Quelles conséquences de l’adoption des normes de liquidité de Bale III en Afrique ?

Du troisième trimestre de l’an 2007 au deuxième trimestre de l’an 2009, le monde était frappé par une des plus sévères crises économiques de son histoire, après la crise de production de 1929.  Cette crise a mis à jour plusieurs défaillances dans la gestion des liquidités des banques[1]. Ainsi, afin de renforcer et assurer un système financier sain, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB) a établi en 2010, dans le cadre des accords de Bâle III, deux standards de liquidité à savoir : le ratio de liquidité à court terme (LCR) et le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR). Ces ratios sont entrés en vigueur graduellement depuis 2015 et seront entièrement appliqués en 2018 pour le ratio structurel de liquidité, et en 2019 pour le ratio de liquidité à court terme. En revanche, la plupart des pays africains n’ont pas encore adopté ces normes de liquidité. Par exemple, selon un rapport de l’agence Finafrique réalisé en 2015, les pays de l’UEMOA et de la CEMAC sont encore en migration vers le Bâle II pendant que le Nigeria est aux normes du Bâle II. Ces pays aspirent néanmoins à l’application du Bâle III. Quel pourra être l’impact de ces normes de liquidité sur les économies des pays africains ?

Le ratio de liquidité à court terme (LCR)

Le ratio de liquidité à court terme a pour but de permettre aux banques de posséder des actifs liquides de haute qualité pour résister à une crise de liquidité idiosyncratique ou systémique[2] sur un mois. Pour le calculer, le stock d’actifs liquides de haute qualité est divisé par les sorties nettes au cours des 30 prochains jours calendaires. Les actifs hautement liquides correspondent aux actifs de niveau 1 (cash, réserves au niveau de la banque centrale…) et de niveau 2 (les obligations sécurisées notées AA- ou plus et les actifs avec 20% de pondération au risque).

Le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR)

Le ratio structurel de liquidité à long terme est un ratio permettant aux banques de faire face au risque de liquidité sur le long terme. Il est calculé en divisant le montant du financement stable disponible par le montant du financement stable exigé. Il peut alors être défini comme la proportion d’actifs à long terme[3] financés par un financement à long terme ou stable[4]. Le financement stable disponible concerne la part du capital et du passif dont l’échéance est supérieure à un an. Le financement stable requis correspond aux différents actifs détenus par la banque concernée, y compris ceux de son exposition hors bilan[5]. Par conséquent, avec le ratio structurel de liquidité à long terme, les régulateurs veulent inciter les banques à maintenir un profil de financement stable par rapport à la composition de leurs actifs et de leurs activités hors bilan. Le ratio structurel de liquidité à long terme oblige ainsi les banques à utiliser des sources de financement stables dans l’optique de réduire la probabilité de perturbation des sources de liquidités régulières de la banque, ce qui est censé réduire la probabilité de faillite.

Il vise également à réduire le recours excessif au financement de gros à court terme[6]. Les banques peuvent en effet être incitées à élargir leurs bilans très rapidement. Pour cela, elles peuvent s’appuyer sur un financement de gros à court terme bon marché. Et pourtant, une augmentation rapide de la taille du bilan peut affaiblir leur capacité à répondre aux chocs de liquidité.

Les limites de la règlementation de la liquidité du Bâle III 

Même si les nouvelles réglementations du cadre de Bâle III semblent permettre d’éliminer une bonne partie du risque de liquidité bancaire et constituent un progrès considérable dans la gestion du risque de liquidité, leur application peut générer de nouveaux problèmes. En effet, le ratio de liquidité à court terme accorde de l’importance aux actifs non risqués comme les obligations d’État. Ainsi afin de satisfaire cette exigence règlementaire, les banques pourraient préférer prêter aux gouvernements et être moins incitées à prêter aux investisseurs. Cela réduira l’investissement privé. Cette baisse de l’investissement privé peut engendrer le ralentissement de l’activité économique si elle n’est pas compensée par l’accroissement de l’investissement public effectué grâce aux prêts bancaires. En outre, nous avons tous été témoins de la crise de la dette souveraine en 2011 dans la zone euro. Cette crise a montré que le risque de défaut d’un État peut exister et donc les obligations d’État peuvent être risquées et illiquides.

Le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR) présente également ses failles. La principale limite de ce ratio est en effet, qu’il va à l’encontre d’une des principales fonctions intrinsèques aux banques : la transformation de maturité. Les banques transforment les fonds à court terme tels que les dépôts d’épargne en emprunts à long terme comme les hypothèques. Ainsi, dans un objectif de réduire l’asymétrie de maturité tout en exigeant des banques qu’elles financent une bonne partie des actifs à long terme avec des fonds stables, le ratio structurel de liquidité à long terme pourrait pousser les banques à offrir moins de crédit et à une allocation des ressources non optimale. D’une part, une allocation de ressources peu efficiente impactera négativement la performance des banques et d’autre part le rétrécissement de l’activité de crédit entrainerait le ralentissement de l’activité économique.

Règlementation du risque de liquidité du Bâle III : danger ou solution pour l’Afrique ?

Les banques sont aussi connues pour être le poumon des économies. Elles financent les économies essentiellement par leurs prêts qu’elles octroient aux agents économiques. Elles rationnent les prêts et fixent la rémunération de ces prêts (taux d’intérêt débiteur) selon le profil de risque des potentiels emprunteurs. La rémunération des prêts constitue la prime du risque pris par la banque. Ainsi, plus le risque est important, plus le taux d’intérêt sera élevé. Les banques octroient également les crédits en fonction de l’environnement économique. Elles seront plus incitées à produire des prêts à des taux relativement faibles lorsqu’elles ont confiance en l’environnement économique.

De façon générale en Afrique, les banques font face à des potentiels emprunteurs assez risqués du fait de l’opacité de ceux-ci. Cette opacité est soutenue par le poids non-négligeable de secteur informel (25 % à 65 % du PIB selon le FMI). Le manque d’information sur les demandeurs de prêts constitue un élément essentiel qui réduit l’activité de prêts des banques et surtout qui exige des taux d’intérêt élevés. En plus, il n’existe pas d’importantes structures pouvant augmenter l’incitation des banques à prêter. Dans les pays développés par exemple, il existe des structures qui accompagnent les chômeurs (tel que pôle emploi en France). Ces structures garantissent une entrée de revenus pour les travailleurs en cas de perte d’emploi réduisant ainsi le risque de défaut lorsque ces travailleurs souhaitent avoir un prêt. L’absence de telles structures dans la quasi-totalité de l’Afrique, ne facilite pas la mise en place des crédits de la part des banques.

Certes, on pourrait atténuer ce problème avec la mise en place d’une assurance mais la prime d’assurance viendrait rendre le cout total des prêts plus importants. De plus, pour la plupart des prêts accordés, la banque exige une assurance vie qui garantira le remboursement du prêt en cas de décès de l’emprunteur. En Afrique l’espérance de vie est en moyenne 60 ans alors qu’en France, elle est de 82 ans selon la radio publique d’information française France info. Dans un communiqué de presse de l’OMS paru en 2016, vingt-deux pays de l’Afrique subsaharienne ont une espérance de vie de moins de 60 ans. On se retrouve alors avec des primes d’assurance beaucoup plus élevées en Afrique d’où des couts de prêts assez significatifs à supporter par le potentiel emprunteur. L’importance de ces coûts impactent évidemment de manière négative la demande de prêt. Le taux de bancarisation est également assez faible en Afrique. Il est de 10% en Afrique subsaharienne, se situe entre 7,4 et 8% dans la zone UEMOA et avoisine les 40% au Maroc contre 99% en France selon la chaine d’information Africa24. Par conséquent, les banques collectent moins de dépôt en raison de la thésaurisation des ménages. Et pourtant pour effectuer les prêts, la banque utilise essentiellement ses dépôts. Ainsi la faible collecte de dépôts décourage la mise en place de prêts et incite davantage à rationner les crédits. Enfin, l’aléa de l’instabilité politique de certains pays ne favorise pas également la mise en place prêts car cela détériore la confiance des banquiers.

En raison de ces aspects, les banques africaines limitent leurs activités de prêts et exigent des taux d’intérêts élevés.

Comme énuméré plus haut, les nouvelles exigences de liquidité dans le cadre du Bâle III pourraient inciter les banques à moins prêter.  Ainsi leur application en Afrique, un continent qui souffre déjà du manque de financement, pourrait être néfaste pour la performance des banques africaines et surtout pour les économies africaines. Il serait du coup intéressant de songer à une règlementation selon le niveau de développement des pays.

Sources

Basel Committee on Banking Supervision, 2010, Basel III: International framework for liquidity risk measurement, standards and monitoring.

Idrissa Coulibaly, 2015, L’impact des réglementations internationales BÂLE I, II & III sur le système bancaire africain, FinAfrique

[1] Le terme liquidité est vaste. Nous pouvons néanmoins distinguer trois définitions de base : (i) la liquidité d’un titre financier définie comme la facilité de le vendre sans perdre de la valeur ; (ii) la liquidité du marché définie comme étant la possibilité d’échanger sur ce marché une grande quantité de titres sans influencer leurs prix ; (iii) la liquidité de financement que l’on peut définir comme la capacité d’honorer ses obligations dans le temps. On peut ainsi associer le risque de liquidité à chaque aspect. Le risque de liquidité d’un actif est le risque qu’on ne puisse pas le vendre sans perde de la valeur. Le risque de liquidité du marché est le risque qu’on ne puisse effectuer plusieurs transactions sur le marché sans impacter les prix et le risque de liquidité de financement d’une firme est le risque que cette firme ne parvienne pas à satisfaire ses obligations sur un horizon donné.

[2] Une crise de liquidité idiosyncratique d’une banque est une crise de liquidité qui touche que cette banque tandis qu’une crise de liquidité systémique est une crise de liquidité qui touche de façon simultanée plusieurs banques.

[3] Il s’agit des actifs ne pouvant pas être liquides ou utilisés avant au moins un an.

[4] Les sources de financement à long terme sont des ressources étalées sur plus d’un an (capital, dettes de long terme…).

[5] Les activités hors bilan d’une banque sont l’ensemble de ces activités qui ne sont pas inscrites dans son bilan. Il s’agit par exemple des engagements de crédits.

[6] En plus de la source de financement traditionnelle qu’utilisent les banques (dépôts à vue), elles utilisent aussi Le financement de gros. Cette source de financement correspond essentiellement pour les banques américaines, aux federal funds (fonds fédéraux), foreign deposits (dépôts étrangers) et brokered deposits (dépôts effectués par un courtier). Ces types de financement sont le plus souvent de court terme. Du coup, une banque fortement dépendante de ces types de financement peut facilement faire face à un problème de liquidité si elle est perçue comme risqué ou peu capitalisée.

Le capital-investissement acclimaté à l’Afrique: un modèle en construction

capitalMalgré les taux de croissance élevés de la dernière décennie, le volume des investissements en Afrique est resté modeste comparé aux autres régions du monde. Le continent ne représente que 6.5% des transactions du capital-investissement sur les marchés émergents contre 78% pour les pays émergents d’Asie (1).  Une situation qui résulte de la stratégie des sociétés de capital-investissement ; ces dernières investissent principalement dans les entreprises à forte capitalisation. Les grandes entreprises des secteurs du pétrole, des mines, de la banque, des télécommunications sont privilégiées au détriment des PME, certes peu structurées, mais représentant l’essentiel du tissu économique des pays. La moyenne des tickets d’investissement est d’environ 10 millions de dollars -hors Afrique du Nord- (2) ; des montants que très peu de sociétés ont la capacité d’absorber. Il se pose ainsi la nécessité de repenser le modèle actuel du capital-investissement dans un contexte où, les performances des entreprises des marchés cibles sont affectées par la baisse des cours des matières premières, réduisant davantage les opportunités d’investissement.

 

Le développement de compétences entrepreneuriales : La solution face à l’effet paradigme

L’effet paradigme résulte des divergences entre les méthodes de gouvernance d’entreprise appliquées par les fonds d’investissements et celles souvent moins orthodoxes des PME africaines. Ce qui constitue un frein au développement du capital-investissement.

Il convient de présenter l’entreprise comme un système composé d’éléments en interaction permanente. Envisager une entreprise en tant que système revient à la considérer comme un ensemble organisé composé de différentes fonctions, individus, ayant tous des objectifs, pouvant être contradictoires. C’est cette contrariété en termes d’objectifs qui oblige le manager à adopter un modèle de gestion moderne afin de concilier les buts et assurer une croissance maitrisée. L’entreprise moderne met en place des procédures, établie des organigrammes, définit les responsabilités et les délégations de pouvoirs puis assigne les rôles aux individus. En Afrique, les PME ou les entreprises en début d’activité communément appelées  start-ups,  sont caractérisées par la concentration du pouvoir entre les mains du chef d’entreprise, qui n’est généralement pas prêt à le partager. Une autre caractéristique de ces entreprises est qu’elles sont pour la plupart familiales. On entreprend en famille. Des facteurs socioculturels peuvent expliquer cet état de fait. L’esprit communautaire, le sentiment d’appartenance à un groupe social, souvent  le village, est particulièrement présent dans les sociétés africaines. Zady Kessi, écrivain et Président du Conseil économique et social de Côte d'Ivoire,  disait dans Culture africaine et gestion de l’entreprise moderne (1998), que « L’esprit communautaire constitue la clef de voûte de l’édifice social africain ».

La mise en place d’un système de développement de compétences entrepreneuriales et d’apprentissage de bonnes pratiques, intégrant cette caractéristique indissociable à la culture de « l’entreprise africaine », qu’est l’esprit communautaire, trouve ainsi sens. Pour ce faire, le modèle des incubateurs est une piste. En effet les incubateurs, en plus d’être des lieux d’apprentissage, sont des lieux de socialisation. On apprend à se connaitre, à partager, à collaborer. Le lien de famille n’est plus le seul moteur de collaboration, donc de productivité. Pour l’investisseur, il permet de diffuser les meilleures pratiques en matière de gestion d’entreprise, mais aussi d’aligner ses intérêts avec ceux de l’entrepreneur ou du dirigeant de la PME dans l’optique de favoriser l’entrée au capital et le partenariat à long terme. Le développement du numérique accélère la transition vers ce nouveau modèle. De plus en plus de centres d’innovations se créent sous l’impulsion d’institutionnels et d’investisseurs. Au Ghana, le  « MEST » est un précurseur. Il a été créé en 2008 grâce au soutien de Meltwater, une multinationale spécialisée dans l’analyse de données en ligne. On le voit plus récemment  au Sénégal avec Cofina start-up House l’incubateur du groupe COFINA, une institution de financement. Cette approche qui semble se développer davantage en faveur des start-ups n’est pas exclusive aux entreprises en démarrage. Le capital humain étant le principal accélérateur de croissance ; les dirigeants des PME dans une démarche participative, au cours de périodes d’incubation ou de « camps de formation » organisés au sein de ces lieux, pourraient être invités à travailler ensemble hors du cadre familial. Le changement de génération à la tête des PME facilite la mise en œuvre de tels programmes. Ces moments seraient des occasions pour faire connaitre les règles du financement, en l’occurrence du capital-investissement, et faire apprendre l’orthodoxie en matière de gouvernance d’entreprise ; favorisant ainsi l’entrée au capital des PME.

 

Promouvoir des équipes locales et une nouvelle stratégie de levée de fonds

La particularité de la plupart des fonds d’investissement  intervenant en Afrique est de disposer d’équipes à très hauts potentiels. Ceci entraine des coûts de gestion élevés; ces dernières ayant des niveaux de rémunération identiques ou proches des standards occidentaux. Des équipes qui souvent, ne résident pas dans les pays où s’opèrent leurs investissements. Pour  J-M. Severino, Président d’I&P -un fonds d’investissement dédié aux PME africaines-, « avec les structures de coûts que doivent supporter les professionnels opérant depuis Londres, Paris ou Dubaï, il est quasiment impossible d’imaginer être rentable en investissant seulement 500 000 euros ou 1 million par opération». Une contrainte qui justifie le fait que ces fonds préfèrent participer à des transactions de plusieurs millions. Pour permettre aux structures plus modestes telles que les PME et les start-ups d’avoir accès aux énormes ressources du capital-investissement, il faut nécessairement favoriser la mise en place d’équipes locales. Cela passe par des transferts de compétences via des partenariats-métiers avec des structures ou des professionnels aguerris du capital-investissement. Ces équipes locales présentent l’avantage d’être proches des entreprises bénéficiaires des investissements. Ce qui s’avère primordial pour la réussite de ces dernières pour lesquelles un accompagnement dit « hand-on » ; c'est-à-dire au plus près de l’entrepreneur, est essentiel. Jean-Marc Savi de Tové, ancien de Cauris Management et associé du fonds Adiwale explique que, « La difficulté de ce métier, c’est qu’il faut vivre à moins de 5 Km de l’entreprise dans laquelle on investit, car l’entrepreneur va avoir besoin de vous presqu’en permanence ».  Les exemples de Teranga Capital au Sénégal ou de Sinergi au Burkina, des fonds soutenus par l’investisseur I&P et dirigés par des équipes locales sont illustratifs. Ces fonds investissent en moyenne entre 30  000 et 300 000 euros. Des montants qui correspondent aux besoins des entreprises.

Aussi réorienter la stratégie de levée de fonds s’avère indispensable. Au Sénégal par exemple -pays ayant bénéficié d’un des montants les plus élevés d’investissement d’impact en  Afrique de l’Ouest- ; sur 535 millions de dollars levés sur la période 2005-2015, plus de 80% ont été mobilisés par le biais de transactions de plus de 10 millions de dollars (3). Les investisseurs habituels des fonds d’investissement ont des exigences de rentabilité qui peuvent contraindre les gestionnaires à cibler, les grandes entreprises présentant un profil de risque moins prononcé ou, des transactions dans les projets d’infrastructures, au détriment des entreprises de plus petite taille ne garantissant pas le niveau de rentabilité souhaité. S’orienter vers des investisseurs sociaux à vocation entrepreneuriale, c'est-à-dire privilégiant un impact social par l’accompagnement des entreprises, favoriserait l’accès aux ressources aux PME et aux start-up. Il s’agit entre autres des fondations, des institutions de développement au travers de programmes spécialisés, d’investisseurs privés, etc. Selon la Banque mondiale, les jeunes représentent 60% de l’ensemble des chômeurs africains. Le rapport Perspectives Économiques en Afrique du Groupe de la Banque Africaine de Développement publié en 2012 indiquait que le continent avait la population la plus jeune au monde, avec 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans ; un chiffre qui devrait doubler d’ici 2045. Les défis auxquels fait face l’Afrique, en l’espèce la problématique du chômage des jeunes, rendent davantage pertinent cette approche et le choix du continent comme terre d’investissement pour ces investisseurs. Ce capital dit « patient » permet de rallonger la durée des investissements. En moyenne de sept (7) ans dans le modèle classique, la durée des investissements pourrait aller au-delà de dix (10) ans et ainsi garantir une croissance réelle des entreprises financées.

 

Instaurer un cadre législatif et fiscal avantageux et encourager la création d’associations locales du capital-investissement

Disposer  d’un environnement juridique et fiscal incitatif pour le capital-investissement, véritable alternative à l’emprunt bancaire, est essentiel au plein essor de ce mode de financement. Le développement de ce concept a toujours été précédé par l’introduction d’un cadre juridique organisateur. Aux Etats-Unis où est né le capital-investissement, il a fallu la promulgation du décret de la Small Business Investment Act (4) par le gouvernement américain en 1958, pour voir se développer le métier de capital-investisseur. Certains pays africains ont pris la mesure de l’importance du capital-investissement en édifiant des réglementations propres à ce métier ; c’est le cas de l’Afrique du sud et de l’île Maurice -où sont enregistrés la plupart des fonds d’investissement opérant en Afrique-. Dans l’espace UEMOA, une loi Uniforme sur les entreprises d’investissement à capital fixe a été prise et transposée par certains pays. Malgré des avancées sur le plan fiscal de cette loi, elle reste silencieuse sur certains points. S’agissant de la gouvernance des sociétés, elle n’indique pas les modalités de gestion et de contrôle. Par ailleurs, aucun texte ne précise clairement le capital minimum requis. Des améliorations restent à apporter afin de rendre cette loi plus efficace et incitative ; notamment en rendant possible un accompagnement financier par  les Etats, à ces sociétés, avec pour objectif de favoriser le soutien financier aux PME et aux start-ups. Cela passe par l’orientation de l’épargne locale, en l’occurrence celle collectée par les caisses de retraite, vers les fonds dédiés.

Afin de dynamiser le secteur du capital-investissement en Afrique, la mise en place d’associations locales est essentielle. Tel que préconisé par Jean Luc Vovor, – associé de Kusuntu Partners- lors d’une conférence tenue à Lomé sur le sujet ; les associations locales de capital-investissement devraient avoir pour mission d’informer et de promouvoir cette classe d’actif, parfois méconnue, auprès des partenaires que sont les entreprises en l’occurrence les PME et les start-ups, les sociétés d’investissement, les fonds de pension et les Etats.

La diffusion d’informations passe au préalable par le développement de programmes de recherches liés à ce secteur ; avec des recherches sectorielles, des enquêtes, le développement de normes, et aboutissant sur des sessions de formation et d’information. L’association sud-africaine de capital-risque et de capital-investissement (SAVCA), par son action, a favorisé l’instauration et la promotion de la réglementation relative aux fonds de pension en 2011 ; des amendements ont permis auxdits fonds de faire passer à 10% la part du capitalinvestissement géré. Il s’agit là du rôle déterminant que pourraient jouer les associations locales dans le développement du capital-investissement en Afrique.

 

Un écosystème entrepreneurial dynamique est essentiel au développement du capital-investissement en Afrique. Contribuer à l’éclosion de cet écosystème passe par la mise en place de centres de développement de compétences entrepreneuriales, en favorisant l’accès au financement. Les programmes comme celui lancé récemment par la BAD et la Banque européenne d’investissement, Boost Africa, qui ambitionnent de couvrir la totalité du secteur de la création d’entreprise ; en aidant à constituer un portefeuille de 25 à 30 fonds au cours des prochaines années sont à multiplier. Pour croitre et créer des emplois durables, les entreprises à forts potentiels que sont les start-ups et les PME ont besoin d’investisseurs capables de s’adapter à leur niveau de risque. Le capital-investissement en Afrique doit s’inscrire dans un cadre plus global mêlant développement de compétences, promotion d'équipes locales, accès au financement, et implication des pouvoirs publics.

 

 

Larisse Adewui

 

  1. Source : EMPA, Fundraising & Investment Analysis, Q4 2014
  2. Source : EMPA, Fundraising & Investment Analysis, Q4 2014
  3. Source : Le Marché de l’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest : Etat des lieux, tendances, opportunités et enjeux actuels, Pages 12-17
  4. La Small Business Act est une loi du congrès des Etats-Unis votée en 1958,  visant à favoriser le développement des PME.

Le marché financier joue-t-il son rôle en Afrique ? Cas de la Tunisie

520871-001Les changements considérables et parfois imprévisibles que ce soit au niveau de la sphère réelle ou de la sphère financière et le rôle croissant des marchés financiers comme source de financement, ont renforcé le rôle des facteurs financiers comme déterminant de l’amplification du cycle économique. Dans ce contexte, plusieurs études et recherches ont mis l’accent sur l’importance des canaux de transmission des prix des actifs à la sphère réelle. A ce niveau, le canal du capital bancaire se présente comme l’un des principaux canaux de transmission des simulations monétaires à l’activité économique, dans la mesure, où les banques se présentent comme un facteur déterminant dans l’évolution des conditions monétaires du fait de leur capacité de financement de l’économie schématisée par les opérations d’offre de crédits. Cet article étudie le cas de la Tunisie, afin de détecter l’existence ou non d’une relation entre  l’évolution des cours des actions des banques cotées à la Bourse et l’évolution du volume de crédits distribués par ces dernières. Cette mesure se fera au travers de l’analyse du capital bancaire.

Le canal du capital bancaire permet de synthétiser l’incidence de la structure financière des bilans des banques sur la sphère réelle. En effet, une dégradation des actifs financiers est capable d’agir négativement sur la richesse des banques qui peuvent par conséquent subir des pertes au terme de leurs portefeuilles d’actifs ou de leurs bénéfices. Les banques endommagées vont donc réduire leur offre de crédits. L’effet du canal du capital bancaire sur la sphère réelle peut être schématisé comme suit : suite à une baisse des prix des actifs, les banques qui détiennent dans leurs portefeuilles un part de ces actifs se retrouvent dans une situation de manque de liquidité. Cette situation va amener les banques à restreindre leur volume de crédits distribué ce qui peut engendrer un ralentissement de l'activité économique. Le canal du capital bancaire décrit donc le rôle des banques dans la propagation et l'amplification des chocs financiers à la sphère réelle et reflète par conséquent l’importance de la valeur nette et la capitalisation des établissements de crédits dans la transmission des effets de la sphère financière à la sphère réelle.

En Tunisie, les établissements de crédits assurent la plupart de financement de l’économie. En effet, la contribution du marché financier dans le financement des investissements privés reste très modeste (voir le graphique suivant).

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L’étude de la relation entre le taux de variation mensuel du cours boursier bancaire moyen des banques cotées à la Bourse des Valeurs mobilières de Tunis (BVMT)[1] et le taux de variation mensuel des crédits distribués par le système bancaire entre février 2001 et avril 2008 montre qu’il n’existe pas un canal du capital bancaire dans le sens clair. La baisse du cours boursier ne s’accompagne pas nécessairement d’une baisse des crédits octroyés par les banques. Si, cependant, une augmentation des crédits intervient plus fréquemment suite à une hausse du cours boursier ; elle reste erratique et ces augmentations ne pourraient être expliquées par le seul fait de l’augmentation du cours boursier.

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Il apparaît donc évident qu’il n’existe pas un canal du capital bancaire clair et robuste capable de transmettre les effets de la sphère financière à la sphère réelle. Cela peut être dû essentiellement à l’étroitesse du marché financier, peu dynamique au regard des volumes de transactions. Aussi, parmi les 22 banques résidents qui composent le système bancaire tunisien seulement 11 sont cotées en bourse (voir le tableau ci-après).

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Source : BVMT

Ainsi, malgré les réformes qui ont été entreprises pour développer et dynamiser le marché financier tunisien, à partir de la réforme financière de 1988, sa contribution dans le financement de l’économie tunisienne reste modeste. Cette faiblesse qui caractérise le marché financier est due, notamment, à la présence de certains facteurs tels que la faiblesse de l’épargne investie dans la Bourse, la part importante du financement bancaire et le faible degré d’internationalisation de la Bourse sans oublier la faible attractivité du marché financier aux investisseurs étrangers du fait de la présence de contrôle de change encore excessif ainsi que la règlementation qui attribue un faible taux de souscription. En 2013, la participation des investissements étrangers dans la capitalisation boursière se situait à 22%.

iv

De toute évidence, le marché financier tunisien ne joue qu’un rôle limitée dans le financement de l’économie. Pour approfondir sa contribution, certaines réformes doivent être entreprises pour que ce marché puisse jouer son rôle dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie réelle. Il sera nécessaire de promouvoir la diversification sectorielle au sein de la bourse tunisienne. A titre d’exemple, à ce jour, il n’existe pas de sociétés cotées représentant le secteur du tourisme, malgré l’importance de ce dernier dans l’économie tunisienne. En outre, le marché boursier tunisien devrait faire intervenir les investisseurs institutionnels et les grands opérateurs du secteur public ainsi que les investisseurs étrangers. L’introduction de nouveaux produits, par exemple les produits islamiques, qui sont capables d’attirer des nouveaux capitaux vue le développement que connait actuellement la finance islamique sur le plan international, constitue entre autres des pistes à explorer pour stimuler davantage ce marché. L’existence donc d’un canal de capital bancaire robuste qui permettrait de transmettre les effets de la sphère financière à la sphère réelle est synonyme d’un marché financier dynamique caractérisé par une infrastructure technique et réglementaire développée.

Plus généralement, l'existence d'un marché financier robuste constitue une source de financement considérable pour l'économie, que son développement semble aujourd'hui une question importante pour les pays africains. Le cas de Maurice n'est qu'un exemple qui illustre l'importance de ce secteur. Ce développement devra néanmoins se faire de façon harmonieuse afin de garantir un impact maximum. Le cas de la Tunisie où le marché présente encore quelques défaillances illustre assez bien combien cet outil peut être en marge de l'économie s'il n'est pas utilisé de la façon optimale.

Ben Hassine Aymen

Références :

Artus Patrick ; « Les banques centrales doivent être préemptives si elles veulent contrôler les prix d’actifs. » ; Problèmes Economiques, juillet 2004.

Ben.S Bernanke ; « Monetary policy and the stock market : some empirical results. »; Widener University, Chester, Pennsylvania 2003.

Clerc Laurent et Pfister Chritian; « Les facteurs financiers dans la transmission de la politique monétaire. » ; Bulletin de la Banque de France N° 108 , décembre 2002.

Hannoun Hervé ; « Places financières et banques centrales. » ; Revue d’Economie Financière N° 57, 2000.

I.Christensen, Ben Fung et C.Mch ; « La modélisation des canaux financiers aux fins de l’analyse de la politique monétaire. » ; Revue de la Banque de Canada automne 2006.

Levieuge  Grégory ; « La neutralisation des mouvements et de l’impact des prix d’actifs doit-elle être du ressort de la politique monétaire. » ; Revue d’Economie Financière N°74 2000.

Levieuge  Grégory ; « Politique monétaire et prix des actifs. » ; Revue de l’OFCE N° 93, avril 2005.

Patrick Artus ; « Faut-il introduire les prix d'actifs dans la fonction de réaction des banques centrales » ; Revue d'Economie Politique N° 110 ;  novembre – décembre 2000.

Rigobon Roberto et Sack Brian ; «  The impact of monetary policy on asset prices. »; NBER Working Paper, février 2002.

Schinasi Garry.J; « Responsibility in financial markets. »; IMF Working Paper, octobre 2004.

Rapports annuels de la Banque Centrale de Tunisie.


[1] La variation du cours bancaire moyen est une moyenne des variations des cours boursiers des onze banques cotées à la BVMT qui sont : Arab Tunisian Bank (ATB), Banque Nationale Agricole (BNA), Attijari Bank (Attijari), Banque de Tunisie (BT), Amen Bank (AB), Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), Société Tunisienne de Banque (STB), Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie (UBCI), Union Internationale des Banques (UIB), Banque de l’Habitat (BH) et la Banque de Tunisie Emirats (BTE).  

Des marchés financiers en Afrique ? Absolument !

Y a-t-il des marchés financiers[1] en Afrique ? Si oui, à quoi servent-ils ? Relèvent-ils le défi d’aider le continent dans son processus de développement ? Quelles mesures doivent être prises pour que ces marchés se développent sainement ? La série d’articles sur les marchés financiers que nous vous proposons répond à ces questions.

Dans un premier temps, nous faisons le tour des marchés financiers africains et nous nous  intéressons à la montée en puissance de ces derniers. Les raisons de cet essor tiennent aux différentes vagues de privatisation qu’a connues le continent de même qu’à une plus grande stabilité politique et macroéconomique.

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Photo: Panos / Jacob Silberberg
Un boom des marchés de capitaux du continent

D’une douzaine en 1990, le nombre des marchés financiers africains est passé à 23 en 2012. Plus de 2/3 des pays africains sont actuellement couverts par une bourse locale ou régionale, avec en tête de liste : l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, le Nigéria et le Kenya. La capitalisation boursière en Afrique a aussi explosé.  Elle est passée de 257 milliards en 2000 à 1260 milliards en 2010 soit une multiplication par 5 en 10 ans ! Le nombre d’entreprises cotées a également crû énormément et s’élève aujourd’hui à plus de 2000.

Les marchés financiers africains sont devenus une source importante de financement. De 2007 à 2009, 10 milliards de dollars de capital ont été levés sur 18 places boursières africaines grâce à l’admission en bourse de 170 nouvelles entreprises. Au Nigéria, par exemple, environ 4 milliards de dollars ont été levés sur la seule bourse de Lagos entre 2005 et 2008, notamment pour recapitaliser le secteur bancaire affecté par la crise.

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L’intérêt des investisseurs est croissant que ce soit pour l’acquisition d’actions de sociétés africaines de services publics (comme par exemple les entreprises Kenyanes d’énergie KenGen et de télécommunications Safaricom) ou pour les émissions souveraines d’obligations africaines, comme nous l’avons expliqué dans une série d’articles parue sur Terangaweb.

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L’actionnariat populaire en Afrique devient de plus en plus une réalité. A titre d’exemple, au Ghana, le taux de pénétration des marchés boursiers dans la population ou plus simplement le taux de détenteurs d’actifs est estimé à 1.5%. Si ce taux reste faible par rapport à celui de pays développés comme les Etats-Unis (21.2%) ou encore la France (14.7%), il est tout de même comparable à celui de l’Espagne (2.2%) et bien supérieur à celui de la Hongrie (0.4%). Cet actionnariat populaire en Afrique est en général constitué de cadres urbains issus de la classe moyenne voire aisée, soucieux d’investir sur des produits d’épargne longue, dotés de rendements réguliers tels que les dividendes.

Les raisons de la montée en puissance des marchés financiers  africains

L’essor des marchés financiers de la région tient d’abord à la stabilité politique grandissante des pays africains. Couplée a un meilleur environnement des affaires, une stabilité macroéconomique accrue et une performance remarquable des marchés d’actions sur les dix dernières années, elle attire et rassure les investisseurs.

L’actionnariat populaire africain s’est développé grâce aux programmes de privatisation mis en place dans les années 1990 et 2000. De nombreux gouvernements africains ont utilisé les marchés financiers pour associer la population à la promotion de leur programme de privatisation. Au nombre de ceux-ci, on peut compter : la Côte d’Ivoire (avec plus de 20 opérations de ce type), le Sénégal, le Kenya, le Nigéria, la Zambie et le Ghana.

L’intégration des marchés

Le continent compte parmi ces bourses deux bourses régionales : la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) à Abidjan et la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) a Libreville. La BRVM, créée en 1996, regroupe 8 pays d’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina-Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo. La BVMAC, quant à elle est commune à la République Centrafricaine, au Tchad, au Congo, au Gabon et à la Guinée Equatoriale. 

Les entreprises peuvent aussi s’introduire sur plusieurs bourses : on parle alors de cotation multiple. Ecobank, une banque présente dans plusieurs pays africains, entreprit en 2006 la première cotation multiple en Afrique en introduisant ses actions dans trois bourses ouest-africaines : la Ghana Stock Exchange (GSE), la Nigeria Stock Exchange (NSE) et la BRVM. Cette cotation a ouvert la voie à un type d’opérations qui renforcent mécaniquement l’intégration africaine.

Des marchés encore loin de la maturité

Hors Afrique du Sud, les marchés financiers africains restent très peu développés malgré la nette progression remarquée.  Ils sont d’abord très limités en actifs. Si le nombre d’entreprises cotées en Afrique a aujourd’hui atteint 2000, l’Inde en compte 3500 et la Chine, 1700. Le nombre de sociétés ayant recours à ces marchés se financer reste donc relativement faible. Pour l’écrasante majorité de ces bourses, la capitalisation est faible. A titre d’exemple, la bourse de Johannesburg (JSE : Johannesburg Stock Exchange) représentait à elle seule 85% de l’ensemble de la capitalisation boursière d’Afrique subsaharienne en 2008, un chiffre qui en dit long sur les autres bourses du continent. La même année, l’ensemble des marchés subsahariens hors JSE avait une capitalisation boursière cumulée de 90 milliards de dollars, un montant inférieur à celui de la bourse Thaïlandaise.

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Quant à la liquidité[2] et à l’activité de ces marchés, elles laissent à désirer. Avec un turnover[3] annuel moyen de 10%, les marchés africains sont bien moins actifs que leurs homologues des pays émergents asiatiques dont le turnover est cinq fois plus élevé. Loin des millions d’échanges qui se déroulent chaque année sur les marchés financiers émergents comme ceux du Brésil, certaines bourses africaines enregistrent moins de 100 opérations par an.

En dépit d’une progression remarquable, les marchés africains ne sont pas encore murs et ce, en dépit des avantages qu’ils peuvent avoir. C’est précisément cette question du rôle des marchés financiers en Afrique, qui sera le sujet du deuxième article de cette série.

Tite Yokossi

Sources :

Secteur Privé & Développement, la revue de PROPARCO, Numéro 5. Mars 2010. Les marchés financiers en Afrique : véritable outil de développement ?

Banque de France. Rapport annuel de la Zone franc. 2011


[1] Les marchés financiers souvent appelés bourses sont des lieux où s’échangent des instruments financiers tels que les actions et les obligations. Ces lieux sont de plus en plus virtuels car les marchés financiers murs agrègent les offres et les demandes des acteurs, déterminant ainsi un prix ou une cotation qui est transmise en temps réel, grâce aux révolutions des TIC à tous les acteurs sans plus nécessiter la présence physique de ces derniers dans une même salle.

 

 

 

 

 

[2] la capacité et la rapidité avec laquelle il est possible d’acheter ou de vendre un actif sans que les prix du support n’en soient fortement affectés

 

 

 

 

 

[3] pourcentage de l’ensemble des actifs, échangé pendant une période donnée (typiquement une année)