L’éducation nationale souffre de véritables maux. Depuis belle lurette déjà les grèves deviennent le lot quotidien de la maison du « petit Nicolas ». La crainte d’une année blanche, le risque d’un taux d’échec élevé aux examens planent comme une épée de Damoclès. Cette instabilité constante dans le temple du savoir interpelle tout citoyen et ce à bien des égards.
Le monisme universitaire, symbolisé par l’existence d’une seule université, la fameuse Cheikh Anta Diop, est certes en partie du passé, mais les problèmes universitaires n’en sont pas moins cruciaux. Pis ils tendent à croitre, malheureusement au summum de l’impénétrable. Les amphithéâtres accueillent toujours du monde, les mets du restaurant universitaire n’ont rien encore de gastronomique (on se souvient de l’épisode de la fameuse viande avariée), les bourses tardent toujours à arriver, la cohorte des professeurs politiciens ne cessent de croitre(sérieuse entorse à l’impartialité selon la théorie de l’apparence, et ce d’autant plus que l’on est professeur de droit constitutionnel à titre d’illustration).
Dire que l’on prépare ainsi les futurs dirigeants du pays, il n’y a qu’un pas à faire pour préciter le pays dans les méandres du sous développement, un trophée qui lui tend les bras depuis maintenant une dizaine d’année. Ce n’est pas faire un procès aux étudiants que parler ainsi. Tout au contraire le mérite leur revient et l’admiration leur est due. Car la réussite, heureusement, est encore au rendez vous pour au moins un bon nombre face à de telles conditions de travail désagréables. Mais à quel prix ? Jusqu’à quand dame réussite supportera t- elle cette situation ?
Nul ne sait, puisque qu’aucune bonne foi ne semble vouloir mettre fin, apparemment, à cela. Doit-on y voir cet esprit bien sénégalais qui veut légaliser une situation à l’origine anormale mais dont tout le monde s’accommode au point de devenir la norme ? S’étonner que l’anarchie devienne le principe est d’autant plus frappant que le pays est dirigé par un juriste de formation. Des améliorations ont certes été notées dans le secteur universitaire avec l’ouverture notamment de l’ université Gaston Berger de Saint Louis et plus récemment celui de Bambey entre autres, mais la situation demande plus.
Pourquoi pas une assise de l’éducation réunissant les différents acteurs des disciples de Charlemagne pour dégager les principaux problèmes et redéfinir les contours d’une éducation tirée vers l’excellence ? L’idée de la création d’une commission permanente universitaire qui servirait de relai entre le ministère et l’université avec comme principales missions les préoccupations quotidiennes des étudiants et l’orientation des futurs étudiants, semble séduisante et a priori efficace. La situation reste critique. Jusqu’à quand cela persistera-t-il ?
Thierry Lucas Diouf
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