Pourquoi nous gouverner par des « cadavres » ?

bouteflikaAu plus de fort son règne, l’ancien président béninois Mathieu Kérékou disait à ses concitoyens que le « Bénin étonnera le monde ». Une prophétie restée encore indélébile dans la mémoire collective de millions de béninois. Mais le vieux « caméléon », comme on l’aime si bien l’appeler au Bénin, ignorait encore tout de la portée de son assertion.  L’étonnement du monde n’est plus l’apanage des Béninois. Certes, le Bénin de ces dix dernières années se mue en une chimère étonnante pour le monde mais d’autres réalités du continent positionnent l’Afrique au cœur d’un océan d’indignation.

Connaissiez-vous la gouvernance par procuration ? Connaissiez-vous la gouvernance par délégation de pouvoir ? Sans aucunement injurier l’intelligence des millions d’africains, je pense que c’est bien maintenant que ces « maux » s’installent dans le dictionnaire de la politique sur le continent. Du moins, c’est le moment plus que jamais qu’ils deviennent la règle établie sur le continent.

Un simple regard sur la fantomatique élection présidentielle en Algérie est largement suffisant pour détecter le mal du mépris de millions d’africains. L’Afrique est-elle devenue le continent où seuls des « cadavres » ont la sagesse de gouverner ?

Dans cette partie du globe, les plus forts et intelligents sont les plus vieux. Ici ou là-bas (cela dépend bien de votre position sur la planète), le pouvoir n’aime pas les jeunes. Que dis-je, les jeunes n’ont pas le pouvoir. Tout se lie et se délie par un conglomérat de maladifs qui surfent sur une confiscation du fauteuil présidentiel pour gouverner.

Une situation bien rocambolesque que ni les urnes, les protestations, les révolutions, la rébellion ou la lutte armée dans le pire des cas n’ont vaincue. Chez nous, les « cadavres » ont encore la côte. Ils sont encore et pour longtemps encore les maîtres à penser d’un continent longtemps en quête d’un nouveau souffle. En tout cas, c’est ce que dit l’oracle.

Peu importe combien coûtent au budget national leurs soins de santé pour les tenir encore loin des cercueils, sans eux, pas de présidents, pas de démocratie. Même l’abracadabra du plus illustre des magiciens du monde ne leur fera trembler.

Et le cauchemar continue de plus beau. Abdelaziz Bouteflika, symbole mémorable de cette Afrique spoliée par quelques « véreux » peut tout de même se frotter les mains. Lui, élu président, malade depuis un fauteuil roulant n’a rien à envier à certains dinosaures accrochés au pouvoir depuis des lustres, vieillissants pour certains et mourants pour d’autres.  Inutile de faire la liste de ces présidents pépés qui font de l’Afrique un « géant jardin » d’enfants.

On ne se lassera au jamais de chanter le requiem d’une pratique avilissante pour un continent d’espoir. De mon intime conviction, l’indignation appelle à l’action. Et l’action appelle à la jeunesse. Mais hélas ! Que peut une jeunesse en manque de repère soumis aux désidératas d’un « cadavre » de président dans une Afrique gouvernée par quelques sbires du chef par procuration.

De-Rocher Chembessi