S’il est une question lancinante dans le milieu de la recherche universitaire en Afrique c’est bien l’introduction, plutôt l’utilisation des langues nationales à l’école. Un colloque s’était récemment tenu à Dakar (Sénégal) sur le thème « Multilinguisme et Politique des langues en Afrique de l’Ouest Francophone et Anglophone ». Le but avéré était de mettre à profit ce multilinguisme comme défi pour la politique d’éducation. Le postulat de départ était que l’utilisation des langues nationales à l’école serait non seulement un vecteur de la valorisation des langues nationales, mais aussi un moyen de promouvoir la culture africaine. S’il convient de louer et d’encourager une telle finalité, force est de remarquer que cela peut poser des problèmes en pratique.
Les différents pays africains ont pour principale caractéristique ou richesse, serais-je même tenté de dire, d’être dotés d’un vivier linguistique non négligeable. A ce titre, toutes les langues ne peuvent pas être utilisées comme moyen d’enseignement et se posera en conséquence un problème de sélection. Cette sélection n’est toutefois pas souhaitable en ce qu’elle est d’une part source de conflit et d’autre part fait prévaloir une culture sur une autre. Une telle situation serait donc de nature à compromettre les finalités recherchées.
En outre, introduire les langues nationales dans le système éducatif revient à remettre en cause l’utilisation du français, du portugais ou de l’anglais, c’est selon, comme langue officielle. Pourtant ces langues, même si on peut y voir un impérialisme culturel, ont permis d’éliminer toutes les particularités linguistiques. Et en tant que vecteur d’unité, leur maintien s’avère nécessaire.
De plus, le contexte présent de la mondialisation n’est pas propice à l’utilisation des langues nationales, à titre principale, dans le système éducatif. En effet, l’introduction des langues nationales comme vecteur de l’enseignement, reviendrait à en faire les langues officielles. Le temps que nécessiterait une telle introduction n’est pas négligeable. Et dans un contexte de compétition accrue, cela peut paraitre contre productif d’encourager une voie nationale dans le seul but de promouvoir la culture africaine, les inconvénients qui en découlent paralysant l’objectif principal recherché.
Outre cette contrainte liée au temps, il y a aussi la question des avantages d’une telle promotion au niveau international. Les risques qui pèsent sur une telle opération justifient d’y renoncer. Certains esprits citeront l’exemple de la Chine pour justifier de la possibilité d’utiliser les langues nationales comme moyen de promotion des valeurs et de l’histoire africaine. Mais il faut souligner que la Chine n’est pas dans la même situation que l’Afrique. Elle a toujours promu le chinois ; sa résurrection économique présente facilite naturellement le développement de sa langue. L’Afrique ne se trouve pas dans la même situation. Les langues coloniales sont aujourd’hui rentrées dans son histoire mais aussi dans son patrimoine. Troquer la langue du colon pour les langues nationales aurait des conséquences difficiles à déterminer.
Pour autant il est louable et même nécessaire de promouvoir la culture africaine. Je partage amplement le postulat de départ. Ce sont les moyens que je réfute. La promotion de la culture africaine peut passer par d’autres procédés. La promotion du cinéma et des valeurs africains, le développement des programmes d’histoire sont, entre autres, d’autres moyens de promotion de notre riche culture.
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Entièrement d'accord avec toi, Thierry! Ce serait contre-productif d'introduire les langues nationales à l'école pour les raisons que tu as évoquées. Ce serait un vecteur de confusion et ça détournerait les africains des vrais enjeux et défis auxquels ils font face. Il ne faut pas vivre dans l'idéalisme mais dans le pragmatisme en cherchant des solutions qui puissent vraiment promouvoir nos cultures sans pour autant entraîner un chaos sur le plan de l'éducation des jeunes et sur la visibilité socio-économique internationale. Les exemples que tu as cités me semblent tout à fait appropriés.
Un autre aspect du problème est son coût. Former des instituteurs à l'enseignement (qui diffère évidemment de la pratique courante ou non) de ces langues représente un coût financier considérable. Et un gaspillage de ressources inouï dans des pays où le plus basique est rarement disponible. Il est très probable qu'au cours du prochain quart de siècle, beaucoup de langues africaines disparaîtront, et avec elles, des arts de vivre, des cultures, des "civilisations". c'est le prix à payer du progrès. Plus personne ne parle sumérien aujourd'hui. Qui s'en plaint?
Eh bien moi je ne suis ni d'accord avec le premier intervenant ni avec le second. Moi je pense d'abord qu'il n'est pas question, de retirer de l'enseignement les langues coloniales comme vous les avez appelé, moi je dirai tout court le francais, l'anglais, etc., de l'enseignement africain et de les remplacer par les langues locales africaines. Celà est inconcevable pour trois raisons principales:
– D'abord pour s'ouvrir au reste du monde et mieux participer à la construction de la planete, il faudrait que les africains maitrisent d'autres langues internationales tel l'anglais surtout, afin de pouvoir communiquer avec le monde et surtout comprendre les nouveaux enjeux de la mondialisation, mais aussi et surtout participer aux reflexions et prises de decision sur le monde.
– Aussi, vous avez evoqué la diversité voire multitude de langues en Afrique qui certes peut etre une richesse, mais est aussi souvent source de clivage entre les peuples, et surtout d'incomprehension et d'inaccessibilité du savoir entre les differentes parties du continent (exemple: tous les ecrits de savants et charchers de l'Afrique blanche s'ils ne sont pas traduits restent inaccessibles aux africains sub-sahariens, il en est de meme pour les africains du Sud et du centre anglophones et ceux de l'ouest francophones, etc. etc. on pourrait multiplier les exemples).
– Il ya aussi le fait que, meme si nous avons plusieurs langues, elles sont presque pour la plupart que orales et pas ecrites, c'est à dire ne disposent pas d'alphabet donc pas d'ecriture.
Pour toutes ces raisons, moi je pense qu'il serait necessaire, que les intellectuels africains, dans un souci de meilleure integration regionale qui en mon sens ne peut passer que par la langue, doivent effectuer un vrai travail de reflexion pour designer une ou deux langues pas plus (des langues parlées mais aussi ecrites avec alphabet) qui vont etre des langues communes à tous le continent africain, et dont l'enseignement, en plus des langues internationales, va etre obligatoire dans toutes les ecoles du continent pas seulement tel ou tel pays.
Bien entendu cette decision ne se prendra pas arbitrairement, mais basée sur des etudes statistiques qui vont révéler les deux langues les plus parlées des populations africaines, toujours je precise des langues ecrites et parlées, que tout futur africain doit maitriser, savoir parler et ecrire, et que egalement tous les savants, scientifiques africains doivent utiliser pour produire et diffuser le savoir, et que lors de rencontres africiaines, les echanges se fassent en cette ou ces langues. Et bien sur tous les ecrits qui existent partout en Afrique et qui sont encore innaccessibles à certains pour des barrieres linguistiques doivent etre traduits dans ces langues choisies.
A mon avis, c'est la seule maniere qu'on a de nous imposer dans le monde en tant que communauté, d'imposer ces langues lors de rencontres ou sommets africains, meme si des occidentaux doivent y assister (evidemment il y'aura une traduction en langues internationales), et de suppromer une bonne fois les clivages et barrieres qu'il ya entre africians et qui sont à l'origine de nombreux conflits d'identité.
C'est bien sur un long travail, mais qu'il faudra quand meme réalisé.
Aminata, merci pour cet avis différent qui nourrit le débat. Cependant, la solution que tu proposes parait bien irréaliste et surtout elle ne semble résoudre aucun problème. Je m'explique:
1) il n'y a aucune raison pour que l'ensemble de l'Afrique adopte les deux langues les plus parlées en Afrique. Je te donne un exemple simple: le Bénin, qui compte à peine 8 millions d'habitants et dont la langue nationale la plus parlée couvre à peu près 40% de la population. Au Bénin, la majorité est opposée à l'idée même (je ne parle pas de la mise en application de cette idée) de l'imposer comme langue à apprendre à tous les enfants. Les béninois considèrent que leurs enfants ont déjà fort à faire pour bien maitriser leur langue maternelle, le français et peut être l'anglais et qu'il n'est pas question d'en d'aprendre une autre. Alors, imagine qu'on vienne dire à ces béninois des villes et pire des villages, qu'ils devraient apprendre une langue sud-africaine ou tchadienne parce que c'est la langue la plus parlée en Afrique. Il ne comprendraient pas et au fond, je ne les blâmerais pas. J'ai ici cité le Bénin mais cet exemple peut facilement s'étendre à la majorité des pays de l'Afrique subsaharienne
2) La langue la plus parlée en Afrique l'est par moins de 5% des africains. Par quels arguments pourrait-on l'étendre aux 95% des restants? Ils ne sauraient être d'accord.
3) Surtout ça ne résoudrait pas le problème. L'intérêt de mettre des langues nationales à l'école, st de les préserver, de préserver la culture et l'art de vivre qui va avec. Si on introduit une ou deux langues africaines, pour toutes les autres langues (au delà du millier) cela reviendrait à la même situation: une possible disparition du fait de la faible promotion
4) Supposons maintenant que c'est une bonne idée et que les africains se mettent d'accord pour la vulgarisation d'une ou deux langues africaines. A l'heure actuelle, il n'y a qu'une langue officielle à vulgariser (en général le français ou l'anglais) et ce depuis la colonisation et malgré cela, on a encore des taux d'alphabétisation faibles. Que se passerait-il si on rajoutait à ces langues "coloniales" une ou deux langues qui n'ont rien à voir avec la culture de nombreux pays ? Qui les enseignerait? Quels moyens permettraient cela? Pour quel résultat?
Je signale au passage que Madagascar a introduit une langue nationale à l'école. Elle est devenue langue officielle, en plus du français et de l'Anglais. Cela a été un échec cuisant à tous les niveaux!
Moi je pense que, pour regler certains problemes chroniques du continent africain il faudrait arreter justement d'envisager de les resoudre au cas par cas. Dans la mesure ou presque tous les pays africains rencontrent les memes difficultés, je pense que l'heure est venue d'essayer de trouver des solutions non pas à un niveau micro (c'est à dire chaque pays essaye de trouver et de mettre en place des initiatives comme le cas du Madagascar que t'as cité), mais à un niveau macro (c'est à dire que l'ensemble des pays africains essayent de trouver des politiques communes pour regler les difficultés communes qu'ils rencontrent).
Tu me diras qu'on ne peut appliquer une politique telle qu'elle d'un pays à un autre parce que les realites socio-culturelles etant differentes d'un pays à un autre meme si nous partageons la meme aire geographique. Bien sur ces politiques communes n'empecheront pas quelques readaptations sur certains points compte tenu des specificités de chaque pays. Mais toujours est-il que les lignes directrices, les objectifs generaux ainsi que les modalites d'application generales seront definis par l'ensemble des pays africains, à l'instar de toutes les autres communautés et espaces politiques ou economiques des autres continents.
Je te cite: " Les béninois considèrent que leurs enfants ont déjà fort à faire pour bien maitriser leur langue maternelle, le français et peut être l'anglais et qu'il n'est pas question d'en d'aprendre une autre. Alors, imagine qu'on vienne dire à ces béninois des villes et pire des villages, qu'ils devraient apprendre une langue sud-africaine ou tchadienne parce que c'est la langue la plus parlée en Afrique. Il ne comprendraient pas et au fond, je ne les blâmerais pas." Je pense qu'il ne sagira pas d'interdire à qui que ce soit de parler sa langue maternelle, mais juste de comprendre et faire comprendre à ces beninois et autres africains les enjeux de l'acquisition d'une langue de communication commune à nos differentes regions. L'anglais dont tu parles n'est pourtant pas la langue maternelle des francais, des belges ou autres ressortissants d'autres pays occidentaux. Pourtant meme si le Breton est toujours fier et veut garder son identité bretonne, ou encore que le Belge flamand veuille egalement garder son identité, entre autres…, celà ne les empeche pas quand meme d'apprendre l'anglais qui est reconnue comme etant la langue de communication pour tout le monde. Et donc le probleme des europeens par exemple, en matiere d'echange de savoir et de toute autre chose est résolu, puisque aussi bien l'allemand, le francais, le luxembourgeois, le belge, etc. malgés leurs differences sur le plan linguistique, arrivent à se retrouver à travers un moyen de communication reconnu et accepté par eux tous. Accepter de l'apprendre et de faire de sorte que leurs enfants l'aprennent et la parlent, ne veut pas dire qu'ils signent la mort de leur langue maternelle ou de leur identité culturelle. C'est seulement comprendre que si l'on veut construire des espaces communes, il faut qu'il yait des valeurs, principes, moyens de communications comuns au groupe, sans pour autant denier l'importance de la specificité de chaque maillon de la chaine.
Reconnaitre et enseigner des langues nationales dans chaque pays d'Afrique, supposons deux dans chaque pays, ne reglera à mon sens pas le probleme des clivages et barrieres linguistiques qui eloignent de plus en plus nos savants et chercheurs, et donc nous eloignet de plus en plus du savoir produits par certains africains (arabes ou autre…). Je m'explique: si ces langues qui seront reconnus et enseignés dans chaque pays seront donc lus et ecrits, mais par qui? par les ressortissants de ce pays. Et à long terme – parce que moi quand j'aborde cette question des langues je l'inscris dans le long terme – si parmi ces enfants qui seront initiés à l'ecriture de ces langues, il y'en a qui deviennent chercheurs, savants ou autres et, dans le cadre de la promotion de ces langues se mettent à ecrire et à produire de la connaissance dans ces langues, l'Afrique va rester dans une eternelle incapacité de surmonter les barrieres qui se sont installées entre ses peuples…. Et ainsi de suite ainsi de suite le probleme restera à jamais entier hellas
Aminata, je ne suis en aucun cas contre l'intégration africaine, ni contre les idées panafricanistes. Je suis entièrement d'accord quand tu dis que l'Afrique gagnerait à se réunir pour résoudre ses problèmes.
Cependant, j'aime me ranger du côté du pragmatisme et non de l'utopie. Jamais, un continent n'a imposé une langue à tous ses pays. Jamais, il n'y a eu pareille entente à l'échelle d'une région du monde. Tu parles de l'Anglais que les Européens apprennent. Ce n'est nullement parce que l'Union Européenne s'est réuni et a décidé que ce serait bien que l'Anglais soit parlé par toute l'Europe mais parce que l'Anglais porté par les Etats-Unis et la réussite économique du monde Anglo-saxon s'est lui-même imposé à tous. Du coup, qu'il s'agisse du business ou de la recherche scientifique, il vaut mieux parler anglais tout simplement du fait de cette domination. Malgré cette domination, dès qu'on s'éloigne des intellectuels et hommes d'affaire et qu'on s'enfonce dans la France un peu plus profonde, ou en Espagne ou en Italie, combien de personnes parlent Anglais?
Qu'on décide d'abolir les barrières douanières, de mettre en place un marché africain, de mutualiser la recherche africaine et les bonnes pratiques de gouvernance, oui, c'est ce qu'il nous faut. Qu'on se lance dans un projet utopique d'uniformisation de la langue officielle en Afrique, non, parce que ça ne prendra pas et que ça nous éloignera des vrais enjeux du développement.
Tite, je pense que tu livres ici un commentaire très juste . Je partage tout à fait ton opinion quand tu dis que les véritables enjeux africains sont aujourd'hui et avant tout "d'abolir les barrières douanières, de mettre en place un marché africain, de mutualiser la recherche africaine et les bonnes pratiques de gouvernance". Les africains seront certainement plus à même de défendre leurs langues et leurs identités à long terme s'ils ont les moyens de financer (certes, collectivement) leur propre recherche, la conservation de leur patrimoine et le développement de leurs cultures.
Je suis d'accord aussi quand tu soulignes le caractère utopique d'un projet qui part d'un sentiment positif d'unité mais qui occulte la réalité d'une afrique encore divisée sur l'essentiel. Cette Afrique ne s'est pas encore donné les moyens de certains projets et il me semble important d'établir des priorités.
Quand dans certains pays les années scolaires se réduisent à un simple trimestre de cours à cause des grèves prolongées de professeurs qui ne reçoivent pas leurs honoraires, et quand bien souvent le tiers des programmes n'est pas traité par les classes qui préparent un examen, je pense qu'il serait sage de donner d'abord les moyens à tous les écoliers de sortir du système scolaire avec la maitrise d'une langue capable de le leur offrir des opportunités à l'échelle globale. Maîtriser l'anglais, le français ou même le mandarin c'est se donner une chance de ne pas vivre en marge de la communauté mondiale et, avec l'explosion de l'accès à internet, c'est aussi le droit à l'information, la liberté de rêver et de choisir sa voie.
Je viens par ces quelques lignes apporter ma contribution sur la question de l' enseignement en langues nationales( entendues au sens strict).Déja je voudrais relever que l' Afrique n' est pas monolithique, un rappel qui échappe à bon nombre d' occidentaux,ainsi qu' à bon nombre d' africains qui au regard de leurs interventions dans les médias ont souvent tendance à réduire l' Afrique à une réalité monolithique, ayant une unité , une culture, une manière d' etre, une seule structure.Nous avons avant tout affaire à des sociétés culturelles surplombées par une institution appellée Etat. Au sein meme de chaque Etat, existe plusieurs sociétés qui ont soit maintenu leur structure en s' enraçinant devant l' érection de l'Etat, soit alors qui se sont effacées symboliquement pour ceder la place absolue à l' Etat.Je suis issu du premier cas évoqué, c' est à dire , les Etats au sein desquels existes plusieurs sociétés qui se sont enracinées, et préservé leur caractère ethnique malgré l' avènement de l' Etat.Ainsi , je viens d' un pays africain qui compte environ 300 ethnies.Ancienne colonie allemande, mon pays a connu comme langue l'allemand. Durant la période allemande les langues nationales cohabitaient à coté de l' allemand.Après la première guerre mondiale, mon pays a été divisé en deux. Une partie a été mise sous mandat français( partie dans laquelle je suis issu). l' Autre partie du pays a été également mise sous mandat britanique.Pendant les indépendances nous sommes passés sous le rigime fédéral, à l' image de la Belgique, du Canada. ou encore de l' Allemagne il y a quelques années.Après quelques années nous sommes mon pays est devenu un Etat unitaire, toujours avec deux zones linguistiques et culturelles( une zone francophone et une zone anglophone).Nous vivons dans ce système depuis de nombreuses années.L4anglais et le français sont les deux langues officielles, à coté existes 300 langues nationales issues des différentes ethnies de mon pays.Tous les documents officiels(passport carte d identité, acte de naissance , communique radio… sont en français et en anglais.Les discours du présidents du Présidents de la République sont également en français et en anglais. Les journaux télévisés tout comme les débats parlementaires se font dans ces deux langues. S' agissant de l' enseignement il y a de nombreuses particularités. En zonne anglophone l' enseignement est strictement en anglais(le français est considéré comme seconde langue et apprise dès la maternelle, c est l' enseignement du français en anglais , la nuance mérite d etre soulevée). En zone francophone on distigue deux modalités. La première privilégie l' enseignement purement en français, la deuxième privilégie l' enseignement simultanée en français et en anglais.Pourquoi la conjugaison de l' anglais et du français? parce que mon pays dispose de deux capitales. une capitale politique et une capiltale économique, il s' avère que les deux capitales se trouve géàgraphiquement en zone francophone(NB sur le plan numérique les francophones sont majoritaires , c est pour cela qu' on a tendance à appeller mon pays le Canada renversé).Par souci d' intégration des anglophone, certains établissements scolaires se trouvant en zone francophone dispensent les cours dans les deux langues. Mais il convient de noter que tout comme en zone anglophone l' enseignement du français se fait dès la maternelle, l' enseignement de l' anglais se fait dès la maternelle en zone anglophone.Dans l' espace social, il n' est pas rare de d' apercevoir les couples bilingues( l' homme est francophone et la femme est anglophone , ou alors l' inverse).Chaque zone est fortement attachée derriere son identité soit francophone soit anglophone. Nous cohabitons dans le respect de chaque identité.Pour communiquer tout dépend dans la zone ou l' on se trouve. Mais il existe une sorte de langue(francanglais) un mélange de français et d anglais qui est très parlé chez les jeunes. Il existe aussi l' anglais créolisé( parlé en jamaique , au nigeria , au Ghana , dans la caraibe britanique) qui est fortement parlée dans mon pays.Il arrive aussi qu' entre deux interlocuteurs(ce qui est fréquent dans les médias) que ceux-ci dialoguent chacun dans l' une des langues officielles(français et anglais),un dialogue en français et en anglais.A l' université dans la zone francophone les enseignement se font dans les deux langues. Voupouvez avoir un professeur qui vous dispensera les cours de droit civil par exemple en français, tandis que le cours de droit des obligations sera dispensé en anglais( l' amphi regorge à la fois d' étudiants francophones et d' étudiants anglophones).Lors des devors à l' université, l' étudiant traite l' épreuve dans la langue dans laquelle il se sent à l' aise( le professeur est tenu demaitriser les deux langues officielles).Cette présentation vous permet de voir le premier niveau d' opposition linguistique que connait certains pays d' Afrique( mon pays appartient autant à la francophonie qu' au commonwealth).Le second niveau concerne les 300 langues nationales que regorge mon pays.Quelqu' un a précédement suggéré qu' il fallait que l' Afrique choisisse deux ou trois langues africaines. Cette proposition postule un choix à operer au niveau des langues africaines. Le choix serabasé sur quels critères? sur l' aspect numérique? si oui le swahili est la langue la plus parlée en Afrique( le swahili est présent dans un grand nombre de pays d' Afrique centrale , d ' Afrique de l' ESt , d'Afrique Australe, plus parlé que le peulh et le haoussa et le Yorouba). Les pays comme le Sénégal, le Burkina, la Cote d'Ivoire , le Nigeria ou encore le Niger se retrouveraient dans une situation complexe.Le swahili n' est pas parlé en Afrique de L' Ouest, comment y remédier? Dans mon pays chaque ethnie est tellement fière de sa langue , qu' elle ne veut pas parler la langue de l' autre(Les ethnies dans mon pays sont structurées sur le droit de sang, c' est dire qu' on ne devient pas de tel membre de telle ethnie par acquisition, par exemple par mariage ou par un long séjour dans la contrée d' une ethnie. On est membre d'une ethnie parce qu' on porte le sang de cette ethnie, parce que l' un des parents en est issu).Dans un tel contexte socio-anthropologique , voire politique, il est vain d' envisager l' enseignement en langues nationales. Quelles langue faudra-t-il choisir dans un tel contexte? les enfants pour communiquer avec leurs interlocuteurs parlent français ou anglais avant meme de faire leurs premiers pas à l' école.En somme les gens parlent leur langue dans la sphère privée, tandis que le français et l' anglais s' impose dans la sphère publique.La réalité malienne , burkinabé, togolaise , congolaise, béninoise, centrafricaine, sénégalaise,guinéenne,nigérienne , rwandaise et burundaise est commune. Cest pays ont chacun une langue nationale, qui joue le role de langue vernaculaire et de langue vehiculaire. Cette réalité est propre à ces pays, et ne serait par conséquent généralisable.Comme bon nombre de mes compatriotes j' ai appris à parler français stimultanement en aprenant à parler ma langue maternelle.Je me sens à l' aise dans les deux langues, et nullement en insécurité culturellement encore moins aculturé.Le français et l' anglais nous permettent mes compatriotes et moi de dialoguer, c' est le pont entre 300 langues nationales.Nous avons environ 12 universités publiques et toutes appliquent selon la zone et l' enjeu, le bilinguisme institutionnel
Moi je suis apprentis des sciences de l4éducation à l'UGB de saint-louis et ma spécialité est l'enseignement pres-colaire et l'élémentaire mais d'après ma petite epérience l'utilisation des langues natioales dans nos écoles est d'une grande nécessité au moment ou nous sommes
j’aimerai en savoir plus s’il vous plait
A l'analyse des coûts, ne faudrait-il pas évaluer :
d'une part, ce que l'illéttrisme fait perdre à nos pays et l'inéficience de l'enseignement du français (seul) dans nos écoles,
d'autre part, le coût de l'introduction de l'enseignement de nos langues
ce qui n'a jamais été fait, avant de statuer sur les gains ou pertes de cette exercice ?
Sauvegarder nos cultures, c'est également sauvegarder nos langues. Sauvegarder nos langues, c'es les enseigner dans nos écoles. Ne soyons pas aveugles, l'évolution de nos langues nationales prend ses racines dans l'évolution de nos sociétés et nos écrits n'y feront rien. Cependant, il est utile de voir maintenant qui si nous ne faisons rien, beaucoup de langues disparaîtront et ne venez pas alors me parler de culture. Au Sénégal, il n'est pas question d'imposer le wolof car, volonté politique ou pas, le peuple l'imposera. Il est question de sauver les autres langues et les cultures associées en les intrduisant (au choix) dans nos enseignements. J'ai appris le latin et il ne m'a servi à rien n'en deplaise à Senghor. J'aurais apprécié avoir des cours de wolof à la place.
Nous parlons pas de langues internationale pour justifier le maintien du français dans nos pays parce que le raisonnement opportuniste ou franc voudrait qu'on se débarasse du français au profit de l'anglais car c'est la langue de l'internationale et les Français ont sigé pour l'anglais. Cela dit, mon avis compte pour du beurre car l'anglais fera son travail à l'international, aidé entre autres par la terre originelle du français. Le wolof sera son travail au Sénégal qu'on soit pour ou contre. Que vient faire ici le coût hypothétique de cette expension si c'est ce que veut le peuple ?
Bonsoir THIERRY. je souhaiterais avoir le texte dans mon mail.