Le Grand Zimbabwe

Les actuels Zimbabwe et Mozambique sont des foyers de peuplement humain très anciens et actifs, les habitants ayant adopté l’agriculture dès 8000 ans avant J.-C. Au VI° siècle de notre ère, les populations Gokomere s’illustrent par une intense activité d’extraction et de travail de l’or, par leur qualité artisanale dont viennent témoigner des vestiges d’objets en céramique, des bijoux et des sculptures. L’élevage de bovins et l’agriculture y étaient très développés. Il s’agissait d’une population guerrière, qui s’est illustrée dans la construction de forts en pierre, mais également d’une société commerciale connectée à une forme ancienne de mondialisation, puisqu’y ont été retrouvées des poteries chinoises et des objets en provenance d’Inde.

Un long processus de centralisation du pouvoir et de rigidification des strates sociales, basée sur la division du travail (artisans, mineurs, paysans-éleveurs, noblesse guerrière, commerçants) a conduit à une forme de féodalisme avancé, incarné dans un Etat puissant, à l’origine de l’avènement du Grand Zimbabwe, nom qui désigne aussi bien le royaume que l’édifice monumental qui abritait la Cour royale des Shonas. Ce site, achevé au XIII° siècle et qui existe toujours de nos jours, est une ville de pierres étendue sur 7 km² qui abritait jusqu’à 5000 personnes intra-muros. Le Grand Zimbabwe étendait son contrôle sur l’actuel Zimbabwe, l’Est du Botswana et le Sud-Est du Mozambique et y battait sa propre monnaie. Si cette civilisation n’a pas développé son propre alphabet, elle était coutumière de l’arabe, devenu langue d’échange pour les commerçants des côtes est-africaines.

L’océan indien a été le vecteur de nombreuses relations d’échanges de populations, de connaissances et de technologies entre l’Afrique, le monde arabo-musulman, le sous-continent indien et même la Chine. La présence de commerçants arabes et indiens sur les côtes mais également à l’intérieur des terres australes est ancienne. La plupart des villes importantes de ces régions étaient multiculturelles. Le swahili est le fruit de ce métissage entre des langues bantous et l’arabe, et s’est rapidement imposé comme la langue véhiculaire

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[1]par excellence de l’Est africain. Premier partenaire commercial de cette région, la côte ouest de l'Inde exportait principalement des textiles en direction de l’Afrique, et en recevait des objets artisanaux en fer et en or, de l’ivoire, et des carapaces de tortues. L’océan indien était également le théâtre d’un commerce d’esclaves en provenance d’Afrique, principalement des populations pastorales ou de chasseurs-cueilleurs capturées par les populations africaines mieux organisées politiquement et militairement.

C’est également par l’océan indien que les Portugais sont arrivés sur les côtes du Zimbabwe à la fin du XV° siècle, rentrant en contact avec le royaume Shona des Torwa et le royaume du roi Monomotapa, successeurs du Grand Zimbabwe qui s’était délité au cours du XV° siècle.

 

Emmanuel Leroueil

 


[1] : Il s’agit en fait plutôt d’un groupe de langues qui partagent une structure commune forte, leur permettant de communiquer entre elles. Le Kiswahili en est désormais une version standardisée, langue nationale de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda.