Abdelaziz Baraka Sakin, lauréat du Prix du livre engagé 2017

Baraka Sakin, prix du livre engagé
Abdelaziz Baraka Sakin, prix du Livre engagé de la CENE Littéraire. Photo : Laréus Gangoueus.

Des prix. Encore. Toujours. Le prix du livre engagé de l’édition 2017 a été adressé au romancier soudanais Abdelaziz Baraka Sakin. Une cérémonie riche en émotions fortes en plein cœur du Salon du livre de Genève. Un prix récompensant un texte fort qui livre au reste du monde la singularité des intrigues politico-militaires du pouvoir de Khartoum dans ce pays si vaste, si central que représente le Soudan. Cette terre au carrefour des brassages ou pas entre noirs et arabes d'Afrique, où la question de l’esclavage ne semble ne pas avoir été vraiment affrontée et qui régit encore aujourd'hui le statut des individus et les rapports entre populations de ce pays. Bon, je ne vais pas vous refaire la critique de ce roman.

L’émotion est donc palpable sur le stand de la CENE littéraire. L’écrivain est heureux. Il brandit fièrement le Prix et le dédie à son peuple. Flore-Agnès Nda Zoa, présidente de l’association La CENE littéraire, avocate mécène, auteure d’un discours très volontaire, où elle rappelle les contraintes en termes d’organisation sur le plan matériel et financier d'un tel prix, un investissement garantissant toutefois la liberté totale du choix. Un prix de lecteurs passionnés. Un jury très relevé présidé par Ambroise Kom, comprenant les écrivains Boubacar Boris Diop, Koulsy Lamko, Ken Bugul, ou le Dr Hortense Sime.

L’enthousiasme du soudanais est communicatif. Il faut dire que Timba Béma, artiste, avait introduit la cérémonie par une délicate mélopée par laquelle il nous invitait à prendre le parti de nous souvenir. Se souvenir, une des fonctions de la littérature…

Émotion palpable car les massacres se poursuivent sur le terrain. La question du Darfour n’est pas un épisode passé de l'histoire contemporaine. Les janjawids poursuivent leurs actions criminelles sur le terrain. C’est juste le zoom des médias internationaux qui s'est focalisé sur autre chose. Ce prix a donc une signifcation réelle.

N'hésitez pas à découvrir la présentation proposée  du roman Le messie du Darfour sur le site de la CENE littéraire puis l'intervention du romancier soudanais au Salon Africain du livre.

Un dernier mot pour saluer les lecteurs de la présélection de ce prix littéraire d'une part et encore une fois, d'autre part, le travail de Laure Leroy, directrice des éditions Zulma qui a donné la possibilité à ce texte d'exister dans l'espace francophone !