Le Gabon est confronté au déclin de la production pétrolière, qui a structuré son économie depuis l’indépendance. Dans ce contexte, le pays fait face à un double défi : d’un côté, la création d’un tissu économique diversifié reposant sur la mise en valeur des ressources naturelles ; de l’autre, l’insertion professionnelle d’une population relativement jeune. Le Gabon ambitionne de devenir un pays émergent à l’horizon 2035. Cette vision s’est matérialisée par une croissance significative des investissements publics en 2010 et 2011, appelés à se maintenir au cours des deux prochaines années. La stratégie du Gabon encourage par ailleurs les investissements privés, tant nationaux qu’étrangers dans le cadre des Zones économiques spéciales (ZES).
En 2011, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) est estimé à 5.8 %, en baisse par rapport à 2010 (6.6 %), mais supérieur aux prévisions. Dans l’ensemble, l’activité économique a été intense, soutenue par la hausse des investissements publics pour la construction et la réhabilitation des infrastructures routières et des stades, en préparation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012, organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale. L’année 2012 et dans une certaine mesure l’année 2013 se présentent bien, avec notamment :
i) le maintien à un niveau élevé des cours des produits exportés (pétrole, manganèse et bois) ;
ii) l’optimisation des vieux champs par les compagnies pétrolières ;
iii) l’entrée en activité de la ZES de Nkok ;
iv) l’entrée sur le marché du premier producteur mondial de manganèse BHP Billiton dans la région du Haut-Ogooué ; v) l’entrée du géant chinois CICMHZ (Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou).
Enfin, les répercussions de la CAN 2012, avec son impact positif sur l’emploi, devraient permettre de stimuler la demande intérieure.
La bonne tenue des indicateurs macroéconomiques reste toutefois dépendante des cours du pétrole, dont les revenus représentent plus de 60 % des recettes de l’État et 75 % des exportations. Cette situation a poussé les autorités à engager une transformation de l’économie en s’appuyant sur la diversification de l’activité et la promotion d’un climat favorable aux affaires. Cependant, le programme ambitieux d’investissements publics, annoncé pour enrayer le déficit en infrastructures du pays, risque d’entraîner une dégradation de la situation budgétaire à moyen terme ; le déficit budgétaire hors pétrole a augmenté en 2011 à 22.5% du PIB non pétrolier.
Niveau de vie
Le PIB par habitant (7 370 USD) est relativement élevé par rapport à la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne. Reste que l’économie fonctionne davantage selon les critères d’un pays à faible revenu. Les inégalités et la pauvreté persistent. La population gabonaise est relativement jeune et en demande d’insertion professionnelle.
Le taux de chômage est estimé à 16 % de la population active ; il atteint 30 % chez les jeunes de moins de 30 ans. Pour y remédier, le gouvernement a lancé plusieurs actions, notamment des fonds spécifiques pour soutenir les réformes entreprises par l’Office national de l’emploi (ONE), ainsi que la mise en œuvre d’un projet de « e-emploi », en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). Ces mesures, auxquelles s’ajoutent les créations d’emplois générées par les investissements directs étrangers réalisés dans les ZES et le secteur minier (manganèse et fer), devraient stimuler l’emploi en 2012 et 2013, en particulier chez les jeunes.
Selon l’enquête sur la pauvreté (EGEP 2005), qui a identifié les individus, les groupes et les localités pauvres du pays, le tiers de la population gabonaise vivrait sous le seuil de pauvreté. Les disparités dans la répartition des richesses demeurent fortes. Le Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) 2006-08, tout comme le plan stratégique « Gabon émergent », ont mis l’accent sur la croissance inclusive et une répartition équitable des ressources du pays à travers des transferts vers les plus démunis. Toutefois, même si des progrès ont été faits en matière de programmation des ressources, leur mobilisation effective reste un défi. Les faibles taux d’exécution des programmes prioritaires, particulièrement dans les secteurs sociaux, s’expliquent en grande partie par la persistance de nombreuses insuffisances dans le système de gestion des finances publiques, qui continuent d’affecter la qualité et l’efficacité de la dépense publique. Dans le cadre du suivi des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le rapport de progrès, préparé avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en août 2010, montre qu’un nombre important d’OMD pourrait ne pas être atteint à l’horizon 2015, notamment ceux relatifs à la prévalence de la pauvreté et du chômage, la réduction de la mortalité infantile et maternelle, le taux de redoublement dans l’enseignement primaire et l’amélioration de l’habitat.
Dans le domaine de la protection sociale, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a été mise en place. A cet effet, les pensionnés de l’État sont soumis depuis janvier 2011 à un prélèvement obligatoire de 1.5 % sur le montant brut de leur pension de base et de leurs primes de revalorisation au profit de la CNAMGS. En contrepartie, ces agents bénéficient de la prise en charge de leurs soins de santé.
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