L’inauguration de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, le 1er Août 2013, offre l’occasion de revenir sur le bilan d’Abdoulaye Wade à la présidence du Sénégal. Qu’il me soit permis ici d’exprimer ma reconnaissance à Maitre Abdoulaye Wade, à Madame Aminata NIANE et à tous les fonctionnaires Sénégalais qui ont contribué à donner corps à ce projet. J’exprime, pour ce qui me concerne, ma fierté d’avoir été témoin de cette œuvre grandiose.
Je dois préciser, avant d’aller plus loin, que comme beaucoup de Sénégalais, je me suis farouchement opposé au Président Abdoulaye Wade. A la hauteur de mes moyens, je me suis énergiquement battu pour son départ. Les amis avec qui j’étais à Daniel Brottier et à la place de l’indépendance le 22 juin 2011 et devant les grilles de l’Assemblée Nationale le 23 juin 2011 eux ne m’accuseront pas de collusion avec le PDS.
Seulement, je suis triste de la caricature aujourd’hui faite d’un homme qui a consacré sa vie à l’Afrique et au Sénégal. Abdoulaye Wade, à partir de la fin de son premier mandat en particulier, a progressivement commencé à ensevelir les rêves que tout un peuple avait placé en lui. Il est d’ailleurs curieux de constater que même sur le plan macro-économique, la dégradation des agrégats économiques a commencé avec ses velléités de succession monarchique, à partir de 2005-2006. L’immensité de l’espoir que le peuple Sénégalais avait placé en lui en 2000 et, à l’opposé, la banalisation extrême que le régime, sous le magistère de Wade, avait fait subir à nos institutions, peuvent, par conséquent largement expliquer la colère et la réaction toutes deux légitimes des Sénégalais(e)s le 23 juin 2011 et en février 2012. Abdoulaye Wade a donc mérité la sanction démocratique des Sénégalais(e)s en février 2012.
Cependant, réduire l’homme Abdoulaye Wade à un monstre qui n’a apporté que malheurs au Sénégal est une négation de l’histoire. Ma conviction personnelle est que Wade n’a pas été sanctionné à cause de son bilan économique. Toute chose égale par ailleurs, le bilan économique qui a valu à Senghor et à Abdou DIOUF plusieurs réélections est, sans aucun doute possible, moins glorifiant que la décennie de gouvernance du Président Abdoulaye Wade.
Sous son règne, entre 2000 et 2012, le budget du Sénégal est passé de 516 milliards à 2200 milliards de FCFA, le niveau d’endettement de 165% du PIB à 37,3% du PIB, les avoirs extérieurs sont passés de 88,7 milliards à 1974 milliards FCFA.
L’audacieuse réforme sur la fiscalité des entreprises en faisant passer l’IS de 35% à 25%, le délai de création d’entreprise de 58 Jours à 2 Jours valant au passage au Sénégal d’être classé en 2009 parmi les meilleurs réformateurs mondiaux dans le Doing Business de la même année. Le volume d’investissement privé, sous l’impulsion de l’APIX, est passé de 467 Milliards FCFA en 2000 à 1394,6 Milliards en 2012 FCFA.
Sur le plan de l’éducation, les performances sont tout aussi illustratives : sur la même période, les écoles élémentaires sont passées de 94 à 1220, le nombre de collèges de 220 á 912, les lycées de 4.338 á 7.537 et les cases de tout petit de 0 á 499 sans compter les Centres Universitaires Régionaux créés pour désengorger les Universités de Dakar et Saint Louis….[1]
Par ailleurs, dans l’actif du bilan du Président Wade, il est juste d’inscrire son combat de plusieurs décennies pour l’Afrique. Ce n’est peut-être pas le lieu de discuter du fonds de son livre Un Destin pour l’Afrique, mais en 1959 déjà, avant les indépendances, le Président Wade a publi
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Article salutaire ! Pour avoir récemment voyagé dans plusieurs pays africains, je me suis rendu compte de la chance qu'a le Sénégal d'avoir autant investit en infrastructures ces dernières années, notamment à Dakar. C'est un actif qui va donner un avantage décisif au Sénégal dans les prochaines années, et cela on le devra à Abdoulaye Wade en grande partie.
Meh?!
J'ai l'impression que cet article qui se veut dépassionné est plus biaisé que jamais.
Déjà, en parlant de la dette, l'auteur omet (volontairement?) de rappeler qu'en 2005 le FMI avait choisi d'effacer 100% de la dette de 13 pays africains, dont le Sénégal.
Ensuite, pourquoi choisir de minimiser volontaire la gestion catastrophique, le fonctionnement gabegique de l'administration Wade? Pourquoi taire le saignement des entreprises via les prélèvements quotidiens de grosses sommes d'argent en liquide, ce qui a complètement asphyxié la fonction publique? Pourquoi taire la dégradation de l'appareil diplomatique du pays, les multiples incidents internationaux, le discrédit jeté sur le corps des consuls et ambassadeurs, et ainsi que la grande braderie des passports diplomatiques? Pourquoi minimiser le scandale de la dévolution monarchique qui montre à quel point les Wade avaient perdu le sens des réalités?
Vous parlez de gros investissements en infrastructure, de la part du public, il n'y a eu d'investissements que dans les infrastructures routières, et encore, sur un tronçon négligeable à l'échelle du pays. Pourquoi ne parlez-vous pas d'autres infrastructures tels que les hôpitaux? Les systèmes de canalisation et voirie? L'éclairage public? Pourquoi ne parlez-vous pas de la négligence qui a mené à la ruine la principale société d'approvisionnement en électricité? Dakar se voulait la vitrine de l'Afrique, Karim Wade disait avec condescendance, dans l'obs du 21 Mars 2009 que ses standards, c'étaient Dubaï, Singapour… Dans un pays qui vit dans l'obscurité et au rythme des délestages.
C'est bien de noter que le Sénégal est mieux loti que certains pays africains, mais ce n'est pas intéressant de niveler par le bas. Cette famille a saigné le pays, avait perdu le sens de la réalité, et avait sombré dans la folie des grandeurs; il est temps pour elle de rendre des comptes. Les rêves et les bonnes intentions ne suffisent pas à dédouaner Wade de ses échecs, si ce n'est chez les groupies et autres profiteurs de l'ancien système.
Pourquoi pour cet article il n'y a pas d'auteur identifié ? Peur d'être assimilé à un suppot de Wade ? 🙂
Les lecteurs de Terangaweb sont assez intelligent (Dieu m'entende lol) pour admettre que l'on puisse avoir un regard différent sur l'histoire récente.
Dans tous les cas, que ce soit porté au crédit de Wade ou non, cet Autoroute que tant de pays d'Afrique noire plus riche que le Sénégal n'arrivent pas à construire, est une vraie fierté.