Le Rwanda et les ambitieuses politiques en matière de développement durable

Classé parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique, le Rwanda a depuis la fin du génocide repensé sa politique environnementale et son développement économique, qui se veut durable et responsable.

Les changements climatiques : des effets dévastateurs pour le pays des mille collines

Petit pays d’environ 26 000km², le Rwanda est particulièrement exposé aux risques environnementaux en raison de sa position géographique. Au centre de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique des Grands Lacs, le pays dit des mille collines est situé dans une zone sismique, en proie aux éboulements et aux inondations du fait de de son relief très accidenté. De manière générale,les pays de la région, s’ils sont très liés économiquement le sont encore plus géologiquement. En témoigne le récent tremblement de terre qui a frappé la Tanzanie en septembre 2016. Les secousses ont été ressenties dans les pays voisins et jusque dans la capitale rwandaise à Kigali.[1]

Les études de l’Alliance Mondiale contre le changement climatique démontrent bien que le changement climatique génère un déséquilibre environnemental mais également une insécurité alimentaire et sanitaire qui touchent directement les populations.  [2]

Au Rwanda, on observe plusieurs cercles vicieux dus à ces perturbations environnementales. Tout d’abord autour de la politique économique du pays : l’agriculture pluviale faisait encore vivre  80% de la population en 2013 et représentait 30% du PIB[3] . Or les effets du changement climatique génèrent dans le pays des anomalies pluviométriques allant de pluies intenses au retard de la deuxième saison des pluies, voire à la sécheresse comme en l’an 2000. L’Etat prend alors conscience qu’il dépend de son agriculture pluviale et que cette dernière dépend elle-même des changements climatiques. Ainsi, à la fin des années 2000, le Rwanda se rend compte qu’il doit faire preuve d’une « adaptation aux changements climatiques ». Selon le Third Assessment Report – IPCC 2001, on entend par adaptation aux changements climatiques, «  les ajustements du système humain ou naturel en réponse aux stimuli actuels ou attendus et leurs effets et qui atténuent les dommages ou exploitent les opportunités favorables au développement. [… Elle est différente de ] l’atténuation [qui] est l’effort d’éviter ou de réduire le changement climatique »[4]. En second lieu, on observe un territoire mis à mal par des phénomènes migratoires importants et un habitat dispersé qui empiète sur les terres agricoles productives[5]. Dans les zones de forte densité de population, les terres sont surexploitées et le couvert végétal fortement endommagé. Ce qui provoque des migrations de populations vers le sud et le sud-est du pays (moins peuplé), où le risque de sécheresse et de désertification y est néanmoins plus élevé[6], mais aussi des politiques de déforestation pour augmenter la capacité productive du pays. En outre, la dégradation de l’environnement a posé le problème de la production énergétique nationale qui s’alimente principalement de la biomasse (combustibles ligneux et résidus végétaux)[7].; source énergétique majoritaire des ménages et l’industrie et l’artisanat, le gouvernement doit alors faire face à cette dépendance environnementale[8]. On perçoit donc bien ici encore le phénomène de vulnérabilité du Rwanda, dont l’économie est directement liée aux ressources naturelles.

Face à la vulnérabilité, l’adaptation au changement climatique se concrétise

Le Rwanda a mis en place depuis les années 2000 des politiques de développement durable pour faire face aux changements climatiques. Les coûts économiques pourraient s’avérer très élevés et atteindre jusqu’à 1% du PIB jusqu’à 2030[9]. Ces changements répondent aux attentes nationales mais aussi à celles des Nations Unies avec les Objectifs de développement durable (ODD). Le pays des mille collines a donc décidé d’associer « développement responsable » et « lutte contre la pauvreté ».

Tout d’abord le Rwanda fut signataire dans les années 90  de l’agenda 21, connu pour être l’un des plans d’action d’envergure pour  le développement durable. La politique engagée semble être plus fructueuse depuis la fin du génocide en 1994 et l’ amorce de la reconstruction du pays. M. Stanislas Kamanzi, Ministre des ressources naturelles du Rwanda, pointe ce renouveau lors du sommet RIO+20 en 2012 : « Le développement durable est placé au coeur de [la] stratégie nationale de développement. Une évaluation récente a montré que les efforts engagés ont contribué à diminuer de 12% le taux de pauvreté jusqu’en 2012. Avec l’appui de ses partenaires, le Gouvernement rwandais a cherché à faire en sorte que les efforts en vue du développement reposent sur des principes promouvant la bonne gouvernance, la participation aux processus de prise de décisions, l’égalité entre les sexes, en insistant sur le rôle clef de l’autonomisation des femmes et le partenariat avec le secteur privé »[10]. Une économie verte est alors prônée au nom de la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie. La question du développement durable devient par conséquent une question politique, permettant au Rwanda d’être à la hauteur des exigences des Nations Unies. Pour preuve,  en 2014 le Groupe National de Référence (GNR)[11] du Rwanda a exigé le renforcement les institutions comme gage de rempart face aux changements climatiques[12]. Les participants au GNR ont permis de constituer un « front rwandais contre le réchauffement climatique » en invoquant une meilleure connaissance de la population sur les risques environnementaux, une base de données météorologique fiable ou encore des politiques nationales de qualité[13]. Le Rwanda a alors lancé des projets et des politiques publiques en faveur d’un développement durable et d’une anticipation des changements climatiques.

Nous pourrions en citer un bon nombre tant les programmes sont multiples et dénotent un véritable engagement du pays. Par exemple, dans le cadre de la politique de la vision 2020,  le gouvernement s’efforce de réduire l’utilisation du bois dans le bilan énergétique national de 94 à 60%[14]. Pour cela, il est aussi engagé conjointement avec les Nations Unies à travers un projet d’adaptation aux changements climatiques (PNUE)[15] sur la réduction de la vulnérabilité du secteur énergétique aux impacts du changement climatique au Rwanda[16]. C’est ainsi qu’en 2015 la politique forestière du Rwanda a été récompensée par l’ONU pour « sa gestion locale, autonome et durable »[17]. Le gouvernement a en oûtre mis en place plusieurs grands programmes nationaux renouvelés et renouvelables comme le PANA-RWANDA ou encore le Plan National de Gestion des Catastrophes (2003). Enfin, nous pouvons noter que dans les années 2000, le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI) a adopté l’agriculture irriguée et l’a rendue prioritaire dans la région du Bugesera, particulièrement touchée par les changements climatiques[18]

En plus de cela, nombreuses sont les mesures visant à mettre en place un véritable développement durable qui ont été prises. C’est le cas, par exemple, de l’interdiction de l’utilisation des sacs en plastique (2004, pionnier avec l’Afrique du sud), la loi des 3R (Reduce-Reuse-Recycle), ou encore des usines de transformation des déchets plastiques[19]. A Kigali, la capitale se démarque par une architecture urbaine innovante grâce -entre autres- à deux cabinets spécialisés dans la conception de solution durable des espaces urbains à croissance rapide : MASS Design Group et Light Earth Design. Ces deux groupes privilégient la construction basée sur des matériaux rwandais afin de réduire la dépendance du pays aux importations coûteuses[20]. On estime que la population urbaine va doubler d’ici à 2030. Ces projets pilotes tentent alors de montrer que des zones à forte densité de population n’engendrent pas nécessairement naissance de «  bidonvilles ». Enfin, le pays s’est engagé dans l’énergie solaire afin de réduire sa dépendance aux hydrocarbures et permettre un accès plus généralisé à l’électricité (Programme de déploiement de l’électricité, EARP)[21].

Néanmoins, il est vrai que le Rwanda doit relever de nombreux défis pour faire de ses programmes de véritables succès écologiques (manque d’infrastructures ou de financements par exemple). C’est pour cette raison que le gouvernement Rwandais a participé à une demande d’aide internationale conjointe avec les autres dirigeants africains à la COP21 et a mis en place divers fonds nationaux. A titre  illustratif,: le FONERWA, le fond pour l’environnement et le changement climatique qui vise à « mobiliser et canaliser les fonds domestique et international, financer les projets de l’environnement et du changement climatique public et privé, et travailler avec les projets qui aident l’engagement fort et prospère de l’économie verte du pays »[22]. En 2013, la somme collectée atteignait près de 60 milliards de francs rwandais. Le fond avait attiré une vingtaine de projets et avait contribué pour 4 milliards de francs rwandais à la Banque Rwandaise de Développement.

En dépit des persistantes  difficultés, les avancées sont  somme toute nombreuses et cela permet de dire aujourd’hui que le pays trouve la voie de l’économie verte avec une véritable politique d’adaptation aux changements climatiques. Le Rwanda est en passe de devenir un véritable modèle écologique pour l’Afrique. Le pays des mille collines  n’est cependant pas un cas isolé et doit s’intégrer dans  la dynamique régionale, traversée par des phénomènes semblables. Ainsi, en 2015, une étude informative sur le commerce, le changement climatique et la sécurité alimentaire a été effectuée dans l’East African Community (EAC) afin de lier agriculture-commerce-climat dans la région orientale. Il en a été de même avec la SADC (Communauté de développement d’Afrique Australe) ou le COMESA  (marché commun de l’Afrique australe et orientale) afin de lancer des programmes de développement durable et de renforcer l’unité diplomatique sur la thématique des changements climatiques.

Clémence Lepape

 


[1] « Tanzanie: séisme meurtrier dans le nord-ouest du pays », rfi.fr, septembre 2016 http://www.rfi.fr/afrique/20160910-tanzanie-seisme-meurtrier-le-nord-ouest-pays

 

 

[2] Programme d'adaptation et d'atténuation des changements climatiques en Afrique australe et orientale (COMESA-EAC-SADC), Alliance mondiale contre le changement climatique, 2012

 

 

[3] Alexandre Taithe, Le réchauffement climatique dans la région des Grands Lacs, Observatoire des Grands Lacs, Note N°8, novembre 2013

 

 

[4] PROGRAMMES D’ACTION NATIONAUX D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES (PANA-RWANDA), Ministère des terres, de l’environnement, des forêts, de l’eau et des mines, décembre 2006

 

 

[5] PROGRAMMES D’ACTION NATIONAUX D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES (PANA-RWANDA), op. cit

 

 

[6] Ibid.

 

 

[7] Ibid.

 

 

[8] Ibid.

 

 

[9] « Rwanda: Au-delà des chiffres de croissance économique (3ème partie) », op. cit.

 

 

[10] Florent Breuil, « Le Rwanda à Rio+20 : Résolument engagé en faveur du développement durable », Médiaterre, juin 2012 http://www.mediaterre.org/international/actu,20120626132712.html

 

 

[11] Think tank national qui existe dans de nombreux pays

 

 

[12] Le front Rwandais contre le réchauffement climatique, Ambassade du Rwanda en Belgique, septembre 2014

 

 

[13] Le front Rwandais contre le réchauffement climatique, op. cit

 

 

[14] PROGRAMMES D’ACTION NATIONAUX D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES (PANA-RWANDA), op. cit

 

 

[15] Programme des Nations Unies pour l’environnement

 

 

[16] Ibid.

 

 

[17] Emmanuelle Lecomte, « Saviez-vous que l’Afrique bouge en matière d’écologie ? », consoGlobe, septembre 2015 http://www.consoglobe.com/afrique-rwanda-ecologie-cg

 

 

[18] Ibid.

 

 

[19] Emmanuelle Lecomte, op. cit

 

 

[20] David Thomas, « Kigali, un modèle pour construire une ville respectueuse du climat », Les affaires, novembre 2015 http://www.lesaffaires.com/dossier/changements-climatiques-40-solutions-business/kigali-un-modele-pour-construire-une-ville-respectueuse-du-climat/583416

 

 

[21] Thomas Livingstone, « Le Rwanda mise sur l’énergie solaire », L’Energeek, décembre 2015 http://lenergeek.com/2015/12/01/le-rwanda-mise-sur-lenergie-solaire/

 

 

[22] « Rwanda : Mise en place d’un fond « FONERWA » pour l’Environnement et le changement climatique », Ibidukikije, octobre 2013 http://www.ibidukikije.com/2014/10/rwanda-mise-en-place-dun-fond-fonerwa-pour-lenvironnement-et-le-changement-climatique/

 

 

 

 

Le conflit centrafricain, ou comment repenser le régionalisme en Afrique

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Il ne suffit pas de dessiner 8 espaces sur une carte pour leur conférer une réalité sociale et historique. Sans aller jusqu’à comparer le découpage actuel du continent à celui qui se fit lors de la conférence de Berlin de 1886, il convient tout même d’interroger les raisons qui ont sous-tendu ce découpage.

Se rappelle-t-on que lors du sommet d’Addis-Abeba qui allait porter l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) sur les fonts baptismaux, certains  proposèrent une Afrique divisée en 3 ou en 4 ? Se souvient-on que dans le projet initial de l’OUA, le Cameroun était intégrée à l’Afrique de l’Ouest ? Se rappelle-t-on aussi l’affrontement entre le groupe de Casablanca – partisans d’une union politique africaine – et celui de Monrovia – plus réticents à abandonner le concept de l’État-nation – et  la victoire de la logique de coopération sur celle d’intégration ?

Avant l’indépendance, bien avant la  colonisation, l’Afrique comme tous les autres continents, a été une terre de conquête par les idées (superstructure) et par des formes politiques (infrastructure).  Dès lors l’unité africaine existe avant tout comme une téléologie, et l’OUA, l’UA et les CER sont ces formes politiques. Destinées à quoi faire ? Là est la question. Ce débat entre matérialisme et idéalisme se posant à toutes les constructions sociales humaines, il ne pouvait en être autrement sur le continent africain ; d’autant que la tâche est d’envergure pour un continent deux fois plus grand et peuplé que l’Europe.

La situation qui déchire la Centrafrique depuis plusieurs mois nous tance sur le projet panafricain. Un projet qui, tel qu’il se développe actuellement, pose autant – sinon plus –  de problèmes qu’il ne résout de solutions. Parce qu’une division de l’espace continental en 8 Communautés Economiques Régionales ne suffit pas à instaurer une division scientifique du maintien de la paix (CEDEAO, CEEAC, UMA, IGAD, COMESA, CAE, SADC, CEN-SAD) ; parce les dynamiques qui animent ces espaces posent la question de leur complémentarité ; et enfin parce qu’à l’instar du Mali, la Centrafrique assène une vérité essentielle : l’intangibilité des frontières des Etats ne signifie pas celle des  espaces régionaux.

A ce sujet, la Centrafrique, pays carrefour d’une région carrefour du continent, n’a jamais mieux porté son nom qu’aujourd’hui. Le conflit qui mine à nouveau le pays depuis fin 2012  est de nature à susciter le débat sur la construction panafricaine. Ce faisant, saisir le défi centrafricain reviendrait à saisir le défi de toute une sous-région et in extenso celui d’un continent. Si la CEDEAO ou la SADC sont souvent citées en « exemple »  en termes d’intégration régionale, nous avons énormément à apprendre des déboires de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC).

La question de la construction d’un espace régional en Afrique centrale pose la question de l’intégration certes ; mais il nous semble qu’il est surtout le révélateur d’un autre concept clé trop souvent mésestimé: l’inter-régionalisme.

Avec l’Afrique centrale, nous disposons d’un espace régional particulier dont les frontières semblent se mouvoir. L’existence en son sein de pays comme la République démocratique du Congo (RDC) et l’Angola appartenant à la fois à la SADC et à la CEEAC ; ou encore du Rwanda qui s’est « détournée » de l’Afrique centrale au profit de l’Afrique de l’est sont autant de phénomènes particuliers à cette région.

Aussi les évènements de cette année en Centrafrique ou encore en RDC ne cessent-ils de rappeler que la question sécuritaire en Afrique centrale ne va pas sans le concours des autres sous-régions. Il est évident qu’en tant que région centrale, il  est tout à fait logique qu’elle soit celle qui partage le plus de frontières. Et c’est pour cette raison qu’elle réclame d’autant plus d’attention. Que faut-il penser quand les actes criminels du LRA ougandais se prolongent en Centrafrique ? Que dire encore quand Boko Haram mène ses incursions dans le Nord-Cameroun et va jusqu’à enlever la femme du Vice-Premier ministre ?

Le cas libyen a réaffirmé que l’effet domino est une réalité inquiétante  dans ce continent : les conséquences de l’effondrement du régime libyen ont rampé jusqu’en Centrafrique en passant par le Mali, le Niger et le Tchad. 4 pays, 2 sous-régions. Et pourtant, à  l’inter-régionalisation des conflits  ne répond pas encore un  inter-régionalisme institutionnel fort.  Et comme d’habitude cela  se traduit sur le plan de la sécurité bien que les faits soient de nature à nous y exhorter.

L’apport prépondérant des forces tchadiennes (20% des effectifs) dans la MINUSMA, celui considérable de l’Ouganda  dans le cadre de l’Initiative de Coopération Régionale  en Centrafrique, au Soudan et en RDC ou encore l’implication de l’Afrique du Sud en RDC sont autant de preuves que le cadre de réflexion des  problèmes de sécurité en Afrique dépasse de loin celui d’une sous-région.

Il nous semble qu’en Afrique se jouera dans les décennies à venir le nouveau paradigme de sécurité continentale. Plus qu’un paradigme il s’agit de s’affranchir de nos habituels  carcans conceptuels qui brident les perspectives d’évolution de la construction panafricaine. Les idées construisent et cela ne doit pas être oublié. L’inter-régionalisme n’est pas que la  fin de la construction panafricaine, elle en est aussi un moyen.

Mise en branle par la Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), puis confirmée par les accords tripartites entre le COMESA, la SADC et la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), et les accords SADC-COMESA-CEEAC, la logique verticale de développement impulsée par l’Afrique du Sud notamment trouve en l’Afrique centrale un espace de conquête.  Face à une organisation régionale défaillante, cette logique verticale pourrait séduire d’autres pays d’Afrique centrale à l’instar de la RDC et de l’Angola.

Face à cette logique verticale, il existe les contours d’une logique horizontale symbolisée par la zone Franc (commune à la majorité des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest et la bande sahélienne.  Alors pourrait se jouer dans cette région centrale une compétition qui pourrait amener au redimensionnement de cet espace régional voire à sa disparition. 

Cheikh Gueye