Les étudiants africains, champions de la mobilité

Devançant même leurs homologues asiatiques, les étudiants africains se révèlent être particulièrement disposés à poursuivre leurs études supérieures hors de leurs frontières nationales. Selon l’Unesco, 1 Africain sur 16 poursuit son cursus hors de son pays de résidence, soit trois fois plus que la moyenne mondiale environ. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le choix n’est pas systématiquement porté sur les pays occidentaux ou asiatiques, mais de plus en plus sur d’autres pays du continent.

A l’origine de cette décision de partir, il y a plusieurs raisons. Les étudiants y sont parfois contraints par l’absence dans leur pays d'origine de la spécialité souhaitée. Ceci explique par exemple que, dans un pays comme le Cap-Vert où l’enseignement supérieur offre très peu de choix, 92% des étudiants sont à l’étranger. Autres motivations au départ : la volonté des étudiants africains d’accéder à de meilleures formations, compte tenu du (trop) peu de choix dans les filières techniques notamment, d’avoir une meilleure reconnaissance internationale de leurs diplômes ou encore de trouver, à terme, un emploi qui corresponde mieux à leurs attentes.

Ces départs sont d’autant moins mal perçus par les pays d’origine qu’ils constituent un allégement de leurs charges. Ils sont par ailleurs bien accueillis par les universités hôtes puisque, dans certains pays, l’accueil d’étudiants étrangers constitue pour elles une manne financière non négligeable, ces derniers devant s’acquitter de droits d’inscription et frais de scolarité largement supérieurs à ceux des nationaux.

Si Paris reste la destination la plus prisée, avec pas moins de 100 000 étudiants africains -francophones pour la plupart – accueillis chaque année dans l’enseignement supérieur, les universités  américaines, anglaises ou canadiennes rencontrent un succès certain et ce, malgré leur coût souvent prohibitif. Cependant, certains pays africains s’imposent comme de véritables destinations alternatives étant donné la qualité de l’enseignement qui y est dispensé et le coût des formations beaucoup moins élevé. Parmi eux : l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Sénégal, le Ghana et surtout le Maroc, particulièrement attrayant pour nombre de Subsahariens.

Jeuneafrique.com a publié un dossier faisant largement état des raisons profondes de cette mobilité estudiantine et du choix des destinations :

http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJAJA2598p163-165.xml0/canada-migration-puissance-coloniale-scolarisationles-africains-premiers-de-la-classe-pour-la-mobilite.html

Boubacar DIAO

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