La grande muraille verte du Sahel

muraille verteLe constat alarmant est bien connu : 43% des terres africaines se trouvent dans des zones arides ou semi-arides favorables à la désertification qui touche particulièrement la zone sahélienne. 11 Etats de cette région semi-désertique (Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Éthiopie, Érythrée et Djibouti) se sont associés en 2007 pour lancer l’Initiative Africaine – Grande Muraille Verte (IAGMV). S’agit-il seulement, comme peut le laisser supposer son appellation, d’une bande de verdure de 15 km de large sur les 7000 km reliant Dakar à Djibouti ? Bien que le projet vise au reboisement de plus de 15 millions d'hectares, l’approche est beaucoup plus subtile et ambitieuse, comme l’expliquait le professeur Abdoulaye Dia, secrétaire exécutif de l’Agence Panafricaine de la Muraille Verte basée à N’Djaména : « ce n’est pas un rideau d’arbre que nous devons sans cesse replanter […] l'objectif est plutôt d'atténuer les effets de la désertification par une approche de développement intégré. Ce qui signifie qu'en plus des plantes nous allons créer un ensemble d'activités agro-sylvo-pastorales génératrices de revenus. » L'approche devrait différer suivant les particularités géographiques : certaines terres totalement dénudées doivent être reboisées et des zones à protéger pour que le couvert végétal se conserve ou soit enrichi.

Pour mettre en oeuvre cette ambition, l’IAGMV adopte une approche globale et multisectorielle qui associe le savoir–faire local, les techniques développées par les populations pour faire face aux sécheresses récurrentes, avec les connaissances scientifiques les plus novatrices. Son action repose principalement sur l’identification et la promotion de pratiques de gestion durable des terres, le renforcement des services socio-économiques de base et l’autonomisation durable des populations rurales. Les espèces plantées dans une région doivent présenter un intérêt pour sa population et avoir les caractéristiques de résistance à la sécheresse. Plus de 200 espèces de plantes pouvant pousser dans des zones de 100 à 400 millimètres de pluviométrie ont été identifiées. L’IAGMV encourage l’agriculture familiale en opposition à l’agriculture intensive pour permettre aux populations leur autosuffisance alimentaire et des jardins polyvalents seront développés pour générer des revenus complémentaires et limiter ainsi l’exode rural.

Ce projet se veut l’exemple de l’émergence d’un leadership africain dans la prise en charge de ses défis environnementaux. Bien que la problématique de financement ne soit pas entièrement réglée et le coût exact difficile à estimer, timidement mais sûrement le projet de muraille verte au Sahel se matérialise. Une partie des financements doit être assurée par les Etats parties prenantes de l'initiative et le reste par leurs partenaires classiques. Deux ans seulement après la mise en place de l’Agence Panafricaine de la Muraille Verte (juin 2010), censée mettre en œuvre la GMV et coordonner l’ensemble des actions, aucun bilan d'étape n’a été rendu public. Néanmoins certains Etats sont plus avancés avec des grands chantiers déjà lancés. Au Sénégal plus de 20 000 hectares de terres sahéliennes ont été reboisées et au Tchad la ceinture verte autour de la capitale s’est considérablement élargie avec plusieurs milliers de pépinières mises en place pour alimenter des campagnes régulières de reboisement. 

A l'horizon 2025, la jeune pousse devrait avoir donné un arbre fleuri. L’IAGMV devrait avoir freiné l’avancée de la désertification et restauré les zones arides et semi-aride sahélo-sahariennes. A terme, elle ne devrait ni plus ni moins que transformer les étendues arides du Sahel en véritables ‘pôles ruraux de production et de développement durable’, où l’insécurité alimentaire et la pauvreté endémique ne seront que des lointains souvenirs. Les enjeux sont considérables et les exemples de projets ambitieux lancés dans ce cadre abondent. L'important est de persévérer dans cet effort et de maintenir haut les ambitions de ce projet panafricain. 

 

Djamal Halawa

Pour en savoir plus :

La Grande Muraille Verte. Capitalisation des recherches et valorisation des savoirs locaux, ed. IRD 2012            

Le projet majeur africain de la Grande Muraille Verte. Concepts et mise en œuvre, ed. IRD 2010

http://www.grandemurailleverte.org/

Ces manuscrits qui ne racontent pas leur histoire

L’Afrique est le temple de l’oralité a-t-on martelé. L’histoire africaine repose en grande partie sur des récits oraux, peu de témoignages écrits. Les griots sont notamment les seuls dépositaires de notre mémoire. J’ai même cru entendre que je ne suis pas rentré dans l’histoire…

Depuis que le nord du Mali est contrôlé par les extrémistes islamistes, on parle d’une certaine menace qui plane sur les manuscrits de Tombouctou. Ces manuscrits sont des textes rédigés en arabe et en langues locales (des langues notamment peules transcrites en alphabet arabe) sur des omoplates de chameaux, des peaux de moutons, de l'écorce et parfois du papier dont les plus anciens datent des XIIe et XIIIe siècles et les plus récents du XVIIIe ou XIXe siècle. Ils sont à l’exemple de la mémoire collective africaine dispersés un peu partout. A Tombouctou et ses environs, d’où leurs noms mais aussi dans tout le grand Sahara. Leur nombre fait débat. Ce sont des dizaines, voire des centaines de milliers de documents dont on estime que seulement 1% sont traduits et 10% catalogués. Ceux qui sont répertoriés sont en partie conservés dans des bibliothèques privés notamment à Tombouctou .

Il y a une rupture entre une élite de l’Afrique subsaharienne essentiellement francophone ou anglophone et une partie de sa mémoire écrite dans une langue dans laquelle elle n’a pas été formée. S’il y a une connexion avec le savoir issue de ces « siècles des lumières africains », elle s’est faite principalement par le biais des écoles religieuses. Dans la lignée de leurs références, on trouve les érudits de l’époque. Or ces fameux manuscrits ne sont pas que des écrits religieux. Ils vont de traités de médecine, de gouvernance, aux récits de société, des correspondances, des factures de commerce…témoignage d’une certaine civilisation. Les populations qui ont en leur possession ces documents sont en grande partie illettrées. Elles ont des attaches quasi-mystiques avec ces documents légués par leurs ancêtres même lorsqu’elles ne comprennent pas ce qui y est rédigé. Pour peu qu’on tienne compte de leur susceptibilité, on comprend pourquoi ces populations hésitent à étaler leurs « trésors » et les difficultés rencontrées dans la récupération de ces manuscrits. D’ailleurs un dilemme se pose dans la situation actuelle : faut il parler de ces manuscrits et leurs valeurs au risque d’attiser les convoitises et susciter des trafics de tout genre? Faut-il se taire au risque de les voir détruits ou brûlés par ces fondamentalistes maîtres des lieux capables de les décréter hérétiques? Au delà, il y a une certitude. Ces écrits recouvrent un pan de l’Histoire. Ils doivent être exploités et nous raconter une partie de notre histoire complètement oubliée ou occultée. 

Des efforts sont faits pour valoriser et exploiter ces documents. Avec beaucoup de volonté, des grandes familles ont mis à la disposition des chercheurs des manuscrits qu’elles possédaient ou qu’elles ont récupérés et conservés dans leurs bibliothèques privées. L’Université de Bamako dispose d’un département en langue arabe qui peut fournir des étudiants capables de travailler sur ces manuscrits. Quelques fondations américaines notamment et très peu d’Universités s’intéressent à la question. Ces efforts sont à encourager.

C’est une formidable opportunité de travail intellectuel qui s’offre à nous. Il ne s’agit pas d’un trésor malien mais d’une richesse africaine et mondiale. A l’exemple de ce qui existe déjà, au niveau régional, les pays du Maghreb et les pays subsahariens peuvent renforcer davantage leur coopération dans le domaine universitaire en formant les compétences nécessaires pour faire la traduction et le traitement de ces documents. A cette prise en main de la question par les africains s’ajouteront les efforts à l’échelle globale. Le plus important est de dire à tout écolier et écolière, collégien et collégienne, lycéen et lycéenne de chaque pays d’Afrique, toi aussi tu as une belle histoire écrite et orale dont même l'impétueux vent du Sahara n’a pu effacer la trace. C’est ainsi que naîtront le désir de la découverte, la prise de conscience et l’enthousiasme de s’approprier sa propre histoire.

Habib Koité a chanté « Tombouctou, le puits de l’espoir ». Tu es aussi un puits de savoir et tes enfants veulent boire de ton eau.

Djamal HALAWA

N’Djamena, une ville qui se modernise dans la douleur

Sous le soleil écrasant de ce mois de juin, il n’y a pas beaucoup d’âmes qui circulent à midi aux alentours de l’aéroport international Hassan Djamous, pourtant situé en pleine capitale du Tchad. Rien à voir avec l’agitation de la salle de débarquement où des douaniers s’activent fébrilement à fouiller les bagages des passagers. Les environs de l’aéroport se résument à un immense terrain vague. Qui imaginerait qu’il y a à peine deux ans cet endroit abritait les locaux de l’école de la gendarmerie nationale, un camp militaire ainsi que la prison d’arrêt centrale ?

Place de la Nation, N'Djamena

Sorti de l’aéroport, le voyageur peut s’engager dans la mythique avenue Charles de Gaulle, bordée d’une rangée de banques et de grands restaurants et qui débouche sur la désormais célèbre Place de la nation. Elle se trouve juste en face de la présidence de la République protégée farouchement par les bérets rouges de la garde présidentielle. Cette place où se déroulent les grands hommages républicains se veut à la hauteur des nouvelles ambitions des autorités tchadiennes. Elle s’étend sur plusieurs hectares et a été construite à coup de milliards de franc CFA pour célébrer le cinquantenaire de l’indépendance du Tchad en 2010. Faute de jardin public ou de parc digne de ce nom dans la ville, elle est devenue le rendez vous des balades amoureuses du crépuscule.

A peine un kilomètre plus bas, en passant devant l’unique cinéma de la capitale tchadienne, « la Normandie », qui renait de ses cendres, l’on tombe sur le tout nouveau complexe hospitalier de la mère et de l’enfant et sur les bâtiments flambant neuf de la Faculté de médecine. Dire qu’en ces lieux et places se trouvait Gardolé, le plus vieux quartier de la ville… Tout un symbole pour décrire les déguerpissements et expropriations qui accompagnent la réalisation de ces ouvrages urbains. Autant d’opérations d’aménagement passées en force dont on peut imaginer les bouleversements engendrés. En à peine cinq ans, le visage de la ville a complètement changé. Des nouveaux bâtiments sortent de terre : hôpitaux, facultés d’université, ministères, hôtels, lycées… en grande partie réalisés sous la bannière des « grands projets présidentiels» et financés par les fonds issus des revenus du pétrole. Tous les grands axes sont rebitumés et de nouvelles rues, bordées de tous types de commerces, apparaissent.

Le million d’habitants de la capitale tchadienne se lève très tôt. Le plus souvent à moto, casque de rigueur, les travailleurs et les écoliers commencent leur journée dès 7h du matin. Les principales activités commerciales sont informelles. Les deux grands marchés de la ville (le marché central et le marché à mil) ne cessent de grossir et de s’étendre pour engloutir presque toutes les habitations environnantes. Les murs de clôture des habitations sont remplacés par les arcades des nouveaux commerces et l’intérieur transformé en dépôt de marchandises. La démolition il y a deux mois du troisième marché, le marché de quartier de Dembé, ne semble pas décourager les commerçants dans leurs entreprises. Déguerpissement du centre ville, expropriations, démolitions, relogement, indemnisations…ou pas. La marche vers la modernisation de la ville est menée à rythme cadencé et forcé. C’est dit- t- on le prix du progrès. Mais cette dynamique se fait sans réelle concertation ni information des habitants. Elle se fait même avec violence. Et la violence, cette ville en a connu.

Ville martyre, elle est née d’une guerre et en a connu plein d’autres. En 1900, trois colonnes de l’armée française ont convergé sur les rives du fleuve Chari, pour combattre et vaincre un esclavagiste et tyran venu du soudan (Rabah Fadlallah, 1842-1900) avec ses mercenaires qui sévissaient dans la région. Après avoir abattu Rabah, le commandant François J.A. Lamy installa son camp à coté du fleuve et de trois villages. La bourgade qui se développe se nomme Fort Lamy jusqu’en 1973 et le retour « des pères de la nation » à la notion d’authenticité. La capitale fut alors renommée Ndjamena. Ce qui signifie littéralement en arabe tchadien « nous nous reposons » ou « on en a fini » (avec la violence, les guerres…). Mais le martyr de la ville continue, avec la guerre civile de 1979, la dictature des années 80 et son lot de disparus et de victimes, et plus récemment avec les deux attaques rebelles en 2006 et 2008. Depuis, N’Djaména semble jeter aux oubliettes ce passé. Elle fait peau neuve, n’hésitant pas effacer ce qui pourrait faire figure de lieux de mémoire ou de monuments historiques, les remplaçant par des nouveaux. Résolument tournée vers l’avenir et avec l’ambition de devenir la « vitrine de la sous région ».

Djamal HALAWA

Quelle évolution à 50 ans des ressources naturelles de l’Afrique ?

Le développement de l'Afrique pour les décennies à venir sera déterminé par l’évolution d’un certain nombre de facteurs globaux, qu’ils soient humains ou physiques, et des politiques adoptées en réponse à ces changements. Selon une étude de la banque africaine de développement (BAD), l’Afrique est confrontée à trois formes de changements de son environnement physique : le changement climatique, l’évolution des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables du continent et la disponibilité des terres et de l'eau sur le continent. Comment ces changements se dessinent-ils et quelles sont leurs conséquences ?

Alors qu’elle n’a guère contribué au réchauffement climatique, l’Afrique est très vulnérable à ses impacts à cause de sa faible capacité d’adaptation. Couplé aux catastrophes naturelles (sécheresse, inondations, variabilité des précipitations) qui touchent déjà la plupart des pays africains, le réchauffement climatique est très néfaste pour le développement socio-économique, la stabilité et le bien-être de la population africaine. Les modèles climatiques projettent une augmentation de température moyenne de 3° C à 4 ° C d'ici la fin du siècle en Afrique. Même en ce qui concerne les précipitations avec leur forte variabilité spatio-temporelle, un consensus semble se dégager : On observera une humidification de l’Afrique orientale et dans une moindre mesure de l’Afrique de l'Ouest et un assèchement plus important du Sahara et du Sud de l’Afrique. Enfin l'élévation de niveau de la mer affecterait les iles, les zones côtières et les deltas. Un mètre du niveau de mer en plus se traduirait par des pertes sévères dans l'agriculture littorale, ainsi que la submersion des certaines infrastructures économiques et occasionnerait des déplacements des populations.

Une grande partie de ressources de base de l'Afrique est sous-utilisée. Selon la BAD, il est probable que l'Afrique abrite environ 30% des réserves minérales de la planète (40% de l'or mondial, 60% du cobalt, 72% du chrome et 65% des diamants). Compte tenu de la hausse des prix des matières premières et de la forte croissance économique notamment de la Chine, les investissements augmenteraient dans ce secteur ainsi que dans les infrastructures connexes pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières. Des nouvelles mines ouvriront pour les nouveaux types de produits pour lesquels il faudra des métaux spécifiques, tandis que la baisse des teneurs en minerais dans les produits, le recyclage et la substitution entraîneront la fermeture d'autres mines. Certains pays bénéficieront de ces changements, tandis que d'autres, autrefois fortement tributaires des recettes minières et minérales, devront se diversifier dans d'autres secteurs.

Concernant son environnement naturel, l’Afrique a perdu plus de 4 millions d'hectares de forêts par an (trois fois plus que la moyenne mondiale) de 1990 à 2005. La déforestation est plus rapide en Afrique de l'Ouest (où 80% de la forêt d'origine humide a été défrichée) et à Madagascar, mais elle est également présente en Afrique centrale. La conversion des terres à l'agriculture (60%), la récolte du bois et l'exploitation commerciale illégale ou mal contrôlée de la forêt sont les sources de cette déforestation. Pour les écosystèmes marins, la plus grande menace est la surexploitation par la pêche artisanale et la pêche industrielle. Les espèces sont en train de s'épuiser à un rythme qui fait de l'effondrement de la pêche une possibilité d'ici à 2060. Dans la plupart des zones, la pêche s'est révélée difficile à réglementer. Beaucoup de propriétaires de flottes étrangères n'ont pas d'accords avec les États côtiers en Afrique. Ces flottes pêchent soit illégalement dans les eaux territoriales qui sont en grande partie sans surveillance.

Enfin en ce qui concerne la disponibilité des terres et de l’eau, environ 21% de la superficie totale de l'Afrique est adaptée à la culture mais les experts s'accordent à dire que les sols de l'Afrique sub-saharienne sont les plus dégradés du monde. Les causes principales sont l'érosion et l'épuisement des minéraux (la perte de nutriment vitaux du sol). Avec l'augmentation de la pression démographique, il est probable que ces dégradations s’accélèrent et certains experts agricoles estiment que cela entrainerait des baisses de rendement de 17 à 30% en 2020, voire 50% dans les 30 à 50 ans.

L'Afrique est l’un des continents les plus secs. Environ 82% de ses terres sont classées comme arides ou semi-arides et elle ne dispose que de 9% des ressources mondiales en eaux renouvelables. Les pays nord-africains sont fortement tributaires des eaux souterraines, et de nombreux pays sont en train de pomper ces eaux souterraines plus vite qu'elles ne peuvent se renouveler. La consommation d'eau augmentera pour les usages domestiques, l’irrigation et l’industrie. En Afrique subsaharienne, le pompage d'eau et la consommation totale d'eau augmenteront au moins jusqu'en 2025. Étant donné les tendances actuelles de croissance de la population et les modes d'utilisation de l'eau, les résultats des recherches indiquent qu'un certain nombre de pays vont dépasser les limites de leurs capacités terrestres des ressources en eau d'ici 2025. Les projections indiquent que le nombre de personnes vivant dans les zones de stress hydrique en Afrique concernera 35 à 45% du total de la population continentale en 2055, même en l'absence de changement climatique. Les populations en situation de risques écologiques devraient être de 350 à 600 million de personnes.

Les incertitudes qui entourent cette vision de l'Afrique en 2060 sont bien sûr énormes, mais une chose semble claire: ces tendances appellent des réponses politiques fortes. La BAD qui a effectué cette étude pour tracer la voie de la croissance inclusive insiste sur les évolutions politique et institutionnelle qui doivent accompagner ces évolutions physiques.
En 2060, un grand nombre des ressources minières actuelles seront épuisées et les stocks de ressources renouvelables pourraient être sérieusement appauvris. Ceci ne veut pas nécessairement dire une baisse globale de revenus des ressources naturelles pour l'Afrique, mais plutôt des nouvelles possibilités à la fois en termes d'emplacement et de composition des ressources. Pour les pays qui ont épuisé leurs ressources naturelles, il se posera la question de transition du modèle économique. D’autres feront de nouvelles découvertes et suivront l'évolution des structures globales de la demande. Pour ces économies, le défi majeur sera de savoir comment faire face à la volatilité des marchés et gérer leurs nouvelles ressources pour le développement à long terme. Pour faire face à ces défis, il faut des efforts concertés et des approches communes. Compte tenu de la piètre performance de l’Afrique pour la gestion de ses ressources naturelles, un changement majeur d'approche des politiques économiques actuelles en direction d’une stratégie de croissance endogène et inclusive est nécessaire.

Djamal M. HALAWA