Membre de l’équipe Simplon et responsable communication de la première édition de l’Africa Code Week qui aura lieu dans 17 pays africains du 1er au 10 octobre 2015, Lucie Jagu nous éclaire sur les raisons d’une telle initiative.
A.S. : Quels sont les objectifs de l'Africa Code Week?
L.J. : Les organisateurs et partenaires sont partis du constat qu’au cours des vingt prochaines années, il y aura des millions d’emplois disponibles dans l’économie numérique. Parallèlement, sur le continent africain, des millions de jeunes entrent chaque année sur le marché du travail: l'économie digitale peut être pour eux un véritable potentiel d'insertion sociale et professionnelle. Il se trouve, enfin, que tous les partenaires de l’événement sont concernés par les questions d’éducation et d’innovation sociale.
L’objectif de l’Africa Code Week c’est, d’une part, de sensibiliser les pouvoirs publics et les publics à tous les enjeux du numérique et de la littératie digitale, d’autre part, de mettre en valeur les écosystèmes numériques africains déjà très engagés et actifs sur ces questions-là. Simplon a déjà des relations avec les écosystèmes africains à travers ses partenaires, la diaspora, les startups africaines, et c’est pour cela que nous souhaitions promouvoir les activités des acteurs locaux. D’un point de vue stratégique, sur le long terme, nous souhaitons construire des initiatives et des partenariats solides pour pérenniser l’initiative en impliquant les institutions publiques, les acteurs économiques et les organismes panafricains et internationaux.
Concrètement sur le terrain nous souhaitons développer trois axes :
– La formation de futurs formateurs (train the trainer)
– L’organisation d’ateliers d'initiation au code qui auront lieu en octobre pour les enfants/jeunes de 8 à 24 ans
– La mise en place de cours online et offline, en français et en anglais. Ce dernier volet est géré par openSAP.
A.S. : Les organisateurs de l'événement sont tous Européens. Cela vous semble-t-il cohérent?
L.J. : Je dirais qu’effectivement les organisateurs sont pour la plupart occidentaux, les acteurs clés étant : le groupe SAP, le Galway Education Centre qui est irlandais et Simplon qui est français. Cependant, un autre partenaire très important est le Cape Town Science Centre basé en Afrique du Sud. Nous comptons également sur le soutien de la Fondation Roi Baudouin de nationalité belge mais qui officie en Afrique. Enfin les bus Ampion apporteront leur contribution.
Ce que nous tentons c’est d’impulser une dynamique mais nous veillons à ce qu’elle se fasse toujours avec les acteurs locaux. C’est pour cette raison que nous avons aujourd’hui une cinquantaine d’ambassadeurs locaux pour les 17 pays. Ces relais sont très actifs et ce sont eux, dans les faits, qui portent l'Africa Code Week. Leurs retours d'expérience et leurs connaissances des communautés est primordial. Sans eux, l’initiative n’existerait pas.
Au-delà des ambassadeurs, nous avons des partenaires stratégiques tels que les ministères (Ministère de l’Education au Maroc, Ministère des Postes et de l’Economie Numérique au Togo, Ministère des Postes et des TIC en Côte d’Ivoire), des acteurs privés dans les télécommunications (ATOS au Maroc, Alink Telecom au Bénin et en Côte d’Ivoire). Nous venons par ailleurs de conclure un partenariat avec Google et nous travaillons à la concrétisation d’autres partenariats stratégiques pour les prochaines éditions.
A.S. : L'initiative est soutenue par le gouvernement français. De quelle manière cette coopération se concrétise-t-elle?
L.J. : Il y a plusieurs éléments. Nous avons la chance de bénéficier du patronage de Madame Girardin, Secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, ainsi que de celui d’Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au Numérique.
Dans le cadre de ces deux soutiens, il est très important de noter qu’ils s’inscrivent dans la continuité des actions mises en place par le gouvernement français : le plan ‘Sud(s) et numérique(s)’ et ‘La France s’engage au Sud’.
Dans la même démarche que nous, ces ministères veulent encourager l’initiative. Concrètement, ils vont relayer l'information et mobiliser les réseaux de la coopération française pour l’opération.
A.S. : Les opérationnels de l'événement (comme vous-même) sont les responsables de la communication. Peut-on considérer cet événement comme une simple opération de communication?
L.J. : La démarche de Simplon est la suivante : on part du principe qu’il s’agit d’une première édition de l’Africa Code Week organisée en 8 mois seulement pour insuffler une dynamique. Nous avons besoin de grands groupes comme SAP pour communiquer massivement et mobiliser les réseaux afin de soutenir les ambassadeurs sur place.
Au-delà de la communication, c’est une opération de visibilité, une vitrine qui doit permettre aux acteurs de l’écosystème numérique africain d’être reconnus à grande échelle. Ce n’est que le début d’un mouvement de fond. Pour les prochaines années, nous espérons approfondir tous les partenariats. Cette première étape est un réel appel aux soutiens et aux partenaires potentiels.
Propos recueillis par Awa SACKO
Ambassadrice de l’Africa Code Week Sénégal
Directrice Générale d’AGRINAFRICA Sarl
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