Vous souhaitez publier une tribune ? Envoyez une ébauche à la Directrice des Publications.
Par Mahamadou N’fa Simpara, doctorant en Relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, auteur chez l’Harmattan-Paris. Le Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) de 2024, qui a eu lieu du 4 au 6 septembre à Pékin, s’est déroulé dans un contexte global marqué par une réévaluation profonde des dynamiques économiques et géopolitiques. Alors que […]
Par Christian Dior MOULOUNGUI, philosophe, enseignant de philosophie et doctorant à l’Université Omar Bongo (Libreville/Gabon) cdmouloungui@gmail.com Résumé Cet article étudie l’idée selon laquelle la femme africaine subsaharienne doit sortir de son état de minorité. Asservie, stigmatisée et affaiblie par le poids de l’histoire, l’esclavagisme et le colonialisme, elle doit s’affranchir des ornières de cet état tutélaire. Il est commode […]
Par Mamadou Lamine FALL, docteur en Sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, spécialiste en coopération internationale pour le développement, la coopération Nord-Sud et la paix et la sécurité internationale. Résumé L’hostilité grandit à l’égard de l’influence des puissances étrangères sur les économies africaines. Des mouvements comme France Dégage axent leur lutte dans ce sens : « Ce slogan […]
Par Thierry Amougou, économiste, professeur à l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), membre de IACCHOS (Institut d’Analyse du Changement dans l’Histoire et les Sociétés Contemporaines) Le 02 février 2024, au moment où je commence ce texte, la guerre menée par Israël contre le Hamas a déjà fait 27.019 morts et 66.139 blessés Palestiniens. L’horreur quotidienne est donc […]
Par Christian Dior MOULOUNGUI, Philosophe, Enseignant de philosophie et Doctorant à l’Université Omar Bongo (Gabon), cdmouloungui@gmail.com Résumé « À l’école de la démocratie, les États africains ont la triste réputation d’être de mauvais élèves »[1]. Si nous validons cette assertion, alors la question fondamentale est celle du « pourquoi ». Le Professeur Pierre Nzinzi répond à cette question en […]
In Senegal, abandoning the CFA Franc is An economic and social demand to regain economic sovereignty, say Souleymane Gueye, professor of Economics, San Francisco College and Abdoulaye Cisse, Ph.D. Candidate, Department of Economics, University of California, Berkeley Abstract The recent economic events resulting from major external shocks such as COVID-19 and the Russian-Ukraine war and their […]
Par Moussa Sylla, auteur du livre « La conformité bancaire au Sénégal et dans la zone UMOA » moussisylla@gmail.com Il y a quelques jours, la France a promis de restituer 150 millions de dollars US[1] détournés par Sani Abacha, l’ancien Président du Nigeria entre 1993 et 1998, de son pays. En dix ans, entre 2006 et 2016, la Suisse […]
Par Mamadou Lamine FALL, Docteur en Sciences politiques à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar Résumé Les conditions difficiles que traverse depuis des années le continent africain constituent un choc moral et une immense injustice. Certes, les Africains ont une grande part de responsabilité de leur situation […]
Par Amadou DIALLO, docteur en droit (Université Clermont Auvergne), chargé d’enseignement à l’UFR Droit et science politique – Université Paris-Nanterre. Résumé : Cet article procède à l’analyse des enjeux et des opportunités inhérents à la transition climatique en Afrique, en se focalisant sur quatre domaines essentiels abordés lors du premier Sommet africain sur le climat, qui […]
Par Moussa SYLLA, directeur de la Conformité à la FBNBank Sénégal, auteur de « La conformité bancaire au Sénégal et dans la zone UMOA« Les banques évoluent dans un secteur d’activité réglementé. Ainsi, elles sont assujetties à des normes (lois, circulaires, règlements, instructions) qu’elles doivent respecter. Les banques au Sénégal et dans la zone UMOA doivent tout […]
Par Joël Té-Léssia Assoko, journaliste, éditeur associé à l’Afrique des Idées Alors que l’ordre commercial international est en plein chamboulement, les voix africaines se font inaudibles. A quel prix? Les intrus sont dans Babylone. Et ses défenseurs hésitent. La décadente citadelle peut-elle encore être défendue ? Mieux: est-elle moralement défendable ? “Pour la première fois en […]
Par Thierry AMOUGOU, économiste, Professeur à l’Université catholique de Louvain (UCL), dernier ouvrage publié: Pandémisme ou les tremblements de l’anthropocène. Esquisse d’une société pandémique moderne, 2022, Louvain-la-Neuve, Academia. L’Afrique connaît ces derniers temps une cascade de coups d’Etat que la communauté internationale analyse plutôt négativement. Ce texte s’attèle à soutenir une lecture positive du coup […]
Par Christian Dior MOULOUNGUI, philosophe, enseignant de philosophie et Doctorant à l’Université Omar Bongo (Gabon) Résumé Cet article étudie le rôle indéniable et inéluctable des médias dans le processus de démocratisation en Afrique subsaharienne. En effet, les médias dans leur vocation première, celle d’informer, de divulguer la vérité et de dénoncer, à notre humble avis, […]
L’édition 2022 de l’indice de démocratie du groupe de presse britannique The Economist qui a été publiée en février 2023 fait état d’une stagnation démocratique globale au cours d’une année marquée, d’une part, par la guerre en Ukraine et, d’autre part, l’absence de renouveau démocratique suite aux restrictions de libertés liées au COVID-19. Selon l’indice […]
By Souleymane Gueye Ph.D, Professor of Economics and Statistics, College of San Francisco This first part of our article examines the economic effects of corruption on the Senegalese economy. How corruption and bad governance have generated an endemic misery in Senegal? What is the relationship between corruption and real GDP per capita? How corruption affects […]
Par Giovanni DJOSSOU pour l’Afrique des Idées La préservation de l’environnement en Afrique est un sujet soulevant de multiples questions comme : Peut-on préserver l’environnement sans altérer le développement économique des pays du continent ? Ou encore la gestion occidentale de l’environnement en Afrique cause-t-elle un problème de souveraineté comme nous avons analysé dans une récente tribune sur […]
Christian Dior MOULOUNGUI, est philosophe. Il est enseignant de philosophie et Doctorant en troisième année à l’Université Omar Bongo (Gabon) , cdmouloungui@gmail.com Libreville / Gabon Résumé Cette tribune étudie l’état de la démocratie tel qu’il se présente au Gabon. La démocratie dans cet État de l’Afrique centrale, nous semble-t-il, fonctionne à pas de caméléon. Nonobstant […]
By Souleymane Gueye, Ph.D, professor of International Economics and Statistics, College of San Francisco Seduced by authoritarianism, the current president of the Republic of Senegal has begun to erode the democratic norms to set the foundations for an autocratic regime. Is Senegal moving away from democratic principles rather than strengthening them? The recent events in […]
Le 17 mai 2016, François Soudan, actuel directeur de la rédaction de Jeune Afrique, écrit dans une de ses tribunes : « […] Tout démontre que le continent le plus touché par la fièvre des complots est en voie de guérison. Un militaire qui, aujourd’hui, voudrait renverser par les armes un gouvernement, fût-il impopulaire, sait qu’il […]
Par Giovanni DJOSSOU pour l’Afrique des Idées Le 7 décembre 2022 s’est ouvert à Paris le procès contre les projets pétroliers de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie. Selon les différentes ONG ayant assigné la firme française en justice, ces projets engendreraient des dommages colossaux et irréversibles tant sur l’environnement que sur les droits humains. […]
Plutôt que de collaborer, les capitalistes et les socialistes s’extrémisent et engendrent le populisme. L’heure n’est plus à la polarisation politique, estime Stephen Dossou, étudiant à CentraleSupélec, mais à la réconciliation des tempéraments par un capitalisme rénové qui répond aux enjeux économiques et sociaux de notre temps. Le capitalisme est l’un des sujets polarisants qui […]
Nous vivons des temps révolutionnaires (sur le plan technologique). Les différentes révolutions industrielles constituent une manifestation d’un désir profond, caractéristique du genre humain : multiplier les quantités et les vitesses qui sont deux facteurs clés de la civilisation humaine. Un homme qui aurait fait une longue sieste entre 1890 et 1990 ne reconnaîtrait pas le […]
Par Foly Ananou (L’Afrique des Idées) et Beringer Gloglo (Cercle des Economistes Africains) Le déclin successif des anciens empires du Ghana, Mandingue et Songhaï, a donné lieu à plusieurs nouveaux États souverains qui forment, aujourd’hui, la zone Afrique de l’Ouest. Fort de leur proximité civilisationnelle, avec des peuples partageant un héritage historique commun, les nouveaux […]
Le 17 février, l’Elysée publie une déclaration conjointe sur la lutte contre la menace terroriste et le soutien à la paix et à la sécurité au Sahel et en Afrique de l’Ouest : « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats Européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane […]
L’aventure démographique africaine telle qu’elle est prédite dans les projections de la Division de la population des Nations Unies est phénoménale. En 2050, l’Afrique va doubler sa population et sera le continent le plus peuplé avec plus de 2,5 milliards d’habitants. En 2100, la population africaine sera de 4,2 milliards d’habitants. Par exemple, le Nigeria, […]
Suite aux deux webinaires que nous avons organisés en mai et juin 2021 et auxquels nous avons convié le professeur Achille Mbembe afin qu’il nous parle de son travail de récolte des idées de la jeunesse africaine pour refonder les relations avec l’ancienne puissance coloniale, nous nous sommes rendus au Nouveau sommet Afrique-France qui s’est […]
La crise financière de 2007-2009 a mis en lumière les défaillances du système financier. En réponse, le Comité de Bâle pour la supervision du système financier a proposé un ensemble de mesures pour renforcer le dispositif de supervision du système financier. Ces mesures dites de Bâle III sont en cours de mise à œuvre à […]
En août 2017, le Président français, Emmanuel Macron, a créé un Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) auquel il a attribué la mission de se rapprocher des diasporas africaines via la société civile et de donner un nouveau visage aux relations entre la France et l’Afrique. Véritable outil de soft power, le CPA a achevé le […]
Il est une réalité indiscutable au Bénin : le secteur privé est sous-financé. En effet, le crédit intérieur fourni au secteur privé représente 17% du PIB du Bénin en 2019. A titre de comparaison, ce chiffre est de 87% au Maroc, 140% en Afrique du Sud, 86% en Tunisie, 72% en Namibie. Le constat est […]
1er Janvier 2021. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) entre officiellement en vigueur. Le traité instaurant la Zlecaf vise l’accroissement du commerce intra-africain en éliminant, d’ici 15 ans au maximum, 90% des taxes douanières sur les biens et les services. En effet, les exportations intra-africaines représentaient 16,6% des exportations totales en 2017, contre 68% […]
Que l’Afrique soit relativement moins touchée sur le plan sanitaire par la crise de la Covid-19, voilà qui est une évidence empirique. Mais, il est une conséquence de la crise sanitaro-économique en Afrique qui ne devrait échapper à personne : la hausse de la pauvreté. En cela, la crise a été à la fois un […]
Soit l’apologue suivant. Il était un pays, Maskini. Dans ce pays, on trouve des hommes et des femmes habités par le désir d’améliorer leur condition matérielle au moyen de la force de leurs bras. Mkandarasi, un habitant de la capitale de Maskini, a été frappé par une étincelle divine. Il a eu une idée géniale […]
Il est une conséquence de la crise sanitaro-économique (Covid-19) en Afrique qui n’échappe à personne : la hausse de la pauvreté. Les mesures de confinement, l’arrêt des chaînes de valeurs mondiales et la chute des cours de matières premières vont précipiter 40 à 60 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté (vivant avec moins de 1,90 […]
Il est une phrase de la Sagesse populaire béninoise que je paraphrase comme suit : Quand un vodoun (entité transcendante) requiert du sang d’agneau et que tu lui donnes du jus d’hibiscus, ta mort est prochaine. Qu’apprend nous cette sagesse à propos d’une des actualités du Bénin? La Banque mondiale répartit les économies du monde […]
Selon le rapport Perspectives de la population dans le monde de l’ONU publié le 17 juin 2019, la population d’Afrique subsaharienne devrait doubler d’ici 2050 passant de 1,06 milliard d’habitants en 2019 à 2,2 milliards d’habitants en 2050. Ainsi, le Nigeria, avec une population de 191 millions de personnes aujourd’hui atteindra plus de […]
Le réchauffement climatique fait planer une menace globale sur notre planète. Une prise de conscience au niveau international est en cours depuis trois décennies à travers une pléthore de déclarations et accords internationaux. Du premier rapport du club de Rome en 1972, Les limites de la croissance – qui a attiré l’attention sur le conflit […]
Le voyage du navire économique du continent africain se poursuit péniblement. On ne sait si le navire domine les eaux ou s’il est plutôt porté par les courants et les vagues. S’il est incontestable que les agrégats macroéconomiques écartent l’hypothèse de la navigation à vue, il est aussi vrai que la croissance économique du continent […]
Le continent africain est très riche en ressources minières et énergétiques. Les réserves prouvées de pétrole du continent constituent 8% du stock mondial soit plus de 130 millions de barils et celles de gaz naturel à 7%. Environ 30% de toutes les réserves mondiales de minéraux se trouvent en Afrique. Grâce à cette “richesse du […]
L’idée de la création d’une monnaie unique ouest-africaine a été l’un des principes fondateurs de la CEDEAO (Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest). Elle a été ensuite reléguée au second plan des priorités. Son lancement a été repoussé au moins trois fois depuis 1983. La prochaine tentative de lancement est fixée en 2020. Cette échéance sera vraisemblablement respectée.
En effet, le problème n’est pas et n’a jamais été de réduire la pauvreté et de lutter pour le développement des pays du Sud, qui possèdent la plupart des ressources de la Terre, mais de réduire le rythme de consommation frénétique et faussement avalisée du reste de la planète. Les habitants de cette « plats nets » étant une minorité de morts-vivants endettés affectivement (individualité) et financièrement (insolvabilité). La solution consiste donc principalement à modérer les richesses et à partager les revenus.
La mise en place d’une union de 55 pays requiert des prérogatives clairement définies pour chaque instance et à ce jour, les politiques ne sont pas systématiquement harmonisées entre l’union africaine et les communautés économiques régionales et le parlement panafricain n’est doté que d’un rôle consultatif.
La jeune Organisation de l’Unité Africaine a été tôt confrontée à des oppositions internes. Les lignes de fracture ne manquaient pas. La première était historique et séparait les Arabes blancs des noirs. La deuxième était un résidu de la colonisation et opposait les francophones aux anglophones. La troisième opposait les souverainistes aux fédéralistes.
L’une des spécificités de l’action de la Modernité sur l’Afrique, c’est cette opération à la fois pratique et intellectuelle qui a consisté à transformer des êtres humains en chose et à les réduire drastiquement en combustible pour la machine économique. Ce processus miraculeux par lequel un homme devient un bien meuble, pour le dire comme le Code Noir, marque durablement le rapport du corps noir à soi et sa circulation dans l’espace globalisé.
Taxée de dérive autoritaire, sa ligne politique est actuellement critiquée pour être trop proche des occidentaux et en particulier des français et des américains. L’implantation de bases militaires sur le sol nigérien et l’autorisation de survol du pays par des drones armés américains, ainsi que l’adoption d’une loi de finance favorisant l’implantation de sociétés étrangères tout en créant dans le même temps de nouveaux impôts pour les nigériens, lui ont définitivement collé cette image et celle « d’ami de la France ».
Le 03 septembre, le président chinois, Xi Jinping, annonçait au profit de l’Afrique une enveloppe de 60 Mds USD (15 en dons ou prêts sans intérêt ou concessionnels, 20 en crédits, 10 pour l’aide au développement et 5 pour supporter les importations chinoises en provenance d’Afrique ; le reste devrait être porté par le secteur privé) pour les trois prochaines années. Pour les occidentaux, c’est un cadeau empoisonné alors que les autorités africaines voient en la Chine, ce partenaire qui va les aider à atteindre « l’émergence », tant souhaité et vendu.
Les groupes terroristes ne semblent pas manquer de réactivité. En effet, les cinq groupes terroristes en activité dans le Sahel ont créé ensemble une nouvelle entité « Jamaât Nosrat Al-Islam Wal Mouslimine » (groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda). Et alors que le Sommet de l’Union Africaine prenait ses marques à Nouakchott, un attentat suicide a été perpétré vendredi 29 juin 2018 contre le quartier général de la force du G5 Sahel au Mali. L’attentat a été revendiqué par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans. Dans le même sillage, des militaires français de l’opération Barkhane ont été victimes d’un attentat à la voiture piégée le dimanche 1er juillet. Cela repose avec une toute nouvelle acuité la question de la sécurité dans la région du Sahel et appelle à la mobilisation de moyens nécessaires.
Le football possède des vertus pacificatrices qui lui sont inhérents. On ne saurait l’expliquer mais ceci est une réalité. Si, sur le plan politique, la conception d’une Afrique politique unifiée demeure aujourd’hui une chimère; sur le plan sportif, notamment dans le cadre du football, le propos doit fortement être nuancé.
En un petit fracas, le Président Ouattara met en pièces la nouvelle Constitution ivoirienne et repositionne le pays vers une potentielle nouvelle période d’instabilité. Morceaux choisis : «… la nouvelle constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020… la stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes »[1]déclare-t-il.
L’ADI réunit lors de sa conférence annuelle les acteurs et décideurs pour discuter les reformes de l’éducation et la formation professionnelle en Afrique.
Deux beaux gestes, l’un spontané, l’autre calculé. Ce samedi 26 mai à Paris, Mamoudou Gassama, jeune malien sans papier de 22 ans, n’a pas hésité à grimper à mains nues la façade d’un immeuble pour sauver la vie à un enfant de 4 ans suspendu dans le vide du balcon du 4ème étage d’un immeuble du 18ème arrondissement. Alors que l’émotion était à son paroxysme, il fut invité par le président français qui lui proposa une naturalisation et une intégration dans le corps des sapeurs-pompiers. Un parfait scénario pour un film à la Clint Eastwood ! Soit. Quoique cette régularisation puisse susciter de l’admiration, elle est pourtant la fumée qui cache la face hideuse d’une politique d’immigration qui contraint à la clandestinité 300 000 autres Gassama et bloque des millions d’autres dans des pays tiers.
Les ressources renouvelables et la biodiversité, sont utilisées avec une banalité, ce qui est encore plus dangereux : l’homme peut se passer de tout, sauf de manger, de boire et de respirer. Nous manifestons une véritable adoration à l’égard de la technique que nous croyons avant tout, capable de résoudre tous nos problèmes sans l’apport du milieu dans lequel on vie et la nature.
En général, l’entrée des hommes d’affaires en politique n’est pas indépendante de la tendance des hommes politiques traditionnels à faire l’inverse. Cette tendance est tout aussi fréquente et dangereuse. L’affaire dite « Gupta » en Afrique du Sud illustre à dessein les implications de cette connivence entre les hommes politiques et le milieu des affaires. L’Angola de Edouardo dos Santos offre également un exemple concret. Selon les enquêtes du FMI, 32 milliards de dollars US, soit le quart du PIB, se sont évaporés par le biais de la compagnie nationale pétrolière Sonangol entre 2007 et 2010, alors que deux tiers de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.
Si un demi-siècle après les indépendances, le niveau de vie de l’Africain moyen n’a pas évolué, c’est en grande partie à cause de la capture de l’Etat opérée par certains investisseurs dont M. Bolloré est l’archétype. Certes, les investissements étrangers restent incontournables pour bon nombre d’économies africaines, mais lorsqu’ils sont réalisés à la marge de l’éthique des affaires et en collusion avec les institutions politiques, ils deviennent nuisibles, néfastes, voire dangereux. Dans le cas d’espèce, ce n’est pas tant les investissements africains de M. Bolloré qui sont en cause, ni les soupçons qui pèsent sur les conditions de leur réalisation , mais plutôt la ligne de défense qu’il a choisie pour soigner son image auprès de l’opinion publique.
Comme le dit une vendeuse de beignet à Abidjan, ce ne sont ni le métro ni le pont qui vont acheter mes beignets.
L’Afrique du Sud nous réveille ce matin avec ce brin d’optimisme supplémentaire que le principe selon lequel les institutions sont au dessus des hommes n’est pas qu’une théorie en Afrique mais peut bel et bien être mise en application.
La Banque Africaine de Développement a publié le mercredi 17 janvier dernier l’édition 2018 de son rapport sur les Perspectives Economiques en Afrique. Cette édition se démarque des précédentes et marque une certaine rupture dans la production de ce document.
Si tant bien que l’on ait accès à de l’équipement de pointe, sans énergie, tout cela ne servira à rien.
L’Afrique apparaît comme le nouveau relai de la croissance mondiale alors que le Pib par habitant dans la plupart des pays ne progresse que faiblement, voir stagne dans certaines régions. Le numérique a permis l’éclosion d’une jeunesse entreprenante mais ne reste accessible qu’à une minorité.
Les nombreux enjeux autour de l’électrification du continent africain nous interpellent sur un certain nombre de points sur lesquels nous proposons à travers ce billet de murir la réflexion.
Entretien avec quelques auteurs de l’ouvrage « Politisez-vous !»
Il n’y a pas de fatalité pour l’Afrique. Le développement n’est pas une course de vitesse mais de fond.
Une intégration par à-coups, éternels recommencements, face à un pays dit-on “ouvert”; mais dont l’expérience du vivre-ensemble demeure problématique, une paroi étanche, difficilement franchissable ; voire « impossiblement » franchissable pour les plus malchanceux.
A l’aide d’études de cas, l’auteure décrit comment la technologie hors-réseau et les micro-réseaux ont été déployés avec succès au Sénégal, au Maroc et au Kenya. Les enseignements qui en résultent peuvent être utiles aux autorités en charge de l’électrification rurale en Afrique.
Les jeunes africains qui doivent se battre pour des lendemains meilleurs, pour une société plus responsable, pour un meilleur niveau de vie…sont sur Internet. Plus précisément sur Facebook, sur Twitter, sur Snapchat.
« Soit le changement que tu veux pour le Monde » Mahatma Gandhi. En s’appuyant sur cette assertion, Arnaud Segla exhorte à une plus grande confiance des africains aux potentiels du continent .. mais et surtout à participer pleinement aux transformations du continent, sans attendre une intervention illuminée externe !
Au détour d’une conférence de presse en marge du sommet du G20 à Hambourg, Emmanuel Macron a affirmé en substance que « le défi de l’Afrique … est civilisationnel »
Les Chefs d’Etat de la Cédéao ont estimé que l’adhésion du Maroc à la Communauté serait une bonne chose. Assurément cela aurait été une bonne décision si les pays de la région avaient été moins aussi robustes que le Maroc !
Le retrait américain de l’accord de Paris devrait pousser les Etats africains à se tenir mobilisés pour défendre leurs causes mais aussi entreprendre des solutions sans attendre.
« And no doubt our time … prefers the image to the thing, the copy to the original, representation to reality, appearance to being … What is sacred to him, Illusion, but what is profane is the truth. Better still, the sacred grows in his eyes as the truth diminishes and the illusion grows, so that the height of illusion is also for him the height of the sacred. »’ Feuerbach (Preface to the second edition of The Essence of Christianity)
Pateh Sabally, a 22 year-old Gambian refugee, died in the Grand Canal of Venice on Saturday 21st January. After the death of the Nigerian, Emmanuel Chidi, in July 2016, who was beaten by racists in Fermo, Italy, Italy has again become the theatre for another barbaric racist act. Pateh Sabally’s death conveys something about our time; it demonstrates what Hannah Arendt called “the banality of evil”. In 2017, a young man drowned while bystanders and tourists were laughing. They let him die while hurling racist insults at him. No one attempted to rescue him, but some picked up their phones to shoot the scene, you know, to “be there when it happens”. Inhumanity has reached a scary dimension through the mediation of cruelty.
Notre analyste Racine Demba dresse le portrait de Lambert Mendé champion de la défense de l’indéfendable.
Où sont ces « sanctions exemplaires » promises par le gouvernement français sur les soupçons de viols commis par des soldats français en Centrafrique ?
Ecrire l’Afrique que nous vivons, écrire l’Afrique que nous ne voulons plus, écrire l’Afrique que nous méritons, écrire l’Afrique dont nous rêvons.
Emmanuel Leroueil fait voeu d’espérance pour que l’Afrique de demain ressemble à quelque chose que presque personne ne pourrait imaginer aujourd’hui
La mort de Pateh Sabally témoigne de ce qu’Hannah Arendt appelait « la banalité du mal ».
Jammeh a quitté le pouvoir, mais il ne faudrait surtout pas y lire une victoire de la démocratie sur la dictature mais plutôt une persistance de l’application de la loi du plus fort.
Penser le présent et l’avenir des sociétés africaines n’est pas un exercice de court terme. Il faudra du temps, du temps long, et c’est dans ce temps que s’inscrit L’Afrique des Idées.
Rétablir la peine de mort, c’est prendre le chemin de la peur et des aigreurs collectives ; celui du mépris de l’homme, de la vengeance et du recul face à la vindicte populaire et la tyrannie.
Le Bénin doit, à long terme, envisager une privatisation complète de l’éducation, accompagnée d’une régulation étatique rigoureuse.
Les contestations sur les réseaux sociaux peinent à quitter le registre de l’inaction et de la simulacre de révolution. L’action manifeste doit être concrète et volontariste.
En définitive, quoi qu’elle fasse, la femme noire aura toujours tort. Si elle porte ses cheveux naturels, a fortiori dans le milieu professionnel, elle sera vue, au mieux comme une militante engagée, au pire comme une femme à l’allure peu soignée.
Face à la montée des tyrannies de toutes sortes qui l’empêchent d’avancer, la jeunesse africaine doit se battre par les urnes pour faire émerger de vrais hommes d’Etat.
Notre chroniqueur doute en Afrique que le commun des mortels accepte de prendre des balles pour sauver un président.
l’Union africaine qui était censée servir de rampe de lancement à la renaissance africaine n’est plus que l’expression de la panne de l’ambition.
Embrasser le challenge du retour, c’est offrir à nos enfants un avenir radieux et l’opportunité de grandir sur une terre pacifiée de rêves réalisables
Gouverner par le côté obscur c’est mettre tout ce monde qui devait nouer une alliance objective pour arrêter les pillards, les uns contre les autres.
Au fond le procès Habré n’est guère historique, mais juste l’expression d’une justice qui a été rendue. Mais c’est assez rare pour mériter d’être salué.
Notre époque n’est pas ni moins, ni plus raciste que par le passé. La médiatisation rapide des phénomènes donne seulement une plus grande résonance aux cas de racisme.
Habré vient de subir le jugement d’un tribunal qu’il n’a jamais voulu reconnaître, assimilant la Chambre africaine à une instance d’impérialistes.
Le Mali fut porté sept ans sur les épaules de Modibo Keita, un grand patriote, à la tête de l’USRDA.
Le rêve de jours nouveaux pour l’Afrique est atteignable. Une Afrique qui compterait sur ses forces et dynamiques propres et avancerait à son rythme en assurant un bien être certains à ses enfants n’est pas qu’utopie.
Malgré l’impression positive qu’il provoque souvent, le mandat unique peut pervertir l’exercice du pouvoir exécutif en Afrique.
Le cas gambien qui montre assez bien comment le manque d’une stratégie de gouvernance économique cohérente peut être dommageable pour l’économie d’un pays.
Unis, les peuples d’Afrique sont forts, et dans toute l’Afrique les peuples lancent un appel : ensemble nous avons le pouvoir.
Les Etats africains ont des économies basées essentiellement sur les ressources naturelles. Ils peuvent en tirer davantage de valeur en favorisant des activités qui valorisent et perpétuent ce capital.
Les « Pères » de l’indépendance en Afrique ont raté un virage important et ont manqué de lucidité sur leurs peuples.
Je suis donc à la recherche de mon futur Président. Ce Président qui viendrait d’une coloration politique quelconque, sociale, libérale, démocrate, entre les deux ou rien de tout cela, peu importe.
Aujourd’hui plus que jamais nous devons nous souvenir et ne plus jamais oublier que tout au long de son histoire les habitants du pays des hommes intègres ont toujours su se lever pour leur liberté et leur dignité.
Loin des considérations personnelles sur les connaissances anthropologiques de tel ou tel candidat, il semble donc bien que ce qui importe dans cette élection présidentielle soit la capacité de chacune des parties à générer de la croissance et à en distribuer une partie aux populations sous forme d’emplois décents ou de programmes sociaux.
Jusqu’à quelle profondeur le Burundi s’enfoncera dans la violence ? Aucun scénario de sortie de crise ne se dessine. Pierre Nkurunziza a mis l’Afrique et le monde devant le fait accompli avec sa réélection contestée en juillet dernier.
Ainsi l’Afrique connaîtrait-elle enfin, « l’année de son année » pour parodier les paroles d’une célèbre chanson populaire ? A en croire l’écho médiatique de certains signaux faibles, nous serions portés à croire que oui.
Le Sénégal vient-il d’interdire le port du voile intégral sur son territoire pour « raisons sécuritaires »? Le Président Macky Sall en a bien manifesté la volonté au début du mois de novembre lors du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité. Aucune interdiction officielle n’a toutefois été encore édictée, en dépit […]
Il est dramatique de voir que c’est en Afrique, terre d’une négation pluriséculaire de l’humain qu’une partie de la jeunesse par inculture, désespoir ou coquetterie intellectuelle en arrive à accorder sa bénédiction à l’inhumain et à tolérer la barbarie.
En Afrique, les oppositions n’ont souvent que pour seule ambition de remplacer le président sortant. On cherche le consensus contre un homme, oubliant l’édification d’une véritable alternative politique et d’un projet de société crédible.
Il faudrait davantage approfondir la lutte contre la pauvreté et cela passerait sans doute par une politique (économique, sociale et de gestion) plus responsable et qui s’attache à l’amélioration du bien-être globale de la société.
Il faut que l’on revienne à une approche intégrée des pays arabes, coupant avec la différenciation faite entre pays pétroliers et pays peuplés, c’est-à-dire entre capital et travail.
Au-delà du Burkina, sur l’ensemble du continent, une réflexion de fond doit être menée sur la structuration politique que l’on souhaite donner à nos nations. Appliquer totalement le legs républicain de la colonisation ? Instaurer des modèles « bâtards » qui prennent en compte les spécificités locales ?
Le partenariat avec la Chine paraît tellement lucratif qu’on n’en oublie qu’il peut être porteur de risques. A termes la croissance change de régime ainsi que ses moteurs.
L’opinion internationale s’émeut de façon concrète sur une réalité qui est devenue somme toute banale pour nous Africains. Elle est caractéristique du drame actuel qui se déroule quotidiennement en Méditerranée.
La négritude d’Aimé Césaire, de Léon Gontran Damas et de Léopold Sédar Senghor a quitté la sphère intellectuelle pour aller vers des sphères plus populaires, des lieux de culture publique.
L’État crée les conditions d’un enrichissement général, mais n’a pas de vocation à servir de levier d’enrichissement à ceux qui contrôlent les destinées du peuple.
Cette attitude dit ceci que la candeur géopolitique africaine demeure inquiétante. Tant qu’une détermination et un travail concerté, impliquant tous les pays africains sans exception, pour lutter contre tous les terroristes, ne seront pas mis sur pieds, les zones de pourrissement changeront, sans que la source ne soit tarie.
Le flux des échanges de l’Afrique sub-saharienne s’est brusquement accru, avec un volume multiplié par cinq sur les deux dernières décennies. Cette explosion des échanges repose-t-elle sur les seuls produits primaires ? À mon sens, pas du tout ! De nombreux pays ont amélioré l’intégration dans le domaine des chaînes de valeur globales. Il reste cependant bien clair que l’Afrique sub-saharienne a encore […]
Le message que le procès Habré envoie à tous les dictateurs africains : accrochez-vous au pouvoir ou bien il n’y aura pas un endroit dans le vaste monde où vous pourrez tranquillement jouir de la fortune que vous avez volée.
En Afrique, les citoyens ont ainsi depuis longtemps développé des stratégies de survie et pensé un monde différent. Des apports notamment théorisés dans la notion d’innovation « jugaad ».
Les modèles de développement destructeurs de systèmes sociaux et d’équilibres naturels qui sont reproduits à l’identique un peu partout finissent par ne plus répondre aux exigences d’un développement durable et par creuser les inégalités dans une même société ainsi qu’entre pays au sein du système international.
Lionel Zinsou, le parcours atypique d'un franco-béninois, c'est le titre que nous avions donné à une interview de ce membre du conseil scientifique de L'Afrique des Idées. Ce banquier d'affaires, précédemment président de la Fondation AfricaFrance pour la croissance vient d'être nommé premier ministre du Bénin dans un contexte politique très particulier, suscitant des interprétations […]
Trois sujets prioritaires rythment l’agenda du Club 2030 Afrique : la question de l’énergie et de ses enjeux sur le continent africain, l’avenir du franc CFA et la mise en place d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest à horizon 2020 et la nature des institutions démocratiques adaptées aux Etats Africains.
A Terangaweb – l’Afrique des idées, nous avons depuis deux ans cherché à poser les bases de réflexion de cette alternative. Notre cadre de réflexion s’est d’emblée posé à l’échelle continentale et sous-régionale : la solution ne viendra pas de l’échelon national, parfois trop petit, parfois trop bancal. Il faut trouver une solution par le haut.
Ce n’est qu’au prix de nos efforts que nous parviendrons à lutter contre ce que La Boétie appelait « la servitude volontaire » pour construire l’Afrique que nous voulons.
Après des chocs traversés par leurs pays respectifs, les électeurs maliens, tunisiens et nigérians, ne sachant plus à quel saint se vouer, se sont tournés vers les « durs » de leur classe politique ou ce qui s’en approche le plus. On met sous pertes et profits leurs méfaits. On a besoin de leur poigne.
Les premières images qui ressortent lorsqu’on tape le mot clé « violence Afrique » sur Google Image montrent des victimes poignardées ou brûlées et des bourreaux armés de machettes ou de kalachnikovs
Les difficultés commencent pour le président Buhari. Il a remporté la bataille électorale mais il lui reste à gagner la guerre de transformation radicale du Nigeria qui prend les allures d’un scandale mondial tellement les paradoxes y sont nombreux et souvent incompréhensibles.
On the 28th of March, Nigeria, the largest power in Africa, will be having its presidential elections. This will have a determining impact on the uncertain future of a country also dealing with the issues of violence with Boko Haram. The election, the most inclusive in the history of the country, could lead to a new wave of violence.
Karim Meïssa Wade, ancien tout-puissant ministre d’État aux responsabilités stratosphériques, paie aujourd’hui les pots cassés d’une ascension irréfléchie, brutale, sans commune mesure avec le vécu réel qui était le sien au moment de l’accession de son père à la magistrature suprême.
Le but n’étant pas de promouvoir l’émergence d’une élite intellectuelle chargée de diriger le reste de la société. Mais au contraire, il est question de libérer le talent qui sommeille en chacun que ce soit dans les domaines de l’art, des sciences ou des lettres.
a veulerie de l’attaque à laquelle s’est livrée Abdoulaye Wade fait ressurgir l’un des graves maux dont souffre notre société : la complaisance vis-à-vis d’un système inique de castes, essentiellement basée sur la délation, et qui mine la société sénégalaise au quotidien. La population laisse faire au nom de la sacro-sainte « tradition » servant à sauvegarder des « valeurs », valeurs qui, ironiquement, s’évaporent quand « Monseigneur CFA » entre en jeu
La Mauritanie dispose de sa « démocratie ». Avec une constitution (sur mesure), des partis politiques qui foisonnent, une presse dite « indépendante » que je préfère appeler « presse privée » et de temps en temps un simulacre de compétition électorale.
J’ai vu certains hurler au complexe, au manque de respect du jeune homme vis-à-vis de l’Afrique et des Africains. Stéphane n’a manqué de respect qu’à Tiki.
Le 14 février prochain, le Nigéria première puissance du Continent organise une élection présidentielle importante pour l’avenir incertain d’un pays englué notamment dans la violence avec Boko Haram. Ce scrutin – certainement le plus ouvert de l’histoire du pays – pourrait déboucher sur une grande vague de violence. Terangaweb.com consacre un dossier à cette présidentielle […]
Mon africanité c’est ma foi. Et je ne parle pas de religion. Et je ne parle pas non plus de tradition (qui englobe la religion). Je parle de vie.
L’opinion publique africaine doit même saluer la présence expresse de ses présidents car dorénavant ils ne peuvent plus rester sourds aux appels pour le renforcement de la liberté d’expression et la garantie de l’existence d’une presse libre et indépendante chez eux.
C’est l’éternelle question du « rapport à l’enfant » en Afrique qui se pose ici. Elle suscite débat.
La jeunesse aigrie ne veut plus de guide éclairé, de grand timonier et de pouvoir immuable. Consciente de son héritage, elle ne renie pas son histoire, se souvient des grandes luttes et des grandes conquêtes et est reconnaissante à tous ceux à qui elle doit une liberté chèrement acquise.
C’est à l’aune de cette observation que nous avons besoin de reconsidérer les perspectives économiques de la plupart des pays africains. Quoiqu’elles suscitent de l’espoir, la tâche qui incombe aux gouvernements africains est celle de lui donner une définition, une définition de l’espoir africain.
Par rapport à 2013, l’année 2014 a connu moins d’événements significatifs. Cependant, lorsqu’on regarde en Afrique, les populations civiles et certains hommes politiques ont passé un Annus Malum ou un Annus Bonum.
En ce nouvel an, L’Afrique des Idées, en tant qu’association de loi 1901 ayant pour objectif de contribuer au débat public sur l’Afrique, entre dans sa 5ème année d’existence.
La capitale burkinabée et ses rues poussiéreuses et ocres, deviennent le temps d’une évasion le lieu de convergences de toute une Afrique théâtrale qui peint mieux que quiconque la quotidien du continent, ses drames et ses angoisses, mais ressuscite mieux que tous les optimismes, l’espoir par la magie des mots, des scénographies.
Mon amour pour Soda Mama Fall est vieux. Il ne se passe un jour sans que je ne me satisfasse de cette romance.
C’est un monde de chiffres. On disqualifie tout ce qui n’est pas volume. Dans l’économie, dans le sport, dans la politique, tout est libellé en arithmétique. Ne sont rien, ceux qui échouent sur cet autel, même les morts.
L’Afrique de l’Ouest va-t-elle manquer le coche de l’année en cours et ne pas profiter au mieux des opportunités qui lui étaient offertes pour être en 2014 un des champions de la croissance subsaharienne ?
C’est une scène glaçante : au fond d’une cour de maison quelque part dans Monrovia, un cadavre abandonné. Le corps gît au sol, couché sur le ventre. On perçoit de loin l’entame du processus de putréfaction. Personne n’ose roder aux abords immédiats du cadavre. La Caméra d’Envoyé Spécial qui s’y aventure, guidée par des riverains […]
29 août 2014, Tanger. Une bataille entre subsahariens et marocains portant des armes blanches dégénère dans le quartier populaire de Boukhalef. De quels problèmes est-il exactement question ? De quoi découlent-ils ? Le terme racisme est-il réellement pertinent ?
Dans le tribunal des intellectuels africains, un poil identitaires, Alain Mabanckou souffre du syndrome Senghor, le mal ultime : écrire pour les blancs.
Il faut désencastrer l’Islam de ce siège qui est en train d’en colorer de sang la grandeur, d’en dévoyer le message, et in fine, de ne faire de cette religion que celle des bourreaux et des égorgeurs.
Les entrepreneurs africains montrent en France leurs qualités d’innovation. Les difficultés rencontrées par les petites entreprises en Afrique les font hésiter à retourner au pays pour tenter leur chance. Pourtant ils pourraient jouer un grand rôle pour concrétiser les mutations attendues sur le continent.
Je n’ai pas de réelle réticence à ce qu’il y ait des sommets entre l’Afrique et les grandes puissances. Qu’elles soient chinoises, russes, françaises ou américaines, je n’en ai pas l’urticaire jusqu’à crier au scandale, à la soumission, à l’esclavage nouveau et au larbinisme économique.
Le métier se résume vulgairement à la capacité d’analyse, faisant appel au sens critique et à la méditation. Souvent perçus comme l’élite “intelligente” et précurseur, les intellectuels nous font parfois perdre le fil de leur réflexion.
Peut-on être gai sans être haïssable devant l’enchaînement des actualités africaines de ces derniers jours ?
Le 11 décembre 2012, Jean Marc Ayrault, alors premier ministre Français, présentait le plan contre la pauvreté de son gouvernement. Des points décisifs ont été omis. Dans ce plan volumineux, aucune mention sur la durée de travail des ovaires et leur productivité n’ont été faite.
Je me suis amusé à imaginer ce qu’aurait pu être Abubakar Shekau s’il avait dévié de la voie de tueur. Il en ressort quelques projections intéressantes, dont une assez évidente : Shekau n’est pas la naissance dans une île déserte d’un monstre comme on s’emploie à le dire. Tout dans cet homme suinte la consanguinité de […]
L’Afrique n’a jamais eu de véritables amis. Il ne faut pas qu’elle s’en crée sur des autels trompeurs. Elle doit s’aguerrir au cynisme froid du monde.
La beauté de Jérusalem et tout ce qu’elle respire sont d’une inspiration chamboulante, qui vous renvoie en pleine figure histoire, géopolitique et cohabitation des croyances. Deir es-Sultan s’est transformée en une réponse d’une quête d’africanité en territoire oriental.
On estime que 2,2 Milliards de téléspectateurs étaient devant Brésil-Croatie, le match d’ouverture de ce Mondial 2014 et que ce chiffre montera à 3 Milliards pour tout le mondial. Or le jeu de l’audience et de la publicité fait de cet événement une véritable poule aux oeufs d’or pour la Fifa,…
Les frontières culturelles, économiques, ethniques et linguistiques expliquent pourquoi les échanges entre « les Afriques » peinent à s’établir et on ne peut minimiser le rôle que joue la blessure historique de l’esclavage dans ces « digues » érigées.
Le photographe, d’origine sénégalaise, affirme l’identité plurielle du continent africain en mettant en lumière diverses personnalités de la nouvelle scène urbaine. Ainsi, des personnalités culturelles telles qu’Aminata Faye, Mamadou Diallo, Thierno Ndiaye, Gaëlle Mongo ou encore Adama Paris Ndiaye se sont prêtées au jeu.
A mon avis, le Congo est l’exemple type de ces pays qui disposent des moyens pour se développer mais qui ne le font pas à cause de leur structure sociale, de la distribution du pouvoir et des sujets auxquels se réfère chaque composante de la société.
Au regard de ce vent de xénophobie qui souffle sur Brazzaville, force est de constater encore une fois que les mots intégration, régularisation, droit du sol, naturalisation, … véritables revendications des Africains en Europe, constituent un paradigme qui peine encore à trouver un écho favorable dans nos pays d’Afrique.
Un simple regard sur la fantomatique élection présidentielle en Algérie est largement suffisant pour détecter le mal du mépris de millions d’africains. L’Afrique est-elle devenue le continent où seuls des « cadavres » ont la sagesse de gouverner ?
A Bruxelles, ils étaient comme des rois. Ils y étaient au nom de l’Afrique, de sa souveraineté économique et politique. La quarantaine de chefs d’Etats et de gouvernements africains ayant répondu présents au sommet Union Européenne-Afrique avaient un mot d’ordre dont la force symbolise le courage d’une Afrique unie.
On connait désormais leurs noms ! Du moins leur nouveau positionnement sur le baromètre mondial de la fortune. Le nigérian Aliko Dangote et ses autres compères peuvent encore se frotter les mains car leurs mannes financières restent solidement indétrônables sur le continent.
De mon intime conviction, le salut a bien un nom. L’excellence ! Des femmes excellentissimes dans toutes les sphères de la vie publique ou privée ne seraient rien d’autres qu’un accélérateur de cette égalité ou parité tant fredonnée.
L’orientation sexuelle n’est-elle pas un droit humain au même titre que le droit à la liberté de penser et de religion ? Certain que nombre d’entre vous diront que les coutumes africaines ne l’autorisent pas.
Conduire le monde à un engagement citoyen sur les changements climatiques, ce n’est pas une affaire d’aventuriers. Au-delà de la volonté, il faut de l’audace. Et en prime une stratégie d’actions bien ficelée pour des résultats probants.
Mais soudain, une question me surplombe. Le fantôme de Kadhafi pèse-t-il encore sur l’Afrique ? Non ! me répondit ma conscience. Ce qui hante l’Afrique, c’est tout simplement la comédie au plus haut sommet du continent.
Si vous aviez connu l’Afrique, vous connaissez le délestage. Ces coupures interminables de l’électricité, qui des heures durant pour le mieux, ou des jours pour le pis, font de l’Afrique, un continent potentiellement adepte du noir.
L’Afrique est en plein essor économique ! Une croissance économique estimée à une moyenne de 5%. Même bien loin de l’apothéose et des performances miracles de l’économique asiatique de ces dernières années, c’est une prouesse mondialement reconnue.
Mais voilà, l’Afrique vivote encore ! Du moins certains pays où la ligne de conduite des leaders politiques semble plonger le continent dans une spirale d’échecs.
The most pernicious of the multiple ills threatening Africa remains the lack of creativity and innovation. Creativity and innovation are not only the privilege of art or fiction.
Ma rentrée sur l’Afrique des Idées, je la dédie à cette Belle Afrique. N’en déplaise aux détracteurs, l’Afrique a bien des Idées. Des Idées aussi ingénieuses qu’innovantes, l’Afrique n’en manque pas.
2014 ne débute pas sous les meilleurs auspices pour l’Afrique. Pour ne reprendre que les titres qui font l’actualité : début de guerre civile au Sud-Soudan ; guerre civile en République Centrafricaine ; tentative de coup d’Etat en RDC ; situation institutionnelle bloquée en Tunisie ; situation politique délétère en Egypte… Et il faudrait encore citer des réalités moins […]
L’année 2013 a été très riche à l’Afrique Des Idées. Nous vous proposons dans cet article une revue des idées qui ont été discutées par les rédacteurs de l’ADI durant cette année qui vient de s’écouler.
On reconnaît les vrais amis de l’Afrique à ceci : l’Afrique les tourmente.
Il est une chose de souhaiter l’épanouissement de notre Afrique, il en est une autre de proposer et de mettre en place des moyens concrets d’atteindre cet épanouissement. Cependant je pense qu’il faut souligner un profond problème qui aujourd’hui gangrène les quelques esquisses de stratégies que nous développons pour réaliser l’objectif cité plus haut. En quoi consiste ce problème? Il s’agit du problème des « élites » africaines. Il s’agit de l’occidentalisation perpétuelle des « élites » africaines et donc des répercussions de ce processus sur l’efficience des stratégies que nous mettons en place pour notre terre.
Petite parenthèse avant de poursuivre : J’insiste sur les « élites » sans pour autant être un défenseur de cette vision sociétale qu’est l’élitisme. Cet élitisme a d’ailleurs perdu l’Afrique, depuis les prêtres de Tah Mehry (l’Egypte Antique) envahi par Cambyse jusqu’aux sorciers et aux dirigeants de nos royaumes renversés par les colons.
Le brassage des populations africaines est une réalité multiséculaire. Ce brassage se déroule parfois sur un mode pacifique, parfois sur un mode violent. Quoi qu’il en soit, il impulse les grandes dynamiques à l’œuvre dans l’histoire africaine par le passé, dans notre époque contemporaine et sans doute encore plus à l’avenir. Le panafricanisme, en tant […]
Cette chronique clôt le chapitre de « Ce que je vois ». Pour Alexandre Durand et Younes Benmoumen Pourquoi donc irais-je encore à la guerre Après ce que j'ai vu, avec ce que je sais ? (…) Tout ce que l'on apprend dans le regard des femmes Ni le feu, ni le fer n'y pourront […]
Depuis 2008, en moyenne plus de 75% des candidats au baccalauréat en Côte d’Ivoire ont échoué. Des réformes en profondeur sont nécessaires pour améliorer le niveau des élèves. La ministre ivoirienne de l’Education Nationale est-elle la mieux à même de passer ces réformes ?
Il y a quelque chose de fascinant dans le soin que différents groupes humains mettent à nommer certains aspects de la réalité. La tentation est forte d’en déduire de furtives leçons de psychologie sociale.
Alors que des armées africaines défilent à Paris le 14 juillet, Joel Té-Lessia plaide pour l’abolition des armées nationales subsahariennes. Selon lui, elles sont dangereuses, inefficaces et inadaptées aux nouveaux défis sécuritaires de notre époque.
Avoir été ou non troublé par ce recours à l’armée pour résoudre une crise politique, dans le cas de l’Egypte et de Mohamed Morsi, introduit une rupture sinon philosophique, du moins intellectuelle, au sein des membres de notre génération. Je suis de ceux qui ont été troublés.
Retour sur la joute verbale entre les présidents Barack Obama et Macky Sall sur la question des droits des homosexuels et de la peine de mort.
La lettre de Bousso Dramé qui n’était et n’aurait dû rester qu’un geste d’humeur, probablement honorable, prend des allures d’opération politique et de communication. C’est sujet à critiques.
Cécile Kyenge Kashetu est la première femme d’origine africaine à occuper un poste de ministre en Italie. Depuis qu’elle a rejoint le gouvernement, elle a été la victime d’inconcevables outrances et injures publiques.
Un air de déjà vu, non ? Kidal. Le MNLA qui refuse de rendre les armes et de laisser les troupes maliennes entrer dans la ville. La médiation par Blaise Compaoré ? Non, ça ne vous dit rien ?
Des listes arbitraires se multiplient. Rien de cela ne serait grave, en soi, si cette obsession du rang et du classement n’empreignait pas les discours et prises de positions politiques, les stratégies de développement, les politiques économiques et sociales.
J’étais à Addis-Abeba du 23 au 26 mai 2013, pour participer aux célébrations du cinquantenaire de l’Union africaine. Sous l’invitation conjointe de la Commission de l’Union africaine, de la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies et de la Banque Africaine de Développement, j’ai participé avec environ deux cent jeunes gens provenant de l’ensemble du […]
Pour Joel Té-Lessia, l’unité africaine se construit là où des » jeunes africains, de tous les pays, apprennent, vivent, mangent et couchent ensemble. L’unité de l’Afrique se construit par le bas et par le geste, loin des discours et des rubans – comme une évidence. »
La vraie famille et la famille politique (l’ANC) de Mandela se disputent déjà son héritage et le prestige du saint nom, alors même qu’il est encore – plus ou moins – en vie.
"War has a way of distinguishing between the things that matter and the things that don't" (La Guerre a une façon bien à elle de distinguer ce qui compte de ce qui ne compte pas) Matthew Crawley, Downton Abbey, Saison 2, Episode 1 Dans Le suicide (1897), Emile Durkheim remarque que les taux de […]
Dans notre époque de liberté et d’égalité (celle d’Obama et du porno gratuit, si l’on veut), exiger un traitement différencié et préférentiel pour une catégorie de la population est un signe d’arriération. La marque distinctive du has-been est de penser que les Femmes (toujours avec une majuscule, évidemment) doivent être protégées et respectées. Après tout, […]
En Côte d’Ivoire comme au Mali, j’ai l’impression que personne ne s’est vraiment soucié du lendemain, qui peut être le jour de l’amour, ou de la haine…
S’il n’est pas écrit que « le temps de l’Afrique » est advenu, ce qui est sûr, c’est que des opportunités historiques se présentent qui demandent à être saisies pour mener à bien le projet progressiste que l’Afrique attend depuis si longtemps. Mais comment faire ?
« Moustique n’aime pas amusement où on applaudit ! ». Si vous aussi commencez à en avoir ras-le-bol des « proverbes africains », rejoignez le mouvement.
Mayra Andrade réussit la prouesse, assez rare pour être saluée, d’être une femme de son temps, sans être prisonnière des absurdités de notre âge.
Je me rend peut-être otage du hasard en écrivant ceci, mais j’y crois fermement : le temps des capitaines-présidents est révolu.
Le procès de Laurent Gbagbo à la Haye qui aurait pu – s’il avait eu un sens, s’il s’était déroulé en même temps que celui d’un des responsables du camp d’en face, aider à repartir les responsabilités et commémorer la mémoire de toutes les victimes, s’oriente vers une pitrerie préchrétienne où un bouc émissaire doit porter seul les péchés du peuple.
Le fait est que s’il faut se battre, mourir ou tuer, s’il faut en un mot « faire la guerre », autant la faire en aimant. Qui? Quoi? Peu importe. Aimer. C’est peut-être le seul rempart contre la barbarie.
La plupart des religieux (chrétiens?) Africains qui accèdent aux plus hautes sphères de l’Eglise sont généralement parmi les plus conservateurs et dogmatiques qui soient. En quoi exactement leur élévation au statut de Pape serait une bonne chose pour l’Afrique ou pour le monde, me dépasse…
Sous le « puzzle » algérien devant la crise malienne se cache un mélange de ressentiment, de bon sens paysan, de géopolitique extrêmement pointue et… une lutte pour le pouvoir.
Pour quiconque croit vraiment en une opposition entre l’Occident et le « monde musulman », et qui plus est qui croient vraiment que ces deux entités exstent vraiment, qu’il y a quelque chose comme un « monde musulman » unifié et uniforme, régi par les mêmes pratiques, les mêmes impératifs et la même historicité, la libération de Tombouctou cette semaine a dû être une terrible gifle, un bon rappel à la réalité.
Nous sommes la première génération à ne pas devoir « tuer ses pères ». Ils ont déjà fait tout le travail : nos pères se sont fait hara-kiri.
S’il est bien une cause en Afrique subsaharienne, quasiment calculée pour attirer les quolibets c’est la défense des animaux. Si la misère doit justifier le braconnage, est-ce que pour cela on devrait l’excuser ?
Après le fiasco de l’intervention de l’Otan en Libye – fiasco pour l’UA qui jusqu’au dernier moment n’a pas pu se résoudre à condamner l’usage de la force contre des civils -, l’apathie de l’ONUCI et de l’ECOMOG au plus fort de la crise ivoirienne de 2011, les Africains, dans leur ensemble, devraient se sentir morveux de devoir recourir encore une fois aux forces de l’ancienne puissance coloniale pour se sortir du pétrin.
Le plan de développement 2013 a pour ambition de faire de notre think-tank un acteur reconnu du débat public africain, au-delà de la seule production d’articles sur le site. Il s’articule autour de deux axes : il nous faut en effet à la fois renforcer nos acquis et développer de nouveaux relais de production d’idées. Découvrez notre projet 2013 en détails.
Le Pasteur Nigérian Temitope Balogun Joshua, a.k.a T.B Joshua, dirigeant de la Synagogue Church Of all Nations (SCOAN) a de mauvaises nouvelles pour 2013. Il voit non pas des morts, si enfin des morts, mais pas vraiment. Il voit plutôt « des accidents, des crash aériens et … le mal de mer » Impressionnant, non ?
Je revois le film de l’année écoulée. Difficile d’en tirer un jugement définitif, encore moins objectif. Ce que je sais en tout cas, ce que je vois, c’est que la plus simple virgule posée pour Terangaweb obéït à une seule et même urgence : l’égalité.
L’Afrique bouge. Nous continuerons – c’est dans nos gènes – d’accompagner ce processus de mobilité des lignes politiques, toujours dans une ambition sérieuse et rigoureuse. 2013 sera une année charnière pour la rubrique Analyse Politique car nous sommes attendus au tournant.
Le Capitaine Sanogo n’est pas Thomas Sankara. Il n’est plus « capitaine », ni même soldat. Sanogo est un politicien. Et Sanogo doit partir.
Ce n’est pas seulement la clémence éventuelle de la justice française qui est problématique, c’est l’élimination de Mahé qu’on lamente. This will not do!
J’ai longtemps crû que d’avoir, en quelque sorte, grandi avec le VIH, ma génération serait moins insouciante. C’est vrai, en partie. L’utilisation des préservatifs est aujourd’hui plus répandue qu’à n’importe quelle époque de l’histoire du continent. Mais déjà, des signes de lassitude apparaissent. Le Sida n’a pas encore quitté la Cité.
Le Pasteur Ayo Oritsejafo, Président de la « Christian Association of Nigeria » a reçu, pour le 40ème anniversaire de son missionnat, un jet privé, offert par le troupeau, pardon la congrégation dont il est le « berger », pardon le « pasteur ».
Il y avait encore, dans les années 90, des chansons ivoiriennes dont les paroles étaient en Ebrié, en Baoulé, en Dioula, en Bété ou d’autres langues locales. Désormais, tout le monde prétend chanter en « lingala » : « Episangana, Eh bissé maman hein » — je défie quiconque de trouver une traduction à ces âneries. Hormis les plus anciens (Meiway et Alpha Blondy, essentiellement), seuls « Magic System » et… Soum Bill ont échappé à l’abrutissement général.
La trajectoire de ce métis, fils de l’Ogooué et du Wenzhou, villes-régions portuaires, était-elle tracée d’avance ? Bons augures. Jean voyagera, beaucoup. Il retrouvera même sa grande tante de 90 ans à Wenzhou, la région d’origine de son père, incrédule, à moitié sourde, et il sera fêté comme un héros. Quel souvenir en garde-t-il ? Cet homme sévère s’attendrit, hésite un instant puis lâche : « poignant ».
Rien ne me paraît plus suspect que l’attribution de qualificatifs globaux à une nation, un peuple ou une communauté particulière. Plus que la « Teranga » (fluctuante), la gastronomie (lourde) et la musique (très lourde), ce qui caractérise le Sénégal que j’ai connu, c’est cette décence. Cette increvable décence.
L’égalité des droits, qu’elle soit formelle ou réelle (pratique) est un des derniers territoires incomplètement défrichés d’Afrique subsaharienne. L’indécente question reste la même, fluctuante et interchangeable, depuis le temps des abolitionnistes : « L’Afrique peut-elle se permettre… ? » De profondes réticences politiques subsistent cependant au sujet de l’urgence et la faisabilité, mettons, d’accorder aux femmes […]
Ce qui est pernicieux dans le raisonnement de Mo Ibrahim c’est que si tout le monde considère que la démocratie est une valeur, Ibrahim pense qu’elle a un prix : 6 millions de dollars.
Qu’on le reconnaisse simplement, il est hors de question que les forces de la CEDEAO interviennent dans le sahel malien pour restaurer l’instable et irresponsable statu-quo de 2011. Il faut bien évidemment bouter Ansar El Dine hors d’Afrique Occidentale. Mais ce n’est là que le début. Il faudra ensuite reconstruire la démocratie malienne.
Il est facile de mépriser la protection accordée par la nationalité. « La nationalité en Afrique » de Bronwen Manby montre les dangers de ce désengagement!
La conférence des ambassadeurs a été l’occasion pour François Hollande de décliner sa vision de ce que devra être la politique étrangère française durant son mandat. Dans son adresse aux diplomates, les rapports franco-africains ont tenu une grande place. Mais au-delà des déclarations de principe et des intentions louables, le président français est attendu au tournant des actes concrets.
Ce qui me manque le plus, dans cette république bananière qu’est devenue la Côte d’Ivoire, c’est l’inventivité de la langue. En quatre ans, depuis mon dernier passage en 2008, qu’est-ce que j’ai pu rater !
Des grossesses qui surviennent chaque année en Afrique, 13% aboutissement à un avortement : soit plus de 6 millions d’interruptions volontaires de grossesses provoquées sur le continent. Pourtant, seuls 14 pays ont légalisé l’avortement, plaçant les femmes africaines dans des situations de précarité grave.
Atta Mills, le célébré, le démocrate, le professeur mort en juillet dernier, d’une crise cardaique, conséquence prévisible de son cancer. Il s’était présenté aux primaires de son parti et fut désigné candidat pour les prochaines présidentielles alors qu’il savait pertinemment la gravité de sa maladie. Il est le dernier d’une longue liste de chefs d’Etats Africains ayant sciemment caché la gravité de leurs afflictions à la population (avez-vous remarqué que jamais les hommes politiques africains n’utilisent les si beaux termes que sont « électeurs » et « concitoyens », toujours « peuple », « population », parfois « compatriotes »… tout un symbole)
« Ce que je vois » sera interrompu durant l’été. La saison 2 devrait être plus politique. D’ici là, une sélection des articles de cette rubrique est mise à votre disposition. Bonnes vacances
Même à supposer que le mélange de superstition, de religion crédulité, de falsification, de glorification posthume qui fait une grande part du « patrimoine culturel » de Tombouctou soit unique et indiscutable, pour ma part, j’évalue cette perte à une hauteur bien moindre que celles subies par les populations maliennes depuis janvier 2012. S’il faut envoyer des soldats au Mali, que ce soit par décision et pour des motifs politiques, et non pour sacrifier à l’humeur du temps, aux caprices des gens cultivés.
Une politique publique de l’Union européenne en phase d’élaboration ne suscite pas l’intérêt qui devrait lui revenir au regard de son impact sur le continent africain. La commission européenne a déposé un projet de loi visant à obliger les multinationales européennes à faire du reporting pays par pays. De quoi s’agit-il ? D’un outil stratégique important pour permettre aux Africains responsables de lutter contre la corruption et le népotisme.
L’humeur du moment est à la « réconciliation ». Ils y mettraient 666 R majuscules si on leur en laissait la liberté. Et je crois que je les comprends. Pour pardonner, il faut reconnaissance de faute et contrition, plaidoyer et justice. Pour cohabiter, il faut s’habituer, se réhabituer les uns aux autres. Pour s’aimer, il faut être ouvert à l’amour. Alors que pour se « réconcilier », il faut juste un groupe de gens bien décidés, qui répètent bien fort que tout est calme sur le front ouest.
En somme, l’échec du « Plan Annan » pour la Syrie devrait être une surprise. On est censé croire que rien n’annonçait la débâcle. Ni la faiblesse des propositions, ni la personnalité même de Kofi Annan. N’empêche, l’un des fils les plus éminents de l’Afrique subsaharienne est en mission pour l’ONU et la Ligue Arabe. Il faudrait apparemment et malgré son propre bilan, lui faire confiance. Kofi Annan est dans son rôle favori : la position de missionnaire !
Référence pour référence et sauf mon respect pour les très honorables scribouillards de la rue Hoche, « L’aventure ambigüe de Soro Guillaume » correspondrait mieux à la réalité que « le fabuleux destin de Guillaume Soro » En attendant, qu’on me pardonne de ne pas être ébaubi devant la destinée fulgurante de Soro Guillaume. A 35 ans, il était ministre d’Etat ? Moi je retiens qu’à 35 ans, un de mes oncles fut abattu froidement par les milices des Forces Nouvelles parce qu’il souhaitait protéger notre résidence ancestrale du pillage.
Beaucoup d’enfants sierra-leonais et libériens ont perdu un bras ou plus, à cause de CharlesTaylor. Je donnerais bien le mien pour avoir accès aux carnets sordides consignés par cet homme durant son procès.
L’affairiste politico-religieux qu’est Cheikh Bethio Thioune, un des responsables de la confrerie Mouride au Senegal, doit enfin répondre devant la justice, en l’occurrence pour « complicité de meurtre, inhumation de cadavres sans autorisation, détention d’armes et association de malfaiteurs ». Qu’Abdoulaye Wade assure le financement de sa defense est une circonstance agravante. Avec la condamanation de Charles Taylor, c’est une excellente nouvelle pour la justice en Afrique.
J’ai eu beaucoup de mal avec le Césaire des derniers jours. Le côté icône, vieux gri-gri, « nègre fondamental », Mandela des Caraïbes me les gonflait prodigieusement. Et puis j’ai compris. Son dernier cri : « nègre vous m’appelez et bien oui, nègre je suis. N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde » n’est pas moins fort, moins poétique que les « armes miraculeuses », juste plus impatient. Il était devenu impatient sur la fin, parce que la bêtise revenait plus forte encore que jamais. Les esprits vraiment supérieurs deviennent assez intolérants sur le tard. C’est à cela qu’on les reconnaît.
Les membres du CNRDR sont une petite bande assez grotesque de sous-Sankara en mal de gloire. Soit. Mais, cela n’enlève rien au traumatisme qu’a représenté l’avancée des troupes du MNLA au début du mois de mars, ni à la colère que la lenteur du pouvoir politique à prendre la mesure de cette rébellion a provoqué dans les rangs, ni à la peur que le sous-équipement de ces troufions maliens exilés dans le Nord du pays et les images des exécutions commises par Ansar El Dine ont suscité.
L’un des mérites premiers de Léon-Gontran Damas aura été de ne jamais avoir cédé à l’idéalisation complète du continent, restant le plus vigilant, le moins prompte à l’envolée lyrique de tous les fondateurs de « Négritude ». Peut-être que seul David Diop par la suite creusera le même sillon. Bien avant le désenchantement des années 70. Précurseur.
Les évènements qui viennent de se produire au Mali sont graves et nous interpellent tous. Le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 à Bamako, s’ajoutant aux soubresauts de contestation politique qui n’ont cessé d’agiter le continent en 2011 et 2012, doit nous amener à repenser radicalement la question des institutions politiques en Afrique.
Pour l'observateur non averti, les élections présidentielles sénégalaises s'apparentent étrangement à une transition démocratique. Elles en portent tous les stigmates : l'intransigeance du camp au pouvoir, le sentiment d'urgence qui étreint l'opposition, la pressante mobilisation de la société civile, les stratagèmes mis en place par les partis d'opposition, les larges et difformes coalitions […]
Le buzz provoqué par Kony2012 est la version condensée du long pilonnage médiatique qui a précédé l’intervention américaine en Irak. Elle est efficace parce qu’elle est impitoyable. Lorsqu’on est agacé par l’indifférence générale face à la famine en Afrique de l’Est, comment se plaindre que de jeunes gens se mobilisent contre un seigneur de guerre? Si personne n’est près à s’engager POUR les victimes, au moins essayer de les faire s’engager CONTRE les bourreaux.
Et voilà qu’au Brésil, perdu au milieu d’un banc de touristes ébahis par la prouesse physique, par la beauté de ces longs corps d’hommes, ébène et teck, je me retrouvai, enfant de dix ans, au petit matin frissonnant — les esprits essayait-on alors de me convaincre, terminaient à ces heures, leur funeste veillée et j’avais tort de ne pas retourner m’endormir — enfant donc, totalement insensible aux nouvelles véhiculées, mais tétanisé par la sécheresse et la violence de ce son, enfant, je me suis retrouvé. Du côté de Bahia, au Brésil, il y a un morceau d’Afrique Noire, «Exilé sur le sol au milieu des huées/, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher».
Je tiens pour personnellement co-responsables des tragédies liées à l’immigration clandestine, la myopie des Etats Occidentaux, l’ignominie des passeurs clandestins, les satrapes au pouvoir dans les pays en développement et le messianisme de la diaspora qui continue de faire miroiter, non seulement, aisance matérielle et nouvelles conditions de vie, mais entretient l’illusion d’un possible onction à l’arrivée. Comme si le Paradis terrestre se trouvait quelque part, au Nord avec en son centre, l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Et qu’à marée basse, une myriade de Moïse franchirait les Océans, porteurs d’une parole nouvelle et du salut. Ce n’est pas vrai. Il est fort possible que l’Afrique puisse « faire sans nous »
Le Mali a toujours été une mauvaise idée. De géographie. De Fédération. De politique de développement. De démographie. De protection des femmes . De trajectoire historique. De placement en demi-finale de la CAN. Mais voilà que le Mali s’apprête soudain à en prendre une « bonne » : suivre l’exemple de ses voisins et transformer un conflit politico-économique (les griefs des populations Touareg du Nord du Mali) en véritable crise militaro-ethnique. Le libéral en moi, voit ici une autre conséquence de l’interventionnisme étatique, l’Ivoirien ressent, en revanche, une terrible impression de déjà-vu. Il vaudrait mieux que le Mali reprenne sa tradition de mauvaises idées – modérées et progressives.
La reconnaissance comme admission du possible et de l’impossible. La reconnaissance comme humilité. Admettre, reconnaître ses ambiguïtés, ses doutes et ses lâchetés. Se reconnaître comme pécheur, comme mortel. Accepter les formes particulières de sa vie, de ses amitiés, et de ses amours, même dans leurs expressions les plus idiosyncratiques. C’est aussi une façon d’apprendre à vivre, une sorte de politesse, d’hygiène morale. Un exercice de liberté.
Je la sens bien moi, cette CAN, d’abord et avant tout parce que ni le Cameroun, ni le Nigeria, ni Égypte n’y participent. Si avec ça, les Éléphants ne l’a remportent pas, je serai partisan d’une exécution sommaire, télévisée, dès l’atterrissage. Mais je la sens bien aussi parce que le Sénégal ne la remportera pas. Et j’en ai le pressentiment, en choisissant un entraîneur aussi mauvais, la Fédération Sénégalaise a fait un choix politique : elle s’est ralliée à l’opposition!
Je ne veux pas faire de peine à mes amis Sénégalais, mais si Arnold Schwarzenegger a pu être gouverneur de la Californie (37 millions d’habitants, un PIB de 2000 milliards de dollars, 400.000 km2), Youssou N’dour peut bel et bien diriger le Sénégal.
Le désespoir amoureux est rarement aussi épuré, sensible, d’une si splendide économie de moyens que dans les chansons de Cesária Évora. Elle avait quelque chose de Piaf et de Billie Holiday. Avec en surplus la modestie qui manquait à la seconde et la sérénité que Piaf ne trouva qu’à la toute fin.
Avec 30 millions de séropositifs vivant dans ce pays, les autorités nigérianes ont enfin décidé de s’intéresser à la sexualité – entendez… à l’homosexualité… Curieux sens des priorités.
Certes, la place qu’occupent les « noirs » dans Mein Kampf est dérisoire – on en serait presque vexé – mais ils figuraient bien au bas de la « pyramide des races » établie par Hitler. Sans la défaite de 44 le Nazisme aurait fini par trouver une solution aussi à la « question noire ». Me reste en tête l’avertissement que reçut Franz Fanon de son professeur de philosophie : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. »
Les gages donnés par les musulmans vivant en Occident, en France notamment, sont suffisamment solides pour qu’on arrête de tester leur résistance, de questionner leurs attachements républicains. Bref, pour qu’on leur fiche la paix.(Il faut voir l’insupportable danse du ventre – c’est fait exprès – qu’on exige d’eux depuis que des imbéciles ont lancé un cocktail Molotov contre l’immeuble de Charlie Hebdo)
De fait, à mes yeux, il y a aujourd’hui deux catégories d’Ivoiriens, d’un côté ceux qui considèrent ces crimes singuliers, injustifiables et indépassables, et de l’autre des gens que j’ai encore beaucoup de mal à considérer comme mes « compatriotes ». À côté des conséquences de Septembre 2002, la gabegie, l’incompétence, la corruption, la répression et même le messianisme exterminateur du couple Gbagbo et de son clan me paraissent tragiques certes mais définitivement insignifiants. Septembre 2002 est irrécupérable.
Il faut avoir l’honnêteté de l’admettre : ce que le Collectif du 31 mai défend aujourd’hui, c’est l’immigration choisie, terme tenu pour satanique, il y a seulement cinq ans… Il faut défendre le combat du Collectif du 31 mais sans être dupe, ni du sentiment de classe et ni de la suffisance et du caractère élitiste de certaines de leurs initiatives.
Quatre millions de Somaliens sont en situation de détresse alimentaire grave. 750.000 d’entre eux risquent, à très court terme de mourir. Seuls 40% des enfants dans les camps de réfugiés pourraient survivre (j’adore le « pourraient » – vous mesurez le risque quand même ? Ils « risquent » de survivre !!). L’aide arrive, « molo molo » comme ils disent à Abidjan (piano piano). Ils ont trouvé un joli mot pour décrire le phénomène : « aid fatigue ».
« Dead Aid » ? Magistral ! Surtout quand on ne l’a pas lu
« Et si l’Afrique refusait le développement ? »
Thomas Sankara, Jésus Noir
Quiconque écrit « je me souviens » se sait menteur. On ne se souvient jamais de rien. Le cœur plus que la tête recrée les émotions et les peurs passées. Et ce que ce gueux retrouve sous la tranquillité du savoir-vivre, c’est la puanteur des horreurs, passées, présentes et à venir.
J’ai une relation étrange, pas très fraternelle, avec ma peau. Un ami, le regard sombre et la voix triste de celui qui accomplit une besogne sale mais nécessaire, m’a une fois sorti : « ton problème, c’est que t’as honte de ta peau !» Ce n’est pas tout à fait vrai : elle m’emmerde.
Un cri s’élève. C’est l’après-midi. À l’ombre reposante des flamboyants, des chiens sont endormis. Mais un cri d’homme s’est élevé. Les animaux n’ont pas bougé. L’habitude, cette garce. La place centrale est bondée. C’est un sacrifice ! Nos dieux ne se désaltèrent plus de sang de volaille. Un cri s’est abattu sur la foule qui le porte en elle maintenant. C’est un homme qui s’est évanoui, qu’on éveille, qu’on égorge.
Demain, le monde célébrera les 93 ans de « Madiba ». Tout bien compris, mieux vaut ça que les 87 ans de la publication de Mein Kampf…
Sept mois après le lancement de la nouvelle formule de Terangaweb – l’Afrique des idées, nous souhaitons mieux associer nos lecteurs à notre stratégie de développement. Appel aux bonnes volontés !
Je me fiche de savoir si mon sang vient de Tolède ou de Tombouctou. Que mes ancêtres aient lâchement abandonné le champ de bataille ou se soient fait attachés à leur monture pour ne le quitter que mort ou victorieux m’indiffère au plus haut point. Que mon trisaïeul ait vendu des esclaves ou vu son frère emporté vers l’Amérique ne m’intéresse pas.
J’écrivais, il y a un mois : « Il semble ancré, quelque part, dans l’inconscient collectif qu’une femme noire qui dit avoir été violentée ne peut mentir ou faire partie d’une quelconque cabale. On ne doute pas de l’orphelin qui, en pleurs, jure avoir revu sa mère. Je ne sais si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle. »
Grâce ou à cause de N.D. ce n’est plus vrai aujourd’hui. Et ça, pour le coup, je le réalise brutalement, c’est un désastre
Il y a dix ans, le monde se félicitait du sens démocratique des Sénégalais parce qu’ils organisaient une transition politique, pacifique, ordonnée, libérale ; aujourd’hui on devrait applaudir parce qu’il a fallu trois morts et une centaine de blessés pour éviter l’instauration d’une dyarchie héréditaire (de facto) dans leur pays. C’est ça le progrès ?
La vérité est que tout le monde déteste les clandestins. Les locaux les envient et les méprisent en même temps. Les Occidentaux en font l’origine de tout ce que leurs systèmes politiques, économiques et sociaux ont de déréglé. Les immigrés légaux les fuient comme la peste, par peur de l’amalgame. Les enfants-soldats, les réfugiés, les mutilés, les violés, les « génocidés » et autres damnés de la terre ne l’ont pas cherché. Les clandestins, si, justement. Ils n’avaient qu’à pas risquer leur vie « pour rien ». Ils n’avaient qu’à accepter de « lutter comme tout le monde ».
Les présidents africains présents à Deauville sont à l’image de la classe politique africaine et de nos Etats dirigés par des personnes du 3ème, voire du 4ème âge. Peut-on encore incarner les aspirations de la jeunesse algérienne ou sénégalaise lorsqu’on a 73 ans comme Bouteflika ou 86 ans comme Abdoulaye Wade ?
La crise ivoirienne est essentiellement un conflit politique et économique – accessoirement générationnel dans ses derniers développements. Les dimensions ethniques, d’abord, puis religieuses n’ont été rajoutées qu’à la fin, comme potentiels signes de ralliements. Il y a dans l’ordre quatre responsables : Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Simone Gbagbo.
Je pensais entamer cette chronique par une boutade : « je me demande si le fait que l’acte dont on accuse DSK se soit déroulé sur le lieu de travail de la victime présumée suffit à le faire requalifier en accident du travail et si Sofitel peut refuser de lui payer l’heure non-travaillée»… J’y ai renoncé, le cœur n’y est pas, je n’arrive pas à écrire de manière légère sur ce sujet.
Il n’y a pas très longtemps, les « Braves » étaient ceux qui mourraient à la guerre pour des causes auxquelles ils croyaient. Aujourd’hui, les « vrais hommes » sont ceux qui envoient mourir des jeunes désœuvrés pour des idées auxquelles plus personne ne croit. Avant le courage c’était de tuer pour Dieu, aujourd’hui c’est de… tuer pour Dieu en passant à la télé.
Rabemananjara occupe une place à part dans le mouvement de la Négritude. Une tonalité différente, ni la voix brutale et exaltée de Césaire, grandes orgues et karyenda, ni l’humour tranchant et blessé de Damas, ni le lyrisme piéton de Senghor. Sa poésie habite une douleur dominée, ironique. La réalité est tenue à bras le corps, secouée, raillée. Surtout quand elle est brutale. Tout est à sauver chez Rabemananjara.
Déchu, le couple présidentiel ivoirien, convaincu jusque dans les derniers moments qu’une armée d’anges viendrait les sauver, l’époux fait des rondes dans un salon vide à Korhogo, gardé par des criminels de guerre, Simone Gbagbo est quant à elle, prostrée dans la prière et le jeûne. Elle attend toujours l’arrivée des Chérubins…
Les Sénégalais se paient de mots. Ils les adorent (« les mots du français rayonnent de mille feux, comme des diamants » LSS) et en assomment tout le monde. Ils les aiment grands et plein de sens. Peut-être parce que la réalité du pays est rabougrie et monotone ?
Les revendications politiques et sociales actuellement portées d’un bout à l’autre du continent appellent des solutions structurelles majeures. La plus importante est sans doute la modernisation de l’Etat. Celle-ci devrait se focaliser sur l’Etat de droit et l’Etat fiscal-redistributeur.
Voilà ce qu’on a fait de moi. J’ai donné tort à Senghor, encore une fois : je suis un homme qui pense, mais ne sent plus. La source a tari et nous n’y retournerons plus jamais. Les lamantins sont morts. Et mort est le murmure des lamentations.
Il s’agira uniquement de moi, dans cet espace : toujours moi ! Moi, vingt-et-quelques ans et six vies emmitouflées sous un manteau beige. Moi et mon cheveu sur la langue. Moi et mes insomnies. Moi et mon ego.
Une chronique hebdomadaire sur moi… Moi et mon regard sur les autres, sur moi, sur la vie, sur l’Afrique. Moi et le monde tel que je le vois.
L’année 2011 est décidément partie pour marquer l’histoire : révolution du Jasmin en Tunisie, révolution du Nil en Egypte et surtout cette question aussi poignante qu’enthousiaste : à qui le tour ? Ce vent révolutionnaire est salutaire ; il met cependant en exergue une approche particulièrement biaisée de l’Afrique. Aussi bien les populations et les gouvernants que les journalistes, […]
Au-delà du spectacle puéril et de l’entêtement affligeant qu’offre le camp Gbagbo, la crise ivoirienne a ceci de paradoxal qu’elle symbolise aussi une certaine avancée dans la conquête démocratique en Afrique, tout au moins à deux niveaux.
Tout d’abord l’idée qu’il est inadmissible qu’un chef d’Etat en exercice perde des élections présidentielles et reste au pouvoir vient de faire une avancée considérable. A cet égard, le refus d’Alassane Ouatara d’un scénario zimbabwéen (après les élections présidentielles de Mars et Juin 2008, Morgan Tsvangirai avait dû se contenter de ne devenir que le Premier Ministre de Robert Mugabe) où malgré sa victoire il ne serait que Premier Ministre du Président perdant confirme cette avancée.