TIC et agriculture : pour mieux informer et accompagner les agriculteurs !

inclusion_financièreMalgré la montée de l’urbanisation dans certaines villes africaines, l’Afrique pourrait trouver son salut dans l’agriculture. On peut citer le Nigeria qui en réponse à la baisse continue et soutenue des prix des hydrocarbures a décidé de se replier sur l’agriculture afin de maintenir son niveau de croissance économique. Dans le monde, environ 60% des terres cultivables sont non cultivées. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, une grande partie de ces terres se trouvent aux États-Unis et en Russie. En revanche, l’Afrique possède aussi beaucoup de terres cultivables non cultivées. Selon McKinsey, l’agriculture ferra partie dans les années à venir des secteurs offrant le plus de perspectives de croissance et de profitabilité. L’industrie agricole pourra s’appuyer sur les NTIC pour accompagner sa croissance et surtout éviter le gaspillage alimentaire.
Le gaspillage alimentaire est, en effet, une grande problématique dans le monde. Cependant, force est de constater que le gaspillage ne se produit pas au même moment dans la chaîne de distribution et varie suivant le pays en question. Le gaspillage a plutôt tendance à se produire pour les pays les moins avancés après la récolte durant la phase de récolte et de transformation contrairement au pays riches et industrialisés pour lesquels le gaspillage se produit durant la phase de consommation par le client final. Pour les PMA (pays les moins avancés), ceci peut s’expliquer par différentes raisons telles que le manque de moyens financiers, d’infrastructures de transport ou de conservation et de communication.

Aujourd’hui avec le développement des NTIC, ces derniers  peuvent apporter une plus-value importante au secteur agricole. Cet article présente   les effets positifs des NTIC sur l’industrie agricole et identifie les conditions à remplir afin que les effets soient ressentis dans toute la chaine de distribution pour limiter le gaspillage alimentaire.

 

Le secteur agricole est dépendant des principaux éléments suivants :

  • Le cheptel : Les agriculteurs doivent s’assurer que le troupeau puisse vivre dans les meilleures conditions (protections contre les maladies, achat de vaccins …) ;
  • La météo : la majorité de l’irrigation des champs en Afrique subsaharienne provient de l’eau de pluie ;
  • Engrais et semences : obtenir les meilleurs produits aux meilleurs prix ;
  • Terre : entretenir la qualité de la terre afin que les récoltes puissent pousser dans des conditions optimales ;
  • Récoltes : s’assurer que les récoltes puissent subvenir aux besoins du village et que le reste puisse être revendu au meilleur prix.

 

La gestion de l’information

L’agriculteur doit donc avoir une bonne connaissance des différents paramètres liés  aux éléments ci-dessus. Et les NTIC peuvent l’aider à y arriver.

Les NTIC ont pour principal but d’accéder et d’échanger  l’information grâce à des supports comme les téléphones portables ou les ordinateurs. Les informations permettent aux agriculteurs d’accéder aux prix du marché des engrais et semences ou du marché des animaux (achat et revente, vaccins). En effet, une grande partie des récoltes sert à nourrir les habitants d’un village et le reste est revendu. Cependant, les agriculteurs n’ayant pas accès aux prix du marchés sont souvent emmenés à revendre leurs récoltes bien en deçà des prix du marché. Grâce aux NTIC, ces derniers pourront s’aligner plus facilement sur les prix du marché.
Les NTIC auront pour principal objectif de connecter les villages au monde extérieur notamment pour les prix du marché ou la connaissance des effets néfastes de certains produits chimiques.

Les effets sur la chaine de distribution

L’efficacité d’une chaine de distribution se mesure par la circulation de l’information. Et ceci peut se faire grâce aux applications mobiles. Ces dernières permettront le rééquilibrage de l’offre et de la demande. 
Un des moyens pour limiter ces gaspillages serait d’informer en continue et en temps réel les acteurs en aval de la chaine de l’évolution des récoltes afin d’écouler les produits dans les délais impartis (durée de vie faible pour certains aliments)., Aujourd’hui, de nombreuses applications ont vu le jour pour aider les paysans. Prenons l’exemple de l’application M-Farm qui a pour principales objectifs d’informer l’agriculteur en temps réel de la météo mais aussi des potentiels acheteurs.  Ce type d’application donne plus de pouvoir aux paysans qui pourront anticiper et mieux contrôler leurs récoltes sur le long terme.

Les conditions nécessaires pour bénéficier des effets des NTIC

Plusieurs conditions doivent être réunies afin que les NTIC soient utilisées à bonne escient.
La couverture réseau fait partie des conditions primordiales. Celle-ci selon sa puissance et sa fréquence permettra de faire circuler l’information.
Ensuite vient la problématique et pas des moindres de l’analphabétisme. La meilleure solution pour lutter contre cela reste la scolarité. Cependant, une alternative s’offre aux développeurs des NTIC pour faire face à cet obstacle. Il s’agit de l’utilisation d’images et pictogrammes. Non seulement l’utilisation des NTIC en sera simplifiée mais elles seront aussi accessible à plus de personnes du fait de l’existence d’une multitude de dialectes. Car il  est commun de retrouver plusieurs dialectes au sein d’un même village. Les solutions informatiques proposées doivent aussi être lisibles dans plusieurs dialectes afin de toucher un maximum de personnes au sein d’un même village mais aussi dans une même région.

L’agriculture restera donc un secteur à privilégier et à soutenir par le pouvoir étatique. Ce secteur reste une valeur sûre sur le long terme grâce aux terres très fertiles ainsi qu’une météo conciliante. Dans le cas où les NTIC sont utilisées à bon escient, celles-ci pourront diminuer le gaspillage alimentaire. Les prochaines étapes pour le secteur agricole seraient d’automatiser la production et de trouver une alternative à l’irrigation des champs par l’eau de pluie. Ces actions permettraient d’accélérer l’industrialisation de secteur agricole. Les NTIC constituent un support essentiel à la croissance de l’agriculture.

 

Issa Kanouté

 

Sources

Partage d’informations

http://www.finyear.com/Les-nouveaux-enjeux-technologiques-de-la-Supply-Chain_a36813.html?platform=hootsuite

Stimuler les rendements agricoles grâce aux TIC

http://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/tic/actualites/stimuler-les-rendements-agricoles-gr-ce-aux-tic.html

Les sols fertiles d’Afrique peuvent-ils nourrir la planète

http://www.nationalgeographic.fr/12418-les-sols-fertiles-afrique-peuvent-ils-nourrir-la-planete-enquete-alimentation/

Paradoxe : Afrique ; région la plus touchée par la faim mais ou il y’a le plus de terres fertiles

"Il est certain qu’il s’agit là d’une vision optimiste de l’avenir. La Thaïlande exporte actuellement davantage de produits agricoles que tous les pays subsahariens réunis,"

Terres africaines exploités par des groupes étrangers. Face à la pression démographique, manque de terres en Chine donc viennent en Afrique pour exporter en Chine

Travailler en collaboration avec grandgroupe qui possède la technologie

MacKinsey y croit toujours

http://www.jeuneafrique.com/mag/358092/economie/mckinsey-y-croit-toujours/

Gaspillage alimentaire

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/10/16/chaque-annee-1-3-milliard-de-tonnes-de-nourritures-gaspillee_4507636_4355770.html

Ampleur des pertes et gaspillage alimentaires

http://www.fao.org/docrep/016/i2697f/i2697f02.pdf

Les terres cultivables non cultivées dans le monde

http://www.agter.org/bdf/fr/corpus_chemin/fiche-chemin-208.html

Déçu par le pétrole, le Nigeria renoue avec l’agriculture

http://www.jeuneafrique.com/depeches/354558/economie/decu-petrole-nigeria-renoue-lagriculture/

Article teranga : TIC et agriculture: l’innovation au service du secteur primaire

http://terangaweb.com/tic-et-agriculture-linnovation-au-service/

High tech : le top 10 des applications mobiles africaines

http://www.jeuneafrique.com/165339/societe/high-tech-le-top-10-des-applications-mobiles-africaines/

 

La difficile réforme foncière en Afrique : Cas du Lesotho

La difficile réforme foncière au Lesotho est un article écrit en 1986 par I.-V. Mashinini dans le magazine Politique africaine. Il est frappant par le fait qu’il reste d’actualité, par son à-propos et sa précision dans l’analyse de la situation agricole africaine et dans la position des problèmes.

L’article commence par le constat de la baisse de la production agricole africaine au cours des années 70 et la pénurie alimentaire aigüe qui en a résulté malgré l’importation de denrées alimentaires. Après avoir décrit les méfaits de cette politique d’importation sur l’agriculture locale, I.-V. Mashinini traite de l’ampleur prise dans les années 70 – 80 par la crise agricole africaine sur les plans social, économique et politique.

Afin de juguler cette crise, les chefs d’Etat africains ont adopté en 1980 le Plan de Lagos. Ce plan admet que le système de propriété foncière « communautaire » existant est une entrave à la croissance agricole. Ce plan a conduit à quelques projets de réforme foncière (Kenya, Botswana, Lesotho) dont la tendance principale est la privatisation. L’article analyse le cas du Lesotho.

En effet, afin d’augmenter sa trop faible production agricole, le Lesotho lance une réforme foncière en 1979. Trois formes de régime sont alors prévues :

        La concession : des droits sur la terre sont attribués d’après les procédures coutumières et sont cédés par héritage. Aucun fermage n’est demandé pour les biens concédés mais la concession peut être révoquée en cas de mauvaise gestion de la terre.

        Le bail : le bailleur dispose de droits personnels complets sur la terre qu’il peut donc vendre, sous-louer ou hypothéquer.

        La licence : qui ne s’applique que dans le cas de terres à usage agricole enclavées dans des zones urbaines.

La mise en œuvre de cette réforme foncière dans les zones rurales a été bloquée pour plusieurs raisons parmi lesquelles, on peut citer :

        une opposition entre les intérêts des leaders politico-administratifs traditionnels et ceux des politiciens et bureaucrates modernes

        le fait que cette réforme ait été imposée au pays par le haut (communauté internationale, groupe réduit d’entrepreneurs modernistes)

        l’absence de ressources financières et techniques nécessaires à la mise en œuvre.

Enfin, l’auteur expose les risques de la mise en œuvre d’une telle réforme foncière au Lesotho, avec au premier chef, une aggravation de la pénurie des terres du fait de la concentration de celle-ci dans quelques mains avec peu de possibilités de reconversion pour les 20 000 familles qui se retrouveraient sans terre.  D’autre part, les incitations à produire des surplus pour ceux qui accèdent à la terre seraient négligeables sans une réforme agraire qui toucherait à d’autres stimulants indispensables : les prix et la commercialisation. Cependant, la protection de la production locale au Lesotho semble difficile du fait de l’intégration de l’Afrique australe.

Retrouvez l’intégralité de cet article très intéressant et très instructif en suivant le lien : http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/021054.pdf

Tite YOKOSSI

Le développement de l’Afrique passe t-il par une révolution agricole ?

Un vrai débat existe sur les priorités et les étapes à suivre pour le développement. Il parait naturel de penser qu’elles sont différentes suivant les régions et les pays du monde et suivant les époques. L’on est cependant tenté de se demander s’il y a des constantes ou des règles immuables pour le développement et si l’essor du secteur agricole en fait partie. Plus modestement, nous nous intéresserons ici à la question de l’importance d’une révolution verte pour le développement de l’Afrique. Mais avant de nous focaliser sur le continent africain (3ème partie de la saga), il nous parait intéressant et instructif d’avoir en tête des exemples de révolution du secteur primaire et de voir la place que celle-ci a eu dans l’amorçage du développement de pays aujourd’hui considérés comme économiquement développés (1ère partie) ou émergents (2ème partie).

Sur le vieux continent, commençons par l’Angleterre – première puissance économique mondiale des XVIIIe et XIXe siècles – et par ce qu’on a appelé la « Révolution Agricole ». Au risque de rappeler ce que chacun sait, la Révolution Agricole est le nom que les historiens ont donné à la série de changements et d'innovations qui ont rendu possible le démarrage des rendements céréaliers accrus, la fin des famines cycliques et l'augmentation générale de la quantité, de la qualité et de la variété de la nourriture produite. Quelles sont les raisons de son éclosion?

D’abord, Les Temps Modernes voient une éclosion de la pensée scientifique et un intérêt nouveau pour le progrès technique. Alors que les savants et philosophes médiévaux (et encore plusieurs d'entre eux à l'époque moderne) voient les crises et les famines cycliques comme une forme d'intervention divine, l'esprit rationaliste, lui, vise au contraire à les dominer. D’autre part, les prix agricoles sont à la hausse, ce qui encourage les grands propriétaires à améliorer leurs méthodes de culture afin d'augmenter la production. Aussi voit-on au cours du XVIIe siècle l'agronomie faire ses premiers pas. On commence à étudier scientifiquement la composition des sols et à leur associer les cultures les mieux adaptées. À la fin du XVIIe siècle, les agronomes sont en mesure de produire les premiers manuels d'agriculture moderne. Enfin, depuis la découverte de l'Amérique en 1492, de nouvelles espèces végétales font leur apparition en Europe.

La Révolution Agricole se manifeste en trois volets. D’abord le mouvement des «Enclosures ».  Il s’agit du phénomène de remembrement des terres agricoles qui a lieu en Angleterre à partir de 1500. Enclore une terre c'est tout simplement l'entourer de haies ou de clôtures. Pour comprendre l'ampleur de ce phénomène, il faut savoir qu'au Moyen Âge et pour une bonne partie des Temps Modernes, la terre, bien qu'elle appartienne à un seigneur, est répartie géographiquement  de façon aléatoire entre les différents cultivateurs. En effet, un cultivateur peut posséder 3 ou 4 lopins de terre, mais qui ne sont pas collés les uns aux autres. Les champs sont « ouverts » et chacun peut y avoir accès. Il existe aussi des champs communs, qui sont utilisés pour faire paître les animaux. Les inconvénients de ce système sont nombreux et on peut facilement les imaginer.  Par exemple, les animaux qu'on mène au pâturage piétinent au passage les champs cultivés par les autres cultivateurs. D’autre part, si le lopin voisin du vôtre est laissé en jachère, les mauvaises herbes vont se répandre dans votre champ cultivé. Pour remédier à la désorganisation de ce système, les seigneurs de l’époque vont non seulement enclore les lopins de terre pour mieux protéger les champs mais aussi abolir les droits seigneuriaux pour les remplacer par des tarifs de location de la terre, remembrer les parcelles afin d'éviter l'éparpillement dans l'espace des différents lopins de terre d'un même cultivateur et faire un nouveau partage des terres regroupées. Les terres seront louées à des fermiers créant ainsi un marché où le niveau de location des terres dépendra de leur fertilité et de leur localisation.

Les conséquences de ce phénomène sont multiples et ne vont malheureusement pas faire que des contents. Les enclosures vont d'abord profiter aux grands propriétaires terriens qui, parce qu'ils louent leurs terres selon la loi de l'offre et de la demande, accroissent leurs revenus. Comme les fermiers les plus pauvres ne pourront pas se permettre de louer des terres, ils deviendront des ouvriers agricoles pour les autres fermiers ou pour les grands propriétaires. Au XVIIIe siècle, ce surplus de population dans les campagnes commence à se diriger dans les villes pour trouver des emplois, ce qu'on a appelé l'exode rural. Mais surtout, les enclosures permettent aux grands propriétaires de rationaliser l'agriculture sur leurs terres. Ils peuvent plus facilement implanter de nouvelles cultures et appliquer de nouvelles techniques. Progressivement, l'agriculture devient de plus en plus commerciale, orientée vers la satisfaction des besoins de la population croissante des villes et des campagnes.

Dans la foulée du mouvement  des « enclosures », l'accroissement des terres mises en culture favorise l'augmentation de la production agricole. Cet accroissement est dû à la découverte ou au perfectionnement de techniques de drainage des sols humides. Ainsi, des terres qui ne pouvaient pas être cultivées auparavant, comme les marécages par exemple, vont être transformées en terres arables. On entoure le terrain que l'on veut assécher d'une digue qui empêche l'eau de s'y répandre, puis on installe un moulin à vent qui actionne une pompe afin de drainer le sol. L'eau ainsi pompée est redirigée dans des canaux qui la rejettent à la mer.

Le troisième volet de cette révolution agricole concerne les assolements complexes. Il s’agit là de la grande innovation qui apparaît au milieu du XVIIe siècle et qui va remplacer le système traditionnel de rotation des cultures. Dans les systèmes de rotation traditionnels, une partie de la terre est consacrée annuellement à la culture du blé, une autre partie à une autre céréale, comme l'orge ou l'avoine, et enfin, une dernière partie est laissée en jachère, c'est à dire au repos. On y envoie les animaux se nourrir et déféquer afin d'enrichir la terre de fumier. Chaque année, une partie non négligeable (pouvant aller jusqu’à la moitié) de la terre arable ne produit donc pas. Avec le progrès scientifique, on découvre que des plantes comme les légumineuses, les tubercules, dont la pomme de terre et les légumes-racines (navet, carottes) peuvent remplacer la jachère en enrichissant les sols. Les légumineuses, surtout le trèfle, sont une meilleure source d'alimentation pour le bétail. Mieux nourris, ces animaux se reproduisent davantage, donnent du lait et de la viande de meilleure qualité en plus grande quantité. Les mêmes animaux donnent de l'engrais de meilleure qualité. Cet engrais est à son tour utiliser pour fertiliser les sols. En un mot, la productivité agricole est nettement améliorée.

Il est certain que c’est sur le solide socle de la révolution agricole anglaise que la révolution industrielle a vu le jour. L’augmentation de la production agricole permet de subvenir aux besoins d’une population toujours croissante. D’autre part, les exploitations nécessitant de moins en moins de main d’œuvre, les travailleurs se tournent vers d’autres secteurs d’activité tels que l’industrie.  Qu’en est-il du reste de l’Europe?

 

La France et les autres pays d'Europe occidentale ne connaîtront leur Révolution agricole qu'à partir du XIXe siècle. Cependant dans le cas de la France par exemple,  il faut rappeler qu’Henri IV et Sully ont mené une politique de modernisation du secteur agricole déjà au XVIè siècle. Pour ne citer qu’un exemple, Henri IV qui connaît la puissance de l’écrit et cherche un moyen de convaincre la noblesse de France d’adhérer à son projet de renouveau agricole, demande à Olivier de Serres de rédiger un ouvrage qui pourrait servir de manuel de gestion domestique à l’usage de l’agriculteur. Ainsi naît, en 1600, le fameux Théâtre de l’agriculture et mesnage des champs appelé à connaître un succès fulgurant.

En substance, les pays du Vieux Continent sont chacun à leur façon passés par une modernisation de leur secteur agricole qui a engendré un important accroissement de la productivité dudit secteur. L’assèchement des marécages, le drainage des terres inondées, la sélection des semences et des espèces et la meilleure exploitation des forêts sont des règles d’or qui ont été suivies dans les pays européens et qui y ont dans une grande mesure favorisé le développement de l’industrialisation, des services et des échanges commerciaux. On pourrait penser que ces exemples sont d’une autre époque et qu’ils sont obsolètes pour l’Afrique d’aujourd’hui et que le passage par la case « Révolution Agricole » n’est plus « obligé ». C’est pour cela que dans la deuxième partie de cette saga, nous évoquerons les révolutions vertes bien plus récentes des pays aujourd’hui considérés comme économiquement émergents. Nous ferons un tour du côté de l’Inde, de la Chine et de l’Amérique Latine afin de nous faire une idée du niveau de priorité qui y a été donné au développement du secteur agricole.

Tite Yokossi