La pollution de l’air en milieu urbain: une ménace sous-estimée?

pha030000067Dans un récent rapport, l'OMS a indiqué que la pollution de l’air extérieur est une des premières causes environnementales de décès liés au cancer. Dans le contexte d’urbanisation galopante en Afrique et du changement climatique global, comment faudrait-il gérer un problème environnemental et sanitaire d'une si grande ampleur ?


L’une de principales sources de pollution atmosphérique urbaine en Afrique est l’émission des particules liées au trafic automobile : camions, voitures, moto, il suffit observer les tuyaux d’échappement de ces engins parfois cabossés dans les artères poussiéreuses de nos villes. Les fumées de cuisines mais surtout celles des usines dans les villes industrielles ont aussi un impact local très fort. Enfin le soulèvement de poussières par le vent est aussi une source de pollution de l’air.


L'impact de cette pollution sur la santé est très néfaste comme l’a noté l’OMS d’autant plus qu’en Afrique, la rue demeure un principal lieu de vie. Les effets sur la santé peuvent aller de simples problèmes pulmonaires à des maladies plus graves comme le cancer. On peut noter aussi les allergies ou d’autres maladies de peau. Le centre international de la recherche sur le cancer estime qu’en 2010 jusqu’à 223.000 décès liés au cancer du poumon sont attribuables à la pollution de l'air. Toutefois dans plusieurs pays du continent,  la mesure et l’analyse des donnés restent très problématiques.


Le problème de la pollution atmosphérique en milieu urbain etait connu depuis longtemps. Face à l’ampleur d’une urbanisation rapide et non maitrisée, les autorités municipales ont vite été dépassées, reléguant ces questions environnementales qui touchent quand même à la santé au banc des priorités. Elles règlementent tout de même et multiplient les mesures malgré l'insuffisance de moyens éfficaces. Au niveau des Etats, des avancés ont été constatées ces dernières années notamment par la mise en place de cadres règlementaires plus stricts en matière d’importation des véhicules d'occasion. Reste à évaluer l’impact réel de ces mesures. Les populations qui n'ont pas un grand pouvoir d'achats sont tentées de les contourner d'autant plus qu'elles ont été prises sans réelle compensation. Ainsi des véhicules de plus de cinq ans continuent d'etre importé et des vieux engins circulent encore.


Un des thèmes du sommet France-Afrique de l’Elysée portait sur le changement climatique. Les recommandations d’ordre global doivent se suivre d’un déploiement à tous les niveaux. Plus d’un milliard d’africains seront citadins en 2050 contre 20 millions en 1950. Penser la ville et sa gestion environnementale sont une nécessité. Associé au contexte actuel dominé par le débat sur le changement climatique, il serait utile de mettre au premier plan les enjeux liés aux problèmes environnementaux urbains. La dégradation de la qualité de l’air urbain, même s'il s'agit d'un phénomène local, touche plus de la moitié de la population mondiale et doit se retrouver au cœur des enjeux d’atténuation des effets du changement climatique. 

Djamal Halawa

 

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