Les migrants africains paient cher pour envoyer de l’argent chez eux

transferts_migrantsSelon les nouvelles données de la Banque mondiale, les migrants africains paient plus cher pour envoyer de l’argent à leur famille que n’importe quel autre groupe migrant dans le monde. 

Les migrants de l’Asie du Sud paient en moyenne 6 dollars pour chaque tranche de 100 dollars qu’ils envoient à leur famille, tandis que les Africains paient souvent plus de deux fois ce montant. En Afrique du Sud, où le coût des envois de fonds est le plus élevé du continent, près de 21 pour cent de l’argent mis de côté pour les membres de la famille restés au pays est consacré au paiement de la transaction.

Environ 120 millions d’Africains dépendent des fonds envoyés par des membres de leur famille qui vivent à l’étranger pour leur survie, leur santé et leur éducation. La Banque mondiale soutient que les coûts élevés des transactions limitent l’impact que les transferts de fonds pourraient avoir sur les niveaux de pauvreté.

Pour remédier à ce problème, la Banque mondiale s’est associée à la Commission de l’Union africaine et à certains États membres afin de mettre sur pied un Institut africain pour les transferts de fonds (African Institute for Remittances, AIR), dont l’objectif sera d’abaisser les coûts des transferts de fonds vers l’Afrique et entre les pays africains et d’utiliser les envois de fonds pour favoriser le développement économique et social.

« La Banque mondiale apporte son soutien aux réformes réglementaires et politiques qui favorisent la transparence, la concurrence et la création d’un environnement propice aux technologies de paiement novatrices et aux produits de transfert », a dit Marco Nicoli, un analyste financier auprès de la Banque mondiale qui se spécialise dans les envois de fonds. 
Difficile et coûteux 

Owen Maromo, un ouvrier agricole de 33 ans qui vit à De Doorns, une région viticole de la province sud-africaine du Cap-Occidental, a dit à IRIN que sa famille, qui est restée au Zimbabwe, dépend de l’argent qu’il envoie chaque mois. 

« J’ai une maison là-bas et je dois payer le loyer. Je dois aussi prendre soin de la famille de ma femme et de mon plus jeune frère, car ma mère est décédée il y a quatre ans. » 

« Presque tous les Zimbabwéens qui vivent ici font un budget pour pouvoir envoyer de l’argent chez eux », a-t-il ajouté. « S’ils le pouvaient, ils enverraient de l’argent chaque semaine. » 

Un rapport publié en 2012 par l’organisation non gouvernementale (ONG) People Against Suffering Oppression and Poverty (PASSOP), basée au Cap, et présentant des interviews réalisées auprès de 350 migrants zimbabwéens a révélé quelques-unes des raisons qui font qu’il est à la fois difficile et coûteux d’envoyer de l’argent depuis l’Afrique du Sud. 

Le cadre réglementaire strict qui régit les transferts transfrontaliers depuis l’Afrique du Sud est un obstacle majeur. La législation sur le contrôle des changes exige par exemple que les opérateurs de transferts d’argent s’associent avec des établissements bancaires. Selon PASSOP, cette règle a pour effet de limiter une concurrence qui permettrait d’abaisser les coûts des transactions. 

En vertu de la législation visant à mettre un frein au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, les clients doivent fournir une preuve de résidence et une attestation d’origine des fonds qu’ils souhaitent transférer pour obtenir des services financiers. Cette mesure a pour effet d’exclure les nombreux migrants qui vivent dans des établissements informels et ceux qui sont payés en espèces. 

PASSOP a par ailleurs découvert que, même parmi les migrants qui ont accès aux banques et aux opérateurs de transfert de fonds comme Western Union ou MoneyGram, nombreux sont ceux qui n’ont pas les connaissances financières pour utiliser ces services. 

« Certains d’entre eux arrivent des régions rurales du Zimbabwe. Il leur faut du temps pour apprendre ces choses », a dit M. Maromo, ajoutant que l’absence de document d’identité est un autre obstacle important. « Si vous êtes sans-papiers, vous ne pouvez pas faire appel aux banques. » 

Les trois quarts des migrants zimbabwéens interviewés par PASSOP ont dit avoir recours à des canaux « informels », c’est-à-dire qu’ils donnent de l’argent ou des biens à des chauffeurs d’autobus, des amis ou des agents pour qu’ils les remettent à leurs proches. Ce n’est pas beaucoup moins cher que d’utiliser les services des banques ou des opérateurs de transfert de fonds et c’est beaucoup plus risqué. Parmi les répondants qui ont utilisé ces méthodes, 84 pour cent ont rapporté avoir vécu des expériences négatives comme le vol de leur argent, la perte ou la destruction de leurs biens et d’importants retards dans le versement de l’argent aux bénéficiaires. 

M. Maromo a essayé, une fois, de faire affaire avec un agent qui empochait une commission de 15 pour cent pour déposer l’argent sur son compte sud-africain avant de le remettre à la famille de M. Maromo au Zimbabwe. « Il n’y a pas longtemps, j’ai failli perdre 2 000 rands (225 dollars). Je les ai déposés dans le compte [de l’agent], qui disait qu’il ne les avait pas reçus et inventait toutes sortes d’excuses. Nous avons finalement réussi à récupérer l’argent, mais ça nous a coûté presque 1 000 rands (113 dollars) d’appels au Zimbabwe », a-t-il dit. 

« Certaines personnes demandent aux chauffeurs d’autobus ou à d’autres migrants qui rentrent chez eux de donner l’argent à leurs proches. Vous êtes obligés de leur faire confiance parce que vous n’avez pas d’autre choix, mais il peut y avoir beaucoup de problèmes », a-t-il ajouté. « Il y en a beaucoup qui perdent leur argent. On entend ce genre d’histoire presque chaque jour. » 
Abaisser le coût des transactions 

M. Maromo utilise maintenant un service de transfert en ligne basé au Royaume-Uni, Mukuru.com, qui est populaire auprès des Zimbabwéens qui vivent à l’étranger. Il doit fournir une preuve de résidence et une attestation d’origine des fonds comme avec les opérateurs de transfert d’argent traditionnels, mais le site ne facture que 10 pour cent du montant transféré – moins que la plupart des banques – pour les envois de fonds entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe. 

La Banque de réserve et le Trésor sud-africains se sont engagés à ramener le coût des transferts de fonds à 5 pour cent en assouplissant les règles pour l’envoi de petites sommes d’argent, en négociant avec les organismes de contrôle au sein de la Communauté de développement d’Afrique australe (Southern African Development Community, SADC) au sujet des règles de contrôle des changes et en supprimant le règlement qui oblige les opérateurs à s’associer avec des banques. 

Toutefois, au moment d’écrire ces lignes, la Banque de réserve n’avait pas encore répondu aux questions d’IRIN concernant la façon dont elle a l’intention de mettre en oeuvre ces changements et les délais prévus. 

Selon Rob Burrell, directeur de Mukuru.com, il ne sera pas facile d’atteindre l’objectif de 5 pour cent, car les opérateurs de transfert d’argent doivent débourser des sommes importantes, notamment pour rémunérer les entreprises qui collectent et remettent l’argent aux bénéficiaires, gérer les centres d’appels qui s’occupent d’effectuer les transactions et se conformer aux exigences en matière de licence et de diffusion de l’information. « Il faudrait que tout le monde tende ensemble vers un même but », a-t-il dit. 

Selon M. Burrell, la législation britannique, moins stricte pour les opérateurs de transfert d’argent, permet une plus grande concurrence, mais les contrôles anti-blanchiment qu’elle offre sont beaucoup plus faibles. Pour pouvoir opérer en Afrique du Sud, Mukuru.com doit s’associer avec un établissement local titulaire d’une licence bancaire. 

« Il est plus facile d’obtenir la licence au Royaume-Uni. Il existe 4 000 [opérateurs de transfert d’argent là-bas], contre 12 en Afrique du Sud, mais l’inconvénient, c’est qu’il est très difficile de tous les surveiller », a-t-il dit à IRIN. « Mon dernier audit au Royaume-Uni remonte à quatre ans, car les autorités sont incapables de gérer le volume de licences. » 

 

Un article initialement publié par IRIN, le service des nouvelles et d'analyses humanitaire des Nations Unies.

Quelles villes africaines ont le plus fort potentiel de croissance ?

Central_accra-2Les entreprises qui cherchent à s’implanter en Afrique devraient sérieusement envisager de créer des représentations à Accra, Lusaka et Luanda si l’on en croît l’Indice de croissance des villes africaines publié le 28 janvier 2013 par MasterCard lors du forum Africa Knowledge. L'indice, produit pour le compte de MasterCard par le professeur George Angelopulo de University of South Africa, inclut 19 villes d’Afrique subsaharienne, en les classant en fonction de leur potentiel de croissance économique entre 2012 et 2017. Voici l'intégralité du classement des 19 villes sélectionnées dans l'indice : 

01. Accra  (Ghana)    02. Lusaka  (Zambie)   03. Luanda (Angola)    04. Dar es-Salaam  (Tanzanie)   05.  Addis-Abeba   (Ethiopie)   06. Nairobi   (Kenya)   07. Kampala  (Ouganda)   

08. Johannesburg  (Afrique du Sud)    09.  Kinshasa (République Démocratique du Congo)  10. Durban  (Afrique du Sud)   11. Cape Town  (Afrique du Sud)   12. Mombasa  (Kenya)

13.  Lagos (Nigeria)   14.  Abuja (Nigeria)   15. Dakar (Sénégal)    16. Harare (Zimbabwe)   17. Kano (Nigeria)   18. Abidjan (Côte d'Ivoire)  19. Khartoum (Soudan). 


Examiner le potentiel des pôles urbains dynamiques d'Afrique 

Les capitales du Ghana, de la Zambie et de l'Angola ont été identifiées comme les villes d'Afrique subsaharienne qui ont le plus grand potentiel de croissance économique au cours des cinq prochaines années. Khartoum, la capitale du Soudan devrait afficher la plus faible croissance de toutes les villes incluses dans l'étude. Pour compiler l'index, le professeur Angelopulo a examiné diverses données relatives au niveau de la croissance économique des villes. Selon lui, la capitale ghanéenne Accra est en tête de liste en raison de la croissance de son PIB par habitant ces dernières années, de celle de la consommation projetée, de son environnement réglementaire solide, et de la relative facilité d’y faire des affaires par rapport à d'autres villes africaines. 

Johannesburg, le centre économique de l’Afrique du Sud est moins bien classé sur la liste en raison de prévisions de croissance atone dues à sa relative maturité par rapport à d'autres villes du continent. Harare (Zimbabwe), Kano (Nigeria), Abidjan (Côte d'Ivoire) et Khartoum (Soudan) ont été considérées comme les pôles ayant le potentiel de croissance le plus faible parmi les 19 villes examinées dans l'étude. Bien que ces villes aient obtenu de bons scores dans certaines catégories, comme l'indice global de la santé ou le niveau des investissements directs étrangers, leur potentiel de croissance a été affecté par de faibles scores dans des domaines tels que les environnements politiques et réglementaires, ralentissement de la croissance économique historique et les difficultés d’y faire des affaires.

 

Bâtir une stratégie à l'échelle des villes plutôt que des pays 

Les Nations Unies estiment que la population urbaine de l'Afrique va tripler d'ici 2050, pour atteindre 1,23 milliards de personnes. Il est prévu que d’ici là, 60% de la population du continent vivra dans des zones urbaines. « L'un des principaux défis économiques et sociaux de l’Afrique est de savoir comment ses villes attireront d'importants investissements étrangers en étant compétitives au niveau mondial, servant de pôles d'attraction pour l'investissement et la croissance, de points chauds de l'innovation et, surtout, en développent des environnements d'affaires intéressants et prospères », a déclaré Georges Angelopulo.

L'année dernière, le cabinet de conseil McKinsey a suggéré dans un rapport que les villes et non les pays, devraient orienter les décisions d'investissement en Afrique, notant que « la plupart des entreprises n'étudient pas les villes quand elles calibrent leurs stratégies ». Le cabinet a constaté que « moins d'un cadre dirigeant sur cinq prennent leurs décisions d'implantation et de recrutement à l’échelle de la ville, plutôt qu’à l’échelle des pays ». Or le rapport indique que les entreprises qui comprennent l’évolution des marchés urbains dans leurs secteurs d’activités et qui bâtissent une présence précoce à une échelle suffisante sont susceptibles de bénéficier d'être les précurseurs jouissant d'un meilleur accès au marché et des marges les plus élevées. « Regarder les villes plutôt que les pays peut être révélateur. Prenez l’exemple des produits pour la lessive. Nous nous attendons à voir plus de croissance des ventes de ces produits à São Paulo qu’en France ou en Malaisie au cours de la prochaine décennie », souligne l’étude.

La croissance de l'urbanisation, combinée au fait que le centre de gravité de l'économie mondiale se déplace vers les marchés émergents dynamiques tels que ceux trouvés en Afrique, signifie que les villes du continent joueront un rôle beaucoup plus important dans la croissance économique de leurs pays respectifs.

 

Séverine Dupont, article initialement paru chez notre partenaire Next-Afrique

Les économies africaines les plus réformatrices

Les économies africaines continuent d’améliorer leurs réglementations des affaires, selon le rapport Doing Business 2013 de la SFI et de la Banque mondiale. Parmi les 50 économies qui ont le plus amélioré leur environnement des affaires pour les entreprises locales depuis 2005 se trouvent 17 économies d’Afrique subsaharienne. Entre juin 2011 et juin 2012, 28 des 46 gouvernements d’Afrique sub-saharienne ont entrepris au moins une réforme pour améliorer l’environnement des affaires, ce qui représente un total de 44 réformes. Avec 4 réformes l’année dernière, le Burundi accède au top 10 des économies ayant amélioré au moins trois des domaines mesurés par Doing Business, et s’avère être la seule économie à faibles revenus de la liste.

Doing Business classent les pays en fonction de la facilité d'y faire des affaires, de 1 à 185, la première place indiquant le plus haut niveau de facilité. Plusieurs critères sont pris en compte : la facilité et le temps de création d'une entreprise, l'octroi de permis de construire, le raccordement à l'électricité, le transfert de propriété, l'obtention de prêts, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le commerce frontalier, l'exécution des contrats et le règlement de l'insolvabilité. 

Voici la liste des pays africains qui ont le plus réformé leur cadre des affaires ces huit dernières années : 

Maurice : rang mondial Doing business 2013 : 19e

Commentaire Doing business : L’Ile Maurice a renforcé l’accès à l’information sur le crédit en collectant les informations sur les paiements auprès des détaillants et en partageant les informations positives et négatives sur le crédit. De plus le transfert de propriété a été accéléré avec la mise en place d’un système de gestion électronique au registre du Département Général.

Rwanda : rang mondial Doing business 2013 : 52e

Commentaire Doing business : Le Rwanda a facilité l’exécution des contrats avec la mise en place d’un système d’assignation par voie électronique de dépôt de plainte. Le pays a facilité le raccordement à l’électricité en réduisant les coûts pour obtenir un nouveau raccordement électrique. 

Ghana : rang mondial Doing business 2013 : 64e

Commentaire Doing business :Le Ghana a raccourcit les délais d’importation en augmentant les passages au scanner des importations et en changeant le système de vérification des douanes.

Nigeria : rang mondial Doing business 2013 : 131e

Commentaire Doing business : Le Nigeria a introduit une nouvelle contribution salariale obligatoire payée par l’employeur. Domaine de réforme de la réglementation des affaires: le paiement des taxes et impôts a été rationalisé et facilité.

Sierra Leone : rang mondial Doing business 2013 : 140e

Commentaire Doing business : La Sierra Leone a amélioré l’accès à l’information sur le crédit en mettant en place un bureau de crédit public au sein de la banque centrale et en garantissant le droit aux emprunteurs de vérifier leurs données personnelles. De plus, le pays a facilité le transfert de propriété en informatisant les systèmes du Ministère des Terre, de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement.

Madagascar : rang mondial Doing business 2013 : 142e

Commentaire Doing business : Madagascar a facilité la création d’entreprise en permettant à un guichet unique de prendre en charge la publication de l’avis de constitution de l’entreprise.

Mozambique : rang mondial Doing business 2013 : 146e

Commentaire Doing business : Le Mozambique a facilité la création d'entreprise en introduisant une procédure d'autorisation simplifiée.

Guinée Bissau : rang mondial Doing business 2013 : 148e

Commentaire Doing business : La Guinée-Bissau a facilité la création d'entreprise par l'établissement d'un guichet unique, éliminant ainsi la nécessité d'une licence d'exploitation et en simplifiant le procédé pour fournir un casier judiciaire et la publication de l'avis d'enregistrement. L'utilisation d'outils informatisés pour l'enregistrement des entreprises, ainsi que la réduction des frais d'inscription ont également participé à faciliter la création d'entreprise. 

Mali : rang mondial Doing business 2013 : 151e

Commentaire Doing business : Le Mali a réduit le coût du paiement des taxes et impôts en réduisant le taux d’imposition des entreprises – bien que le pays ait aussi introduit une nouvelle taxe foncière. Dans le même temps, le pays a simplifié les procédures pour payer les taxes et impôts par l’introduction d’un formulaire unique pour la déclaration et le paiement de plusieurs taxes et impôts.

Burkina Faso : rang mondial Doing business 2013 : 153e

Commentaire Doing business : Le Burkina Faso a facilité l'exécution des contrats par la mise en place d'un tribunal du commerce spécialisé et par l'abolition de la taxe d'enregistrement de décisions judiciaires. L'exécution des contrats a été améliorée par une réduction des frais et l'introduction de mécanismes alternatifs de résolution des différends.

Togo : rang mondial Doing business 2013 : 156e

Commentaire Doing business : Le Togo a facilité la création d’entreprise en réduisant les frais d’enregistrement, en améliorant les processus de traitement au guichet unique pour l’enregistrement des entreprises et en replaçant l’exigence d’une copie du casier judicaire des fondateurs par une déclaration sur l’honneur au moment de l’enregistrement de l’entreprise.

Burundi : rang mondial Doing business 2013 : 159e

Commentaire Doing business : Le Burundi a mis en œuvre des réformes dans plusieurs domaines de la réglementation des affaires : l’obtention de permis de construire a été facilitée et le transfert de propriété a été accéléré. Le Burundi a aussi facilité la création d’entreprise en éliminant l’exigence d’une certification par un notaire des documents de l’entreprise, de la publication des informations sur les nouvelles entreprises dans un journal et de l’enregistrement des nouvelles entreprises auprès du Ministère du Commerce et de l’Industrie. Le pays a réduit le temps pour le commerce transfrontalier en améliorant l’utilisation des systèmes d’échange de données électroniques.

Sao Tomé et Principe : rang mondial Doing business 2013 : 160e

Commentaire Doing business : Sao Tomé et Principe a rendu l’obtention des permis de construire plus coûteux en augmentant les frais associés. 

Sénégal : rang mondial Doing business 2013 : 166e

Commentaire Doing business : Le Sénégal a facilité le démarrage d'une entreprise en remplaçant l'exigence d'une copie des dossiers criminels des fondateurs par une déclaration sous serment au moment de l'enregistrement de la société.

Angolarang mondial Doing business 2013 : 172e

Commentaire Doing business : L’Angola a facilité le raccordement à l’électricité en éliminant le besoin pour un client de faire une demande d’autorisation auprès de deux compagnies d’électricité différentes pour obtenir un raccordement au réseau électrique.

Niger rang mondial Doing business 2013 : 172e

Commentaire Doing business : Le Niger a raccourcit les délais d’importation de biens en développant et en optimisant le système d’échange de données électroniques pour les formalités douanières.

Côte d'Ivoirerang mondial Doing business 2013 : 177e

Commentaire Doing business : La Côte d'Ivoire a facilité la création d'entreprise en réorganisant le greffe du tribunal où les entrepreneurs déposent leurs documents d'entreprise.

 

Article publié par notre partenaire Next-Afrique

Ce qui manque aux startups technologiques africaines pour réussir

Pourquoi les startups technologiques africaines ne percent pas ? Pour quelles raisons elles ne deviennent pas des Facebook, Cisco ou SAP ? Que faut-il mettre en place pour que les jeunes pousses technologiques africaines deviennent grandes et soient en mesure d’être compétitives sur le marché ? En discutant avec des entrepreneurs technologiques africains, ceux qui sont toujours dans la course et ceux qui ont jeté l’éponge, puis en parcourant la presse spécialisée sur les startups africaines, j’ai établi cette liste de 6 défis à relever pour que les startups technologiques africaines puissent être rentables, percer et se maintenir sur le marché.

DÉFI N°1 : DE MEILLEURES FORMATIONS POUR GÉNÉRER PLUS D’IDÉES NOVATRICES ET DE COMPÉTENCES

Il y a un énorme défi à relever au sein des universités et écoles africaines qui n’arrivent clairement pas à former des diplômés désireux ou en mesure de commercialiser leurs idées novatrices et leurs projets de recherche. Les résultats de thèses de doctorat se retrouvent souvent dans les placards poussiéreux. En outre, le manque de financement de la recherche constitue une entrave majeure à l'innovation. Or, le fonds de commerce des entreprises technologiques, ce sont les personnes qualifiées, pas les machines ou les marchandises. Par définition, le personnel doit être compétent et qualifié dans le domaine des sciences en général, le point faible de nos programmes scolaires. La pénurie de compétences a pour conséquence que de nombreuses entreprises en phase de démarrage ne sont pas en mesure de répondre aux besoins spécifiques de leurs clients.

DÉFI N°2 : LES GOUVERNEMENTS DOIVENT S’IMPLIQUER

Il n'y a rien dans les politiques gouvernementales africaines qui facilite la vie aux startups. Nous n'avons pas de zones de développement technologique, où la bande passante est libre et prend une partie de la charge des startups. Nous ne bénéficions pas de politiques agressives qui permettent de capitaliser sur les tendances mondiales. Par exemple, aux Etats-Unis, les bourses Fulbright ciblent les étudiants les plus brillants en leur offrant l'enseignement supérieur dans les meilleures universités du pays. Ces étudiants quittent rarement la zone après avoir obtenu leur diplôme et peuplent la côte ouest des Etats-Unis d’individus brillants. Pourquoi n’avons-nous pas mené des politiques de récupération de notre diaspora, en Europe par exemple, d’ingénieurs africains déjà qualifiés en électronique et informatique en leur offrant la possibilité d'utiliser leurs compétences pour aider à contribuer à la construction de notre avenir ?

DÉFI N°3 : PROMOUVOIR LE FINANCEMENT DE L’AMORÇAGE ET DE LA CROISSANCE

Dès la première étape de levée des fonds pour le capital de départ, de nombreux projets technologiques sont tués dans l’œuf. Nos startups sont freinées par le manque de fonds d'amorçage pour le pilotage des processus de production et l'amélioration de leur produit. Celles qui réussissent à passer cette étape se trouvent ensuite confrontées au problème de financement de leur croissance. En Afrique, les startups technologiques ne sont pas financées. Ces entreprises consomment souvent beaucoup d'argent et sont construites sur un modèle visant à construire et attendre que les gens viennent les chercher. Mais bien souvent, cela ne suffit pas. Aujourd’hui en Afrique, il n’existe pas de communauté technologique semblable à ce qui se trouve à Palo Alto, où les bailleurs de fonds expérimentés et spécialisés en technologies savent comment financer par étape et les entrepreneurs expérimentés savent comment choisir les bons bailleurs de fonds.

DÉFI N°4 : SURMONTER LES DIFFICULTÉS SOCIALES

Les PME sont principalement des entreprises unipersonnelles. Certains patrons de PME conçoivent leurs produits et services depuis leur chambre, leur cuisine ou leur garage, et vendent auprès du voisinage. Les produits sont principalement de mauvaise qualité en raison des mauvaises conditions de production et, dans certains cas, avec des matériaux de mauvaise qualité. Le résultat est que le consommateur final, que ce soit le service gouvernemental ou le consommateur individuel se retrouve avec un produit inférieur à la norme en termes de qualité.

DÉFI N°5 : SE FORGER UN ESPRIT COMMERCIAL

Même lorsque l’on a bénéficié d’une formation universitaire, nous restons des techniciens, c’est-à-dire techniquement compétents en chiffres, contrats, fabrication de produits ou solutions, consultation selon notre domaine de formation. L'enseignement supérieur aide à être un technicien mais pas à bâtir une entreprise. L'entrepreneuriat n'est pas l'effort d'une seule personne. Savoir comment construire une entreprise et motiver les gens pour soutenir et aider dans son entreprise est la clé de la réussite. Les questions de marketing (branding, publicité et vente) constituent également un énorme défi pour toutes les startups car elles ne peuvent pas correctement faire de la publicité pour leurs marques et leurs produits en concurrence avec des marques établies. Cela affecte directement leurs ventes et par conséquent leurs revenus.

DÉFI N°6 : GARDER LES PIEDS SUR TERRE

Beaucoup de jeunes entrepreneurs technologiques croient en l’utopie de leurs feuilles de calcul Excel qui leur disent qu'ils seront milliardaires dans un court laps de temps. Les plus grands ennemis des entrepreneurs technologiques africains sont souvent les entrepreneurs eux-mêmes. Beaucoup de startups technologiques oublient de distinguer ce qui vient en premier entre l'idée de l'entrepreneur technologique et le besoin du client. Certains entrepreneurs font preuve d’arrogance et/ou de naïveté et oublient de se concentrer sur l’essentiel : qui est le client, comment le trouver et surtout comment construire en fonction de ses besoins ? Cela est le plus grand défi auquel sont confrontés les entrepreneurs technologiques. Mal gérer cela (ou pire l'assumer et ne pas le faire parce qu’on pense qu’on est le meilleur) conduit nombre d’entrepreneurs dans un cercle vicieux de bidouillage et de paranoïa : le monde est contre eux et les clients sont stupides.

Terminons sur une note optimiste car, malgré tous ces défis, certains entrepreneurs technologiques africains réussissent à émerger ; par exemple le congolais Vérone Mankou créateur d’Elikia, premier smartphone africain et de la Way-C, première tablette africaine, ou le camerounais créateur de CardioPad, la première tablette médicale africaine ou enfin le nigérian Saheed Adepoju, créateur d’Inye, la deuxième tablette tactile africaine.

Kader Diakité, article initialement paru chez notre partenaire Next-Afrique

5 entrepreneurs sociaux qui font bouger l’Afrique

Les entrepreneurs sociaux mettent en œuvre des solutions innovantes et pragmatiques aux problèmes sociaux en s'attaquant aux causes profondes et en créant une vraie transformation sociale.

Cinq Africains ont été nommés Entrepreneurs Sociaux de l'année 2012 le mois dernier lors du Forum économique mondial sur l'Afrique à Addis-Abeba, en Ethiopie. Les Prix sont décernés par la Fondation Schwab pour l'entrepreneuriat social et ont été présentés par Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial. La Fondation Schwab a été créée en 2000 et a été d'identifiée comme leader mondial de l’entrepreneuriat social dans plus de 40 pays à travers le monde. Parmi les cinq lauréats de l'année 2012, on compte deux entrepreneurs d'Afrique du Sud, une venant d'Ethiopie, un du Rwanda et une équipe de deux entrepreneurs opérant au Burkina Faso.

Bethlehem Tilahun Alemu, Co-Fondatrice et Directrice Générale, soleRebels, Ethiopie

L’entreprise soleRebels recycle des pneus de voiture pour en faire des semelles en caoutchouc à partir desquelles elle fabrique des chaussures élégantes, durables, et respectueuses de l'environnement à destination des marchés internationaux. soleRebels offre une formation et un emploi à des centaines de travailleurs défavorisés en Ethiopie, en misant sur le riche patrimoine artisanal du pays et la création d'un nouveau modèle d’ emploi pour les entreprises locales. La société, qui avait déjà été finaliste des Africa Awards 2011 pour l'entrepreuriat, utilise principalement des méthodes respectueuses de l'environnement et s'engage à une empreinte zéro carbone.

Sameer Hajee, PDG, Groupe Nuru Energy, Rwanda

Le groupe Nuru Energy travaille avec des micro-entrepreneurs pour diffuser ses diodes lumineuses Nuru, qui produisent jusqu'à 26 heures de lumière rechargeables à un sixième du coût du kérosène. Elles peuvent être rechargées hors-réseau, à l’aide d’une plateforme à pédales. A ce jour, Nuru Energy a mis en place ses produits dans 70 villages et a vendu 10.000 LED Nuru. Beaucoup de maisons en Afrique ne sont pas connectés aux réseaux électriques.

Paul Scott Matthew, directeur Afrique, North Star Alliance, Afrique du Sud

Dans les années 1990, Paul Matthew a noté les impacts alarmants de VIH / SIDA sur les travailleurs ambulants tels que les chauffeurs de camion et s'est rendu compte que ces travailleurs n'avaient pas accès aux soins de santé de base. North Star Alliance offre aux travailleurs mobiles et aux communautés liées un accès continu de haute qualité à la santé et aux services de sécurité à travers un réseau de cliniques reliées entre elles connu sous le nom de « Roadside Wellness Centres ». Depuis l'ouverture de son premier centre en 2005 au Malawi, le réseau de North Star s’est étendu à 22 centres dans 10 pays.

Andrew Muir, Directeur exécutif, Fondation Wilderness, Afrique du Sud

La Fondation Wilderness, créée en 1972, intègre des programmes de protection de l’environnement au travail social et éducatif. Elle a formé des milliers de jeunes à devenir des leaders communautaires et des gardiens du parc national. Plus de 100.000 jeunes défavorisés / vulnérables ont bénéficié de la Fondation Wilderness à travers ses interventions sociales et ses programmes d'éducation environnementale. Les activités de la fondation Wilderness ont permis de réhabiliter plus de 200.000 hectares de nature sauvage africaine et ces zones ont été étendues dans l'intérêt de la conservation et la protection de l'environnement.

Seri Youlou et Thomas Granier, co-fondateurs de l'association La Voûte Nubienne, Burkina Faso

Seri Youlou, agriculteur burkinabé, et Thomas Granier, maçon français, ont construit une maison à voûte nubienne au Burkina Faso il y a 10 ans. En formant des agriculteurs à la construction de maisons voûtées avec des toits en terre, l'association fournit à un prix abordable des solutions de logement écologiquement durable qui constituent une source de revenus pour les agriculteurs au cours des saisons maigres. « Au Sahel, c’est la seule alternative à l’utilisation de bois rare et de tôles inadaptées – chaudes et chères – qui obligent les populations à une architecture les enfermant dans un cercle vicieux de pauvreté », notent-ils sur leur site internet. Aujourd'hui, plus de 200 maçons ont construit environ 1300 maisons à voûte nubienne en Afrique de l'Ouest.

Hilde Schwab, présidente et co-fondatrice de la Fondation Schwab pour l'Entreprenariat Social, a commenté dans un communiqué de presse : « L'Afrique a connu une croissance considérable au cours de la dernière décennie. Les entrepreneurs sociaux utilisent des approches innovantes pour étendre l'accès aux soins de santé, à l'éducation, à l'énergie et au logement pour les populations marginalisées qui ne peuvent être incluses dans les marchés traditionnels. Ils veillent à ce que la croissance, telle que connait Afrique, soit et reste inclusive. »

Leyla Traoré, article initialement paru chez notre partenaire Next-Afrique

10 jeunes millionnaires africains à suivre…

Une poignée de jeunes Africains au cœur de la vingtaine ou de la trentaine a bâti des entreprises et a amassé des fortunes enviables de plusieurs millions de dollars. Appelez-les les « million-dollar babies ». Alors que certains d’entre eux sont des bêtes d'entreprise, d'autres sont des bâtisseurs d'empire, comme Ladi Delano, entrepreneur nigérian de 30 ans qui a fondé, âgé alors d’à peine 23 ans, Solid XS, une entreprise à succès en Chine, qui commercialise de la Vodka haut de gamme. Il a ensuite cédé son entreprise de vodka pour plusieurs millions de dollars. Aujourd'hui, il est le co-fondateur et PDG de Bakrie Delano Africa, un support d’investissement à 1 milliard de dollars qui s'engage à faire des acquisitions dans les secteurs minier, de l'énergie et de l'agriculture du Nigeria. Le continent africain compte des milliers de jeunes entrepreneurs performants. Un nombre croissant d'Africains âgés de 40 ans et moins possèdent légitimement des fortunes de plusieurs millions de dollars. Ils ne sont pas héritiers et bâtissent eux-mêmes leur fortune. En voici 10 que vous devriez connaître :

Mark Shuttleworth, 38 ans, Afrique du Sud, Fondateur de Knife Capital

A 22 ans, Shuttleworth a fondé Thawte, une société de certification numérique et de sécurité Internet qu’il a ensuite vendue à VeriSign pour 575 millions de dollars en 1999, à l’âge de 26 ans. Shuttleworth a utilisé une fraction de ses recettes pour lancer HBD Capital (maintenant appelé Knife Capital), un fonds d'investissement sur les marchés émergents basé à Cape Town. HBD a fait une série de sorties réussies, notamment Fundamo, une société de services financiers mobile acquise par Visa pour 110 millions de dollars en 2011, et csense, qui a été acquise la même année par GE Intelligent Platforms. Shuttleworth a également fondé et financé Ubuntu, un système d'exploitation informatique dont il distribue les logiciels libre et open source. Shuttleworth est à le tête d’une fortune nette de 500 millions de dollars.

Ashish Thakkar, 29 ans, Ouganda, Co-fondateur et PDG de Mara Group

Thakkar, 29 est co-fondateur et PDG de Mara Group, un conglomérat ougandais avec des tentacules dans les services financiers, les hôtels, les énergies renouvelables, la technologie et la manufacture. Les revenus annuels sont d'environ 100 millions de dollars et le groupe a une présence active dans 16 pays sur quatre continents. Grâce à sa fondation Mara Foundation, Thakkar fournit un mentorat et pourvoit aux financements de jeunes entrepreneurs en Afrique orientale. Il finance aussi Next Generation Schools, une association caritative indépendante axée sur l'amélioration de qualité de l'éducation dans les écoles secondaires défavorisées en Ouganda. Le Groupe Mara a récemment signé un contrat de 300 millions de dollars avec le gouvernement tanzanien pour concevoir un centre commercial urbain ultra moderne d’environ 325 200 m².

Ladi Delano, 30 ans, Nigeria,  Fondateur et PDG de Bakrie Delano Africa

L’entrepreneur en série de la jet-set nigériane a encaissé ses premiers millions en tant qu'entrepreneur en boissons alcoolisées tout en vivant en Chine. En 2004, à l'âge de 22 ans, il a fondé Solidarnosc Asia, une société de boissons alcoolisées chinoise à l’origine de Solid XS, une marque de vodka premium. Solid XS a réussi à obtenir plus de 50% de parts de marché en Chine et a été distribuée dans plus de 30 villes chinoises, générant dans les 20 millions de dollars de recettes annuelles. Delano a par la suite vendu la société à une entreprise rivale pour 15 millions de dollars et investi ses fonds dans son entreprise suivante : le groupe Delano Reid, une société holding de placement immobilier axée sur la Chine continentale. Aujourd'hui, Delano est le premier dirigeant co-fondateur et directeur général de Bakrie Delano Africa (BDA), une joint-venture d’1 milliard de dollars avec le groupe indonésien Bakrie valant 15 milliards de dollars (capitalisation boursière). Bakrie Delano Africa sert de partenaire d'investissement au Groupe Bakrie au Nigeria. Le conglomérat indonésien a fourni plus de 900 millions de dollars de fonds à investir au Nigeria et Bakrie Delano Africa est chargé d'identifier les opportunités d'investissement dans les secteurs de la mine, de l'agriculture, du pétrole et du gaz, puis de les mettre en œuvre.

Justin Stanford, 28 ans, Afrique du Sud, Fondateur & PDG du groupe 4Di

Stanford, d’origine sud-africaine, est un entrepreneur en logiciels et un capital-risqueur. Après avoir abandonné l'école secondaire, Stanford a entrepris de lancer une entreprise de sécurité Internet qui fut un échec. Puis il est rentré chez ESET, une société slovaque de logiciel anti-virus où il a négocié avec ses fabricants pour s’accaparer l'exclusivité de la distribution lucrative du produit en Afrique australe. Aujourd'hui, ESET Southern Africade Stanford exploite la marque ESET dans la région et vend la gamme de produits de sécurité Internet ESET dans environ 20 pays subsahariens, s'appuyant sur une plateforme internet à très grand succès avec un modèle de distribution numérique pour les ventes de logiciels et de services en ligne. Aujourd'hui, la marque ESET de Stanford enregistre plus de 10 millions de dollars de chiffre d'affaires annuel et contrôle 5% du marché anti-virus en Afrique australe. Stanford est également partenaire et fondateur de 4Di Capital, un fonds de capital-risque basé à Cap Town. Il est en outre co-fondateur de l'Initiative Silicon Cap, un mouvement à but non lucratif qui vise à transformer le Cap en Silicon Valley de l’Afrique.

Magatte Wade, 36 ans, Sénégal, Fondatrice d’Adina World Beat Beverages et de Tiossan

En 2004, Magatte Wade a fondé à San Francisco Adina World Beat Beverages, une entreprise de fabrication de café, de thé et de jus de fruits qui utilise des recettes de boissons traditionnelles africaines et des ingrédients biologiques provenant de petits agriculteurs en Afrique et en Asie. Au cours des cinq années qui ont suivi son lancement, Adina a engrangé plus de 30 millions de dollars de capital-risque auprès d'investisseurs institutionnels et les produits ont commencé à être revendus par Whole Foods et United Natural Foods. Magatte a démissionné de son poste de PDG pour faire croître sa deuxième société, Tiossan, un fabricant de produits cosmétiques de luxe basés sur des recettes sénégalaises autochtones.

Mike Macharia, 36 ans, Kenya, Fondateur & PDG, Seven Seas Technologies

A 25 ans, Macharia, de nationalité kenyane, a fondé Seven Seas Technology, désormais la société de services informatiques la plus réputée d’Afrique de l'Est. La société qui vaut 50 millions de dollars (chiffre d'affaires annuel) est un fournisseur leader de solutions technologiques d’entreprises intégrées à travers l'Afrique dans les secteurs des télécommunications, de la finance, de l’immobilier, des services et du gouvernement. Seven Seas devrait être cotée à la Bourse de Nairobi l'année prochaine.

Vinny Lingham, 33 ans, Afrique du Sud, Fondateur de Yola Inc

Lingham, un ressortissant sud-africain, est le fondateur de Yola Inc, une société Web 2.0 basée à San Francisco qui fournit des services de conception, de publication et d'hébergement de site Web gratuits à plus de 3 millions d'utilisateurs actifs à travers le monde. Yola a attiré plus de 30 millions de dollars de financement de capital-risque auprès d'investisseurs institutionnels tels que ColumbusVenture Capital, une filiale du groupe Richemont du milliardaire sud-africain Johann Rupert. Avant Yola, Lingham avait fondé avec succès Click2Customers, un immense moteur de recherche de sociétés marketing avec des bureaux à Londres, au Cap, et à Los Angeles. Click2Customers ratisse environ 100 millions de dollars de revenus annuels. Lingham est co-fondateur de l'Initiative Silicon Cap avec son camarade entrepreneur sud-africain Justin Stanford.

Kamal Budhabatti, 36 ans, Kenya, Directeur Général, Craft Silicon

Kamal est le fondateur et PDG de Craft Silicon, une société kenyane de logiciels informatiques valant 50 millions de dollars (valeur de marché) qui fournit des logiciels destinés au secteur bancaire de base et à la microfinance avec des solutions mobiles de commutation, et des moyens de paiements électroniques pour plus de 200 clients institutionnels dans 40 pays répartis sur quatre continents.

Yolanda Cuba, 35 ans, Afrique du Sud, Directrice executive, South African Breweries

A 29 ans, Yolanda Cuba a été nommée directrice générale de Mvelaphanda Holdings, une société d'investissement cotée à la Bourse de Johannesburg. Pendant qu’elle était en poste, elle a reçu 10 millions de dollars de stock-options avant de démissionner de ses fonctions de directrice générale l'année dernière. Elle a ensuite accepté un poste de directeur exécutif à la South African Breweries.

Jason Njoku, 31 ans, Nigéria, Fondateur et PDG d’Iroko TV

Cet entrepreneur Internet nigérian non-conformiste est le fondateur d'Iroko TV, le plus grand distributeur numérique de films africains du monde. Iroko TV a été surnommé le « Netflix de l'Afrique ». Plus tôt cette année, Iroko TV a levé 8 millions de dollars en capital de risque investis par Tiger Global Management, firme de Private Equity et hedge fund basée à New York privé et gérée par le milliardaire Chase Coleman. IrokoTV bénéficie de contrats lucratifs de distribution de contenu avec Dailymotion, iTunes, Amazon et Vimeo. Njoku n'est pas disposé à divulguer les chiffres, mais les analystes estiment qu’IrokoTV pourrait valoir jusqu’à 30 millions dollars. Njoku est le plus grand actionnaire individuel de la société.

 

Mfonobong Nsehe, article initialement paru sur son blog sur forbes, traduit en français par Next-Afrique 

Le boom de la mode africaine

L'année 2011 a apporté une ré-émergence des motifs, estampes et textiles africains sur la scène mondiale. Les maisons de mode et les stylistes tels que Burberry, Vivian Westwood ou même Louis Vuitton produisent des collections clairement influencées par les cultures et paysages africains. Même la Première Dame américaine, Michelle Obama, a été repérée et photographiée à de nombreuses reprises avec des tenues présentant des motifs d'influence africaine du styliste nigérian Duro Olowu. Les magazines de mode occidentaux ont pris acte de la frénésie ambiante autour des influences africaines dans le secteur de la mode. Dans son édition spéciale « Best Dressed : Vogue’s Rising Style Stars of 2011 », l’influent magazine Vogue (édition américaine) a mis à la Une non pas une, mais deux femmes africaines connues pour leurs styles d’inspiration africaine : l’éthiopienne Julia Sarr-Jamois, rédactrice de mode chez Wonderland Magazine et la nigériane Oroma Elewa, rédactrice en chef de Pop Africana Magazine.

Le buzz africain

Les entrepreneurs de mode africains basés en Afrique présentent et vendent leurs marques via les expositions régionales et continentales. Rien qu’en 2011, seize grands événements à travers l'Afrique ont mis à disposition des concepteurs et entrepreneurs basés en Afrique, des plateformes pour mettre en valeur leurs créations. L’Afrique du Sud a pris les devants en organisant trois semaines de la mode (Fashion Weeks), deux au Cap et une à Johannesburg, impliquant des concepteurs venant de tout le continent. Ces Fashion Weeks sud-africaines ont été très médiatisées. Les pays voisins comme l'Angola, le Mozambique et le Zimbabwe ont tenu leurs propres Fashion Weeks afin d'accueillir et d'encourager leurs talents locaux du secteur de la mode. L’événement annuel de mode est-africaine fut la Swahili Fashion Week, un événement décrit comme « une plateforme de croissance rapide pour les créateurs de mode et les stylistes des pays "swahiliphones", mettant en valeur leur talent, commercialisant leur créativité et leur créant un réseau de clientèle et de professionnels du secteur la mode international ».

Le Nigéria a également accueilli en 2011 deux événements majeurs de la mode, la Nigeria Fashion Week et la Lagos Fashion and Design Week de MTN. MTN, une société de télécommunications de premier plan en Afrique, a collaboré avec le secteur de la mode à Lagos pour proposer cet événement, qui a réuni des agences de presse, des agents du secteur, des acheteurs et des consommateurs pour présenter les collections actuelles de créateurs à Lagos.

En plus du buzz sur le continent, la mode et les stylistes d'inspiration africaine ont produit une grande excitation à New York, considérée comme l'une des capitales mondiales de la mode. Arise Magazine, une formidable publication sur la mode et la beauté africaine fondée au Nigeria, s’est associé avec la Fashion Week d’IMG Mercedes Benz New York pour accueillir l’African Fashion Week. Le magazine a également organisé un événement à Lagos, au Nigeria en Mars 2011, avec plus de 51 créateurs africains en partenariat avec 81 mannequins, cinq spectacles de musique et trois jours de spectacles et d'événements. Un panel de juges a sélectionné les sept plus grands designers de cet événement et ils ont été invités à participer à la New York Fashion Week d’IMG Mercedes Benz intitulé "Made In Africa". Les cinq designers choisis pour représenter les talents africains à la vitrine de mode New York étaient les concepteurs nigérians Lanre DaSilva-Ajayi, Tsemaye Binitie, le duo Bunmi Olaye et Francis Udom de Bunmi Koko, Fati Asibelua et le duo sud-africain Malcolm Kluk et Christiaan Gabriel Du Toit de Kluk CGTD, qui ont tous reçu des critiques dithyrambiques pour leurs débuts à New York.

Les événements de mode mis en scène dans divers pays n’étaient pas le seul moyen pour les créateurs et entrepreneurs de la mode africaine de mettre en valeur leurs talents en 2011. Internet devient un outil de promotion solide, avec l’émergence de sites africains (notamment nigérians et sud-africains) franchement orientés sur le secteur de la mode. BellaNaija.com est un site nigérian lancé en 2006 et aujourd'hui considéré comme l'un des sites les plus reconnus et populaires dans la mise en valeur la mode, de la beauté, des tendances et des entrepreneurs africains. En Afrique du Sud, Ifashion.co.za a récemment remporté le titre de « communicateur Mode de l'année » lors de la cérémonie des Fashion Awards qui s’est tenue à Johannesburg en Afrique du Sud en 2011. Ifashion vise à être « une plate-forme de commercialisation pour tous dans le secteur ; de l'étudiant qui veut partager son talent aux plus reconnues maisons de mode. En accroissant la sensibilisation locale et internationale des marques de vêtements et des talents sud-africains, nous espérons inspirer une demande accrue et une fidélité pour les marques ». Les médias sociaux comme Facebook et Tumblr peuvent aussi se révéler être des moyens populaires pour les designers africains, les artisans et les marques basées dans divers pays africains, non seulement pour promouvoir leur entreprise, mais aussi comme un moyen pour les consommateurs intéressés de se renseigner et d’acheter.

Le développement de la "mode éthique"

Les créateurs africains, qu’ils soient reconnus ou aspirants, récoltent les fruits d’un secteur de la mode revigoré. Les petits et traditionnels artisans de textiles et d’accessoires africains, communément associés aux bibelots vendus dans les marchés touristiques en Afrique, commencent à se faire un trou dans le secteur, en joignant leurs efforts avec ceux des sociétés occidentales établies. Ces collaborations sont qualifiées de « mode éthique », un terme utilisé pour décrire, selon la définition d’Isabelle Quéhé, fondatrice de l’Ethical Fashion Show, une mode qui « agit dans le respect de l'environnement en travaillant à partir de matières recyclées ou naturelles et/ou qui aide les populations locales, la base étant, dans ce cas, la reconnaissance des droits fondamentaux de l'homme ».

La plupart des consommateurs occidentaux ont été introduits à la notion de mode éthique avec GAP et les produits rouges de la cause RED de Bono, du groupe U2, établissant des partenariats avec des grandes entreprises (parmi lesquelles GAP, Converse, Emporio Armani, etc.) afin de créer des produits avec le logo Red inscrit dessus. Un pourcentage des recettes générées par le biais de la vente de ces produits est alors reversé au « Fonds mondial », créé >pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme en Afrique. Comme d'autres débats sur la philanthropie et l'aide à destination Afrique, cette initiative a été fortement critiquée, et des espaces ont été créés sur l'excitation à propos des nouveaux partenariats d'entrepreneuriat social dans la mode éthique, introduits par des sociétés comme ASOS, Indego Afrique et SUNO.

Indego Africa a été complimentée pour l’établissement de son partenariat novateur entre les artisans concepteurs de textiles et d’accessoires au Rwanda, et la marque américaine Nicole Miller. Contrairement à des initiatives passées de mode éthique impliquant les femmes africaines, « Indego Africa, une entreprise sociale à but non lucratif, met en relation des coopératives à but lucratif de femmes artisanes au Rwanda avec des marchés d'exportation pour leurs produits et offre une formation pour les aider à gérer leurs entreprises de manière plus efficace », précise leur site internet. Avec ce modèle de collaboration créé par Indego Africa, les femmes rwandaises sont des partenaires à parts égales dans une joint-venture à but lucratif.

De même, ASOS.com, le plus grand détaillant d’achats en ligne au Royaume-Uni, a collaboré avec la styliste française, Jessica Ogden, en 2011 pour créer une collection Made in Africa. Cette collection est exclusivement conçue, réalisée et achetée par des groupes communautaires artisanaux au Kenya pour soutenir le travail de SOKO, un atelier consacré à l'élaboration de solutions durables pour les défis économiques auxquels les collectivités du Kenya doivent faire face. ASOS.com affirme que l'entreprise fera correspondre à chaque achat effectué par les clients, une aide pour l'atelier SOKO au Kenya en fournissant aux artisans locaux une formation en vue d’améliorer leur propre art et leur activité. SUNO, la marque de vêtements pour femmes basé à New York fondée par Max Osterweis et Erin Betty, a lancé sa première collection en 2009 au Kenya. « Utilisant des crus de textiles kényans qu’Osterweis a collecté depuis des années au Kenya », ils produisent leur première petite collection locale. La société espère former et encourager les artisans du secteur de la mode au Kenya à créer et posséder leurs propres marques de façon durable.

 

Carole Ouédraogo, article initialement et à lire dans son intégralité chez notre partenaire Next-Afrique

Bitcoin : Une révolution pour la diaspora et la finance en Afrique ?

Avoir une monnaie mondiale libre de tout contrôle d’Etat qui peut être utilisée de façon presque intraçable semble être trop beau pour vrai. Mais, la monnaie Bitcoin est une réalité, et elle a le potentiel de transformer la finance en Afrique. En tant que monnaie électronique, maintenue par un réseau peer-to-peer, le Bitcoin est basé sur un réseau ouvert, indépendant non seulement des contraintes géographiques de devises fortes, mais aussi des mesures de manipulation d'approvisionnement, réduisant ainsi sa sensibilité à l'inflation. Sa qualité anti-inflationniste est renforcée par le fait que sa masse monétaire soit limitée à 21 millions de Bitcoins même si elle se développe à mesure que le réseau s'accroit.

Comment cela marche ?

Pour pouvoir échanger des bitcoins, les internautes doivent installer un logiciel sur leur ordinateur. Ces utilisateurs allouent dès lors une partie de la capacité de calcul de leur ordinateur, et contribuent au processus de sécurisation des transactions. Les Bitcoins peuvent ensuite être stockés dans les portefeuilles virtuels cryptographiques sur des ordinateurs ou des smartphones, ce qui rend leur utilisation presque aussi anonyme que des espèces sonnantes et trébuchantes. « Par certains aspects, le bitcoin ressemble à des monnaies comme l'or car il y a une masse globale connue en circulation. Elle résiste donc à l'inflation et sa stabilité ne dépend pas d'un pays en particulier. Mais le bitcoin ressemble aussi à de la monnaie fiduciaire. Comme l'euro par exemple, la valeur d'un bitcoin dépend du fait que certaines personnes sont prêtes à l'accepter comme un moyen de paiement pour les biens et services », analyse Vili Lehdonvirta, spécialiste des biens virtuels et auteur d'une étude pour la Banque mondiale.

Une aubaine pour la diaspora africaine et leurs proches

Comment cette monnaie électronique peu connue pourrait décoller et transformer la finance en Afrique? Tout d’abord, notons que l'importance de l'argent envoyé par les diasporas vers les économies africaines est considérable. Ces entrées de capitaux privés ont une incidence directe sur le niveau des ménages et ont fait leurs preuves sur l’alimentation de la croissance locale, car elles pourvoient à des améliorations tangibles locales en fournissant un financement immédiat pour l'éducation et la santé ou des investissements dans les entreprises et les start-ups. Et, globalement ces paiements de transfert de fonds l'emportent sur les schémas d’aides humanitaires. Ce constat est vrai même dans un contexte où les transactions totales sont à la baisse en raison de la crise financière. Les migrants envoient toujours à la maison d’importantes sommes. Le Nigeria, par exemple, a reçu 10 milliards de dollars en 2009 en provenance de sa diaspora, et la contribution en pourcentage des paiements de transfert de fonds par rapport au PIB de certains pays est considérable avec, au Lesotho, un taux de près de 25%.

Le Bitcoin aide à résoudre bon nombre des problèmes actuels liés aux méthodes d’envoi d'argent vers les pays d’origines de la diaspora africaine. Les services de transfert d'argent sont efficaces, mais coûteux. Les virements bancaires peuvent également être coûteux tout en souffrant généralement d'un manque de rapidité et sont souvent inutiles pour les millions d'Africains sans compte en banque. De plus, envoyer de l'argent en utilisant régulièrement les services postaux est presque impensable. Le Bitcoin permet à ses utilisateurs de contourner les frais exorbitants pratiqués par les banques et les services de transferts, tout en offrant un service sécurisé, anonyme et surtout instantané. Ces facteurs sont clairement positifs pour l'impact économique et le développement des paiements de transfert de fonds car les expéditeurs qui seraient libérés des entraves de frais d'administration élevés pourraient fournir plus d'argent à leurs proches.

Transformer les paiements en Afrique

En outre, la monnaie pourrait apporter une sécurité renforcée pour les citoyens des pays où les mauvaises pratiques économiques et financières ont rendu leur monnaie trop instable ou, pire encore, sans valeur comme c’est le cas pour le dollar zimbabwéen. Bien qu'il soit peu probable que la monnaie représente un grand intérêt dans les pays à devise bien établie, l’attrait africain du Bitcoin est évident. Bien sûr, des problèmes d'infrastructure sont un obstacle majeur, et aucune monnaie africaine ne peut actuellement être échangée avec des Bitcoins. Cependant, avec la hausse des ventes de smartphones et une connectivité Internet qui devrait augmenter de façon exponentielle dans les prochaines années en Afrique, le Bitcoin semble plus que réalisable. Ces facteurs structurels associés à la réussite généralisée de M-Pesa, un système de transfert d'argent d’avant-garde via la téléphone mobile, montre que l'adoption de cette technologie ou quelque chose de similaire dans le futur n'est pas inconcevable.

 

Kader Diakité, article initialement paru chez notre partenaire Next-Afrique

 

Les cinq pasteurs les plus riches du Nigéria

Dieu est bon, surtout si vous êtes un pasteur nigérian avec un certain sens des affaires. Ces jours-ci, des millions d'âmes, recherchant désespérément des entrées financières, des miracles ou des guérisons, se précipitent tous à l'église pour la rédemption. Et tandis que la Bible déclare expressément que le salut est gratuit, certaines fois il a un coût : offrandes, dîme, dons à des leaders spirituels, ou réponse à des directives d'acheter de la littérature et autres produits créés par des hommes de Dieu. Les pasteurs ne sont plus uniquement intéressés à amener les gens au Paradis; ils ont imaginé des façons intelligentes de faire de l’argent frais tout en atteignant les âmes.

Le pasteur Chris Oyakhilome, par exemple, est fondateur et pasteur principal de l'Ambassade du Christ, une congrégation florissante avec des branches au Nigeria, en Afrique du Sud, à Londres, au Canada et aux États-Unis. Sa maison d'édition, LoveWorld Publications, a publié « Rhapsody of Realities », une dévotion mensuelle dont il est co-auteur avec sa femme. Il vend plus de 2 millions d'exemplaires chaque mois à 1$ chacun. Il possède également des stations de télévision, des journaux, des magazines, un hôtel, une chaîne de fast-food, et plus encore.

Beaucoup d'autres pasteurs nigérians construisent des empires de plusieurs millions de dollars à partir de leurs églises. Aujourd'hui, les pasteurs se déplacent en jets privés, conduisent des voitures de luxe comme les Daimler, les Porsche et les BMW, portent des Rolex et Patek Phillipes et détiennent des demeures à en couper le souffle. Après le billet de blog que j'ai écrit en mai sur les pasteurs nigérians qui possèdent des jets privés, j'ai été bombardé de courriels de lecteurs demandant à connaître les riches pasteurs au Nigeria. Alors je me mis à enquêter sur les avoirs de certains des plus éminents pasteurs du Nigeria, et je reviens avec des estimations réservées de leurs fortunes. J'ai contacté les représentants de tous les pasteurs et tous sauf celui de Matthieu Ashimolowo ont confirmé les biens que je liste. Les représentants du pasteur Ashimolowo n'ont pas répondu à mes e-mails.

Numéro 1: Bishop David Oyedepo     –       Eglise: Living Faith World Outreach Ministry, alias Winners Chapel
Fortune nette estimée: 150 millions de dollars

David Oyedepo est le plus riche prédicateur du Nigeria. Depuis qu'il a fondé le Ministère de proximité pour la foi vivante en 1981, cette dernière est devenue l’une des plus grandes congrégations de l'Afrique. Le Tabernacle de la Foi, où il accueille trois services chaque dimanche, est le plus grand centre de culte d'Afrique, avec une capacité d'accueil de 50 000 personnes. Oyedepo possède quatre jets privés et des maisons à Londres et aux Etats-Unis. Il possède également Dominion Publishing House, une maison d'édition florissante qui publie tous ses livres (qui sont souvent centrés sur la prospérité). Il a fondé et détient la Covenant University, l'une des principales institutions tertiaires du Nigeria, et la Faith Academy, un lycée élitiste.

Numéro 2 : Chris Oyakhilome       –       Eglise: Believers’ Loveworld Ministries, alias Christ Embassy
Fortune nette estimée : 30 à 50 millions de dollars

L'année dernière, le prédicateur charismatique a été au centre d'une affaire de 35 millions de blanchiment d'argent dans laquelle il a été accusé de détournement des fonds de son église dans des banques étrangères. Le pasteur Chris a plaidé non coupable et l'affaire a finalement été rejetée. Son église, la Christ Embassy, compte plus de 40 000 membres, dont plusieurs étant des chefs d'entreprise à succès et des politiciens. Parmi les intérêts diversifiés d’Oyakhilom, on compte des journaux, des magazines, une station de télévision locale, un label de disque, la télévision par satellite, des hôtels et un large patrimoine immobilier. Son réseau de télévision LoveWorld est le premier réseau chrétien diffusé 24h/24 de l’Afrique vers le reste du monde.

 

Numéro 3 : Temitope Joshua    –    Eglise: Synagogue Church Of All Nations (SCOAN)
Fortune nette estimée: 10 à 15 millions de dollars

L’ecclésiastique le plus controversé du Nigeria est aussi l'un des plus riches et des plus philanthropiques. T. B Joshua dirige la Synagogue Church Of all Nations (SCOAN), une congrégation qu'il a fondée en 1987, qui accueille plus de 15 000 fidèles chaque dimanche. Le pasteur demeure controversé depuis plusieurs années pour ses pouvoirs inexplicables de guérison de toutes sortes de maladies incurables, notamment le VIH/SIDA, le cancer et la paralysie. Pour les assoiffés de miracles, il s’agit là de la séduction parfaite. L'église possède actuellement des branches au Ghana, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud, et en Grèce. Durant les trois dernières années, Joshua a donné 20 millions de dollars à des programmes d’éducation, de santé et de réhabilitation pour les anciens militants du Delta du Niger. Il possède Emmanuel TV, une chaîne de télévision chrétienne, et est un ami du président ghanéen Atta Mills.

Numéro 4 : Matthew Ashimolowo    –    Eglise: Kingsway International Christian Centre
Fortune estimée: 6 à 10 millions de dollars

En 1992, Foursquare Gospel Church, une église nigériane, a envoyé Ashimolowo ouvrir une branche satellite à Londres. Mais le pasteur Matthew avait d'autres plans et a décidé de mettre en place sa propre église à la place. Aujourd'hui, son Kingsway International Christian Center est connue comme étant la plus grande église pentecôtiste au Royaume-Uni. En 2009, l'église a enregistré des bénéfices de près de 10 millions de $ et des actifs de 40 millions de dollars. Ashimolowo gagne un salaire annuel de 200 000$, mais sa vraie richesse vient de ses affaires variées, dont son entreprise médiatique Matthew Ashimolowo, qui produit des séries de la littérature chrétienne et des documentaires. Les représentants d’Ashimolowo n'ont pas répondu à la demande de confirmation de sa fortune nette et de tous ses biens.

 

Numéro 5 : Chris Okotie    –     Eglise: Household of God Church
Fortune nette: 3 à 10 millions de dollars

Le pasteur Okotie réalise son premier succès en tant que musicien populaire pop dans les années 80. Il a trouvé la lumière, embrassé la bible et mis en place la Household of God Church, l'une des congrégations les plus flamboyantes du Nigeria. Les 5000 membres de son église se composent principalement de célébrités de Nollywood, de musiciens et de gens de la société. Il a contesté et a perdu les élections présidentielles nigérianes pour la troisième fois cette année avec le Fresh Parti, un parti politique qu’il a fondé et financé. Passionné d’automobile, il possède entre autres une Mercedes S600, un Hummer et une Porsche.

 

Un article de Mfonobong Nsehe publié sur son blog hébergé par Forbes; traduction : Next-Afrique.

 

Pour aller plus loin, notre portrait de Sunday Adelaja, évangéliste nigérian en Ukraine.