le hasard est une loi qui voyage incognito

graph2Quelques semaines après ce débat musical, en me baladant dans Paris dans les environs du Quartier Latin, mon regard s’arrête sur une grande affiche ciglée Festival d’Automne, l’Afrique du Sud à Paris. Affiche illustrée avec des hommes en habit européen, portant des chéchias rouges. Je suis perplexe. Des Arabes en Afrique du Sud ? Je ne savais pas. Que vont-ils (les organisateurs) encore vouloir montrer ? Yvonne Chaka Chaka née à Soweto et aujourd’hui ambassadrice de bonne volonté aux Nations Unies (dont nous dansions Stimela dans nos boums au Zaïre), Johnny Clegg aka le Zulu blanc (dont on a vu et revu le clip Asimbonanga  sur Télé Zaïre), Miriam Makeba aka Mama Africa (icône de la lutte anti-apartheid dont la chanson Malaïka – ange en swahili – chantée avec Harry Belafonte est un frisson de romantisme), Brenda Fassie (la diva de la pop dont le tube Vul’indlela a été un incontournable des soirées franciliennes), Culoe de Song (super dj qui mixe avec brio musiques africaines et house), n’est-ce pas ça la musique sud-africaine ?

Le hasard donc a fait escale à Paris pour m’ouvrir les portes Festival d’Automne. Festival qui tel un album photo montre différents visages de la famille Afrique du Sud : sous ses jours musique, théâtre, art plastique, performance, cinéma.  

Et sur la première diapo : Kyle Shepherd au Théâtre des Bouffes du Nord, pour la première de Xamissa, le mercredi 25 septembre.

Une brique Brics pour Paname 

Le cadre de cette rencontre est celui de la coopération culturelle et diplomatique entre l’Afrique du Sud et la France.

L’Afrique du Sud, première puissance d’un continent vers lequel tous les regards se tournent – de nouveau, encore, lorgnant sur sa jeunesse, ses terres, son sous-sol, ses émissions de gaz, son soleil, ses eaux, ses matières premières – est le pays arbitre de conflits, tendant à devenir une sorte de Suisse africaine. Au top mondial des puissances minières, il est aujourd’hui également un pays dit émergent et est considéré comme une des grandes puissances de demain avec quatre autres pays : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Ce groupe de cinq est réuni sous l’acronyme anglais BRICS.

La France, membre du G8 (groupe de discussions et de partenariats économiques, représentant les huit pays les plus puissants du monde, économiquement) est aujourd’hui une puissance qui stagne. ‘‘Ces jeunes sont malheureux voire désespérés. Ils ne savent plus où investir leur savoir et leur vouloir […] Une génération sacrifiée […] En France, tout projet social ou économique est analysé en termes de lutte des classes’’ Volker Schlöndorff, cinéaste allemand, dans le numéro 357 de Challenges.

La culture, la diplomatie sont donc ainsi autant d’instruments propices aux dialogues des cultures, aux échanges humains, scientifiques, commerciaux et aux développements économiques subséquents. Mais également, ils confortent des liens créant une reconnaissance mutuelle qui permet protections en période de conflits, aides en cas de crises.

En 2012, la France avait fait rayonner sa culture en Afrique du Sud. En 2013, l’invité devient hôte.

Qui est Kyle Shepherd ?

graph3De ce que j’ai vu et entendu sur scène…

Un artiste talentueux, conscient, à la plastique comme sa musique : métisse, faussement badine, véritablement travaillée.

De ce que j’ai lu sur le net…

Il a 26 ans : né au Cap en 1987. Il se définit sur son site comme un musicien, un poète, un artiste créatif (creative artist).

Il affiche au compteur trois albums : South African History !X, A Portrait of Home et fineART. Il touche à la poésie et a collaboré à différents projets artistiques.

Il est entré en musique par le violon. Il s’en élèvera par le piano, grâce à sa rencontre avec Abdullah Ibrahim aka Dollar Brand, dans une vie précédente. Un musicien qui comme lui est né au Cap et a été pour le jeune multi-instrumentiste en plus d’un maître en musique, un maître spirituel : Il lui aura permis d’atteindre non seulement une nouvelle élévation musicale, mais encore de se révéler à lui-même, en découvrant sa propre musique.

De ce que j’ai glané ça et là après la représentation…

Rien de plus. Ayant posé la question, on m’a répondu : Il est né au Cap.

C’est vrai que le jeune homme déteste les étiquettes.

Et dans un pays où ‘‘ta peau était ton étoile jaune’’ pour reprendre les mots de Barbara Masekela, la question de l’identité reste une question sensible.

Est-il utile de connaître son cépage pour apprécier un grand millésime ? Est-il nécessaire de savoir qui est Kyle Shepherd pour être touché par sa musique ?

L’information, nerf de la guerre, fait partie de notre société de consommation. Et le savoir fait partie de notre condition d’humains.

L’identité n’est pas une donnée accessoire, ni n’est un accessoire.

J’aurais volontiers poursuivi avec un petit crochet historique, pour rappeler les conditions qui ont mené cette partie du monde qu’on appelle aujourd’hui Afrique du Sud, à s’ériger en nation arc-en-ciel. Mais c’est une longue histoire.

Je suppose donc en anthropologue amateur que Kyle Shepherd a une ascendance indonésienne.

Xamissa ?

C’est une création commandée par la directrice artistique du Festival d’Automne, Joséphine Markovits, il y a un an. Elle avait alors, à l’occasion de ses repérages d’artistes pour organiser l’événement, eu de bons échos de la part d’une de ses amies sur le jeune Kyle Shepherd, star montante de la nouvelle génération de musiciens sud-africains.

Le talent de l’artiste aura une fois de plus été son meilleur avocat et commande lui aura été faite de composer une pièce musicale sur Le Cap.

Xamissa ? Prononcez Klamissa. Une sorte de X qui laisse claquer un K, suivi d’une sorte de clapotement salivaire dans ce particularisme lingual des Sud-Africains. C’est ainsi qu’en langue khoi on identifiait la région du Cap.

Xamissa signifie le lieu des eaux douces (the place of sweet waters). Eaux venant de la montagne de la Table. Aujourd’hui s’écoulant en réseaux souterrains, le sol ayant fleuri de constructions urbaines.

Xamissa est la région des premiers peuplements et des premières invasions. C’est la cité-mère. 

Le Cap est aujourd’hui une ville magnifique, cosmopolite, une cité touristique et un haut lieu de tournage de nombreuses réalisations cinématographiques et autres. C’est également une ville gayfriendly.

A noter : l’Afrique du Sud est la première nation africaine à légaliser (en 2006) le mariage homosexuel. Elle est la cinquième au monde. Et Desmond Mpilo Tutu, archevêque anglican sud-africain et prix Nobel de la paix en 1984, est quant à lui le premier homme d’église en faveur de l’homosexualité.

Ayant longtemps souffert l’enfer des discriminations raciales, l’Afrique du Sud a effectivement décidé de tourner le dos à toutes les  discriminations.

Un show en équipe

 

graph4Kyle Shepherd n’est pas seul sur scène. Et il y est très bien entouré.

Claude Cozens (premier à gauche) est aux percussions ghoema. Né en 1989, il a fait ses gammes comme beaucoup au Cap, à l’église, manipulant guitare basse, batterie, piano. Il est repéré à quatorze ans par le pianiste Fred Kruit, enseignant au lycée de Muizenberg, qui l’initiera au jazz. Expérience qui l’emmènera à jouer avec quelques grands du jazz sud-africain, comme Errol Dyers, Hilton Schilder, André Peterson. Il est diplômé de la prestigieuse Université de Cape Town.

Buddy Wells (grand Blanc au regard azur lorsque ses paupières ne tapissent pas ses rétines) est saxophone ténor. Né en 1972 dans une famille profondément anti-apartheid, il s’est très tôt passionné pour les musiques traditionnelles africaines et pour le jazz. Il passera de la flûte au saxophone à

l’écoute des Kippie Moeketsie, Barney Rachabane, Hugh Masekela et autres grandes icônes musicales.

Xolisile Yali, voix, (coupe à la main, yeux étincelants, soulignant mon amateurisme en photographie) a étudié et chanté au sein de l’Université du Western Cape. Il enseigne aujourd’hui les sciences et les mathématiques.

Bulelani Madondile (homme à droite, en blanc), Portia Shwana (femme à droite, en top blanc) et Busisiwe Ngejane (au centre, en chemise blanche) sont tous trois nés dans le township de Gugulethu et ont fait partie, à différentes périodes, du chœur du Lycée de Fezeka, lauréat de nombreuses récompenses. Chœur créé et dirigé par Phume Tsewu.

Bulelani Madonlile et Portia Shwana poursuivent leurs études à l’Université de Cape Town.

Il est de Soweto, mais on le sort quand même

Il ? Notre vuvuzela bien-sûr ! Il serait originaire de Soweto, banlieue de Johannesburg aux batailles et émeutes tristement célèbres, qui ont fait de ce township une des villes symboles de la lutte anti-apartheid.

Nous le sortons donc pour saluer le disciple d’Abdullah Ibrahim qui a enchanté le public du Théâtre des Bouffes du Nord. Un lieu hautement symbolique puisque c’est là que trente sept ans plus tôt se produisit, toujours au Festival d’Automne à Paris, Abdullah Ibrahim. Pour la petite histoire, Abdullah Ibrahim est un pianiste de jazz et compositeur sud-africain, autre grande figure de la lutte anti-apartheid.

Ainsi donc, les traits quelque peu fatigués de l’artiste n’ont en rien entamé son talent. Le petit est doué et le public a été conquis. Qui de s’essayer aux youyous maghrébins. Qui de hurler bravo. Qui de siffler. J’en suis venue à me demander si tous étions de ‘‘réels’’ spectateurs ou si la majorité était composée d’amis, de connaissances de quelqu’un aux Bouffes du Nord.

Pour sûr, le public semblait lui aussi arc-en-ciel, brassant coupe afro, cheveux défrisés, crépus coupés à ras, tressés au naturel ou avec rajouts, cheveux raides ou bouclés, longueurs blondes, brunes, poivre-sel, ‘‘elite financière (qui va à l’opéra) comme élite médiatique (qui va au cinéma)’’ pour reprendre une classification de l’homme de théâtre Olivier Py, dans un article sur le théâtre du numéro de septembre de La Terrasse. Un journal culturel qui a été distribué à l’entrée des Bouffes du Nord, par une demoiselle à qui le show aurait mis du baume au cœur.

Quelques temps forts du show

 

graph5Ma voisine de gauche, une Guadeloupéenne, accompagnée de son doudou et salariée de la Société Générale – l’un des trois piliers de l’industrie bancaire française non mutualiste et mécène de la soirée – était légèrement enrhumée. Elle a donc passé la soirée la tête amoureusement scotchée à l’épaule virile de son cher et tendre. Je suis sûre que les improvisations de Shepherd et les profondes vocalises des quatre fantastiques du Fezeka Youth Choir, lui auront évité tout torticolis.

Son homme, en pleine forme lui, et dont le bras enveloppant n’a pas souffert d’ankylose, battait la cadence sur les hanches de sa dulcinée. Cadence qui a commencé par des caresses, Shepherd ayant débuté la pièce avec un xaru. Un arc traditionnel, non pas pour chasser ou tuer lors de batailles, mais pour jouer, animer, rythmer les actes sacrés ou profanes du quotidien et j’ajouterai, pour enchanter le regard.

Enchanter le regard, car le xaru s’entend et se regarde. Ou plutôt fait regarder avec attention son joueur. C’est en effet dans l’union d’un baiser sensuel que l’instrument fait vibrer l’air des sons qu’on lui insuffle.

Un chœur de larmes. Confrontations des autochtones aux Européens. Exils. Apartheid. Mise au ban sur ses propres terres par des étrangers. Difficultés de se poser en chef de famille, d’éduquer ses enfants, ses cadets, de s’imposer en tant qu’adulte, en tant que citoyen d’une nation, lorsque sa dignité d’être humain est entachée, bafouée au plus intime et à la vue de tous. Souvenirs des meurtres, d’une injustice institutionnalisée. Embarras causé par une réconciliation entre mémoire vive et vivre ensemble jalonné d’obstacles sociaux et économiques que seule une volonté de fer, de tous les jours, peut surmonter. J’imagine combien forte peut être la charge émotionnelle, à l’évocation de toutes ces turpitudes de l’histoire sud-africaine.

Le ton grave et l’attitude du chœur suggèrent un épisode tragique de l’histoire du Cap.

Les larmes de Busisiwe Ngejane achèvent de me le confirmer.

Mon niveau d’anglais ne me permet pas de vous écrire quelques phrases de la pièce et de vous faire partager encore plus avant la beauté et la magie de ce live. Mais peut-être les percevez-vous ?

Solo du saxo. Il n’y a pas que sur les photos que Buddy Wells soustrait à notre vue ses yeux bleus. Il le fait également sur scène. Et c’est avec un jeu sui generis qu’il esquisse de son pinceau métallique un nouveau trait de Xamissa, révélant plus encore la personnalité sonore de la  cité-mère. Notre banc vibre. La femme enceinte à ma droite, une blonde, caresse son ventre rond d’une âme à accueillir : bébé doit swinguer.

J’arrive à détacher mon regard de la scène quelques secondes, pour jeter un coup d’œil sur le public. On dodeline de la tête. On sourit.

Shepherd aime, savoure son art. Mais c’est un plaisir qu’il ne veut pas solitaire. Et tel un amant plié par le désir mais attentionné, il sort de temps en temps la tête de son piano Steinway & sons pour s’enquérir de son public : vous êtes là ? Communions-nous ?

L’amoureuse a chaud. Elle enlève un habit. Shepherd aussi a chaud. Il déboutonne d’un cran sa chemise noire.

graph6Ghoema sessions. Figurez-vous un papillon géant qui fendrait l’air de ses ailes gigantesques. Réaction immédiate : une tempête de vibrations dans tout l’être. C’est l’effet percutant de Claude Cozens. Ghoema est un instrument de percussions sud-africain, qui a été spécialement monté en batterie pour le show. Et Bulelani Madondile ponctue chaque drums de pas bien sentis. 

Dirigiste le Shephed ? Son équipe est souvent tournée vers lui. Attendant de petits signes de tête, feu vert pour entonner les différents actes de la pièce musicale. Je ne sais quoi penser de ces petits signes de tête. S’il faut à chaque fois le regarder pour débuter un acte, pourquoi en chef d’orchestre ne s’est-il pas positionné mieux en avant ?

Mais peut-être est-ce là une mise en scène permettant d’illustrer des manières sud-africaines ? On sait ce qu’on a à faire, mais on accueille d’abord l’aval du chef avant de s’exécuter !

Ou n’est-ce que ses envolées, ses improvisations pour lesquelles deux jeunots s’extasiaient à la fin du spectacle imposent à son band une attention de tous les instants.

Ce que art ne peut, hasard achève

Et une nouvelle aventure riche d’enseignements ! Un voyage musical d’une heure quinze minutes à travers une ville, Le Cap, que je ne connaissais qu’en écrin pour films publicitaires, m’a mené vers une nouvelle acception de l’Afrique du Sud. A côté du beau Henry Cele, interprétant Shaka Zulu, d’après le roman historique de Thomas Mofolo et porté au cinéma dans les années 1980. A côté du grand Madiba (Nelson Mandela), icône africaine, icône mondiale. A côté de Carmen de Khayelitsha, film de Mark Dornford-May mettant en scène la Carmen de l’Opéra de Bizet dans un township du Cap. A côté de Tsotsi, le voyou porté au cinéma par Gavin Hood. A côté donc de mes vieilles photos, de nouvelles se sont ajoutés, dans mon album personnel de l’Afrique du Sud.

Cela m’aidera-t-il aidé à décrocher mon doctorat en ethnologie africaine ? En sociologie des diasporas – spécialité Noirs du monde ? En linguistique des dialectes subsahariens ?

Pour aujourd’hui, j’espère qu’il aura permis aux uns de redécouvrir l’Afrique du Sud. Aux autres aura-t-il sans doute donné envie de vivre la magie des spectacles vivants.

Le Festival d’Automne à Paris se poursuit jusqu’au 12 janvier 2014. Sa programmation réserve encore de nombreuses et belles surprises.

Faites du bien à vos sens et soutenez par la même occasion les cultures africaines, la culture en général, et à travers elle ses artistes : des hommes, des femmes, des citoyens du monde.

Ngiyabonga. Je vous remercie.

 

Gaylord Lukanga Feza