Accès à l’énergie : Pourquoi le secteur privé est un partenaire sûr pour la valorisation des ressources locales ?

L’accès à l’énergie en quantité et en qualité constitue un frein au développement économique de l’Afrique. Alors que le secteur privé est de plus en plus sollicité pour accompagner les Etas dans leur politique de développement des infrastructures ou des TIC, le secteur énergétique semble moins  profiter de ce partenariat. Cette situation induit des interrogations sur le rôle que pourrait jouer le secteur privé pour le développement du secteur électrique en Afrique subsaharienne en s’appuyant sur les énergies renouvelables. Cet article expose la problématique du secteur en Afrique subsaharienne, tout en identifiant la nécessité de l’intervention du secteur privé, notamment sur la base des ressources énergétiques locales.


energieL’un des défis majeurs aux plans de développement des pays d’Afrique subsaharienne est l’insuffisance d’énergie, input incontournable pour l’expansion industriel. Il devient encore plus pressant, dans la mesure où l’intérêt que suscite l’Afrique subsaharienne aux investisseurs, conjugué à l’évolution des sociétés africaines fait croître considérablement la demande en énergie. Cependant, la production énergétique croît très peu depuis les années 90, limitant ainsi l’exploitation des opportunités économiques existantes et générant des tensions sociales, préjudiciables à l’environnement des affaires. Pourtant, le potentiel énergétique de l’Afrique est énorme, notamment dans les énergies renouvelables. Selon l’Agence Internationale pour l’Energie Renouvelable (IRENA), le potentiel hydroélectrique de l’Afrique se chiffre à 1 844 TWh. L’éolienne et le solaire sont aussi utilisables dans la production d’électricité en Afrique. Greenpeace estime qu’avec le solaire photovoltaïque, il est possible de produire entre 15 et 62 GW d’électricité en Afrique. Le Programme Régional Géothermique de l’Union Africaine complète ce tableau en indiquant que le géothermique est aussi prometteur avec un potentiel estimé entre 7 et 15 GW.

Cette situation amène de plus en plus les gouvernements à envisager des stratégies pour accroître l’offre énergétique, en s’appuyant sur les énergies renouvelables. Des stratégies relayées et soutenues par les principaux bailleurs. Pour ce faire,  on voit émerger de nouveaux bailleurs (asiatiques pour la plupart) et d’autres mécanismes, notamment ceux faisant intervenir le secteur privé. Si ce partenariat entre secteur public et secteur privé semble être plus développé en ce qui concerne les infrastructures de transport, il semble beaucoup moins intéresser les gouvernements en ce qui concerne le développement du secteur électrique. Si des marges existent pour le développement de ce secteur, les fonds pour y parvenir sont limités et apparaissent de plus en plus restrictifs, d’autant plus que l’investissement initial pour la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables est particulièrement lourd. Une solution consisterait à s’appuyer sur les ressources propres en renforçant le système fiscal[1], en ayant recours à l’endettement ou en s’appuyant sur le secteur privé. Les deux premières options paraissent contraignantes dans la mesure où la fiscalité et l’endettement ne pourraient permettre de disposer des fonds nécessaires pour assurer le développement de ce secteur. Le secteur privé, capable de mobiliser des capitaux importants aussi bien auprès d’institutions financières internationales que nationales (notamment les banques), apparaît ainsi comme une solution pour le développement de ce secteur, soit par la privatisation[2], soit par le recours à des producteurs indépendants.

L’action d’entrepreneurs privés dans le secteur électrique n’est pas nouvelle. Elle est juste marginale, au regard des potentialités du secteur. Le retrait des partenaires au développement, qui finançaient les investissements dans les infrastructures, au début des années 90 a contraint la plupart des pays  à s’orienter vers le secteur privé (sous la forme de BOT, BOOT ou BOO)[3], en rang forcé avec les programmes d’ajustement structurel, pour la reprise de certains investissements dans les différents secteurs. Ces dispositions ont moins profité à l’énergie. Selon Proparco, en 2012, sur une capacité totale installée de près de 85 GW, seuls 6% étaient opérés par des producteurs privés dont 1% à partir d’énergies renouvelables (qui constituent à peine 5% de la capacité totale). D’autres projets sur la base d’énergies renouvelables sont en cours (soit 54 GW) et  sont soutenus pour la plupart par le privé : près de 98% des projets dans le solaire (dont 64% en Afrique du sud), 90% de ceux en éoliens. Ces chiffres mettent en exergue le manque de visibilité  du secteur privé, comme solution pour le développement des infrastructures dans le secteur électrique.

La quasi-absence du privé dans le secteur trouve son essence dans la perception qu’ont les autorités quant au secteur, qu’ils considèrent comme stratégique ou de leur réticence à porter certaines réformes jugées pénibles ou leur hantises d’éventuelles pratiques inflationnistes de la privatisation. Par ailleurs, les autorités adoptent une stratégie de gestion du secteur électrique qui n’incite pas les initiatives privées. Le caractère stratégique accordé au secteur électrique la dénue de toute transparence quant à sa gestion. Or, la clarté et la visibilité des règles dans un secteur aussi complexe que celui de l’électricité, sont importantes pour les investisseurs privés. En ce qui concerne les énergies renouvelables, il est considéré qu’elles reviennent plus chères que les énergies fossiles. Cependant, les quelques projets déjà mis en œuvre démontrent qu’elles sont assez compétitives et atteignent, dans certains cas, le coût moyen de production d’électricité. La situation est assez hétéroclite suivant les pays. Pour les pays ayant accès à des ressources fossiles en abondance, l’utilisation d’énergies renouvelables peut être perçue comme coûteuse alors que pour ceux disposant de ressources énergétiques naturelles (potentiel hydroélectrique par exemple), elle constitue une véritable alternative dans la production d’électricité. L’idée n’est pas d’utiliser les énergies renouvelables en tant que principal input dans la production mais de les intégrer dans un mix de production, regroupant  plusieurs ressources. Par ailleurs, il faut remarquer que la comparaison entre coût de production à partir d’énergies fossiles et celle à partir d’énergies renouvelables est biaisée dans la mesure où la première bénéficie de subventions qui obstruent la réalité sur leurs cours réels.

Le développement du secteur électrique africain passerait inéluctablement par les énergies renouvelables portées par des initiatives privées. Toutefois, compte tenu de la complexité et de la lourdeur des investissements à réaliser, il est nécessaire que les autorités se dotent d’un cadre de planification intégrant les énergies renouvelables. Une bonne planification permettra de définir la norme en termes de sécurité énergétique et de réaliser de bonnes prévisions quant à l’évolution de la demande, et de tirer ainsi un meilleur parti des offres pouvant émaner du secteur privé. Ce cadre permettra ainsi de déterminer les limites de la production que peut assurer le secteur public et d’orienter l’offre qui sera assurée par le privé sur la base d’un plan à moindres coûts. Les offres émanant d’entrepreneurs privés peuvent, en cas de manque de planification rigoureuse, induire à une hausse des prix du fait de coût de production élevé ou ne pas aboutir à la signature d’un contrat si ces derniers estiment que les conditions d’exercice ne sont pas satisfaisantes. Il faudra alors préciser toutes les règles, de l’appel d’offre aux conditions de rachat de la production en passant par les facilités qui pourront éventuellement être offertes. Certains pays d’Afrique subsaharienne ont tenté l’expérience, qui s’avère plutôt payante. La plus avancée en matière d’énergies renouvelables, l’Afrique du Sud, s’est dotée d’un programme d’appels d’offre dont la robustesse attire les investisseurs privés. D’autres comme le Kenya ont mis en place un mécanisme de rachat subventionné qui en incitent d’autres comme l’Ouganda, le Ghana, le Botswana, la Tanzanie ou encore le Rwanda. A  ce niveau, il faut préciser que le succès des mécanismes de rachat subventionné sont plus profitables aux pays disposant a priori d’un fort potentiel. Ainsi, développer le secteur électrique en Afrique et promouvoir l’émergence de ce dernier à partir de ressources renouvelables passera par le secteur privé mais nécessite l’adoption d’un cadre de transparence dans ce secteur. On pourrait envisager pour accélérer le processus une période de transition durant laquelle certains marchés sont octroyés de gré en gré, en s’assurant toutefois de la qualité et de la viabilité des projets.

Foly Ananou


[1] Voir l’article de Georges sur le suje

 

[2] Dont les résultats sont mitigés. Consulter l’article de Georges sur le sujet 

 

[3] BOT : Construire – Exploiter –  Transférer. BOOT : Construire – Exploiter – Maintenir – Transférer. BOO : Construire – Maintenir – Exploiter

Sources :

Eberhard et al. (2008). Africa’s Power Infrastructure: Investment, integration Efficiency. The World Bank

Briceño-Garmendia et al. (2008). Financing Public Infrastructure in Sub-Saharan Africa: Patterns, Issues and Options. World Bank

Secteur Privé & Développement, la revue de PROPARCO, n°18. Novembre2013. Les producteurs privés d’électricité : une solution pour l’Afrique ?

IRENA (2012). Prospects for the African Power Sector: Scenarios and strategies for Africa Project. Abu Dhabi

Agence canadienne de développement international (2001). Examen du rendement des services d’infrastructures.

UPDEA (2009). Bonnes Pratiques : les réformes du secteur de l’électricité.

Secteur Privé & Développement, la revue de PROPARCO, n°18. Novembre2013. Les producteurs privés d’électricité : une solution pour l’Afrique ?

 

Le développement durable est-il un paradigme au service de l’humain?

une_kerouedanExtrait de l'article "La vocation altruiste dans un monde globalisé" de Dominique Kerouedan, Professeur au Collège de France. Titulaire de la Chaire Savoirs contre Pauvreté (2012-2013) sur le thème "Géopolitique de la Santé Mondiale"


Le sujet sur lequel nous nous proposons de réfléchir concerne plus particulièrement la toile de fond de l’aide humanitaire, de l’action sociale et du développement humain, de leur insertion (ou non) en tant que priorité du programme pour le développement après 2015. Les négociations sont en cours à l’Assemblée générale des Nations Unies et pour les deux ans à venir. Ceci est important et nous concerne tous : si dans les années 1970 ou 1980 il était encore possible aux humanitaires d’échapper à l’emprise des paradigmes de développement, ce n’est plus le cas aujourd’hui : nous sommes tous enveloppés dans la toile du développement durable, selon un modèle unique, contraints et limités par les injonctions dominantes du modèle que l’ensemble des pays de la planète seront invités à décliner pays par pays après 2015.

La Commissaire européenne à l’aide humanitaire invitée en mars 2013 à la restitution à Paris des Assises de développement tenait à rappeler que : « Le futur est à propos de nous tous et pas seulement des pays en développement » (The future is about all of us, not only the developing world »). Il est en effet question que les objectifs qui seront retenus par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015 s’appliqueront à l’ensemble des pays de la planète, et pas seulement aux pays en voie de développement, auxquels s’appliquaient les objectifs du millénaire pour le développement sur la période 2000-2015. 

Lors de la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée à ces sujets le 25 septembre dernier, le Secrétaire général résumait sa direction ainsi : « Le développement durable – auquel devront s’intégrer croissance économique, justice sociale et gestion de l’environnement – doit devenir notre principe directeur et notre modus operandi à l’échelle mondiale  ». En France, la toute première décision du Comité interministériel de la coopération internationale au développement (CICID) réuni en juillet dernier, établit, selon le ministre du développement Pascal Canfin, que : « Le développement durable devient le fil directeur de la politique de développement et de solidarité internationaleIl n’y a plus d’un côté la lutte contre la pauvreté, l’éradication de la pauvreté, et de l’autre côté, l’agenda de la soutenabilité ; mais au contraire une fusion des deux » [27]. 

A un an de la Conférence de Rio+20 (en 2012), à moins 2 ans de la conférence sur le climat que doit réunir la France en 2015, les décideurs et les experts s’entendent pour demander la convergence des objectifs de développement avec ceux du développement durable [28]. Nous traversons une période toute imprégnée de préoccupations d’envergure planétaire relevant du développement durable (climat, énergie, environnement) qui vont entrer sévèrement en compétition avec celles, non communes, du développement humain dans les pays pauvres. Le risque est de voir les populations les plus pauvres, les femmes et les filles en particulier, continuer d’être les moins bien servies, tant du point de vue de l’attention politique, économique et sociale, que du point de vue stratégique et financier. 
La représentation du monde inspirée par le courant de pensée du développement durable dans le cadre duquel s’inscriront toutes les décisions et les interventions à l’échelle globale après 2015 pendant des décennies, est-elle favorable à l’action humanitaire ou même à l’action sociale et au développement humain ?

Les priorités des populations et des pays les plus pauvres, les plus fragiles, les plus vulnérables, les souffrances qu’endurent les fillettes, les adolescentes et les femmes, qui sont celles vis-à-vis desquelles les objectifs du développement ont le moins progressé au cours des quinze ou vingt dernières années, ou même des décennies antérieures, ces situations qui incitent à mener une action humanitaire et sociale, notamment dans le Sahel, sont-elles des sujets ciblés par les politiques de développement durable ?

Les populations et les pays en situation de conflits armés ou de post conflits, les pauvres de France ou d’Europe, des pays émergents ou d’ailleurs, ces priorités peuvent-elles être considérées, seront-elles prises en considération, dans le cadre de ce paradigme de développement durable ? 

La réponse à ces questions est non. Pourquoi ?

3.a. Pour des raisons historiques et même culturelles

Toutes les interventions relatives à la justice sociale et au développement humain ont été réalisées dans le cadre du développement, et non celui du développement durable qui ne s’est intéressé, depuis la Conférence de Rio sur la Terre en 1992, qu’aux questions environnementales. Sans oublier de mentionner quelques réunions dans les années 1970, reconnaissons que le rapport fondateur du développement durable est celui de Gro Harlem Brundtland intitulé : « Our Common Future  » (Notre avenir à tous), publié en 1987. Les pratiques de développement, de développement humain et de développement social, ont alors déjà une histoire de plus de 40 ans ! C’est la durée d’installation de toute une culture de politiques, de stratégies, d’acteurs, de valeurs et de pratiques de développement depuis le discours de H. Truman en 1949 [29] qui nommait pour la première fois les pays sous développés : « Il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mettre les avantages de notre avance scientifique et notre progrès industriel au service de l’amélioration de la croissance des régions sous-développées. Plus de la moitié des gens dans le monde vivent dans des conditions voisines de la misère. Ils n’ont pas assez à manger. Ils sont victimes de maladies. Leur pauvreté constitue un handicap et une menace, tant pour eux que pour les régions les plus prospères » [30]

Le développement durable est certes, en théorie, défini par trois piliers : environnement, développement économique et justice sociale. En pratique en plus de 26 ans depuis le rapport Brundtland, il semble qu’aucune intervention d’action sociale, de développement humain ou d’aide humanitaire, de justice sociale, n’ait été conduite ou revendiquée dans le cadre de la réalisation de politiques de développement durable

3.b. Pour des raisons liées aux mandats respectifs du développement et du développement durable

Le développement social et l’action humanitaire, et même le développement humain ne sont pas des priorités du développement durable, qui ne s’intéresse à la justice sociale qu’en ce que la pauvreté et l’iniquité produisent de néfaste pour la planète en termes d’environnement : lorsque la question de la justice sociale est abordée par les « durabilistes », ce n’est pas pour améliorer le développement humain, c’est pour combattre les effets de la pauvreté et des inégalités d’accès aux ressources sur l’environnement et l’avenir de la planète (impacts des industries sur la pollution de l’air, des eaux et des sols, déforestation et utilisation du bois pour la cuisine ou le chauffage, etc.). 

Le développement durable s’intéresse, disent les textes, aux disparités des pouvoirs économiques et politiques sur la planète et à l’accès inéquitable aux besoins de base : « emploi, alimentation, eau, assainissement, énergie  », en tant que ces sujets posent problème à nos intérêts communs : « De nombreux problèmes viennent des inégalités d’accès aux ressources. Ainsi, notre incapacité à promouvoir le commun intérêt du développement durable est souvent le résultat de la négligence relative de la justice sociale et économique entre et au sein des nations  » (Many problems arise from inequalities in access to resources ». « Hence, our inability to promote the common interest in sustainable development is often a product of the relative neglect of economic and social justice within and amongst nations.) [31

Le développement durable n’est pas un paradigme d’expression de la générosité, de la solidarité ou de l’altruisme, mais plutôt celui du partage d’intérêts présentés comme communs aux êtres humains où qu’ils se trouvent sur la planète. Il ne s’agit pas de donner, mais de prendre, par exemple de s’inspirer au nord, de politiques et interventions réalisées au Sud, dans le domaine de l’urbanisation. La distinction la plus centrale entre les acteurs du développement humain et ceux du développement durable, a trait à cette longue expérience auprès des populations pauvres, ce partage d’intimité, cette compassion au sens propre de « souffrir avec », qui semble n’avoir animé que les seuls acteurs de l’humanitaire, de l’action sociale et du développement humain. 

L’homme, la femme, le pauvre et la fragile, le combattant et le blessé de guerre, la fillette violée, la personne sans domicile, ces personnes intéressent-elles ceux qui exercent leurs métiers dans le cadre du développement durable ?

L’humain est-il placé au cœur et comme cible directe des objectifs de développement durable ? L’homme, la femme, le pauvre et la fragile, le combattant et le blessé de guerre, la fillette violée, la personne sans domicile, ces personnes intéressent-elles ceux qui exercent leurs métiers dans le cadre du développement durable ? L’histoire le démontre d’elle-même. Ces problématiques sociales relèvent des problématiques du développement, telles que les stratégies de coopération les ont définies et mises en œuvre, même si nous ne pouvons que déplorer « le massacre des secteurs sociaux  » opéré par les politiques d’ajustement structurel dans les années 1980, ainsi que le regrette Serge Michailof, grande figure du développement qui réfléchit à sortir l’Afrique de la fragilité et du conflit [32]. 

Le développement durable réunit les pays riches et les pays émergents autour de préoccupations pensées comme communes, mais vis-à-vis desquelles les réponses vont s’avérer cependant très disparates, tant du point de vue de leur ampleur que de leur nature. Il n’empêche que du fait de ses centres d’intérêts, le développement durable s’accompagne d’un clivage du monde, qui n’est plus Nord-Sud, mais plutôt pays riches et émergents d’un côté, pays les plus pauvres de l’autre, où la croissance est tellement basse qu’elle ne génère pas d’effets désagréables. 

Si le développement durable devait s’emparer de questions de développement à l’échelle universelle, alors il devrait se concentrer en priorité sur les spécificités des Pays les moins avancés, ainsi que l’attendent ces pays avec Patrick Guillaumont : « La vulnérabilité est un risque de non-durabilité. Il est donc normal qu’un agenda universel de développement durable s’attache à traiter la vulnérabilité dans ses diverses composantes (économique, sociale, environnementale) et prête attention aux pays qui pour ces diverses raisons sont particulièrement vulnérables. Souligner la nécessité de prendre en compte la spécificité des pays vulnérables dans l’agenda 2015 ne doit pas apparaître comme une défense de « catégories. Il s’agit au contraire d’une défense de principes d’efficacité et d’équité » [33]. Il ne suffira pas de prendre des engagements dans ce sens. Il faudra que les défenseurs du développement durable prouvent à l’avenir l’efficacité de leurs stratégies sur des terrains qu’ils ont délaissés pendant des décennies.

3.c. La Couverture sanitaire universelle

La Couverture sanitaire universelle semble être un objectif qui fait consensus pour le programme de développement après 2015. Il se pourrait que ce soit le seul objectif de santé retenu. Qu’en pensent les acteurs de l’action sociale et du développement humain ? Ils ont trois questions :

L’objectif est-il réaliste ? Ne sommes-nous pas entrain de réconforter nos consciences ? Est-il sérieux de penser que les pays les plus pauvres à la croissance démographique la plus élevée au monde, seront en mesure de mettre en place, dans des délais raisonnables et de manière durable, des mécanismes et les financements de systèmes d’assurance maladie ou de protection sociale pour faire face aux fardeaux multiples des maladies infectieuses et chroniques, des accidents de la voie publique et des problèmes de santé mentale qui ont commencé d’atteindre une population qui s’apprête à être multipliée par deux d’ici à 2050 ? Nos modèles déficitaires de milliards d’euros peuvent-ils être des modèles pour les pays et les populations pauvres du monde ?

Derrière un objectif bien intentionné, n’y a-t-il pas plutôt l’intention pour les pays riches de se décharger de leur responsabilité et de leurs engagements à contribuer aux coûts du développement, du développement social et humain justement ?

Si la CMU est bien un objectif de réduction de la pauvreté, au sens de diminuer le nombre de personnes qui basculent dans la pauvreté du fait du paiement des soins, est-ce pour autant un objectif d’amélioration de la santé ? Si la CMU a contribué en Europe à améliorer l’accès aux soins, a-t-elle contribué à améliorer la santé et la qualité des systèmes de soins dans nos pays ? N’est-ce pas une nouvelle fois une réponse financière à prendre en charge de plus en plus de malades, plutôt qu’une politique en réponse à la question de savoir comment bâtir des sociétés moins pathogènes ? Chaque pays devra faire son chemin et trouver le modèle adapté à réduire la pauvreté et améliorer l’état de santé de ses populations selon des priorités débattues en société de manière démocratique. 

3.d. Que pense la société civile de ces sujets ? 

Sans énumérer les documents produits par la société civile de par le monde, dont les associations et les ONG notamment, ont été invitées à contribuer à réfléchir en préparation de la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies du 25 septembre 2013 sur les OMD, il semble, de ce que nous pouvons lire des synthèses mises en ligne sur les sites internet « post 2015.org » ou « beyond 2015.org » par exemple, que la très grande majorité des organisations de la société civile se prononcent en faveur de la convergence des objectifs du millénaire pour le développement avec ceux du développement durable, tout comme le rapport au Secrétaire général des Nations Unies du Panel d’experts de haut niveau sur le programme de développement après 2015. Ainsi la société civile, consultée, rejoint spontanément les positions dominantes des Experts, de l’ONU et des politiques. Nous n’aurions pas observé un tel consensus dans les années 1990. Du côté des chercheurs les travaux s’interrogeant sur la place des PMA après 2015 sont plus nombreux que ceux qui examinent la vulnérabilité de certains groupes de personnes, telles les populations vivant dans la guerre, les fillettes et les femmes [34]. 

L’indifférence est grandissante à l’égard des personnes vulnérables où que ces personnes vivent

Voici donc un indicateur majeur de changement du monde : le débat démocratique à l’échelle mondiale est évacué faute d’opposition et d’idées respectant le principe de contre poids. Il ne faut pas se faire d’illusion. Même si la consultation de la société civile a pu prendre un instant l’allure d’une invitation à une participation démocratique à l’élaboration du programme de développement à venir, et même si le Secrétaire général dans son allocution le 26 septembre 2013 cherche à rassurer sur la capacité du développement durable à (désormais) intégrer les trois piliers initiaux : en pratique cela ne sera pas le cas, pour les raisons historiques, culturelles et de compétition financière déjà évoquées. Mais aussi, et sans doute avant tout, parce que l’indifférence est grandissante à l’égard des personnes vulnérables où que ces personnes vivent, pour différentes raisons sur lesquelles il serait possible d’agir pourtant, au travers d’actions d’éducation civique, d’enseignement supérieur, des médias, de la politique nationale de coopération, des politiques européennes et internationales, de toutes nos institutions, etc. qui pourraient sensibiliser et former chaque citoyen à une sensibilité et à une connaissance de l’autre, « à faire de notre planète une autre cité, qui serait aussi la cité des autres  » conclut Philippe Kourilsky. 

Le fait que la société civile adhère à une position dominante, globale et englobante du monde est un fait étonnant. C’est dire à quel point l’uniformisation du monde en est à un stade déjà avancé. Cela pose la question aussi de la connaissance, par cette société civile globale, du terrain et des situations particulières et spécifiques que vivent les femmes et les hommes, les garçons et les filles, les plus pauvres et les plus exclues du monde : comment les situations de ces personnes sont-elles appréhendées par la société civile elle-même au point qu’elles n’appellent pas de réponse spécifique de sa part en préparation du programme de développement post 2015 ? La société civile globale associe-t-elle des représentants des pays les moins avancés à ses travaux et à sa pensée ? Comment leurs préoccupations sont-elles intégrées ? D’une part, l’humanitaire, l’acteur social et de développement humain qui travaille au sein de la société civile globale connaît-il encore le terrain finalement ? D’autre part, comment les acteurs de terrain et les ressortissants peuvent-ils davantage, non seulement participer, mais faire entendre leurs savoirs, leur expérience et leur pensée à l’échelle globale ? Il ne s’agit pas seulement de défendre une dynamique de participation d’une poignée de personnes sollicitées pour la forme. La question en jeu est celle de la vérité des faits et des réalités endurées, considérées dans leur diversité, point de départ indispensable à des réponses bien pensées, au travers desquelles chacun trouve sa place.

Le génie végétal : un espoir pour des espaces miniers plus durables

L’Afrique, terre de ressources naturelles inexploitées

L’Afrique regorge de matériaux précieux pour confectionner puces électroniques et téléphones portables ou encore pour faire rouler automobiles et avions. De nouveaux gisements sont régulièrement découverts sur le continent ou au large de ses côtes. La fameuse « malédiction des ressources » exprime bien que celles-ci peuvent se transformer en véritables moteurs économiques tout comme elles peuvent devenir des éléments aliénants et de paupérisation. Au-delà des aspects social et sociétal des économies basées sur l’exportation de matières premières non renouvelables, leur extraction est génératrice de multiples bouleversements environnementaux. Comment atténuer ces effets et valoriser les espaces miniers ?

Une pratique inspirante

Il n’y a pas de recette miracle, mettons-nous d’accord là-dessus. Une carrière restera un gros trou dans le paysage, et l’écosystème après une extraction, a peu de chance de recouvrer sa diversité initiale. Il est cependant possible de limiter un tant soit peu les dégâts, notamment l’érosion des sols, la pollution des nappes souterraines et la disparition de la végétation.

Le génie végétal recoupe un ensemble de pratiques peu connues du grand public. Vous ignorez peut-être leur fonction mais vous les connaissez, ces buissons plantés au bord des autoroutes ou sur les pentes accidentées. Dans le domaine des mines, les technologies du génie végétal sont encore peu utilisées sur le continent africain. De « vieux » pays miniers tels que la Nouvelle-Calédonie ou le Canada en font usage depuis longtemps, et travaillent déjà à stabiliser leurs sols et limiter la diffusion des polluants. Un couvert végétal draine en effet plus efficacement l’eau des pluies et diminue ainsi les risques de mouvements de terrain, d’inondations et de poussières dans l’air.

Prévenir et réparer : deux techniques différentes

Les techniques utilisées dépendent bien évidemment du climat et de la topographie du terrain, mais aussi du moment d’intervention dans l’exploitation minière.

La phyto-remédiation

Il est possible de limiter une pollution, liée à l’accumulation de matériaux toxiques sur un terrain, ou du rejet d’un polluant à un moment donné de l’extraction. Cette situation pourrait être qualifiée « d’urgente », car bien souvent elle fait suite à une mauvaise prise en compte des impacts environnementaux. La technique employée, la phyto-remédiation, consiste alors à planter dans la zone dégradée des végétaux, choisis pour leurs propriétés, afin d'absorber les polluants. Soit les substances polluantes sont dans l’air et elles sont absorbées par les feuilles, soit elles ont pénétré les sols et sont alors extraites par les racines. Selon le type de végétaux, les polluants peuvent être atténués, détruits ou stockés. A la fin du chantier, les plants sont brûlés dans un cadre industriel avec un filtre, pour éviter le rejet des substances toxiques à l'incinération.

Pour comprendre en image

La revégétalisation

Dans une optique de long-terme, la revégétalisation offre une plus grande amplitude pour agir sur les externalités négatives de l’extraction minière sur l’environnement. Comme son nom le fait penser, la revégétalisation consiste en la plantation de végétaux, technique qui vise principalement à lutter contre l’érosion des sols, conséquence majeure d’une extraction.

L’instabilité des sols constitue non seulement un danger pour l’environnement, mais également pour les installations de l’entreprise et les populations environnantes. La revégétalisation est une intervention globale, qui se décline sur toutes les infrastructures du chantier d’extraction (bases-vie, pistes, chantiers…), et qui intervient à toutes les phases du projet : en amont lors des études d’impacts, lors des phases d’exploration (forages), pendant la construction, durant l’exploitation et à la fin de l’exploitation pour réhabiliter le site. Plus l’exploitant démarre ces activités de réhabilitation tôt, plus les résultats seront bons, et plus les coûts pourront être amortis dans la durée.

En matière de revégétalisation minière, différentes techniques sont possibles. Pour les petites surfaces ou techniques, les plantations d’herbacées sur un mode traditionnel sont largement à privilégier. C’est d’ailleurs la solution la plus répandue en Afrique, comme au Congo Brazzaville par Planetic pour le compte du pétrolier italien Eni. Lorsque les surfaces à planter tendent à s’étaler sur plusieurs hectares, le recours à des techniques plus complexes s’impose. L’hydroseeding, principalement utilisé pour les grandes surfaces faciles d’accès, consiste à projeter, à l’aide d’un camion hydroseeder, un mélange d’eau, de graines et fixateurs, pour permettre le développement rapide d’un couvert végétal.  L’hydromulching, destiné à de zones plus vulnérables à l’érosion, procède également par projection mais est suivi d’une protection de ces sols sensibles et des semences par la projection de géotextiles à très petites mailles pour renforcer les chances de pousse.

L’avenir du génie végétal

Les coûts d’une telle opération sont relativement bien amortis dans la durée, et permettent surtout une plus grande stabilité pendant l’extraction. L’image de marque de l’entreprise est bien sûr en jeu : laisser un site pollué et mettre en danger la vie des populations après la période d’extraction ne fait pas bonne presse.

Ces techniques de génie végétal, et notamment la revégétalisation, sont des sources d’emploi et de savoir-faire très intéressantes pour le développement. En Nouvelle-Calédonie, un site minier peut disposer d’un service entier dédié à la revégétalisation, employant huit personnes et faisant travailler trois à quatre sous-traitants (pépinières, récolte de semences, ouvriers et techniciens agricoles, ingénieur agronome, etc.). Un opérateur comme Planetic engage ses ouvriers dans les villages avoisinant le site, sans qualification pré-requise, et les forme à cette technologie toute nouvelle pour eux. L’impact est ainsi local et direct.

Le génie végétal s’impose comme une technologie d’avenir, en adéquation avec les principes du développement durable. D’innovation, il doit devenir pratique courante. Pour ce faire, les pays miniers doivent s’intéresser plus assidûment à l’inscription de la revégétalisation et de la dépollution des sols dans les cahiers des charges des exploitations minières. Aller vers une gestion durable des espaces miniers, nécessite par ailleurs d’instaurer des mesures complémentaires telles que la transparence des comptes (voir l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives), la redistribution des ressources issues de ces industries extractives ou encore la sécurité des sites et les garanties sociales accessibles aux ouvriers. Tous ces critères me semblent la base d’une responsabilité sociétale des entreprises minières. Aujourd’hui, la démarche de fabriquer un téléphone portable équitable, qui garantisse les conditions d’extraction et de production des composants par exemple, reste marginale. Imaginez les retombées si les choix des consommateurs commencent à peser sur le marché du mobile ! C’est aux dirigeants des pays miniers, aux jeunes d’Afrique et d’ailleurs, aux amateurs de haute-technologie et autres, tels que nous, de prendre des décisions pour la planète et le développement.

Véra Kempf

 

Pour en savoir plus (en anglais) :

en image : Dessin

http://www.youtube.com/watch?v=WDGkBpsVjtc

http://www.youtube.com/watch?v=w99mGLfb4_g

 

Un autre article de l’Afrique des idées sur la valorisation de l’écosystème  :

 http://terangaweb.com/quelle-valeur-du-patrimoine-ecologique-africain-cas-virunga/

Les déchets : Une spécialisation pas comme les autres

Véra Kempf poursuit ses analyses sur la gestion des déchets. Cet article est le resultat d'échanges avec un acteur du domaine.

Urbain Anselme Nkounkou a plusieurs casquettes. Vous le croiserez peut-être dans les rues de Clichy où il est adjoint au Directeur des Services de la Ville, dans les couloirs de l'Université du Mans où il enseigne depuis 1998, ou même encore à Pointe-Noire où ce brazzavillois passe quelques semaines par an auprès des étudiants de l'Ecole Supérieure Technique du littoral. Au cœur de toutes ses activités : les déchets, sous toutes leurs formes et tout au long de leur cycle de vie. Voici quelques éléments de discussion avec un homme qui se dit « tombé dans les poubelles très jeune » !

Un parcours terre-à-terre en France

Urbain Nkounkou est chimiste de formation. Commençant par étudier les comportements des sols, il finit par s'intéresser aux déchets comme l'un des composants qui, comme les organismes vivants, modifient l'écosystème. Au-delà des externalités négatives qu'ils génèrent en s'accumulant (pollution des sols, dépôts chimiques, etc), les déchets ont aussi souvent été utilisés en France pour réhabiliter des espaces, par exemple transformer des anciennes carrières en décharges municipales.

Pour sa thèse, Urbain Nkounkou planche sur la « Gestion des déchets en Ile de France : corrélations entre les lieux, l'espace habité et la composition des ordures ménagères ». Sujet dont on pourrait penser qu'il a facilement été traité à partir de statistiques, bien confortablement derrière un bureau. Bien au contraire, et parce qu'il a appris que pour appréhender un problème, il faut le côtoyer, le jeune Urbain s'est livré à une analyse de terrain microscopique des déchets générés par des communes de 5 000, 8 000, 15 000, 22 000, 50 000 et enfin 90 000 habitants. Type d'habitat, catégorie socio-professionnelle, structure du foyer : tout s'explique dans une poubelle. A contrario, « donnez-moi votre poubelle, je vous dirai qui vous êtes » dit-il en souriant !

Une compétence déployée en Afrique

Dans le cadre d'une coopération décentralisée entre la ville de Clichy et la commune de Ouakam au Sénégal, Urbain Nkounkou a eu l’occasion de transposer son savoir-faire au continent africain.

CIMG1003L'objet de sa mission était alors de planifier un système de pré-collecte des déchets, qui soit performant et adapté au terrain. Il a ainsi arpenté toutes les rues et ruelles de la ville afin d’établir une base de données sur le type d'habitat, les voies accessibles en camion ou avec une brouette, la présence de caniveaux ou de décharges sauvages, etc. Pour envisager le type et la quantité de déchets générés, ce sont les élus municipaux qui ont servi de cobayes. Avec son expérience au Sénégal, Urbain Nkounkou confirme l'enquête de la Banque Mondiale[1] : pour des raisons culturelles et d'habitudes alimentaires, la majorité des déchets générés par les ménages africains sont organiques, et par là biodégradables.

Les recommandations tirées de son enquête n'ont malheureusement pu aller bien plus loin. La collecte des déchets ménagers de Ouakam incombe en réalité à l'agglomération de Dakar. Si celle-ci s’est révélée défaillante, Ouakam ne peut changer seule la situation des déchets sur son territoire sans moyens supplémentaires. Des initiatives privées se sont alors organisées pour pallier ce manquement et assurer la salubrité du quartier. Lors de précédents articles, j'ai pu souligner à quel point je suis persuadée que le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans le secteur des déchets en Afrique, et qu'il peut y trouver son compte. Urbain Nkounkou pense pour sa part que sans Etat fort, rien ne sera possible à long-terme. Un cadre règlementaire pour la collecte des déchets existe bien souvent dans les pays africains, mais le principe de « celui qui a l'argent dans la rue décide si le camion poubelle passe» empêche son application.

En attendant, Urbain Nkounkou finit par reconnaître qu’il est possible de faire avancer la cause des déchets à court-terme, par des actions de sensibilisation et d’appui… au secteur privé !

Deux clés pour une gestion efficace des déchets

Conscientiser les populations. Pour ce faire, la ville de Clichy poursuit son action à Ouakam avec un budget de 630 000€ sur trois ans. Au programme, sensibiliser les habitants aux conséquences sanitaires de l'accumulation des déchets (maladies hydriques, moustiques, etc). Urbain Nkounkou a identifié les personnes ressources, les sages et les « écoutés », ceux qui pourront se faire les relais de cette information. Les femmes et les écoles occupent un rôle tout particulièrement important dans cette stratégie.

Valoriser. Un déchet ne pourra être valorisé localement en Afrique que s'il connaît déjà un débouché. Urbain Nkounkou est convaincu que la marche à suivre consiste à professionnaliser et à structurer les filières existantes, autrement dit valoriser le savoir-faire local et s’adapter aux réalités du terrain. En Afrique centrale par exemple, la ferraille, le bois, la sciure sont bien valorisés à petite échelle. Ils pourraient donc être à l’origine de projets de plus grande envergure. Suivant cette logique, il ne nous reste qu'à imaginer un système d'avantages comparatifs dans la revalorisation !

Les déchets ne sont pas seulement un gisement d'opportunités, une source de richesse incroyable, ils sont pour Urbain Nkounkou une véritable mine d'or ! A exploiter au plus vite, avant que  cet or ne  vienne plomber le développement.

 

Véra Kempf

 

 

 

 

 

 


[1]    Daniel Hoornweg and Perinaz Bhada-Tata, March 2012, No. 15, Urban development Series, commenté dans l'article Poubelles d'Afrique, http://terangaweb.com/poubelles-dafrique/