Analyse Economique
Il n’a échappé à personne que depuis déjà plus de quatre mois, la Côte d’Ivoire est le théâtre d’une crise post-électorale sans précédent. L’économie de ce pays, l’une des plus dynamiques de la sous-région ouest-africaine, s’en ressent fortement, au point d’être « au bord du gouffre ». C’est cet état de fait que décrit un article paru fin mars dans Jeune Afrique : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2618p076.xml0/cacao-uemoa-sgbci-exportationcote-d-ivoire-une-economie-au-bord-du-gouffre.html
On y apprend qu’aucun secteur n’est épargné ; qu’il s’agisse des banques, des exportations de cacao, du secteur du bâtiment ou encore de la téléphonie, les pertes et manques à gagner sont abyssaux. Le secteur du bâtiment qui enregistre une baisse de 70% de son chiffre d’affaires apparait le plus affecté. Les entreprises de petite taille (PME et PMI) sont les plus pénalisées. En cause : le manque de liquidités. En conséquence : une cessation des paiements depuis fin novembre.
De nombreux autres exemples viennent se rajouter à cette triste liste. Les cinq opérateurs de téléphonie évaluent leur manque à gagner à 200 millions de FCFA par jour depuis le 24 février, date de la coupure des SMS. L’article mentionne également la très forte réduction – pour ne pas dire l’arrêt – des exportations de cacao de même que la suspension des activités des banques.
Dans ce chaos économique généralisé et amplifié depuis le début de la guérilla à Abidjan, apparait pourtant des lueurs d’espoir. Un espoir qui se manifeste d’abord par la solidarité, une solidarité qui transcende les divisions politiques. Des exemples symboliques de cette solidarité et de la façon dont elle s’organise sont donnés dans un autre article de Jeune Afrique : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110408092541/
Il y est question des initiatives solidaires mises en place par des Ivoiriens pour des Ivoiriens barricadés chez eux afin d’échapper aux tirs et aux pillages. Il est très plaisant de voir l’ingéniosité de bénévoles ivoiriens se mettre en œuvre pour faire face aux difficultés rencontrées par leurs compatriotes pour communiquer et se soigner. D'abord grâce aux réseaux sociaux Facebook et Twitter, des moyens simples sont mis en place pour permettre à des personnes dans le besoin de le signaler à des équipes de bénévoles.
L’ONG Akendewa a installé un centre d’appel d’urgence à Accra pour recevoir des appels de personnes en détresse. Le call center identifie et localise les besoins puis avertit des bénévoles basés à Abidjan. Une carte collaborative des rares pharmacies opérationnelles, des marchés et hôpitaux a aussi été mise en place et des médecins d’Abidjan se sont regroupés pour assurer une permanence téléphonique et prodiguer des conseils en attendant l’arrivée des secours. Espérons que de telles initiatives se multiplient et surtout que le retour à une situation normale arrive vite.
Tite Yokossi
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Autant la politique peut permettre à un pays de se développer,autant elle peut aussi lui permettre de sombrer. Ces quatre mois de paralysie auront coûté cher, et nul ne sait combien de temps prendra la reconstruction.
Par ailleurs, il est interessant de voir que certaines valeurs telle que la solidarité ne sont pas perdues. Merci de l'avoir mis en exergue Tite
La solidarité laisse quand même un goût très amer lorsqu'elle est exclusivement intraethnique…
Quel gâchis…Quel gâchis…