La Chine a joué un rôle prépondérant sur le plan économique, dans les événements que le continent africain a dû affronter durant l’année écoulée. De la crise économique mondiale, à la sècheresse en Afrique de l’Est, en passant par les préparatifs de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations 2012 ; retour sur les contributions de l’Empire du Milieu en Afrique.
Il y a un an, les investissements cumulés de la Chine en Afrique représentaient 40 milliards de dollars. En 2011, la Chine a intensifié sa coopération avec le continent noir, sur le plan économique.
La sècheresse de la Corne
En 2011, la terrible sècheresse qui s’est abattue sur toute la corne de l’Afrique et tout particulièrement en Somalie, a poussé la Chine à agir. Tout d’abord, une aide immédiate et urgente en denrées : pas moins de 69,58 millions de dollars en céréales ont été donnés aux pays concernés, faisant de ce don, le plus important de la République Populaire de Chine. Puis, au-delà de l’aide immédiate, c’est bien tout un programme de transfert de technologies qui a été mis en œuvre à l’occasion de cette catastrophe. Des centres de développement de techniques agricoles ont été créés cette année dans l’est de l’Afrique et sur le reste du continent, permettant ainsi un partage des méthodes d’intensification de la production agricole. La démarche, visant à une plus grande maîtrise des ressources et une diversification des cultures, pour se rendre moins dépendant des aléas du climat et par là même, éviter la répétition de tels événements.
Une CAN ça se prépare !
Le 21 janvier 2012, débutera la 28e édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football au Gabon et en Guinée équatoriale. Tout comme l’Afrique du Sud pour sa Coupe du Monde, en 2010, le Gabon a dû aménager son territoire et renouveler ses infrastructures. Comme un symbole –ou opération de communication- la coopération avec la Chine, dans ce domaine, s’est effectuée dans la construction du stade le plus important de la compétition. Le stade qui accueillera la finale de l’épreuve, le 12 février prochain. Un véritable monument de 40 000 places, construit en un temps record (19 mois), à la pointe de la modernité qu’exige le ‘Sportainment ‘. Inauguré sous le nom de Stade d’Angondjé, le 28 novembre dernier, il a depuis été rebaptisé : Stade de l’Amitié Sino-Gabonaise…
Face à un monde en crise
L’événement économique de l’année 2011 reste sans aucun doute la crise de la dette des pays de l’Union Européenne. Et cette crise n’a pas été sans effets sur le continent africain. Si la croissance moyenne des pays africains tournera autour des 5% comme prévu initialement, il n’en reste pas moins que la crise européenne a affecté l’économie africaine. Pour exemple, l’Afrique du Sud a connu un ralentissement fort de sa croissance au cours de l’année. Ralentissement essentiellement dû a l’incapacité du pays à trouver de nouveaux débouchés dans l’exportation de minerais dont l’Union Européenne est le premier acheteur.
De manière plus générale, les fluctuations des grandes monnaies, que sont l’euro et le dollar, ont provoqué une inflation en Afrique entraînant elle-même une forte hausse des prix dans les domaines énergétiques et alimentaires.
Face à cette dépendance vis-à-vis des pays européens, dans le commerce international, la Chine, via son ministre du Commerce, Chen Deming, incite l’Afrique à une diversification plus intense de ses partenaires économiques à l’échelle internationale.
Les arguments avancés et appuyés par la Commission des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) résident dans l’adéquation des biens échangés. Alors que les termes de l’échange semblent encore déséquilibrés entre l’Europe et l’Afrique (produits manufacturés contre matières premières), la CEA explique qu’une intensification des échanges avec l’Asie serait plus adéquate, la demande en matières premières venant essentiellement des pays émergents d’Extrême Orient.
Jusqu’à présent, les investissements directs de la Chine en Afrique représentent 13 milliards de dollars, répartis sur plus de 2000 entreprises, dans 50 pays différents. Si d’aucuns doutaient encore de l’influence de la Chine sur le continent, l’année 2011 les aura définitivement convaincus.
Reste à savoir dans quelles mesures ces échanges et cette aide s’effectue, sachant, par exemple, qu’il est très difficile aujourd’hui pour un autochtone de gagner un poste à responsabilités dans une entreprise chinoise implantée en Afrique.
Giovanni C.Djossou
Sources :
· Next-Afrique.com
· News.cn
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L'influence de la chine en Afrique est effective comme tu l'a dit et c'est un paramètre avec lequel doit obligatoirement jouer tous ceux qui investissent ou comptent investir un jour en Afrique. Il reste effectivement à savoir jusqu'à combien cette relation profite aux africains.
Je pense que même si les infrastructures constitue un paramètre important pour la mesure du niveau de développement d'une nation, ce qui l'est le plus c'est les conditions de vie des populations et leur degré d'épanouissement. Le transfère de technologie dont tu parles est bien mais je le trouve très insuffisant par rapport ce qui aurait pu être fait. Je ne sais comment s'est faite la construction du stade d’Angondjé par exemple mais je suis sûr qu'au moins 70% de la main d'oeuvre était chinoise par ce que c'est bien ce que j'ai constaté sur beaucoup de chantiers chinois en Afrique. La Chine investit massivement en Afrique parce qu'elle gagne gros en Afrique. Tout le commerce africain commence par être véritablement contrôlé par la Chine et ça ne fait pas toujours que bien si on considère que beaucoup de petit commerçant africains sont trop vite écartés du marché parce que ne pouvant pas faire face la concurrence rude que leur livrent les grand centre commerciaux chinois. Le pire, c'est lorsqu'ils se mettent parfois à jouer dans l'informel pénalisant vraiment les locaux avec parfois la commercialisation des produits d'origine douteuse. En résumé, je ne dis pas que l'Afrique ne gagne rien dans cette relation avec la Chine parce qu'on gagne assez d'infrastructures; c'est ce que l'Afrique perd de cette relation qui est regrettable. La Chine a bien établit sa carte de pénétration de l'Afrique; mais nos autorités n'ont rien prévu pour vraiment profité de cette pénétration. Quand les entreprises chinoises s'installent en Afrique, ça ne fait pas une grande valeur ajouté pour nous surtout si la grande partie du leurs employés sont chinois et que les petites entreprises locales sont écartées du jeu. La Chine devient un aspirateur des ressources africaines en échange de quelques infrastructures; je veux pas dire que c'est rien mais… j'attends beaucoup plus et j'espère vraiment que nos autorités ne mettront plus trop de temps à établir des vrais plans pour que ce partenariat sino-africain soit ''gagnant-gagnant''.