Il est rare d’être confronté à un buzz sur un événement quelconque suscité par la blogosphère africaine. C’est pourtant ce qui s’est passé sur le blog de l’écrivain béninois Florent Couao-Zotti, lorsqu’il a produit un article à l’occasion de la sortie d’« Esclaves » le dernier roman du togolais Kangni Alem. Un ouvrage qui lance une polémique sur la question de l’esclavage sur la côte du Golfe de Guinée et le retour de ceux qui se sont désignés par le terme d’Afro-brésiliens, esclaves ayant participé à des révoltes et ayant été banni du Brésil.
J’attendais la sortie de cet ouvrage depuis plus d’un an après avoir pris connaissance du projet de Kangni Alem lors d’une interview de l’auteur accordée à Africultures en compagnie de Patrice Nganang. Ayant eu le plaisir d’échanger et d’écouter cet auteur de référence dans les lettres africaines, persuader de son exigence et de sa capacité à secouer le cocotier de nos contradictions, je m’attendais à une exhumation peu conventionnelle de la question de l’esclavage en Afrique et des formes de collaboration avec les négociants européens. Les attentes, vous le voyez, furent nombreuses, et elles furent largement comblées.
J’aimerais tout de suite dire que j’ai eu le sentiment que Kangni Alem proposait un approfondissement de la thématique du roman de Maryse Condé, j’ai nommé Ségou, dont la lecture est encore toute fraîche dans mon esprit. Il aura fallu 25 ans pour qu’un intellectuel africain reprenne le flambeau de ce sujet. Maryse Condé proposait plusieurs clichés de toute une Afrique de l’Ouest du début du 19ème siècle en pleine mutation, ravagée par les guerres, l’esclavage interne et la traite négrière.
Le propos de Kangni Alem est circonscrit au royaume Danhomé. Et il choisit de concentrer son attention sur le parcours de l’aventurier portugais Don Francisco Felix Da Souza dit « Chacha » qui a fait fortune grâce au commerce des esclaves par l’entremise de la prise de pouvoir du roi Guézo. Le personnage narrateur est un prêtre vodoun compromis dans la destitution du roi éclairé Adandozan orchestrée par Chacha et Gankpan. Il appartient à l’élite de ce royaume. Sa participation forcée au complot va entraîner la déportation de sa famille vers les Amériques puis la sienne. Le prêtre vodoun, sujet dévoué de l’ancien roi, fait une description des intrigues qui règnent dans et autour la cour royale. Il brosse un portrait de l’étonnant personnage Chacha, aventurier portugais solitaire qui va mettre dans sa poche tout un royaume. Puis il témoigne de sa déportation vers le Brésil, vit l’esclavage sur cette terre lointaine.
Kangni Alem publie un roman passionnant où il réalise la prouesse de mouvoir ses personnages dans un contexte historique extrêmement délicat et finalement très peu connu. Il restitue la situation d’élites africaines confrontées à la pression des négriers, mais également conscients de la saignée de la Traite négrière, en jetant ainsi le pavé dans la mare de la collaboration de certaines élites africaines au trafic transatlantique. Ce qui est intéressant, c’est de constater la nuance qu’introduit l’écrivain togolais. Les situations ne sont ni noires ni blanches. Il souligne également l’action de certaines élites lettrées musulmanes sur le sol brésilien et leurs actions dans l’une des plus grandes révoltes d’esclaves sur le continent américain.
Kangni Alem mène une réflexion sur les fêlures du système traditionnel mais également sur l’absence de cohésion du groupe face à l’adversité et le système esclavagiste mais également sur l’absurdité de la condition humaine qui longtemps après avoir été opprimée s’érige en bourreau et reproduit les violences contre lesquelles elle a combattu comme ce fut le cas de certains afro-brésiliens. Rien de nouveau sous le soleil. C’est donc un texte qui laisse des pistes passionnantes à explorer et qui, j’espère va susciter des débats vifs à Porto-Novo, à Ouidah, à Cotonou (et, je l’espère, sur les côtes africaines) où l’écrivain semble être attendu de pieds fermes par certains défenseurs de la mémoire de Chacha.
Lareus Gangoueus
Kangni Alem, Esclaves
1ère parution 2009, 250 pages
Voir l'interview accordé au Figaro ainsi que le blog de Kangni Alem
Critiques de Nathalie Philippe, Bibliosurf, Opoto
Voir également la critique de Viceroy of Ouidah de Bruce Chatwin sur le blog de Zarline
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Un super, super roman.
Une épopée historique avec de l'action, des complots, du courage, des intrigues… c'est une chose rare dans la littérature africaine que de "voir" le livre comme un super film d'action. Kani Alem a réussi un truc extra avec ce livre
Bonsoir Nounfoh, il se trouve que j’ai lu ce roman de Alem, vous avez orsian d’en parler; j’aime bcp le rose dominant des couleurs d votre blog. Courage, continuez de nous parler de litte9rature, un jour vous devez vous y metttre aussi. Bye
Les livres d’histoire sur Adandozan de contemporains l’ont présenté comme un souverain despote et c’est ce que l’on apprend aujourd’hui auprès des membres des différentes familles princières d’Abomey. Quant à Ghézo, il est clair que sous lui, le Danhomey s’est humanisé. La traite négrière est mal comprise par beaucoup de vous. Elle est certes aujourd’hui vue de façon horrible et il est vrai avec ce regard qui est le nôtre. Mais tel que vous l’entendez c’est faire de l’anachronisme. Vous parlez de traitrise, par rapport à qui ? Les rois fon n’ont pas trahi leurs citoyens puisqu’on ne vendait pas les siens. Les autorités fon ne vendaient que les citoyens des autres peuples mahi et nago. A l’époque, ils se percevaient telles des nations. De la même façon les royaumes nago et yoruba d’Abéokuta et Oyo vendaient les captifs fon, au cours des guerres. La notion de nation béninoise, de peuple, rassemblant diverses ethnies vues à l’époque comme nations différentes, est récente. La traite des hommes n’est pas l’apanage des seuls Blancs et Noirs. Les germains et gaulois ont été réduits en esclavages par Rome. Il y a eu des esclaves Juifs sous l’Egypte pharaonique, en grande partie noire. Les Abyssins Noirs ont eu des esclaves et serviteurs Arabes avant l’arrivée de l’islam et les Noirs ont été réduits en esclavage par les Arabes avec l’avènement de l’islam. Il y a eu des tribus noires qui réduisaient en esclavage les fils d’autres tribus noires. Les Noirs n’ont pas attendu les Noirs avant de le faire. L’esclavage existait bien des siècles avant l’arrivée de Francisco Félix de Souza. Il y avait des Noirs, des Arabes, des Portugais et autres européens Blancs, gentils (non juifs) et Juifs, qui ont vendu des hommes, bien avant lui, de même qu’après ! D’autre part, avant Ghézo la fête des coutumes était bien plus meurtrière, il y avait parfois plusieurs milliers d’hommes tués horriblement, décapités et immolés pour assouvir les ancêtres royaux. L’esclavage était même souhaité par beaucoup de captifs pour échapper à ces meurtres barbares. C’est ainsi que le père Borghero, le prince de Joinville, et bien d’autres, l’ont démontré. Don Francisco refusait d’y assister et ces contemporains comme Monléon, et bien d’autres navigateurs européens l’ont décrit comme un homme empreint de beaucoup d’humanité. Lorsque son fils Antonio s’en prenait à certains d’entre eux, il s’opposait. Il y a beaucoup d’esclaves qui n’ont pas été aussi vendus et sont restés auprès de la famille de Souza. On parle déjà avant les années 1840, de 12 000 esclaves non vendus. Certains restaient dans des quartiers comme Maro et autres, à Ouidah, pour faire plusieurs travaux. Francisco, par exemple, a été déterminant dans la construction de la ville de Ouidah, le traçage des artères, le dragage des lagunes, l’institution de plusieurs métiers, etc. La ville de Cotonou a été née en grande partie, suite à son instigation, pour échapper à la répression anglaise. La plupart des esclaves était envoyé à Bahia, or la bas leur traitement n’avait rien à avoir avec celui qu’on infligeait aux Noirs aux Etats-Unis. C’est pour cette raison que beaucoup d’esclaves sont devenus négriers et ont vendu beaucoup d’autres indigènes, captifs de razzia, que leur vendaient des chasseurs dans l’intérieur des contrées des royaumes avoisinant l’ancien Danhomè. D’une part, ces anciens esclaves ne vendaient pas les leurs, puisqu’ils se sentaient différents et parfois ce n’était qu’un juste retour de chose : puisqu’ils l’avaient connu du fait de leurs anciens frères, quand c’était le cas. D’autre part, ils avaient expérimenté l’esclavage et ils étaient revenus avec la connaissance d’un métier et des avantages, après avoir acheté leur libération. Garder cette différence dans le Danhomey, où beaucoup n’eurent point le choix en y revenant, car chassés suite à la révolte des Malès, en 1835, leur permettait de ne pas subir les caprices des royautés indigènes. Ensuite, pourquoi ne charger un homme qui a fait l’esclavage, parmi tant d’autres, et qui a en plus bâti le pays ? De surcroît, si cet homme a eu le mérite d’avoir aidé à remettre un prince au trône, Ghézo, en tenant sa parole, et destitué un roi despote, Adandozan, qui refusait de régler ce qu’il devait. En tout cas Don Francisco c’est tellement acquitté de sa mission, au point d’avoir été ruiné. Beaucoup de bateaux lui ont été confisqués à la suite de cette traite qu’il souhaitait arrêter, à tel point qu’il devait retourner vers 1821 au Brésil. Il faut tout de même noter qu’il ne pratiquait pas, ou très peu ce commerce avant d’avoir été nommé à Ouidah. Il vendait plus du tabac, de la poudre et de l’eau de vie, etc. Quand lui et ses fils n’arrivaient plus à vendre, (ce qui a ruiné complètement le sieur, d’autant plus que les Aboméens razziaient régulièrement les biens des Brésiliens, à leur mort), ils y étaient contraints. Il n’y a qu’à se référer à Robin Law, Doguicimi, pour voir que c’étaient surtout les Aboméens qui incitaient à la traite les Portugais et Brésiliens. Pour en revenir à la traitrise, des Souza ? Quoi comprendre ? Don Francisco était un blanc ou au surplus de père blanc et de mère métisse amérindo portugaise. Alors il vendait des Blancs ou des métis, ou même des mulâtres ? Alors traitrise par rapport à quoi ? Ces fils le faisaient ? D’ailleurs, un homme célèbre, d’une ethnie non fon, au Bénin, descend d’une famille dont l’ancêtre, collaborateur du chacha, a failli être vendu car il se comportait mal. Ce sont les enfants Souza qui ont empêché leur père de le vendre. Ces enfants Souza, mulâtres et parfois métis (de mère indienne) avaient souvent des mères mina et fon, souvent princesses, ou filles de chefs. Alors, en quoi étaient-ils semblables, puisque les fon n’étaient pas vendus par le Danhomey ? Je trouve aussi bizarre qu’on ne parle pas des Haoussas mis en esclavage par les fon et yorouba, des Yorouba mis en esclavage par les fon et les Haoussa, ou encore des Nago de Savè mis en esclavage par les Baribas, etc. Dans l’ancien Danhomey l’esclavage était le fait de la plupart des entités politiques qui ne se voyaient pas comme semblables. Ils se percevaient en race distincte. Il faut lire Doguicimi, car il s’agit d’un roman, certes, mais historique, car basé sur des recherches réelles en se basant sur l’oralité transmise, par Paul Hazoumé ! Alors si vous demandez condamner les Souza, alors condamner les descendants des grandes familles de Ouidah, envoyées par Abomey, vendre des Noirs d’autres nations. Ces familles Robin Law les cite et tout chercheur sérieux les connaît ! L’esclavage s’est poursuivi en tout cas bien après la mort de chacha et la renonciation de ses fils qui s’étaient reconvertis progressivement dans le commerce de l’huile de palme. Personne n’évoque aussi le fait que cette famille à qui Abomey doit beaucoup a failli être décimée sous Béhanzin. Personne ne parle aussi du faux procès, notamment l’affaire fabriquée du protectorat du Portugal sur le Bénin. Au cours de cette affaire, le protectorat ne pouvant être traduit en fon, Juliao en a restitué l’idée par autre chose, à une époque où il fallait contrebalancer l’action d’autres puissances qui voulaient, elles, réellement coloniser le pays. Le résultat a été que la famille de Souza a été massacrée, en partie, à la cour d’Abomey qui lui devait beaucoup dans sa prospérité ! En conclusion, Francisco Félix de Souza n’est pas le seul responsable d’une traite négrière qui a existé avant et après lui, ni ses fils. Par exemple, un président s’en prenait, au Bénin, à sa mémoire alors que son ancêtre était un négrier bien connu et que l’ancêtre de sa femme a été collaborateur dudit Souza. Et puis, les descendants Souza devront-ils payer la faute de leurs aïeux indéfiniment jusqu’à la fin des temps ? Enfin, savez-vous que beaucoup de gènes de cette famille, suite aux échanges matrimoniaux, se ballade dans le corps de beaucoup de Béninois, Togolais, Nigérians, Ghanéens, etc. et qui ne portent même pas ce nom ? Donc, il s’agira alors de faire la peau à certains des vôtres et à éliminer une partie de vous ? Je pense donc que le livre de ce pseudo historien est dangereux car il livre de fausses informations, basées sur des analyses fallacieuses et qu’il incite la haine gratuite envers les familles métissées issues des commerçants portuguais qui sont assimilés à la communauté Aggoudah.
petit rappel historique
C’est au début du XVIIième siècle que l’on trouve trace du premier souverain de Dahomey en la personne de Gangnihessou (autour de 1600 ou 1625). On sait peu de choses de ce souverain tout comme son réel titre. Il semble que son autorité dépassait celle de son village ou était-il considéré comme le descendant du Roi Danhomê (dans le ventre de Dan), qui fut tué par un autre prétendant à la couronne qui ne cessait de la harceler pour obtenir plus de terres constructibles de lui ?
Quoiqu’il en soit ce fut son frère Dakodonou qui lui succéda en 1620 en prenant le pouvoir alors que Gangnihessou était à l’extérieur du village (déjà à cette époque! ). Contrairement à son prédécesseur, il est considéré comme un véritable souverain. Son règne jusqu’en 1645 fut emprunt de violence et de brutalité inutile. Son neveu Aho Houegbadja lui succéda à sa mort. Avec lui le sens du Royaume du Dahomey prit son essor. Il construisit la capitale du royaume, Abomey (au milieu des remparts), édita les premières lois, forma un gouvernement avec qui il dirigea adroitement, codifia la religion et l’administration. Il forma même le premier corps militaire féminin (Ahosi = nos mères) que la colonisation allait bientôt surnommer les Amazones. Le royaume du Dahomey était né !
Son fils qui monta sur le trône en 1685 sous le nom d’Houessou Akaba héritait d’un royaume aux frontières sures que nul roitelet environnant ne songeait à remettre en cause. D’ailleurs, Houessou Akaba acheva les réformes de son père en instituant les rites du sacre au Dahomey. Il entreprit d’étendre son royaume en attaquant les royaumes yoroubas voisins (actuel Nigeria) mais cette guerre sanglante ne fut parachevée que par quelques succès. En 1708, il décède. Son frère Doussou Agadja lui succède. Le fils d’Akaba étant âgé seulement de 10 ans, son oncle décide d’accélérer sa prise de pouvoir. D’ailleurs le Prince Agbo Sassa sera exilé lorsqu’il réclamera son trône à sa majorité et nul ne songera à remettre en cause le pouvoir de son oncle.
Même si le souverain usurpateur agrandit de façon considérable le Royaume du Dahomey, il se vit contraint de payer un tribut annuel aux Yoroubas d’Oyo qui venait de le défaire lors d’une énième guerre territoriale. C’est aussi en 1733 que le souverain Dahoméen rencontra des commerçants hollandais venus négocier la libération de trois de leurs camarades pris en otage lors d’une attaque d’une ville voisine.
En 1740, son fils Tegbessou lui succède. A peine couronné, il annonce qu’il refuse de payer l’humiliant tribut au Royaume d’Oyo. Mal lui en prit, les Yoroubas réagirent rapidement et Tegbessou dut se plier lui aussi conte son gré au versement du tribut.
Pour compenser cette perte d’argent, Tegbessou se fit ardent défenseur de la vente d’esclaves aux européens qui le rétribuait avec des armes à feu. La côte du Dahomey devint une plaque tournante du commerce triangulaire. Tegbessou s’assurait ainsi une rente annuelle de 250000 Livres Sterling. En 1774, le souverain pouvait s’éteindre tranquillement tandis que son fils Kpengla lui succédait sur le trône. Commerce des esclaves et guerres de conquête (il détruisit entre autres le village d’Ekpe au Nigeria) furent les credo de son règne. Son fils qui fut intronisé en 1789 sous le nom d’Agonglo fut le souffle dont avait besoin le Royaume. Il baissa les impôts, réforma la monnaie, le mode de parcelles cultivables et prit pour épouse secondaire, une métisse issue d’un hollandais. Ses rares victoires accrurent le prestige de la monarchie
En 1797, Dandozan son fils lui succéda. Considéré comme le neuvième roi de la dynastie, son nom a pourtant été effacé de l’histoire du Dahomey. Faible et mauvais guerrier, Dandozan vendit son frère et sa mère en esclavage, tenta de faire de même avec ses ministres quand il ne jetait pas ses hyènes apprivoisées sur des gens de son peuple allant même à ouvrir le ventre de femmes enceintes après avoir parié sur le sexe du fœtus. La folie, la cruauté étaient maîtres au Dahomey. Ne dit-on pas que le vaudou était son seul Dieu…
Une opposition à son règne fit surface et certains membres de l’aristocratie se sauvèrent auprès du frère du souverain, Ghezo. Ce dernier avait réussi à se réfugier vers la ville de kana et s’y était installé. Grâce à un commerçant brésilien qu’il avait fait évadé des geôles de Dandozan, il opéra un véritable coup d’état en 1818 se débarrassant de l’encombrant souverain. Francisco Félix de Souza, le fameux brésilien qui l’avait aidé dans cette prise du pouvoir reçut d’importantes charge au sein du gouvernement et ce jusqu’à son décès en 1849 où ses fils en hériteront.
Ghezo continua le prospère commerce des esclaves mais prévoyant une éventuelle fin à cette lucrative marchandise ordonna que l’on multiplie les parcelles d’agriculture afin de pourvoir à un éventuel manque d’argent. Militarisant à outrance son royaume, il mit fin définitivement au paiement du tribut au Royaume d’Oyo et repoussa toutes leurs attaques bien et en perdit la vie en 1858.
Son fils Glele pouvait se reposer sur les lauriers de son père, entrepris de le venger néanmoins et de continuer malgré tout le commerce des esclaves. Si il signa un traité avec la France le 19 Mai 1868, cédant Cotonou aux européens, il refusa toujours de recevoir des émissaires anglais qui venaient d’interdire le commerce de l’esclavage sur les côtes. Commerce qui vit son déclin dès lors que les navires britanniques attaquèrent sans relâche les navires esclavagistes depuis le Nigeria.
Le 29 Décembre 1889 sur son lit de mort, il enjoint son fils le Prince Kondo de résister aux Français qu’il trouve désormais trop gourmand. En 1861, les Anglais attaquèrent la ville de Porto Novo (anciennement Hogbounou mais rebaptisée en 1782 telle quelle par les Portugais) mais celle-ci appela à l’aide les Français qui s’empressèrent de fortifier la ville. Cette annexion de fait déplut fortement au souverain qui continua de percevoir les impôts du à son royaume de Porto Novo. Lorsque après 1882, le Roi de Porto Novo renouvela la protection demandée au Français, les forces armées du Dahomey fondirent sur la ville. En Mars 1889, le souverain se heurta aux Français lorsqu’un de ses détachements envoya la tête décapitée d’un chef de village dans le drapeau français aux autorités coloniales.
Le Prince Kondo, âgé de 45 ans, prit le nom de Béhanzin. Chargé de négocier la reddition des Français, le Prince repartit bredouille non sans avoir avertis que les Français se fortifiaient dans Cotonou et que des troupes sénégalos- gabonaises avaient fait leur apparition dans la ville. Le 21 Février 1890, les ambassadeurs Fon du Dahomey furent mis en prison. Le 5 Mars, Béhanzin et son armée mirent le siège devant Cotonou. La guerre durera jusqu’au 3 Octobre 1890 sans que le souverain n’est pu reconquérir son honneur perdu. Le traité d’Ouidah fut humiliant. Il perdait ses droits coutumiers sur Porto Novo en échange d’une rente annuelle de 20 000 francs et voyait son royaume amputé de ses côtes. La Colonie du Dahomey était née.
Béhanzin n’était pas homme à renoncer si facilement. Il mit deux ans à se préparer afin de recouvrer son indépendance. En 1892, les soldats de Béhanzin s’emparent des villages près de Porto Novo afin de sécuriser ses frontières. Les Français prennent ce prétexte pour lui déclarer la guerre. Des nouvelles alarmantes (largement exagérées) de sacrifices humains et d’esclavage étaient venues aux oreilles du gouvernement français qui avait donné l’ordre de soumettre le Royaume Dahoméen. Les affrontements feront rages durant deux ans. L’armée française a fort à faire avec le corps féminin du Roi Béhanzin. Le Colonel Alfred Dodds, en charge du corps expéditionnaire français, finit par prendre Abomey le 17 Novembre 1892. Béhanzin doit s’enfuir et continuer la résistance.
Epuisé par tant de vains combats, Béhanzin accepte de rendre les armes le 25 Janvier 1894. Les autorités coloniales décident de l’envoyer en Martinique le 30 Mars avec sa famille afin de réduire au silence les derniers fidèles de la monarchie béninoise défunte. D’ailleurs, les autorités coloniales avaient installé à sa place sur le trône le Prince Agoli Agbo, frère de Béhanzin. Le Prince n’avait pas fait de difficultés pour accepter le pouvoir. Les Français avaient décidé de restaurer la monarchie en faveur du premier Prince qui accepterait de signer la reddition.
Souverain de pacotille car de l’armée de Béhanzin, il n’en reste guère que quelques guerriers à qui on a octroyé le port de lances, les arme à feu ayant été interdites par les colons. L’administration coloniale entendait se passer du souverain sur du court terme. Le 12 Février 1900, Agoli Agbo était promptement destitué et envoyé en exil au Gabon. Nul ne songea à protéger le souverain. Officiellement, l’autorité coloniale prenait possession du Royaume du Dahomey et abolissait la monarchie béninoise.
Béhanzin est exilé en Algérie où il y décède le 10 Décembre 1906. Agoli Agbo reviendra en Dahomey en 1918 mais ne retrouvera aucun pouvoir. Les autorités coloniales autoriseront en 1928 le retour de la dépouille du Roy, nul hommage ne lui sera rendu.
Le Dahomey obtiendra son indépendance le 1er Août 1960. Transition démocratique facilité par les autorités coloniales. Une République avec un triumvirat présidentiel à sa tête est installée. Ce régime particulier au Dahomey sombrera vite dans l’anarchie politique et il faudra attendre le coup d’état du Général Mathieu Kérékou (né en 1933) le 26 Octobre 1972 pour que la situation du pays soit rétablie.
Trois ans plus tard, le Général Kérékou mettait fin à la République du Dahomey et remplaçait par celle-ci par la République (marxiste) du Bénin, en hommage au grand Royaume Nigérian voisin. Le pays vivra sa transition démocratique en Mars 1991 avec l’élection de Nicéphore Soglo à la tête de la République. L’actuel souverain du Dahomey est le Roi Agboli Agbo II Dedjlani, âgé de 54 ans et ancien policier à la retraite, depuis le 30 Septembre 1989.
En 2005, la famille royale a chargé le Consul honoraire du Bénin de retrouver la tombe du prince héritier et fils du Roi Béhanzin, Arini Ouanilo, enterré quelque part à Bordeaux où il s’était réfugié en 1906 à la mort de son père. Né en 1886, le Prince avait suivit son père dans l’exil en 1894 avant de lui succéder comme souverain titulaire du Dahomey. Ayant réussi à devenir avocat ; il obtient le droit de pouvoir ramener les cendres de Béhanzin en Mars 1928 au Bénin, c’est lors de son voyage de retour que le Prince héritier contracte une congestion pulmonaire. Mort le 3 Octobre 1928, sa dépouille a été rendue au Bénin en Septembre 2006 pour des funérailles nationales.
rappel historique
Au niveau historique, si on se base sur des sources historiques Ghézo était le demi (petit) frère de Adandozan. Ce dernier avait usurpé le trône devant revenir au premier. Adandozan sacrifiait les princes, pas parce qu’il voulait se présenter comme défenseur des esclaves, mais plutôt parce qu’il voulait tuer tous ses concurrents, dont Ghézo le premier qui avait dû se réfugier dans la forêt. Son règne a été si horrible que l’histoire officielle royale l’a effacée de sa mémoire collective. Si Ghézo est monté au trône, c’est qu’il a été estimé. Sous le roi Ghézo, le Dahomey a vu diminuer ses sacrifices humains, à ce propos lisez le livre Doguicimi de Paul Hazoumé établit à la base de sources orales. Avant Ghézo, l’esclavage existait déjà, et même Adandozan le pratiquait lui-même. A la seule différence que très tôt, il ne respectait pas ses engagements, c’était un roi fourbe. Il commerçait d’ailleurs avec don Francisco Félix de Souza à qui il devait, et cela a été le seul motif de l’incarcération de ce dernier quand il vint réclamer son dû à la cour du félon. Il le trempait dans l’indigo pour le rendre à la couleur locale. D’ailleurs, sur ce plan, de la haine contre les occidentaux blancs et métis, il est rejoint par son petit neveu Béhanzin qui avait aussi ce même sentiment à l’égard des métis, en l’occurrence des Souza. Après avoir poussé son père Glèlé à attaquer les membres de la famille Souza, outre l’affaire du blocus de Whydah, il avait diligenté avant l’intervention des troupes françaises, son armée contre les de Souza, qui essayèrent de se défendre quelque peu, et beaucoup d’ailleurs subirent un réel pogrom. Pourtant une fois, qu’il a eu des problèmes, il a fait appel à Cyrille de Souza et son cousin Meideros. Donc ce ne sont point des modèles, car Béhanzin et Adandozan seraient prêt à collaborer avec le diable pour leurs intérêts. Béhanzin, selon des sources, ne serait pas étranger à la mort de son père, aux massacres des membres les plus influents de la famille de Souza par jalousie, et son grand oncle avait vendu la mère, Agontimè, de son demi frère Ghézo, que Chacha avait essayé de retrouver par dit on par l’ancêtre des Dossou Yovo. Adandozan voulait tuer son frère Ghézo à qui revenait le trône. Pourtant, celui-ci une fois sa place retrouvée, s’était contenté de l’emprisonner dans une belle prison, qui était une résidence surveillée en fait où il avait ses honneurs. D’ailleurs on lui avait confié le soin d’élever Béhanzin. La traite négrière se faisait déjà, des siècles, bien avant l’arrivée de don Francisco Félix de Souza, et entre les grands royaumes qui se faisaient la guerre. Les yorouba et nago quand ils attrapaient les fons, ils les vendaient. Quant aux fons ils faisaient de même avec les Nago et Mahis, leurs alliés, captifs de guerre. Et je précise, il n’existait pas de nation donc aucune communauté ou ethnos entre eux, pour se gêner. L’esclavage se faisait aussi il y a bien plus longtemps que cela même en Occident, entre Romains , Gaulois, Egyptiens, Grecs, Juifs, Babyloniens, Arabes, Berbères et européens, chrétiens et musulmans etc. Ce n’est donc pas le propre des seuls peuples noirs. Vous parlez de vente entre frères, ces peuples ne se considéraient pas comme frères puisqu’il n’y avait pas d’Etat ou de nations dans lesquels ils étaient réunis. Ils ne partageaient que la même couleur de peau, tout comme les occidentaux se faisant la guerre entre eux, et se prenant en captifs. Chacha avant de connaître les fons d’Abomey ne pratiquait pas autant l’esclavage. Ce n’est qu’arrivé à Ouidah et mandaté par Ghézo pour ça qu’il devint ce grand négrier. Une autre thèse dit aussi que voyant que ses noirs pris en esclavage étaient sacrifiés par milliers à des rituels barbares tels des « arachides » au feu, il émit l’astuce de les vendre (je précise cela existait déjà). D’ailleurs les chansons à la gloire de don Francisco montrent bien que ces esclaves étaient contents de leurs sorts relatifs. Non seulement, dans les livres et archives reproduits dans flux et reflux de Pierre Verger, où le journal du capitaine Canot, etc., on indique bien que aucun négrier ne pouvait s’en prendre à un esclave, ou le vendre sans son accord. Par ailleurs, dans le livre de Simone de Souza, on voit comment il empêche certains de ses fils de maltraiter des esclaves. Puis, l’on voit bien comment il essaye de réunir des familles séparées, comment il donne des terrains aux esclaves libérés qu’il aide à faire revenir au Dahomey. Certains, de ses esclaves, sont adoptés, tels des fils, il donne son nom à quelques uns et les traite avec attention et bienveillance. Primo, les esclaves qui n’étaient pas vendus étaient tués, voués aux sacrifices. Deuxio, ceux qui étaient libérés, étaient capturés pour être tués ou vendus aux meilleurs offrants. Ces esclaves donc qui supplient pour se faire acheter on trouve encore des traces de ces écrits dans le livre du père Borghero. Tous les anciens esclaves au temps de Don Francisco et de ses fils, et même après, ont vécu en bonne entente avec la famille. Bastide a montré, tout comme d’autres, que l’esclavage au Brésil, n’était pas vécu tristement comme aux Etats-Unis, car ils étaient perçus comme membres d’une grande famille, et même libérés après et associés au développement, après une citoyenneté recouvrée ou acquise. D’ailleurs, beaucoup de ses esclaves se sont eux-mêmes lancés dans l’esclavage. Car, ils ont eux-mêmes vus qu’ils acquéraient des positions sociales bien meilleures qu’en restant dans leurs pays d’origine, qu’ils revenaient avec une compétence etc., qu’ils n’étaient pas tués, et même ils pouvaient officieusement garder leurs religions. D’ailleurs ils avaient atteint un certain pouvoir au point de susciter des révoltes, la partie musulmane, pour provoquer un retour massif en 1850. Don Francisco avait plus de 12 000 esclaves nagos qui vivaient dans ses baracons à Kindji, batédo etc. se prélassaient là sans travailler, sans souffrir plutôt en sécurité face à l’ogre d’Abomey. Enfin dans les mémoires du prince Joinville, celui décrit un Don Francisco las de la traite négrière qui voulait tout arrêter et repartir au Brésil, et il note avec Canot que le pauvre portugais est surveillé par Abomey qui ne veut pas lâcher la poule aux œufs d’or. On le présente comme le plus humain des négriers, et le plus sérieux dans ses transactions et juste. Bref, rien à voir avec le portrait que dresse ce fantaisiste de Kangni Alem dans la mouvance d’un Bruce Chatwin, appuyé par Coua Zotti et défendu par un certain Affognon. Lorsqu’on sort une histoire hors de son contexte historique et de sa culture il n’y a plus rien. L’histoire coloniale a révélé que les fons d’Abomey vendaient encore les esclaves alors que la famille de Souza ne le faisait plus, et aujourd’hui sévit la notion vidomègon qui est une continuité culturelle de l’esclavage pratiquée du nord au sud, en passant par le centre, et de l’est à l’ouest. A supposer que Don Francisco Félix de Souza soit responsable, alors quid des vendeurs, fon, nago, guin, des acheteurs occidentaux américains et européens ? Alors, cela ressemble à de l’acharnement où l’on cherche un bouc émissaire. Et au plan moral, de la cohésion sociale, cela touche les fons, les nago, les mahi, les agouda, la famille de Souza, sachant que beaucoup de gens ont des gènes de ce monsieur. Donc en l’insultant ces personnes s’insultent elles mêmes. En plus, on oublie souvent de parler du rôle de développement de Chacha à Ouidah et au Dahomey. On oublie aussi ce que ses descendants Monseigneur Isidore de Souza, le Général Paul Emile de Souza, Pa Augustinho de Souza au Togo, etc ont fait sans oublier d’autres Souza Au Ghana, Togo, Bénin, moins connus mais aussi déterminants pour le développement des pays de leurs mères. Alors apprentis historiens, allez lire et de bons livres, arrêter de vous faire manipuler par des gens qui ont peine à fouiller. Quand on veut faire du roman et qu’on déforme largement l’histoire il vaut mieux l’expliquer en préface primo et deuxio changer les noms des auteurs originels en précisant que c’est de la fiction. Ce roman n’est qu’un récit imaginaire mais pour ceux qui ne connaissent pas leur propre histoire, il peut paraître reél. C’est toujours dangereux de se servir de l’histoire surtout celle qui touche l’esclavage car la haine et la rancune ne sont jamais très loin. MR Alem aurait du peut être dés le début préciser que ce n’est qu’un récit imaginaire….
rappel historique
Au niveau historique, si on se base sur des sources historiques Ghézo était le demi (petit) frère de Adandozan. Ce dernier avait usurpé le trône devant revenir au premier. Adandozan sacrifiait les princes, pas parce qu’il voulait se présenter comme défenseur des esclaves, mais plutôt parce qu’il voulait tuer tous ses concurrents, dont Ghézo le premier qui avait dû se réfugier dans la forêt. Son règne a été si horrible que l’histoire officielle royale l’a effacée de sa mémoire collective. Si Ghézo est monté au trône, c’est qu’il a été estimé. Sous le roi Ghézo, le Dahomey a vu diminuer ses sacrifices humains, à ce propos lisez le livre Doguicimi de Paul Hazoumé établit à la base de sources orales. Avant Ghézo, l’esclavage existait déjà, et même Adandozan le pratiquait lui-même. A la seule différence que très tôt, il ne respectait pas ses engagements, c’était un roi fourbe. Il commerçait d’ailleurs avec don Francisco Félix de Souza à qui il devait, et cela a été le seul motif de l’incarcération de ce dernier quand il vint réclamer son dû à la cour du félon. Il le trempait dans l’indigo pour le rendre à la couleur locale. D’ailleurs, sur ce plan, de la haine contre les occidentaux blancs et métis, il est rejoint par son petit neveu Béhanzin qui avait aussi ce même sentiment à l’égard des métis, en l’occurrence des Souza. Après avoir poussé son père Glèlé à attaquer les membres de la famille Souza, outre l’affaire du blocus de Whydah, il avait diligenté avant l’intervention des troupes françaises, son armée contre les de Souza, qui essayèrent de se défendre quelque peu, et beaucoup d’ailleurs subirent un réel pogrom. Pourtant une fois, qu’il a eu des problèmes, il a fait appel à Cyrille de Souza et son cousin Meideros. Donc ce ne sont point des modèles, car Béhanzin et Adandozan seraient prêt à collaborer avec le diable pour leurs intérêts. Béhanzin, selon des sources, ne serait pas étranger à la mort de son père, aux massacres des membres les plus influents de la famille de Souza par jalousie, et son grand oncle avait vendu la mère, Agontimè, de son demi frère Ghézo, que Chacha avait essayé de retrouver par dit on par l’ancêtre des Dossou Yovo. Adandozan voulait tuer son frère Ghézo à qui revenait le trône. Pourtant, celui-ci une fois sa place retrouvée, s’était contenté de l’emprisonner dans une belle prison, qui était une résidence surveillée en fait où il avait ses honneurs. D’ailleurs on lui avait confié le soin d’élever Béhanzin. La traite négrière se faisait déjà, des siècles, bien avant l’arrivée de don Francisco Félix de Souza, et entre les grands royaumes qui se faisaient la guerre. Les yorouba et nago quand ils attrapaient les fons, ils les vendaient. Quant aux fons ils faisaient de même avec les Nago et Mahis, leurs alliés, captifs de guerre. Et je précise, il n’existait pas de nation donc aucune communauté ou ethnos entre eux, pour se gêner. L’esclavage se faisait aussi il y a bien plus longtemps que cela même en Occident, entre Romains , Gaulois, Egyptiens, Grecs, Juifs, Babyloniens, Arabes, Berbères et européens, chrétiens et musulmans etc. Ce n’est donc pas le propre des seuls peuples noirs. Vous parlez de vente entre frères, ces peuples ne se considéraient pas comme frères puisqu’il n’y avait pas d’Etat ou de nations dans lesquels ils étaient réunis. Ils ne partageaient que la même couleur de peau, tout comme les occidentaux se faisant la guerre entre eux, et se prenant en captifs. Chacha avant de connaître les fons d’Abomey ne pratiquait pas autant l’esclavage. Ce n’est qu’arrivé à Ouidah et mandaté par Ghézo pour ça qu’il devint ce grand négrier. Une autre thèse dit aussi que voyant que ses noirs pris en esclavage étaient sacrifiés par milliers à des rituels barbares tels des « arachides » au feu, il émit l’astuce de les vendre (je précise cela existait déjà). D’ailleurs les chansons à la gloire de don Francisco montrent bien que ces esclaves étaient contents de leurs sorts relatifs. Non seulement, dans les livres et archives reproduits dans flux et reflux de Pierre Verger, où le journal du capitaine Canot, etc., on indique bien que aucun négrier ne pouvait s’en prendre à un esclave, ou le vendre sans son accord. Par ailleurs, dans le livre de Simone de Souza, on voit comment il empêche certains de ses fils de maltraiter des esclaves. Puis, l’on voit bien comment il essaye de réunir des familles séparées, comment il donne des terrains aux esclaves libérés qu’il aide à faire revenir au Dahomey. Certains, de ses esclaves, sont adoptés, tels des fils, il donne son nom à quelques uns et les traite avec attention et bienveillance. Primo, les esclaves qui n’étaient pas vendus étaient tués, voués aux sacrifices. Deuxio, ceux qui étaient libérés, étaient capturés pour être tués ou vendus aux meilleurs offrants. Ces esclaves donc qui supplient pour se faire acheter on trouve encore des traces de ces écrits dans le livre du père Borghero. Tous les anciens esclaves au temps de Don Francisco et de ses fils, et même après, ont vécu en bonne entente avec la famille. Bastide a montré, tout comme d’autres, que l’esclavage au Brésil, n’était pas vécu tristement comme aux Etats-Unis, car ils étaient perçus comme membres d’une grande famille, et même libérés après et associés au développement, après une citoyenneté recouvrée ou acquise. D’ailleurs, beaucoup de ses esclaves se sont eux-mêmes lancés dans l’esclavage. Car, ils ont eux-mêmes vus qu’ils acquéraient des positions sociales bien meilleures qu’en restant dans leurs pays d’origine, qu’ils revenaient avec une compétence etc., qu’ils n’étaient pas tués, et même ils pouvaient officieusement garder leurs religions. D’ailleurs ils avaient atteint un certain pouvoir au point de susciter des révoltes, la partie musulmane, pour provoquer un retour massif en 1850. Don Francisco avait plus de 12 000 esclaves nagos qui vivaient dans ses baracons à Kindji, batédo etc. se prélassaient là sans travailler, sans souffrir plutôt en sécurité face à l’ogre d’Abomey. Enfin dans les mémoires du prince Joinville, celui décrit un Don Francisco las de la traite négrière qui voulait tout arrêter et repartir au Brésil, et il note avec Canot que le pauvre portugais est surveillé par Abomey qui ne veut pas lâcher la poule aux œufs d’or. On le présente comme le plus humain des négriers, et le plus sérieux dans ses transactions et juste. Bref, rien à voir avec le portrait que dresse ce fantaisiste de Kangni Alem dans la mouvance d’un Bruce Chatwin, appuyé par Coua Zotti et défendu par un certain Affognon. Lorsqu’on sort une histoire hors de son contexte historique et de sa culture il n’y a plus rien. L’histoire coloniale a révélé que les fons d’Abomey vendaient encore les esclaves alors que la famille de Souza ne le faisait plus, et aujourd’hui sévit la notion vidomègon qui est une continuité culturelle de l’esclavage pratiquée du nord au sud, en passant par le centre, et de l’est à l’ouest. A supposer que Don Francisco Félix de Souza soit responsable, alors quid des vendeurs, fon, nago, guin, des acheteurs occidentaux américains et européens ? Alors, cela ressemble à de l’acharnement où l’on cherche un bouc émissaire. Et au plan moral, de la cohésion sociale, cela touche les fons, les nago, les mahi, les agouda, la famille de Souza, sachant que beaucoup de gens ont des gènes de ce monsieur. Donc en l’insultant ces personnes s’insultent elles mêmes. En plus, on oublie souvent de parler du rôle de développement de Chacha à Ouidah et au Dahomey. On oublie aussi ce que ses descendants Monseigneur Isidore de Souza, le Général Paul Emile de Souza, Pa Augustinho de Souza au Togo, etc ont fait sans oublier d’autres Souza Au Ghana, Togo, Bénin, moins connus mais aussi déterminants pour le développement des pays de leurs mères. Alors apprentis historiens, allez lire et de bons livres, arrêter de vous faire manipuler par des gens qui ont peine à fouiller. Quand on veut faire du roman et qu’on déforme largement l’histoire il vaut mieux l’expliquer en préface primo et deuxio changer les noms des auteurs originels en précisant que c’est de la fiction. Ce roman n’est qu’un récit imaginaire mais pour ceux qui ne connaissent pas leur propre histoire, il peut paraître reél. C’est toujours dangereux de se servir de l’histoire surtout celle qui touche l’esclavage car la haine et la rancune ne sont jamais très loin. MR Alem aurait du peut être dés le début préciser que ce n’est qu’un récit imaginaire….
« En conclusion, Francisco Félix de Souza n’est pas le seul responsable d’une traite négrière qui a existé avant et après lui, ni ses fils. Par exemple, un président s’en prenait, au Bénin, à sa mémoire alors que son ancêtre était un négrier bien connu et que l’ancêtre de sa femme a été collaborateur dudit Souza. Et puis, les descendants Souza devront-ils payer la faute de leurs aïeux indéfiniment jusqu’à la fin des temps ? Enfin, savez-vous que beaucoup de gènes de cette famille, suite aux échanges matrimoniaux, se ballade dans le corps de beaucoup de Béninois, Togolais, Nigérians, Ghanéens, etc. et qui ne portent même pas ce nom ? Donc, il s’agira alors de faire la peau à certains des vôtres et à éliminer une partie de vous ? Je pense donc que le livre de ce pseudo historien est dangereux car il livre de fausses informations, basées sur des analyses fallacieuses et qu’il incite la haine gratuite envers les familles métissées issues des commerçants portuguais qui sont assimilés à la communauté Aggoudah. »
Je ne parle qu’en tant que lecteur ayant aimé ce ROMAN, totalement étranger aux histoires bénino-togolaise et surtout conscient que ce livre à soulevé une poussière que beaucoup ne volaient pas voir.
1 – Je ne me rappelle pas que Kagni Alem ait présenté son roman comme un traité d’histoire. J’ai beau lire et relire ses interview, il revient toujours ce le fait qu’il s’agit d’un roman, BASE sur des recherches historiques, et référencées. Donc je ne comprend pas le procès en falsification que vous faites à l’auteur…
2 – Pourquoi les descendants d’aujourd’hui de Chacha devraient se sentir martyrisés par la vision d’un autre sur un pan de l’histoire ?
Je ne vois nulle part d’appels à trucider des métisses ou autre dans ce roman, pourquoi se sentir attaqué à un roman ?
C’EST UN ROMAN et tout auteur à le droit de dire ce qu’il veut dans un roman. Soit en entre dans l’histoire, soit en y entre pas.
3- Grâce à ce livre, je connais des bribes de l’histoire du royaume d’Abomey, et même si le roman semble polémique, il réussi au moins une chose: intéresser le péquin moyen à l’histoire d’un pays microscopique à l’échelle mondiale.
Je ne comprend pas tant de virulence et d’agressivité pour un roman, le point de vue d’une personne qui – somme toute – à le droit d’écrire ce qu’il veut.
De plus, ce commentaire risque d’avoir un effet inverse car il donne le sentiment que l’auteur n’assume pas un passé qu’il pense « honteux ». Que se passé ait existé ou non.
Bonjour,
Vous dites beaucoup C. De Meideiros. Des choses étonnantes. D'autres très instructives.
La phrase suivante est passionnante :
"D’une part, ces anciens esclaves ne vendaient pas les leurs, puisqu’ils se sentaient différents et parfois ce n’était qu’un juste retour de chose : puisqu’ils l’avaient connu du fait de leurs anciens frères, quand c’était le cas. "
C'est absolument la thèse de Kangni Alem. Des personnes qui ont subi la traite puis l'esclavage au Brésil, puis une fois rentré après moult révoltes, reproduisent ce qu'ils ont subi. En fait, il n'y a là rien de nouveau dans l'histoire de l'humanité. Les victimes se transformant en bourreau et vice-versa. L'objet d'Esclaves de Kangni Alem est de dénoncer l'absurdité de ce cycle.
L'absurde, c'est également d'observer que votre intervention n'a pour objet que de défendre la mémoire de votre ancêtre. Même, ces descendants ont fait l'objet de persécution d'après vos dires, vous refusez d'analyser cette situation comme un élément du littoral. Vous vous sentez viser en tant que descendant. Hors K.A. comme Maryse Condé qui parle également de Chacha dans Ségou, font de ce personnage un homme rusé qui a su tirer ses marrons du feu. Il ne salit pas beaucoup l'image de votre illustre aïeul, cet esclavagiste humaniste.
L'intérêt de ce bouquin est de montrer comme vous le faites très bien d'ailleurs les divisions, et le principe des prisonniers de guerre de nations voisines que l'on revend sans état d'âme. C'est une dimension que les grands films sur la question (Roots, Amistad) n'arrivent pas à décrire.
Après comme le dit très bien Joss Doszen, c'est un roman qui parle aussi du présent. Donner à Adedozan le rôle d'un monarque déposé parce qu'il ne participe pas à la collaboration est intéressant. Car Kangni Alem, aborde une question centrale. Celle de la collaboration des élites africaines à la traite. Et en vous lisant, je n'ai pas l'impression que Guézo n'a pas échappé à cette compromission.
Vos trois longues interventions ne remettent que très peu en cause le point de vue de l'auteur. Vous souhaitez juste qu'un mutisme règne autour de la figure de aïeul. Malheureusement, Chacha est un personnage de roman. Et ce n'est pas le dernier roman sur lui. Ménagez votre coeur et analysons l'absurdité de l'humanité plutôt que de défendre des intérêts mesquins qui réduisent la portée de votre discours.
Bonjour a tous,
Je viens de lire une critique par Yves Chemla du roman Esclaves sur le site Africultures. La, il mentionne que la documentation par Kangni Alem "induit alors la perspective critique des mythologies et des silences qui pèsent sur une histoire sale, celle de la Traite et des conditions de survie des esclaves, que recrée la fiction"; ailleurs, que le roman "accompli le retour sur des mythes désagrégés."
Ma question est: de quel mythe parle-t-il? De quoi s'agit-il?
Pourriez-vous partager votre avis a ce propos?
Merci d'avance. Bien cordialement.
Chinmoy