Procrastination : tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non). Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate.
Au moment où j’écris cet article, un plan de révision pour des examens m’attend… normal, je m’y suis pris à la dernière minute. Mais je peux tout de même écrire cet article car elle faisait partie des choses que j’avais prévu de faire. Dès lors, je procrastine efficacement, je délaie une tâche importante (des révisions), non pas pour trainer sur Facebook mais en faisant une autre tâche moins importante que la dernière. Mes révisions ne seront pas encore entamées mais au moins j’aurai accompli une tâche qui était en retard d’une semaine.
La tentation de remettre toujours les choses au lendemain est grande et peut devenir un cercle vicieux alimenté par un sentiment de culpabilité incessant. Pourtant, comme l’illustre le paragraphe précédent, on peut procrastiner tout en étant productif. En tout cas, c’est ce que développe le philosophe John Perry dans sa théorie de la procrastination structurée qui lui a valu le prix Ig Nobel (prononcer « ignoble ») de littérature. Ce prix, parodie du vrai prix en l’hommage d’Alfred Nobel, a pour but de vulgariser la science et couronne des recherches qui, par leur caractère incongru, font rire les gens au premier abord, et les font ensuite réfléchir. L’idée de Perry qui lui a valu ces « honneurs » est que pour être productif, il faut se concentrer sur quelque chose d'important (écrire cet article par exemple), mais avant tout afin d'éviter de réaliser quelque chose d'encore plus important (des révisions d’examen). Je me suis dit que quitte à perdre du temps, expliquer sa pensée pourrait m’aider et aider le lecteur, procrastinateur probable, qui traine sur Terangaweb pour tomber sur cet article.
Il y a 11 types de personnes
Le premier type est un être en voie de disparition. Souvent, il (ou elle) sait que 11 est l’écriture de 3 en base binaire mais la petite blague geek du titre ne lui fait pas rire car il ne doit pas se laisser distraire… il a bien d’autres choses à faire. Il est concentré, organisé et efficace. Il prévoit ses projets 6 mois à l’avance, se fixe des deadlines et les respecte. Je ne connais pas personnellement beaucoup d’individus de cet espèces et j’irai même jusqu’à être tenté de penser que le lecteur qui m’a lu jusque-ici, qui lu le titre de l’article et compris son thème ne fasse partie de ce groupe.Toutefois, il n’est nul besoin de culpabiliser car la plupart d'entre nous procrastinent. Mais il ya deux façons de procrastiner:
La première façon consiste à toujours remettre les choses au lendemain en ne faisant rien entre-temps. Ce deuxième groupe de personne constitue la majorité des jeunes de la « génération zapping ». Aujourd’hui, 75% des personnes se réclament de la catégorie des procrastinateurs chroniques. L’ « addiction » à la paresse est alors la forme de dépendance la plus répandue, mais aussi la plus partagée car on a tous eu un professeur qui corrige ses devoirs en retard ou un collègue qui ne répond pas à ses mails par oubli. Cette catégorie d’individus utilise tous les prétextes pour ne pas entamer un travail dû. Ils commencent par consulter leur profil Facebook pour « vérifier » leurs messages avant de cliquer sur le lien d’une vidéo virale par inadvertance pour de se retrouver 4 heures plus tard, en fin de journée sur une un site de memes ou de vdms chronophages. Pourtant ce groupe fait le vœu pieux de s’organiser pour être plus efficace mais n’y arrive pas. Ils accolent des post-its un peu partout pour se rappeler des moindres détails à faire ou lisent des séries de livres (ou articles) sur le self-management sans en tirer les leçons. Les gens qui procrastinent de cette manière ont quelques tâches importantes sur leur liste mais ils ont besoin du flot d’adrenaline de la date limite, de quelques nuits blanches à base de caféine et de red bulls pour terminer le travail qu’ils ont à faire.
Et puis il y a enfin l'autre type de procrastinateur. Celui-ci aussi remet les tâches les plus importantes au lendemain. Mais au lieu de passer le temps en attendant demain, il fait des choses moins importantes mais qui figurent dans sa liste des tâches ou qui lui procurent une certaine satisfaction. Par exemple, ce soir je n’aurai pas révisé pour mes devoirs, mais comme heureusement mon compte facebook est désactivé, j’ai pu écrire cet article pour lequel je pourrais même être félicité pour son humour et son intérêt, ou pas. On peut ainsi imaginer divers façons de procrastinations structurées. Je suis sûr que plein d’entre vous ont une lampe à remplacer, une poubelle à sortir, un vieil ami à appeler ou un cours inintéressant mais obligatoire à lire. Le résultat est qu’au final, on aura accompli plein de choses sans même sans rendre compte car on les a faites au moment où on n’était pas censé le faire.
Perry suggère à tous les procrastinateurs, dont lui-même, de se joindre à ce dernier type de procrastination. La procrastination n'est pas en soi un trait positif, mais en l'utilisant pour faire tout ce qu’on n’est pas censé faire à un moment donné, on peut accomplir beaucoup de choses. Perry propose d'établir une hiérarchie des tâches à faire : La tâche la plus importante est au sommet, bien sûr, mais il y a des tas de choses importantes à faire plus bas dans la liste. Bien sûr, souligne Perry, que cela demande une bonne dose de mauvaise foi personnelle : il faut apprendre à se convaincre que toutes les autres tâches que nous faisons sont plus importantes ou sont dues à des dates limites plus proches que celles des tâches plus haut dans la liste. Moi, j’ai ajouté « apprendre le chinois » au sommet de ma liste pour pouvoir enfin commencer mes révisions, mais avant, un dernier passe-temps… je vais répondre aux quelques commentaires de cet article. Joyeuse procrastination !
Abdoulaye Ndiaye
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Très drôle…Mais pas de commentaires car il faut que tu ailles bosser…