Les clés pour relever le défi du développement
Si, dans le débat sur l’origine des inégalités de développement, vous avez choisis l’hypothèse optimiste (et en tant qu’Africains, peut on réellement opter pour l’alternative et abattre définitivement notre espoir dans l’avenir ? ), il reste une dernière interrogation importante à considérer : comment peut on tirer les leçons de nos échecs passés afin de mieux relever le défi du développement à l’avenir ?
Premièrement, il est nécessaire de poursuivre les politiques d’ouverture économique de manière raisonnable, en favorisant les échanges intra-africains et les partenariats régionaux. Jusqu’à présent, 60% du commerce sur le contient se fait avec des pays non Africains, alors que partout ailleurs, l’intégration régionale semble être une priorité (UE en Europe, Alena et Mercosur en Amérique, CCG au Moyen Orient, etc.). Malgré ses retards et ses déceptions, le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) doit être soutenu et animé d’un nouveau souffle au delà des divergences politiques que peuvent afficher ses membres.
Parallèlement à l’ouverture économique, la réforme est aussi d’ordre politique : l’Etat de droit doit être consolidé. Les réformes institutionnelles, judicaires et administratives, sont primordiales si l’on veut obtenir la stabilité dont les pays Africains manquent tant depuis des décennies. A cet égard, il convient de reconnaitre que les efforts entrepris depuis l’époque des indépendances dans les domaines de l’éducation et de la santé ont portés leurs fruits : l’analphabétisme recule, et l’espérance de vie augmente, et ce, malgré les aléas de la croissance et l’expansion du SIDA. C’est une leçon importante qu’il convient de retenir : mêmes les pires dictatures ont su s’investir dans certaines de leurs missions, et c’est paradoxalement le Zimbabwe de Mugabe qui a le taux d’alphabétisation le plus élevé du continent !
Enfin, il faudra également prendre en considération les aspects nouveaux mais prometteurs du développement durable, non seulement dans le domaine environnementale (surtout que l’Afrique sera l’une des régions les plus touchées par les effets du changement climatique), mais pas de manière aussi réductrice. L’approche doit aussi intégrer les dimensions sociales et culturelles, et nous devons attacher un soin particulier à préserver nos traditions, nos dialectes, nos cultures. Modernisation ne rime pas forcément avec occidentalisation, et notre avenir ne sera pas plus brillant que notre présent s’il ne prend pas pleinement en considération notre passé, notre identité et nos spécificités. Malgré son retard, le Berceau de l’Humanité ne doit pas sacrifier son patrimoine immatériel pluriséculaire sur l’autel de la croissance et des préoccupations purement matérialistes qu’elle engendre. La tenue, en juillet dernier du Festival culturel Panafricain à Alger (le premier depuis plus de quarante ans) avec la participation de nombreux représentants des cultures du continent, notamment Youssou Ndour, et auquel j’ai eu l’honneur d’assister nous rappelle à quel point notre diversité est un atout, et que, nous pouvons nous estimer très fiers de notre passé et de nos traditions bien ancrées, rang auquel peu de régions dans le monde peuvent prétendre, et surtout pas les puissants de ce monde qui peuvent prétendre nous dominer dans tous les autres domaines !
Sur une note d’espoir, je tiens à clôturer cette modeste contribution par l’expression de mes voeux les plus sincères de bonheur, de santé et de prospérité, en souhaitant à tous les participants du projet Terangaweb, et au delà, à toute la jeunesse du Sénégal et d’ailleurs, une très bonne et heureuse année 2010. Puisse cette année remplir nos attentes et être à la hauteur de nos espérances inchAllah.
Nacim Kaid Souleiman
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