Elles sont des millions dans le monde à prendre d'assaut les places publiques pour des manifestations tout en couleur. A chaque journée internationale de la femme, le rituel est le même. Et bien des années que cela dure. Quelques pseudos « illuminées » d'entre ces mères s'érigent en des combattantes d'un concept encore sous l'emprise d'un monde fortement macho. Manifestations publiques, conférences et autres sont devenues indétrônable dans l'organisation de la journée internationale de la femme.
Celles d'Afrique ne peuvent pas se dérober à la tradition. Elles sont mêmes de la cohorte de celles qui donnent encore tout un sens à cette journée. Mais chez nous, la « malédiction » politique est à son paroxysme. Elle sévit au point où ces manifestations de la journée internationale de la femme se transforment au plus vite en meeting politique. Et très souvent en faveur des partis au pouvoir.
Point de drame m'a chanté une de ces amazones des temps modernes car c'est au pouvoir que revient la décision de mettre en œuvre le contenu de leur plateforme « revendicative ». Mais une plateforme « revendicative » dont le leitmotiv depuis des années résonne comme une incantation pour nombre d'africains. Ça chante l'égalité et réclame la parité. Normal pour un monde dans lequel on parle tous de justice et d'équité sociale. Normal pour un monde que l'on veut être celui de la solidarité.
Et l'édition 2014 de la Journée Internationale de la Femme n'a rien oublié de cette obsession d'une hypothétique égalité entre l'homme et la femme. Loin de ressasser les histoires des siècles anciens, de l'époque d'avant Jésus-Christ, de la Grèce Antique, du règne des Empires dans la région ouest-africaine, des royaumes et autres civilisations traditionnelles dans l'Afrique Centrale et Australe, des premières heures de l'islamisation du Maghreb, de l'Afrique de l'Est, ou tout simplement de l'évangélisation de l'Afrique, la danse contemporaine de l'égalité entre l'homme et la femme est sans cadence.
Il faut donc revoir la note musicale ! Nul n'ignore un seul instant que l'éducation d'une Nation passe par celle de la fille. Cette corrélation se justifie autant dans les chiffres que dans les actes. Toutes les femmes éduquées, c'est au moins 52% de l'humanité 50% au moins des familles prédestinées à une vie « normale ». Est-ce suffisant pour décréter l'égalité ? Le progrès pour tous de l'égalité des sexes bien que statistiquement significatif, est bien loin d'être une évidence aussi parfaite qu'on le pense. Les inégalités internes aux femmes dans l'accès à l'éducation, aux soins de santé, aux revenus, à l'emploi, aux logements et autres sont bien des obstacles à une certaine égalité globale entre les sexes.
De mon intime conviction, le salut a bien un nom. L'excellence ! Des femmes excellentissimes dans toutes les sphères de la vie publique ou privée ne seraient rien d'autres qu'un accélérateur de cette égalité ou parité tant fredonnée. Et comme miraculeusement, tout part de l'éducation. Des millions de dollars éjectés pour des pompeuses activités publiques pour que l'on décrète l'égalité ou la parité semblent s'incinérer pour du leurre. Investir dans l'éducation des filles, leur formation parascolaire, leur autonomisation entrepreneuriale et économique, leur leadership politique et associatif vaut mille fois mieux que le cirque actuel.
A chacun de revoir sa copie !
De-Rocher Chembessi