Le marché du mobile banking est en pleine ébullition : le groupe bancaire africain Ecobank et le groupe de téléphonie indien Airtel ont signé le 6 juin dernier un accord portant sur les services mobiles en Afrique. Ce n’est pas le premier partenariat signé par Ecobank sur le continent, le groupe s’étant déjà allié à MTN au Bénin en septembre 2010. Les enjeux sont de taille : l’Afrique est le continent le plus sous-bancarisé du monde, avec une moyenne de 5 agences bancaires pour 1000 habitants, et la
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« Le marché bancaire en Afrique n’est plus un exotisme »
Le secteur bancaire en Afrique subsaharienne connaît actuellement ce que l’on n’hésite déjà plus à qualifier de « révolution ». Dans un article paru aux Echos, Daniel Bastien offre une analyse très pertinente de ce formidable essor naissant.
L’auteur explique qu’en raison de la faible implantation d’agences bancaires de proximité et de règles souvent trop rigides (solde minimum, frais élevés), le taux de bancarisation de la population s’est maintenu au niveau particulièrement faible de 10%. Le patrimoine des ménages ruraux est ainsi détenu à 80% sous forme d’actifs non financiers ; le bétail est largement utilisé comme réserve de valeur.
Parallèlement, les pays de la région connaissent un fort dynamisme économique. L’auteur désigne quatre causes principales à cela :
- la croissance démographique
- le boom des échanges
- les délocalisations vers le continent
- les transferts des migrants
Cette expansion, ainsi que les perspectives de croissance à venir, font de la région une zone privilégiée par les banques. Celle-ci était jusqu’alors un secteur cloisonné où quelques gros acteurs (Barclays, Standard Chartered) monopolisaient l’activité, accordant de petits prêts coûteux. Cependant, l’augmentation récente des rendements anticipés par les institutions financières a ouvert le marché à la concurrence. Nombre de banques africaines comme la United Bank for Africa (Nigeria) ou la BIM (Mali) déploient désormais leur activité dans toute la région.
Daniel Bastien met en évidence les retombées positives de cette concurrence nouvelle. Elle « nettoie le marché », permet des regroupements (et partant, des économies d’échelles) ; elle suscite également la création de nouveaux métiers, tout en professionnalisant les populations.
Vous trouverez l’intégralité de l’article de Daniel Bastien ici : www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/020979573863.htm
Tidiane Ly