Les causes des inégalités de développement : l’hypothèse optimiste et l’hypothèse fataliste
Dans le débat sur l’origine des retards de développement observées, deux écoles s’affrontent, chacune faisant prévaloir ses arguments et aboutissant à des prédictions diamétralement opposés pour le futur. Pour les tenants de l’hypothèse dite « pessimiste », l’Afrique a été, dés le départ, handicapée par des conditions peu favorables à une croissance durable et forte. Climat, géographie, histoire, tous les facteurs serraient réunies pour nuire à une bonne performance économique et sociale. Le fondateur de l’économie moderne, Adam Smith, soutenait déjà au XVIIIéme siècle, que l’Afrique n’était pas réellement adapté à l’implantation d’un processus de croissance, principalement en raison des maladies qui y sévissent (en particulier la malaria), et de « l’enclavement » de beaucoup de ses régions (les rares fleuves qui la traversent n’étant pas reliés entre eux, et le terrain étant très souvent difficile aux transports, ce qui nuit au commerce). Encore aujourd’hui, l’hypothèse déterministe, qui condamne l’Afrique à un destin de misère, reste souvent mise en avant, avec pour maitre à penser actuel le célèbre économiste Américain Jeffrey Sachs. S’y ajoute parfois des opinions dangereuses, à la limite du racisme, sur la « mentalité » ou la « culture » des peuples Africains, dont le fameux Discours de Dakar de Nicolas Sarkozy et ses élucubrations sur « l’Homme Africain » ne sont pas très loin.
A l’opposé, l’hypothèse dite optimiste, soutient que les pays Africains ne sont pas perpétuellement condamnés au sous-développement. Certes, le retard pris est indiscutable, mais il est avant tout du à des facteurs externes, essentiellement des relations avec l’etranger. La saignée démographique de l’esclavage, suivie par la traumatisante expérience de la colonisation, a profondément affecté les sociétés africaines, qui ont été soumises à une économie d’exploitation plutôt que de création de richesse véritable.
La mondialisation néolibérale, dernier avatar de l’impérialisme qui sévit depuis des siècles en Afrique, a également eu ses effets pervers et son lot de drames( on peut citer par exemple la crise alimentaire de 2008 et les émeutes de la faim, dues à une spéculation effraie sur les cours mondiaux des denrées de bases et sur la promotion des biocarburants, au seul bénifices des pays riches).
Cependant, les défenseurs de cette option soulignent que l’Afrique est capable d échapper à cette situation à l’avenir en se concentrant sur des relations extérieures qui ne lui jusque la pas été profitables et en adoptant des politiques économiques judicieuses. Le commerce extérieur et les investissements étrangers sont bénfiques à la croissance, mais ils doivent être encadrés pour éviter d’avoir à faire face au syndrome Mexicain ou Argentin, dont l’économie s’effondre sitôt que les capitaux étrangers s’en retirent. S’intégrer à l’économie mondiale et au libre échange est une chose, en dépendre exclusivement en est une autre. La montée en puissance de la Chine, qui a choisis comme option stratégique le « socialisme de marché » avec un secteur privé libéral tout en maintenant une régulation publique forte devrait nous laisser réfléchir, surtout que ceux qui ont misés sur une dérégulation massive et systélatique (je pense particulièrement à la Russie des années 1990), ont pris conscience de leurs erreurs et se sont engagés à ne pas les reproduire.
A la lumière de la crise actuelle, de nombreux auteurs soutiennent aujourd’hui que la mondialisation néolibérale, dans sa forme la plus « sauvage », n’apporte pas de développement réel, car elle reste basée sur la « profitabilité » et le bon vouloir des investisseurs étrangers. Sans un Etat régulateur, les effets de la croissance seraient aussi provisoires qu’illusoires. Le dogme du consensus de Washington, qui a prévalu depuis vingt non seulement en Europe et aux Etats Unis, mais aussi dans les grandes instances internationales (en particulier la Banque Mondial et le FMI), et qui a justifié tous les excès semble ainsi avoir fait long feu. Nous vivons actuellement dans une période de transition entre deux systèmes, à la recherche d’une alternative cohérente et stable. Et l’Afrique doit savoir profiter de ce contexte pour trouver pleinement sa place dans le nouvel ordre économique international.
Nacim Kaid Souleiman
Laisser uncommentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués par *
slt j'aimerais savoir les aspects positifs et négatif de l'afrique dans la mondialisation
mondialisatoin a comme aspect positif la democratie ;la paix et justice et comme aspect negatif lorientation polique
J’aimerais savoir des questions pertinentes sur pour le bilan de la mondialisation en Afrique.