Par Christian Dior MOULOUNGUI, Philosophe, Enseignant de philosophie et Doctorant à l’Université Omar Bongo (Gabon), cdmouloungui@gmail.com
Résumé
« À l’école de la démocratie, les États africains ont la triste réputation d’être de mauvais élèves »[1]. Si nous validons cette assertion, alors la question fondamentale est celle du « pourquoi ». Le Professeur Pierre Nzinzi répond à cette question en ces termes : « est-il possible de réaliser les principes démocratiques dans les formes des peuples et des États tant qu’il existe un défi d’éducation ? Plus simplement, jusqu’où peut aller l’expérimentation démocratique dans la société faiblement éduquée ? »[2]Cet article souscrit à ce présupposé, qui considère que l’éducation est la condition de possibilité d’établissement des sociétés démocratiques. Éduquer, c’est enraciner un esprit dans un milieu donné et l’ouvrir au monde. Mais dans le cadre des États africains, en général, et du Gabon, en particulier, quel rôle doit jouer la philosophie pour aider, en contexte d’apprentissage, à la participation citoyenne[3] et faire en sorte que celle-ci soit un facteur de démocratie durable ? Du point de vue philosophique, nous montrerons que l’éducation aide à la formation d’un jugement autonome, qui consiste pour le citoyen à se questionner à la fois sur l’état d’éveil des consciences, sur les rapports sociaux, sur la légitimité des institutions et sur le modèle des élites.
Mots-clés : Philosophie, citoyen, Afrique, Gabon, démocratie, éducation.
Abstract
“At the school of democracy, African states have the sad reputation of being bad students”. If we validate this assertion, then the fundamental question is “why”. Professor Pierre Nzinzi answers this question in these terms: “is it possible to realize democratic principles in the forms of peoples and States as long as there is an educational challenge? More simply, how far can democratic experimentation go in a poorly educated society? » This article subscribes to this presupposition, which considers that education is the condition for the possibility of establishing democratic societies. To educate is to root a mind in a given environment and open it to the world. But in the context of African States, in general, and Gabon, in particular, what role should philosophy play in helping, in a learning context, to citizen participation and ensuring that this is a factor of democracy? Sustainable? From a philosophical point of view, we will show that education helps in the formation of an autonomous judgment, which consists for the citizen in questioning both the state of awakening of conscience, on social relations, on the legitimacy of institutions and on the model of elites.
Keywords: Philosophy, citizen, Africa, Gabon, democracy, education.
Introduction
Cet article trouve son ancrage dans notre communication faite à l’occasion de la Journée Mondiale de la Philosophie[4] célébrée à l’Université Omar Bongo[5] de Libreville sur le thème : « La Philosophie en situation. Le contexte gabonais à l’épreuve », le 18 novembre 2023. Partant de là, nous avons examiné l’interrogation suivante : « La philosophie en contexte gabonais : Quels enjeux éducatifs et politiques ? ». En effet, si nous admettons que la philosophie est sagesse et donc la meilleure manière de vivre, alors l’acte même d’éduquer constitue la praxis du philosophe. Il existe ainsi une relation consubstantielle entre la philosophie et l’éducation. A ce titre, John Dewey pense qu’il y a « une relation intime et vitale entre le besoin de philosopher et la nécessité d’éduquer »[6]. Dans l’histoire de la philosophie, la question relative à l’éducation reste d’actualité, surtout à l’ère de l’effondrement des principes moraux, sociétaux et démocratiques. Dans ces conditions, la question relative à l’éducation a un impact dans l’organisation politique. Cependant, dans le cadre des États africains, en général, et du Gabon, en particulier, quelle est l’implication de la philosophie à la formation citoyenne considérée comme un élément participatif à une organisation politique fiable, équitable et juste ? Du point de vue philosophique, l’éducation, en posant les fondements d’un esprit libre et indépendant de l’individu, façonne le citoyen autonome, le rend responsable de ses actes, respectueux des droits humains, capable de s’approprier des valeurs de justice, de la transparence politique, et donc valorisant une société démocratique. Ainsi, philosophiquement, dans cet article, nous montrerons d’abord que c’est à travers l’éducation que le citoyen gabonais aura la possibilité d’être formé à un jugement autonome, qui lui donnerait effectivement la capacité à se questionner à la fois sur l’état d’éveil des consciences et sur les rapports sociaux(1). Ensuite, nous nous interrogerons sur la légitimité des institutions(2). De plus, nous discuterons du modèle de l’élite intellectuelle(3). Enfin, nous aborderons les perspectives philosophiques de l’éducation à la politique(4).
1. L’éveil des consciences et les rapports sociaux
Philosophiquement, l’éducation renvoie à la formation du citoyen[7] à l’esprit autonome, en tant que sujet pensant et capable de se questionner sur le fondement d’une organisation démocratique fiable. Et grâce à sa capacité à raisonner, et à ses aptitudes à répondre aux défis de l’existence. Car : La philosophie est d’une grande utilité dans la société, « sa contribution à la formation de citoyens responsables, par la culture et le développement de l’esprit critique la rend indispensable […] »[8]. En contexte africain, en général, et gabonais en particulier, nous pensons qu’elle aiderait le citoyen à être responsable, meilleur, libre, conscient, et donc à manifester l’esprit critique et indépendant. Il s’agit d’un citoyen autonome et maître de lui-même dans les faits, dans chaque geste et dans chaque décision politique. D’après Landry Ndounou, dans Education, citoyenneté, démocratie au Gabon, l’école, nécessairement républicaine, permet d’éveiller les consciences critiques, suscite la vigilance concertée et délibérative au sujet des fondements et autres supposés qui structurent l’État[9]. Sans l’autonomie et la liberté, le citoyen serait en même temps dans l’incapacité de se questionner, de comprendre la nécessité de valoriser le bien général et à participer à la bonne organisation politique de l’État gabonais. Dans L’autonomie comme enjeu de l’éducation scolaire. Le regard des philosophes, le citoyen « ne peut rien ordonner comme moyens en vue d’une fin et il est donc incapable de lier ses activités pour les tendre vers un but unique général. Cette incapacité est le signe premier du manque d’autonomie ou de liberté. Et le problème est que la majorité des citoyens souffrent en réalité de ce manque d’autonomie »[10].
Il faut noter que l’éducation doit être non seulement un vecteur de formation et de transformation du citoyen gabonais aux bonnes mœurs publiques, mais également essentiel pour l’appréhension des valeurs cléricales susceptibles de promouvoir le développement politique, économique et social du Gabon. Issaka Yameogo affirme : « L’éducation doit être le levier du développement politique, social et économique de l’Afrique. Une éducation qui ne conduit pas au développement manque fondamentalement à sa mission »[11]. C’est à ce titre que Joseph Ki-Zerbo, pense qu’il faut « faire du développement une grande affaire d’éducation, et de l’éducation, une vaste entreprise de développement »[12]. En d’autres termes, « Conformément à sa vision du développement qualitatif déjà décrite, il plaide pour une éducation capable de prendre en compte la valeur économique des liens sociaux et à même d’évaluer la pertinence sociale de l’accumulation des biens matériels »[13].
Dans ce cas, l’éducation est un véritable moteur qui doit permettre aux citoyens gabonais de comprendre la nécessité de valoriser les rapports sociaux et moraux. Le citoyen valorise « la solidarité, le patriotisme, le civisme et la loyauté à l’égard des institutions et de la Constitution qui les sous-tendent »[14], estime Landry Ndounou. C’est pourquoi, la philosophie défend les valeurs qui concourent à la paix dans le monde, à savoir : la démocratie, les droits de l’homme, l’égalité et la justice. A cet effet, il faut éduquer le citoyen gabonais à ces valeurs, notamment à celle de la démocratie. Autrement dit, « forger une formation culturelle des citoyens à la démocratie »[15], Dans la même perspective, Léon Matanguila, pense que :
Tant qu’une éducation, vectrice des valeurs des libertés, du respect de nos différences, promotrice des droits de l’homme et de la vie, de l’égalité pour tous, ne sera pas intégrée dans nos divers programmes de formation primaires, secondaires et universitaires, l’apprentissage du vivre-ensemble dans la paix sera ; à mon avis, illusoire[16].
Somme toute, « L’éducation étant l’un des axes de l’apprentissage de la citoyenneté, elle s’inscrit à ce titre au cœur des missions de l’école et participe résolument à former des jeunes citoyens égaux et différents, capables de vivre ensemble dans de sociétés en réseaux »[17].
2. La réflexion sur la légitimité des institutions[18]
La philosophie nous interpelle sur l’idée que l’éducation est un élément salvateur et primordial qui permet d’éclairer les gouvernants africains sur la nécessité de mettre en place les institutions légitimes. En effet, le questionnement sur la légitimité des institutions permet de réinventer une organisation démocratique qui aspire la confiance entre les gouvernants et les gouvernés en Afrique, en général et au Gabon, en particulier. Mais cela n’est possible que par la production des institutions fortes et la formation des citoyens qualifiés, afin de promouvoir une société gabonaise démocratique, juste, équitable et prospère. L’ancien Président américain Barack Obama, lors de son discours prononcé au Ghana, le 11 juillet 2009 affirmait : « L’Afrique n’a pas besoin des hommes forts, mais de fortes institutions ». A contrario, en cas de problématique de gouvernance ou de dysfonctionnement étatique, les autorités compétentes doivent admettre que l’une des solutions idoines consiste effectivement à restaurer les institutions démocratiquement fortes. Il s’agit donc d’admettre que l’expérimentation démocratique trouverait son essor que lorsque l’Afrique, en général, et le Gabon, en particulier, aurait compris la nécessité de s’appuyer sur l’éducation. Irma Julienne Angue Medoux note avec pertinence que :
La montée en puissance des démocraties a besoin de s’appuyer sur une montée en puissance de l’éducation qui puisse guérir les démocraties libérales et délibératives de leur volonté de puissance logocentrique en forgeant une faculté de juger démocratique qui soit à l’œuvre chez tous les partenaires sociaux[19].
Une carence en matière d’éducation pourrait manifestement constituer l’un des obstacles de l’expérimentation démocratique, et donc un blocage au développement économique et social de la société gabonaise. Cela dit, c’est par l’éducation que les citoyens gabonais auront la possibilité de comprendre que ces institutions doivent avoir une vocation à défende et à promouvoir leurs intérêts, leurs droits fondamentaux, et donc assurer leur bien-être. Landry Ndounou n’en pense pas moins : « L’accès à un niveau de connaissance et de savoir suffisant permet au citoyen de se saisir comme un membre effectif du souverain, capable de ce fait, de mieux contrôler la qualité des lois et le mode de gouvernance en vigueur dans l’État, d’en exiger la révision, le cas échéant, d’en suggérer la nécessaire refondation, par le biais d’amendement élaboré »[20]. Ainsi, du point de vue philosophique, l’éducation permet au citoyen d’être éveillé, observateur et critique face à la législation, et non d’être un admirateur. Comme l’aurait compris Condorcet :
Le but de l’instruction n’est pas de faire admirer aux hommes une législation toute faite, mais de les rendre capables de l’apprécier et de la corriger. Il ne s’agit pas de soumettre chaque génération aux opinions comme à la volonté de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus, afin que chacun devienne de plus en plus digne de se gouverner par sa propre raison[21].
3. L’élite intellectuelle gabonaise : Quel modèle pour la population ?
Par élite, nous entendons ici l’ensemble de personnes qui, par rapport à leur position sociale, dispose d’une forme d’autorité et la met à profit pour persuader, proposer, débattre, permettre à l’esprit critique de s’émanciper des représentations sociales. Le terme d’élite vient de l’ancien français eslit, participe passé du verbe elire[22], lui-même dérivé du verbe latin eligere, signifiant extraire, choisir. L’élite désigne alors la sélection de ce qu’il y a de meilleur parmi un ensemble de choses ou de personnes[23]. Celle-ci est composée d’intellectuels, des leaders religieux, des leaders politiques et d’artistes. Mais dans le cadre de notre analyse, il s’agit effectivement de l’élite intellectuelle gabonaise (homme ou femme). Elle devrait être considérée comme le modèle, en contexte d’apprentissage, dans la société africaine, en général, et gabonaise, en particulier.
A cet effet, nous pensons que l’élite intellectuelle au Gabon doit être un prototype à la formation du citoyen, et donc source de développement social du pays : « l’élite en Afrique a une trajectoire sociale »[24], selon Jean Daniel Bombela. L’élite intellectuelle africaine ou gabonaise, par son acquisition de certaines valeurs cléricales et les responsabilités qu’il occupe dans la sphère publique, doit être un exemple pour la population. C’est-à-dire, nous sous-tendons que l’élite intellectuelle se doit d’incarner une conduite exemplaire (en matière de moralité et de responsabilité), qui pourrait avoir une influence positive à l’égard de la population. Comme l’affirme Akala Ekondy, « l’élite influence la conduite du reste de la population simplement en étant ce qu’elle est, à savoir un groupe jugé « de position élevée » à bien des égards »[25]. Dans ce cas, l’élite intellectuelle africaine serait alors un vecteur des valeurs (justice, égalité, liberté, bonté, etc.) qui concourent au développement de la société. Autrement dit, à travers ses analyses, ses conseils et sa vision rationnelle du vivre-ensemble, celle-ci se doit d’être l’artisan du progrès de la société. Elle est portée au plus haut sommet de la société, et apparaît donc comme ce modèle qui inspire l’éducation de la jeunesse, voire du citoyen. C’est pourquoi, Akala Ekondy pense qu’« elle est admirée et imitée, car on estime qu’elle possède des avantages importants et des qualités précieuses »[26]. Nous pensons que l’élite intellectuelle gabonaise, par sa connaissance, son esprit ouvert et sa critique, doit défendre les valeurs cléricales, s’engager dans la société et mettre son intelligence au service de toutes les couches de la communauté. De manière logique, l’élite intellectuelle doit être au centre de l’appareil de l’État, diriger les projets de développement, donner des orientations sur l’organisation politique, évaluer les politiques économiques, sociales et culturelles. C’est ce qui confère à l’élite intellectuelle une certaine légitimité à l’égard de la société, et donc fait d’elle un modèle pour la population. Akala Ekondy, n’en pense pas moins : « Ainsi, par sa seule manière d’agir et de penser, elle fixe des normes adoptées par l’ensemble de la société, son influence et son pouvoir sont ceux d’un modèle accepté, qui paraît digne d’être copié »[27].
4. Les perspectives philosophiques de l’éducation à la politique
Les implications philosophiques de l’éducation à la politique doivent avoir un impact dans les faits sociétaux. Autrement dit, elles doivent être centrées sur l’homme et sur son éducation. En effet, c’est au moyen de l’éducation que le citoyen africain ou gabonais aura la possibilité d’accéder à une formation de qualité et à un éveil de conscience, et de les mettre finalement en exergue au profil du progrès de la société. C’est par là que la pleine conscience de mettre en place la bonne gouvernance sera effective. Pour ainsi, ceux qui gouvernent la chose publique pourront maintenant comprendre la nécessité d’acter une répartition équitable des ressources. Ainsi, nous pensons qu’il apparaît donc urgent que l’Afrique, en général, et le Gabon, en particulier, devrait valoriser des pratiques éducatives et politiques républicaines dans l’optique de favoriser la bonne formation des citoyens, et leur insertion socioprofessionnelle. Pour « aider chaque jeune à jouir pleinement de sa liberté, à vivre ses droits et devoirs, à se reconnaître dans la société et participer au jeu démocratique », estime Caroline Claire Yankep. Parce que, selon Baden Powell, « il faut développer la société en développant les gens qui la composent »[28].
CONCLUSION
En somme, nous avons vu dans cet article que les enjeux philosophiques de l’éducation à la politique nous ont permis de comprendre que l’éducation est un facteur substantiel pour la réalisation des sociétés démocratiques en Afrique, en général, et au Gabon, en particulier. Si du point de vue de la philosophique, l’éducation[29] est la voie qui mène à la formation d’un jugement autonome, alors nous pensons que l’autonomie[30] doit être la première qualité du citoyen gabonais. C’est la condition du politique où doit se décider précisément les moyens pour réaliser le bien commun de la société gabonaise. Ce qui sous-tend que l’un des remèdes au problème de la démocratie au Gabon, voire en Afrique doit être cherché dans l’éducation. Parce que c’est à travers elle que le citoyen arrive à comprendre que les dirigeants africains ne doivent pas gouverner selon leurs passions et à leur avantage. Au risque de succomber dans une gouvernance despotique. Alors que le gouvernement des hommes libres et rationnels s’organise à l’avantage de la félicité du plus grand nombre. Pierre Rosanvallon nous interpelle, dans La Contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance[31], de proscrire l’image d’antan du citoyen-électeur-passif, qui non seulement limite son implication à la politique aux échéances électorales, et demeure aussi au tant passif que spectateur politique durant le mandat des élus. Mais pour une nouvelle orientation politique contemporaine, en général, et africaine, en particulier, il faut valoriser le citoyen-électeur-vigilant, dit-il. C’est-à-dire, un citoyen actif, surveillant, dénonciateur et évaluateur face à l’action gouvernementale de façon constante, même après les échéances électorales. Caroline Claire Yankep, dans Jeunesse et citoyenneté active au Cameroun, n’en pense pas moins :
L’on distingue deux types de citoyens. Le citoyen passif (celui qui choisit de ne pas participer) et celui actif (celui qui participe). Quant à la citoyenneté active qui nous intéresse ici, elle est la mise en œuvre dans la vie de tous les jours de son rôle den citoyen. Elle passe essentiellement par le fait associatif, l’exercice des droits d’association, d’expression libre, de grève et de manifestation entre autres[32].
Dès lors, les élites intellectuelles africaines, en général, et gabonaises, en particulier, doivent veiller à la survie de la démocratie par leurs critiques, analyses et orientations. Elles sont les prêtres de la vérité, les défenseurs de la liberté et les garants de la justice et l’égalité sociale. Charles Zacharie Bowao, dans La Tragédie du Pouvoir. Une Psychanalyse du Slogan Politique, note avec pertinence que « La pensée critique est libre et responsable de ses actes. Nul ne peut l’enfermer dans un carcan partisan. D’où qu’il s’exprime, le philosophe ne poursuit que la vérité »[33]. Les élites intellectuelles sont alors des modèles de la société, et c’est de façon sempiternelle qu’elles doivent défendre la cause commune, même au péril de leur âme : « il est difficile, en Afrique, d’accomplir son office d’intellectuel sans s’attirer la foudre des fanatiques »[34], affirme Charles Zacharie Bowao. René Dumont, dans Démocratie pour l’Afrique, estime que l’éducation « c’est aussi une priorité politique, car toute démocratie vraie requiert une masse éduquée plus intelligemment que jusqu’ici »[35]. C’est à chaque citoyen africain, en général, et gabonais, en particulier, de comprendre que les savoirs philosophiques sont nécessaires (salvateurs et transformateurs) pour une éducation à la politique valorisant toute la plénitude d’un vivre-ensemble vers le bonheur.
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[1] Biléou Sakpane-Gbati, « La démocratie à l’africaine », Éthique Publique, OpenEdition Journals, 2011, p. 1.
[2] Pierre Nzinzi, « Éducation et démocratie dans les sociétés postmodernes africaines et européennes », in Éducation et démocratie en Afrique et en Europe, acte du colloque de Libreville, du 23 au 25 janvier 2013 à l’Université Omar Bongo, Paris, Éditions L’Harmattan, 2014, p. 9.
[3] La citoyenneté est le statut juridique qui permet à un individu de devenir citoyen. A cet effet, la citoyenneté donne accès à l’ensemble des droits politiques, tout en créant des devoirs, permettant de participer à la vie civique d’une société ou d’une communauté politique. C’est-à-dire, c’est un principe qui permet à un individu de devenir un citoyen dont l’objectif est de participer à la vie politique de son pays.
[4] L’organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a institué depuis 2005 la célébration de la Journée Mondiale de la Philosophie chaque 16 novembre de l’année. C’est dans l’objectif de favoriser les sociétés plus inclusives, tolérantes et pacifiques. A cet effet, la philosophie contribue à consolider les véritables fondements d’une coexistence pacifique dont l’optique d’œuvrer pour une meilleure compréhension du monde, et de promouvoir la paix. L’UNESCO, en l’instituant, souligne l’importance de la philosophie, surtout pour les jeunes, elle encourage la pensée critique et autonome. C’est pourquoi, d’ailleurs, elle doit avoir une réflexion au près d’un large public. Et d’autant plus dans des pays où la philosophie n’est pas abordée en études supérieures.
[5] Porteur du projet : Département de Philosophie, Université Omar Bongo, Pr. J.-R.-E. Eyené Mba, Pr. C.O. Mpaga, Pr. Th. Ekogha, Dr. R. Edou Nkoghé, Dr. N. Engone Elloué.
[6] John Dewey, « Philosophie de l’éducation », in Les ouvrages Middle de John Dewey, 1916, p. 306-307.
[7] Un citoyen c’est celui qui jouit des droits et s’acquitte des devoirs définis par les lois et les mœurs d’un État organisé. C‘est-à-dire, celui qui bénéficie de l’égalité devant la loi, de la sécurité et de la liberté grâce au contrat social qui transforme l’individu en membre authentique du corps politique. (A partir de XVIIIe avec Rousseau, voir Gérard DUROZOI et André ROUSSEL, Dictionnaire de Philosophie, Paris, Éditions Nathan, 1997, p. 69.). Dans l’Antiquité grecque, le citoyen est un homme libre appartenant au corps civique dans la cité. Dans la Rome antique, le citoyen est un homme libre doté de droits politiques dans la cité.
[8] Voir « Module de formation Philosophie », FORMATION DES PROFESSEURS
CONTRACTUELS DU PROGRAMME SOCIAL
DU GOUVERNEMENT IVOIRIEN 2019, 28 juillet – 30 septembre 2019, p. 9.
[9] Landry P. R. Ndounou, « Éducation, citoyenneté, démocratie au Gabon », in Éducation et démocratie en Afrique et en Europe, Paris, Éditions L’Harmattan, 2014, p. 202.
[10] Gaëlle Jeanmart, « L’autonomie comme enjeu de l’éducation scolaire. Le regard des philosophes », Philocité, Paris, 2009, p. 4.
[11] Issaka Yameogo, « De l’éthique de l’éducation en Afrique : sur les traces de Joseph Ki-Zerbo », Éthique en éducation et en formation, Érudit, 2021, p. 11-12.
[12] Joseph Ki-Zerbo, Éducation et développement en Afrique. Cinquante ans de réflexion et d’action. Ouagadougou : Fondation pour l’Histoire et le Développement endogène de l’Afrique, Paris, Éditions Les Presses Africaines, 2010, p. 183.
[13] Issaka Yameogo, Op. cit., p. 12.
[14] Landry P. R. Ndounou, « Éducation, citoyenneté, démocratie au Gabon »Op. cit., p. 201.
[15] Irma Julienne Angue Medoux, « Présentation de l’argument », in Éducation et démocratie en Afrique et en Europe, présente les actes du colloque qui s’est tenu à Libreville, du 23 au 25 janvier 2013 à l’Université Omar Bongo, Paris, Éditions L’Harmattan, 2014, Quatrième de couverture.
[16] Léon Matangila, « L’éducation à l’interculturalité, condition pour l’essor des démocraties en Afrique », in Éducation et démocratie en Afrique et en Europe, Paris, Éditions L’Harmattan, 2014, p. 168.
[17] Caroline Claire Yankep, « Jeunesse et citoyenneté active au Cameroun », in Citoyenneté active au Cameroun : enjeux, défis et perspectives, Friedrich Ebert Stiftung, Yaoundé (Cameroun), 2017, p. 61.
[18] Une institution est une structure d’origine coutumière ou légale, faite d’un ensemble de règles orienté vers une fin, qui participe à l’organisation de la société ou de l’État. Autrement dit, Une institution est l’organisation d’un corps administratif. Elle est mise en place par la constitution, les lois, les règlements et les coutumes.
[19] Irma Julienne Angue Medoux, « Présentation de l’argument », Op. cit., p. 13.
[20] Landry P. R. Ndounou, « Éducation, citoyenneté, démocratie au Gabon», Op. cit., p. 202.
[21] Condorcet, Cinq mémoires sur l’instruction publique (1791-1792), Paris, Éditions Flammarion, 1994, p. 93.
[22] Voir Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, CNRS, 2012. Informations lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « Élite » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
[23] Ibid.
[24] Lire à ce sujet, Jean Daniel Bombela, « L’État africain et ses élites », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 23 août 2023, https://calenda.org/1091859 (Yaoundé, Cameroun). Jean Daniel Bombela est Enseignant Chercheur au Département de Science Politique à l’Université de Yaoundé II.
[25] Akala Ekondy, « Les élites africaines et les relations sociales : La notion d’élite sociale », Journal Article, Éditions Présence africaine, 1965, p. 1.
[26] Ibid., p. 1.
[27] Ibid.
[28] Baden Powell cité par Caroline Claire Yankep, dans « Jeunesse et citoyenneté active au Cameroun », Op. cit., p. 62.
[29] L’éducation a pour première mission de faire des citoyens. Et l’autonomie, qui est le premier enjeu de cette éducation à la citoyenneté, est considérée de manière toute à fait politique comme la capacité à reléguer ses intérêts privés et immédiats pour mettre en avant l’intérêt général et le bien commun.
[30] Chez Aristote, le problème essentiel de l’éducation est lié au problème politique. Aristote a une conception proprement politique de l’autonomie : c’est est la capacité de bien délibérer sur les moyens pour parvenir au bien le plus général, au bien du plus grand nombre.
La citoyenneté juridiquement peut être définie comme la jouissance des droits civiques attachés à la nationalité, c’est-à-dire la jouissance de l’ensemble des droits privés et publics qui constituent le statut des membres d’un État donné qui les reconnaît comme tels.
[31] Lire à ce sujet, Pierre Rosanvallon, La Contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance, Paris, Éditions du Seuil, 2006.
[32] Caroline Claire Yankep, « Jeunesse et citoyenneté active au Cameroun », Op. cit., p. 65.
[33] Charles Zacharie Bowao, La Tragédie du Pouvoir. Une Psychanalyse du Slogan Politique, Paris, Éditions Dianoïa, 2015, p. 24.
[34] Ibid., p. 23.
[35] René Dumont, Démocratie pour l’Afrique, Paris, Éditions du Seuil, 1962, p. 257.