Sida et médécine "traditionnelle": Retour sur le cas Gambien

images_sidaLe 3 avril 2013, lors de son Adresse à l'Assemblée Nationale, le président Gambien répétait son intention de voir ouvrir, d'ici à 2015, un hôpital dans lequel pourraient être soignés "10.000 malades du sida, tous les six mois, avec la médecine traditionnelle." Retour sur une controverse.

République d'1,78 millions d'habitants (données Banque Mondiale, 2011[1]) enclavée dans le Sénégal[2], la Gambie a fait montre, depuis 1995, d'efforts exemplaires pour limiter la diffusion de l'épidémie. Mélange productif d'interventions étatiques et d'intenses implications internationales, les campagnes qui se sont succédées durant les deux dernières décennies ont permis de maintenir le taux de prévalence du VIH à 1,5% de la population adulte ; soit moins que la moyenne de la zone ouest-africaine.

La Gambie jouit d'un système de soins efficace, héritage d'investissements postcoloniaux[3] relativement élevés, et au sein duquel un réseau d'hôpitaux régionaux et de centres de soins locaux sont en étroites relations entre eux et avec l'hôpital national. Autre héritage des politiques postcoloniales, une série de laboratoires de recherche interconnectés qui, très tôt, ont mis en œuvre des tests cliniques portant sur la tuberculose, la malaria, le SIDA, et couvrant l'ensemble du territoire. Ces initiatives, fruits d'investissements publics comme privés, ont doté le pays d'une certaine réputation en termes sanitaires, au point d'attirer un grand nombre d'ONGs locales et internationales, et une variété de fonds philanthropes, privés et internationaux. La co-présence de ces acteurs étatiques et non-étatiques, qui ne s'est certes pas toujours faite sans frictions, a permis néanmoins de faire grandement avancer la cause du SIDA nationalement, et d'établir la Gambie au rang des "bons élèves" dans la lutte globale contre la maladie. En 2001, elle a été l'une des premières à avoir accès au programme HARRP (HIV/AIDS Rapid Response Project Funding) mis en place par la Banque Mondiale, qui lui a conféré plus de quinze millions de dollars. Depuis 2004, elle jouit également des fonds du GF (Global Fund), du PEPFAR (President’s Emergency Plan for AIDS Relief (US)) et du MAP (World Bank’s Multi-Country HIV/AIDS Programme), qui lui ont permis de financer la provision de traitements antirétroviraux dès septembre 2004.

14 000 Gambiens vivraient avec le virus du sida aujourd'hui, soit moins de 2% de la population[4]. 85% d'entre eux ont gratuitement accès à des traitements antirétroviraux, et c'est également le cas pour 70% des femmes enceintes séropositives.[5] Ces chiffres remarquables sont dus, certes, à l'accès à de larges financements internationaux, mais surtout à un dynamisme soutenu de la part de l'Etat, qui a su faire des choix pragmatiques et collaborer avec les acteurs transnationaux afin d'accroître l'efficacité de ses campagnes publiques – en termes de prévention, de sensibilisation et de traitement.

L' "anomalie" Jammeh

Dans ce contexte, comment s'expliquer ce revirement gouvernemental de janvier 2007, lorsqu'Alhaji Yahaya Jammeh, au pouvoir depuis le coup d'Etat de 1994, déclarait posséder un "remède" contre le SIDA ? Rétrospectivement, l'annonce était aussi inattendue qu'elle paraissait absurde. Après douze ans d'adoption des protocoles recommandés par le milieu biomédical international, de promotion de médicaments qui avaient prouvé leur relative efficacité, le Président déclarait posséder une solution alternative, "traditionnelle" selon ses termes, héritées de ses ancêtres guérisseurs, et faite de prières et de "sept herbes nommées dans le Coran." Dans le même temps, il annonçait la création d'une clinique d'Etat, où lui-même administrerait, les jeudis, sa propre méthode aux volontaires qui s'y présenteraient.

Cette clinique existe bel et bien aujourd'hui, et si l'on croit les déclarations présidentielles du 1er janvier et du 3 avril 2013, serait sur le point d'être agrandie.[6] Plusieurs centaines de patients ont rejoint le programme au cours des six dernières années, et en sont sortis, selon les dires officiels, parfaitement guéris. La condition majeure, pour bénéficier des soins présidentiels, est de renoncer aux traitements antirétroviraux. Ainsi, si les programmes "réguliers" existent toujours, un nombre significatif (et semble-t-il croissant) de malades en est diverti. Dix-huit ans après le début de sa première campagne, la Gambie possède deux méthodes concurrentes et exclusives de lutte contre le sida – l'une conforme aux recommandations internationales, l'autre le fait d'un individu et manquant toujours de preuves scientifiques de son efficacité.

Comment expliquer ce brusque tournant ? La lecture la plus répandue des évènements dépeint un individu mégalomaniaque, irrationnel, noyé dans ses propres illusions ; elle a probablement du vrai. On sait depuis longtemps que celui que la presse appelle "l'Ubu de Banjul"[7] a pris goût au pouvoir : en plus d'élections louches en 2001, en 2006 et encore en 2011, il a fait supprimer de la Constitution le nombre limite de mandats en 2002, et s'acharne depuis à intimider les voix dissidentes. La continuation logique de ces manœuvres politiques aurait été qu'il cherche une légitimité supérieure, mystique, ancestrale, à son maintien à la tête du pays ; et tant pis si, pour cela, il faut exploiter la détresse d'individus qui ne voient pas leur état s'améliorer par la prise d'antirétroviraux. Peut-être aussi croit-il, ou a-t-il fini par croire en ses propres facultés de guérisseur. Dans tous les cas, ce "pas en arrière" témoignerait d'un chef politique peu raisonnable, et pas plus rationnel, dans le sens où c'est le sort de sa population et sa propre crédibilité qu'il a mis en jeu. Un pari immédiatement perdu : sa déclaration a été accueillie avec moquerie et condescendance par les médias internationaux.

Une explication crédible, connaissant le bagage que traîne le personnage, mais pas nécessairement suffisante. Qu'aurait à faire d'une légitimation mystique un homme politique ayant déjà réduit son opposition au silence, vainqueur écrasant des derniers scrutins présidentiels, disposant d'une écrasante majorité parlementaire, et qui n'avait donc aucun besoin de consolider un pouvoir que personne, à l'intérieur du pays, n'était en mesure de lui contester ? S'il s'agissait vraiment, ou du moins uniquement, d'un "coup de folie médical", pourquoi ne se déclarait-il que maintenant, après douze années à se comporter comme un élève exemplaire dans la lutte contre le sida ?

Des frustrations à l'égard de l'intervention occidentale

"Etre un élève" tout court ; c'était peut-être ça qui dérangeait le président gambien. Car derrière l'efficacité de la collaboration entre bailleurs de fonds, organismes internationaux et le gouvernement se cache une histoire de tensions. Le partenariat, aussi bénéfique soit-il, est fait de frustrations : au premier chef, pour Jammeh, de se voir imposer sans discussions un savoir, des médicaments, des protocoles élaborés par les organismes médicaux et laboratoires occidentaux, et auquel le continent africain n'a participé que marginalement à l'élaboration.

Il n'est pas le premier à s'exprimer ainsi : l'histoire de la lutte contre le sida en Afrique est émaillée de leaders politiques qui ont tenté de redonner un ancrage national et continental à un débat dont ils se sentaient dépossédés, voire exclus. Thabo Mbeki en Afrique du Sud, Mobutu au Zaïre, Moubarak en Egypte, Moi au Kenya, Gbagbo en Côte d'Ivoire, Obasanjo au Nigeria : à travers la remise en cause des savoir médicaux "occidentaux" pour l'un, la promotion de solutions et de savoirs produits par des laboratoires africains pour les autres, tous ont exprimé, certes Parmi eux, vous trouvez des machines e sous interactives intitulees i machine a sous qui se revelent accrocheuses et innovantes. de manière inédite, le sentiment de voir l'Afrique n'être de nouveau plus maître de son destin, d'être parqués au rang de receveurs passifs des recommandations et solutions médicales dites modernes. Leurs argumentaires mêlaient le panafricanisme, le nationalisme, face au racisme et à l'impérialisme des laboratoires et des bailleurs de fonds occidentaux. Dans son discours célébrant la sortie des premiers patients "guéris" de sa clinique, le 31 juillet 2007, le président Jammeh ne disait pas autre chose.[8]

Aussi, ce n'est pas tant la médecine moderne qui serait rejetée par le Président Jammeh ; après tout, lui-même, dans son traitement dit "traditionnel", en a adopté les codes et le langage, publiant des statistiques (certes fausses) sur son action médicale, se vantant des tests (certes non concluants) de son remède en laboratoire. Pour reprendre Cassidy et Leach (2009)[9], il s'agirait là plutôt d'un bras de fer avec les institutions, principalement internationales, qui privilégient des pratiques et un savoir "étranger" qui se présentent comme exclusifs et incontestables.

Ouvrir le dialogue

Ce n'est pas certainement pas minimiser les actions de Jammeh, comme celles de ceux qui l'ont précédé, que d'arriver à ces conclusions. La propagande présidentielle peut causer, et cause déjà, de sérieux dommages à l'effort national de lutte contre l'épidémie. En exprimant ses doutes sur les certitudes médicales, le chef d'Etat, aidé de médias à son service, prend le risque d'inciter la population à douter des réalités de la maladie ; et donc, potentiellement, d'adopter des comportements dangereux. Les patients qui quittent la clinique soi-disant "guéris" peuvent penser (et qui leur en voudrait ?) qu'ils ne courent plus de risque à reprendre une activité sexuelle normale, et donc contribuer à l'infection par le VIH de nouveaux individus. Ces mêmes "guéris" peuvent très bien, en toute confiance, ne pas retourner se faire soigner dans les cliniques régulières, et de fait rechuter rapidement. Un grand nombre de ces "guéris" est d'ailleurs déjà décédé des suites des frasques de leur président.

Essayer de comprendre la logique de Jammeh, plutôt que de la condamner avec moquerie et condescendance, peut au contraire aider à agir. Significatif est le reportage diffusé après les évènements par la chaîne américaine CNN[10], qui dépeignait le Président sur un ton badin, le montrait comme un prophète de foire, et ses patients, comme de pieux naïfs. Avec cette controverse, Jammeh a certainement alimenté tous les stéréotypes entourant habituellement le continent africain : rétrograde, résolu à ne pas se tourner vers la modernité, en somme responsable de ses propres maux. Le président gambien n'a certainement pas rendu un service à son pays, ni à l'Afrique ; mais les grands organismes internationaux doivent aussi reconnaître leur part de responsabilité dans l'affaire. Face à l'impuissance des ONG locales, soumises à la retenue contre le droit de continuer leur activité, le rôle de ces organismes n'est pas de se murer dans le cynisme ou le silence, comme ils le font aujourd'hui. Ils doivent, au contraire, s'engager activement dans l'autocritique, chercher à comprendre, plutôt que de nier, les accusations de racisme et d'impérialisme qui leur sont portées[11] ; revoir leurs propres pratiques, engager le dialogue, favoriser l'horizontalité. L'aide humanitaire, si elle désire véritablement contribuer au développement africain, ne doit plus se concevoir comme une relation à sens unique.

Félix Duterte

 

 

 

 

 


[2] Avec néanmoins  une petite façade maritime.

 

 

[3] Il faut entendre ici "post-colonial" les gouvernements au pouvoir après l'accès du pays à l'indépendance, en 1965.

 

 

[6] http://allafrica.com/stories/201304031005.html

 

 

[8] http://www.statehouse.gm/hivaidspatients-discharge_310707.htm

 

 

[9] Cassidy Rebecca et Leach Melissa, "Science, Politics, and the Presidential Aids 'Cure'", African Affairs, 108/443, pp. 559-580, 2009.

 

 

[11] Après tout, il n'y a pas si longtemps, le sida était qualifié, par un certain nombre de chercheurs américains, de "mal africain" ; et l'épidémie sur le continent, comme la résultante de la "promiscuité" africaine (ou pire encore, pour reprendre Philippe Rushton, de la "spécificité négroïde").

 

 

Que se passe-t-il au Kivu ?

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S'il est un facteur qui rend fort compliquée la réalisation de la paix au Nord- et au Sud-Kivu, deux régions à l'est de la RDC, c'est bien le facteur économique. Prisonnier de son sous-sol, de ses ressources forestières, de ses terres fertiles, le Kivu est l'exemple-type de l'affrontement armé où le pillage, d'abord simple moyen de financement de la lutte, a pu devenir dans certaines occasions une véritable fin en soi, Le facteur interessant est que vous pouvez egalement jouer a ces jeux sur vos telephones cellulaires. le moyen pour quelques chefs militaires et politiques de s'enrichir à titre personnel. [1] Dans le même temps, le Kivu est aujourd'hui archétypique de ces conflits qui, sous leurs apparences internes voire régionales, s'inscrivent en casino online réalité dans un champ global, où une multitude d'acteurs internationaux viennent trouver leur compte. Dérégulée, l'exploitation des ressources minières du Nord- et Sud-Kivu satisfait à la fois groupes armés locaux Avec un service francophone aux petits soins des joueurs 24/7, casino Topaze a reussi le pari de proposer des jeux de qualite dans une plateforme securisee avec des operateurs professionnels. et marchés transnationaux ; une économie de guerre si lucrative et imbriquée dans un réseau si vaste qu'il devient difficile aujourd'hui de voir comment y mettre un terme.

La grande ruée vers l'Est du Congo…

Cruel paradoxe que ces dix-sept millions d'Est-Congolais qui sont pauvres de leurs richesses. Leurs terres arables, fertilisées par des millénaires d'activité volcanique, et leurs ressources forestières, sont déjà contestées depuis l'explosion démographique du début des années 1990 et l'arrivée en masse de réfugiés et divers groupes armés des pays limitrophes. Cette pression démographique a très vite fait de pousser la question du partage de la terre au centre des tensions interethniques et intercommunautaires.

Mais, en termes économiques, ce sont peut-être plus encore les ressources minières qui ont radicalisé les affrontements entre factions locales (milices maï-maï), étrangères et l'armée nationale. C'est que le sous-sol du Kivu est riche, très riche : de l'or, des diamants, mais surtout de l'étain, dont la RDC est aujourd'hui le cinquième exportateur mondial, et Miljoner fran Hall of GodsHall of Gods platser aven den pa prispallen bland natets spelautomater online med hogst jackpottar. dont la valeur a considérablement crû depuis le début des années 2000, après l'effondrement des marchés en 1985. Le secteur minier représente aujourd'hui près de 80% des exportations du pays, et 28% du PIB : autant dire, dans ces proportions, que l'activité est aussi sensible que réactive aux évolutions des marchés mondiaux.

Ainsi, depuis la fin des années 1990 et l'explosion de la demande mondiale en tantale, indispensable dans la production de produits de haute technologie (téléphones portables), le secteur s'est largement reconverti.[2] Possédant entre 30 et 80% des réserves mondiales de coltan (colmbo-tantalite, minerai composite duquel est extrait le tantale), le sous-sol du Kivu, encore sous-exploité par rapport à son concurrent australien, possède un potentiel financier considérable pour qui saura mettre la main dessus. A cette fonction, les candidats ne manquent pas : de l'armée nationale (malgré le Code Minier congolais qui interdit son implication dans toute opération commerciale minière) aux milices maï-maï, en passant par les factions informellement liées aux Etats voisins (ceux-là mêmes qui, comme l'Ouganda, se proposent comme médiateurs lors des négociations de paix), tous se bousculent pour s'approprier ou devenir les "protecteurs" exclusifs des zones d'extraction. Peuvent en résulter des affrontements particulièrement meurtriers, durant lesquels les populations civiles sont les premières et les plus importantes victimes ; peuvent en résulter, et c'est aussi rare que surprenant, des prises en charges conjointes par des factions antagonistes – ce fut notamment le cas du parc national de Kahuzi Bieza, un temps "protégé" à la fois par la FARDC et le FDLR.[3]

Contrôlé par des réseaux d'exploitation organisés…

L'extraction des ressources minières au Kivu est artisanale ; c'est-à-dire que, faute d'investissements, les ouvriers "creuseurs" disposent généralement plus de pioches et de pelles que de machinerie sophistiquée ; l'on creuse plus souvent à ciel ouvert que dans des galeries bien solides ; et le transport des marchandises se fait soit à dos d'homme, soit au moyen de camions dont la circulation est rendue difficile par la quasi-absence de voies praticables. Pour autant, et aussi surprenant que cela puisse paraître dans un tel contexte de guerre civile et de désordre généralisé, l'exploitation des ressources minières est une entreprise particulièrement organisée, constituée de circuits qui, depuis l'extraction des minerais jusqu'à leur vente sur les marchés, sont aussi opaques que structurés. Existe ainsi aujourd'hui une multitude de réseaux de grande échelle, employant plusieurs centaines de milliers de personnes (entre 200 et 350 000 ouvriers travailleraient dans ces mines), et qui font que jusqu'à 90% des exportations minières actuelles de la RDC sont de nature informelle.

Un pillage de masse, dont l'ampleur véritable nous échappe probablement encore, mais dont les factions armées tirent probablement un bénéfice faramineux. Qu'elles possèdent la mine ou en assurent simplement la "protection" (se mettant au service de la famille propriétaire de la zone, les soldats surveillent et punissent les ouvriers et gardent les mines de toute intrusion étrangère), ces factions et leurs chefs militaires se prélèvent, tout au long de la chaîne de production, des rentes qui leur permettent aussi bien de financer leur lutte que de s'enrichir personnellement. Rien qu'avec le commerce d'or, le FDLR engrangerait ainsi plusieurs millions de dollars chaque année. Chaque étape de ces circuits d'exploitation est ainsi l'occasion, pour un acteur ou un autre, de prendre sa part : transporteurs, douaniers, négociants ; comme souvent, les travailleurs eux-mêmes sont peut-être les seuls à ne pas bénéficier lourdement des richesses de leur sol.

Adossés à de grandes compagnies international…

En aval, de grandes compagnies occidentales, asiatiques voire africaines se chargent de donner leur dimension transnationale à ces réseaux d'exploitation minière et d'asservissement de la population. Rarement présentes sur place (on note toutefois l'implantation en 2011 de la Banro, compagnie canadienne spécialisée dans l'extraction d'or, dans la "ceinture dorée" du Twangiza-Namoya, une bande de 210 kilomètres de long dans le Sud-Kivu), certaines de ces compagnies entrent directement en contact avec les factions armées locales, leur offrant un appui financier en échange de garanties commerciales – c'est en tout cas ce dont on accuse, notamment, l'Anvil Mining Ltd, une compagnie australo-canadienne. Plus généralement, elles envoient leurs courtiers négocier étain et tantale à Goma, Uvira, Béni, Bukavu, les grandes plateformes commerciales est-congolaises, où viennent ainsi s'articuler activités informelles et économie mondialisée.

Parmi ces compagnies, selon le rapport de décembre 2009 de l'UN Expert Group on Eastern Congo, la Maysia Smelting Corporation, la Thailand Smelting and Refining Company (elle-même possédée par la Amalgamated Metals Corporation, sise au Royaume-Uni), et encore d'autres compagnies rwandaises, sud-africaines, mauriciennes, canadiennes, chinoises, américaines, européennes. En surimpression, des réseaux de trafics plus opaques encore, s'étendant jusqu'en Ouganda et au Burundi, permettent notamment à quelques-uns, comme les Emirats Arabes Unis, de faire l'acquisition de grandes quantités d'or à moindres coûts. C'est ainsi que marchés mondiaux jouissent d'une production peu chère, notamment à travers l'exploitation d'une main-d'œuvre aussi abondante que misérable, et grâce à un contexte où l'absence de régulation étatique permet de pratiquer le pillage en toute opacité et impunité. Ces grandes compagnies laissent les factions locales faire le travail, en achètent discrètement le produit ; en échange, elles donnent à ces factions les moyens nécessaires pour que cette absence de régulation se perpétue – avec elle, la guerre, l'asservissement des populations, leur appauvrissement, les massacres, les viols et violences de masse.

Passer à une économie "de paix" ?

Ainsi, il est peut-être ténu, il n'est peut-être pas essentiel, mais il existe néanmoins un lien entre la guerre au Kivu et les marchés mondiaux. Ce lien, c'est une économie de guerre élaborée et lucrative, qui permet à quelques-uns de s'enrichir (et ces quelques-uns là détiennent souvent la force militaire), mais aussi, il faut le rappeler, à beaucoup d'autres de survivre. Dans une société qui a été ruinée par vingt années de guerre, où la production agricole s'est effondrée, où l'industrie n'a jamais décollé, le travail à la mine, même s'il s'effectue dans des conditions déplorables et dangereuses, reste pour beaucoup de familles le seul moyen de subsistance qui leur est offert. Le salaire d'un mineur, de 2 dollars par jour, est même plus élevé que celui, par exemple, d'un instituteur. De fait, aujourd'hui, au moins 16% de la population des Kivus dépend directement de l'exploitation de ces ressources minières ; indirectement, c'est peut-être la population dans son ensemble qui lui est rattachée.

La diversité de ces acteurs et de leurs intérêts vis-à-vis du sous-sol Est-Congolais complexifie significativement l'achèvement de la paix au Kivu. Aucun accord de paix durable n'aboutira tant qu'on ne reconnaîtra pas que ce conflit peut être, pour de nombreux entrepreneurs de guerre, une façon efficace de s'enrichir considérablement ; que par conséquent ces entrepreneurs peuvent ne voir aucun intérêt à la cessation des hostilités ; que les marchés mondiaux ont aussi une responsabilité à assumer dans la perpétuation du conflit et l'appauvrissement et l'asservissement des populations locales. Mais c'est là que se situe le nœud du problème : si mettre un terme au conflit passera par le démantèlement de cette économie de guerre, autrement dit, en amont, par le désintéressement des factions armées dans l'extractions des ressources minières et, en aval, par le retrait des grandes firmes internationales, ce démantèlement risquera très fortement de plonger les populations qui dépendent elles aussi de cette économie de guerre dans une détresse plus profonde encore. La loi Dodd-Frank 1502 de 2010 (dite 'loi Obama' au Congo) a créé un embargo de facto sur les importations de minerais Est-Congolais ; ce faisant, elle considérablement amoindri la portée de ces réseaux d'exploitation informels… en mettant du même coup plusieurs dizaines de milliers de mineurs au chômage. Reconnaître la complexité de cette situation socio-économique au sein des accords, négociations de paix et décisions économiques extérieures, travailler de concert avec l'Etat congolais (pour l'heure inexistant dans la région) et les populations locales, en vue de la protection de ces dernières, seront des premiers pas nécessaires vers une réelle stabilisation de la région et sa reconstruction.

 

Félix Duterte


[1] Il est sage ici de ne pas affirmer catégoriquement que les ressources de la région sont la cause principale de son instabilité chronique depuis près de vingt ans ; tout autant, sinon plus, des facteurs ethniques, démographiques, politiques, entrent dans l'explication de ces affrontements parmi les plus meurtriers que l'Afrique sub-saharienne ait jamais connue.

[2] La bulle spéculative de l'an 2000 a néanmoins fait s'effondrer les cours du tantale et de fait quelque peu freiné sa production en RDC.

[3] FARDC : Forces Armées de la RDC. FDLR : Forces Démocratiques de Libération du Rwanda.

Pourquoi et comment investir dans l'éducation en Afrique ?

Education-AfriqueL’accès à l'éducation est un droit fondamental garanti par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. C’est aussi un levier essentiel et un des Objectifs du Millénaire pour le développement : "d’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires." A deux ans de l'échéance, l'Afrique est encore loin du compte. Entre 1999 et 2008, le taux de scolarisation dans le cycle primaire y a progressé de 18% ; malgré cela, la région concentre encore près de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde. Trente millions d'enfants en âge de fréquenter l'enseignement primaire restent absents des salles de classe sur le continent (dix millions pour le seul Nigéria). C’est 25% de moins qu'en 1999, mais toujours beaucoup. Le taux brut de scolarisation du continent reste faible : 105% au primaire, mais 45% au secondaire.

Priver d'éducation ces générations de jeunes africains n’est pas seulement une violation de leurs droits fondamentaux. C’est aussi un véritable frein à la croissance du continent, actuelle et future. Compétences manuelles et intellectuelles sont essentielles au fonctionnement des usines, et des administrations : elles déterminent le dynamisme des marchés, sont la condition sine qua non de toute stratégie de croissance endogène et encouragent la compétitivité. L’éducation est aussi indispensable à toute participation consciente et pleine à la vie citoyenne.

Les grands chantiers de l'éducation en Afrique

Dans la plupart des pays subsahariens d'aujourd'hui, le milieu scolaire (primaire, secondaire et universitaire) souffre de grandes faiblesses et d’incohérences structurelles :

  1. Les disparités géographiques et de genre restent élevées. Les zones rurales restent, en l’occurrence, des zones de seconde catégorie, pauvres en salles de classe et concentrant des ménages dont les revenus modestes sont un frein à la scolarité. Par ailleurs, le gap entre jeunes filles et jeunes garçons, en baisse depuis les années 1980, reste encore élevé au niveau de l’enseignement primaire. 
  2. La maladie et l'insécurité en milieu scolaire sont de véritables fléaux, parfois au cœur des systèmes d’éducation les plus sophistiqués du continent. La violence est endémique en Afrique du Sud, par exemple : une enquête menée en 2008 par le Centre for Justice and Crime Prevention (CJCP) portant sur les élèves du primaire et du secondaire, montre que 2 millions d’entre eux (15,3%) ont subi des actes de violence à l’école ou dans le voisinage immédiat de l’école .
  3. La possibilité d'étudier dans de bonnes conditions reste le privilège de quelques-uns. Les classes sont surchargées, le matériel scolaire vient à manquer. Le programme du ministère de l'éducation camerounais visant le ratio d'un manuel par enfant dans le primaire a largement échoué en 2012. Les plus jeunes restent contraints de partager leurs livres de lecture et de mathématiques, tandis que la plupart des étudiants d'université n'ont pas les moyens de se procurer des manuels hors de prix. 
  4. Plus préoccupant encore, à tous les échelons, un personnel enseignant qualifié et motivé vient à manquer. Pour rester sur l'exemple camerounais, des rapports accablants font état d'une majorité de professeurs de mathématiques qui ne possèdent pas de diplôme supérieur au baccalauréat et qui, en raison du manque de personnel dans leurs établissements, sont régulièrement amenés à assurer la permanence d'autres cours. En Angola, le taux d'attrition parmi les enseignants atteint 17%, chiffre record inquiétant et représentatif du profond malaise qui caractérise le milieu enseignant africain aujourd'hui.
  5. Le bien-être et la réussite des élèves et des étudiants durant leur scolarité n'est qu'une part du problème. Les efforts resteront vains tant que l'on ne s'inquiétera pas de leur sort à la fin de leur scolarité. L'angoisse d'un bon nombre de jeunes diplômés tient à leur manque de perspectives d'avenir. Ainsi, la fuite des cerveaux est un phénomène d'ampleur grandissante. Elle ne se résume pas au seul cliché médiatique de l’exode des médecins ghanéens au Royaume-Uni. Elle concerne aussi la fuite des enseignants du secondaire, autant que les étudiants les plus qualifiés du continent. Plus préoccupant encore, ceux restés sur place ou tentés par le retour se trouvent confrontés à un marché du travail pouvant difficilement absorber leurs compétences. De manière générale, l'Afrique contemporaine est confrontée à un paradoxe de taille : tandis que les jeunes sans diplôme vont grossir les rangs de la population précaire et vivant de l'informel, les jeunes qualifiés sont quant à eux de plus en plus soumis au chômage et au déclassement. Situation absurde que celle de ces nouveaux adultes qui, tels les 'doctorants camionneurs' du Nigéria , obtiennent les plus hauts diplômes universitaires offerts dans leur pays (doctorats, masters et MBA) pour se retrouver à des postes bien loin de leur niveau voire de leur domaine de qualifications.
  6. La résolution de ce problème fondamental se fera à travers la réforme obligatoire des programmes d'enseignement et la revalorisation de certaines filières, afin de retrouver l’adéquation entre les formations académiques et la réalité du marché du travail. Un déséquilibre existe aujourd'hui entre des formations surchargées mais sans débouchés, et des secteurs économiques qui manquent cruellement de personnel compétent pour soutenir leur essor. 

Bien des initiatives ont été menées – certaines sont casino spiele online encore en cours – afin d’améliorer l’accès à l’éducation en Afrique. Et les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies sont à porter au crédit de ce volontarisme. De toutes les régions en développement, l’Afrique subsaharienne vient en tête, par exemple, en ce qui concerne l’amélioration des inscriptions dans le primaire, depuis le début des années 2000. Le revers de la fortune est que ces succès ont été obtenus essentiellement grâce à la suppression des frais de scolarité dans les écoles primaires publiques. Ce qui ne résout nullement la question du financement à Meme si vous ne pouvez pas gagner de l'argent en jouant en mode fun, il se pretera a d'autres avantages, y compris simplement faire plaisir et d'apprendre a jouer a des jeux de casino a base de competences par exemple poker et le blackjack. long terme de l’investissement éducatif en Afrique. Et n’adresse sérieusement aucune des faiblesses structurelles identifiées plus haut. Il n’existe pas de solution simple et aisée. Relever le défi de l'éducation en Afrique est une tâche aussi fondamentale que complexe. 

Comment financer ces réformes ?

Les améliorations quantitatives et qualitatives, la rationalisation de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, ainsi que l'adéquation de ce dernier avec les attentes du marché du travail, forment le grand chantier auxquels doivent impérativement s'atteler l'ensemble des gouvernements africains. Certains (Rwanda) affichent des progrès remarquables depuis dix ans, tandis que d'autres (Tchad) restent à la traîne. C'est parce que ces réformes de fond se rapportent toujours à cette éternelle équation qu'est la conjonction d'une volonté politique et de sources de financement. Il n'est jamais simple de dire comment donner une valeur positive à la première variable ; au moins peut-on dire qu'une bonne volonté ne sert à rien sans une bonne exécution, et inciter tout plan de réforme à se doter de dispositifs de pilotage clairs, com er akkurat det norske casinospillere er pa utkikk etter! Her far vi renspikket casinounderholdning, fabelaktige spill og ikke minst norske blackjack casino – deriblant Jackpot 6000! Les videre og fa all den informasjonen du trenger om dette helnorske casinoet!Generelt om NorskeAutomater. faits d'un leadership et d'organes partageant une vision commune et se répartissant des prérogatives définies. Preuve en est, le "plan décennal de développement du secteur de l’éducation" béninois souffre d'une organisation compliquée, au partage des tâches flou, rendant difficile la prise de décisions et causant retards et ralentissements dans leur mise en œuvre.

En ce qui concerne le financement des réformes, quelques recommandations plus précises peuvent être formulées. L'exemple du gouvernement sénégalais, qui consacre 40% de son budget annuel à l'éducation, nous rappelle que l'allocation de ressources n'offre pas, en elle-même, la garantie que ces ressources arriveront à bon port et seront utilisées à bon escient. La gestion saine, à tous les échelons, des fonds publics consacrés à l'éducation est une nécessité. Dérives et détournements n'épargnent pas, au niveau régional comme au niveau de l'établissement, l'exécution des budgets. La région du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, enregistre le plus faible taux de dépense par étudiant, tout en ayant le budget régional consacré à l'éducation le plus élevé du pays (environ 10,5 milliards de rands). Surveillance, contrôle et vigilance doivent être accrus afin d'éviter les pratiques frauduleuses ; dépenses et investissements doivent être mûrement réfléchis et concertés afin qu'ils résultent de la décision du plus grand nombre et servent au mieux les intérêts et les besoins urgents des étudiants.  

Plus de 25% du budget total pour l'éducation d'un grand nombre de pays africains est issu de l'aide internationale (42% pour le Mozambique en 2010). Pour certains, ce n'est pas assez ; pour d'autres, cela révèle surtout l'incapacité des pouvoirs publics à considérer les enjeux de l'éducation comme prioritaires. Parmi ceux-là, beaucoup louent l'essor de l'enseignement privé sur le continent africain. Faut-il en avoir peur ? Il est vrai que la privatisation de l'éducation en Afrique présente un grand nombre d'avantages. Elle est une réponse à la hausse de la demande en matière d'éducation à laquelle l'offre publique éprouve des difficultés à répondre – un véritable soulagement pour tous ces élèves confrontés à la différence de places disponibles entre le primaire et le secondaire. Elle permet d'offrir des services de meilleure qualité, en termes de personnel et d'équipements, grâce à des investissements privés croissants (l'éducation étant devenue un secteur prisé du marché des private equities africains) et des droits de scolarité, qui couvrent une grande partie des frais de gestion. Les exigences scolaires y sont généralement plus élevées, mais le sont également les résultats en fin de parcours, avec des taux de réussite nettement plus forts qu'ailleurs.  

Véritable pis-aller pour des familles déçues par l'enseignement public, le privé enregistre une attractivité spectaculaire depuis quinze ans. Au Kenya, au Nigeria, 40% des élèves sont inscrits dans un établissement privé. Complémentarité et concurrence saine entre public et privé peuvent découler de cette situation inédite, les performances du privé incitant le public à améliorer ses prestations, et vice-versa. Mais les risques sont aussi que l'éducation de qualité devienne un luxe de classes moyennes et supérieures. Les frais de scolarité opèrent déjà aujourd'hui une sélection matérielle à l'entrée qui pourrait s'accentuer, distordant l'égalité des chances en laissant les catégories populaires à la marge, facilitant la reproduction sociale en dotant de moyens supplémentaires les parts de la population déjà les mieux dotées pour réussir. Un tel schéma d'inclusion/exclusion est d'ores et déjà en train de se produire géographiquement, les établissements privés s'installant rarement dans les campagnes, comblant donc moins un vide que ne concurrençant les établissements publics sur leurs assises territoriales les plus solides. La privatisation peut être une solution aux problèmes de l'enseignement africain aujourd'hui ; mais sa mise en place n'est pas sans risques, et ne doit certainement pas se substituer aux prérogatives universelles de l'Etat.

Félix Duterte

Qui sauvera la presse sud-africaine de l'ANC?

Cette semaine, notre focus sur l’Afrique du Sud, inauguré par l’article de Racine Demba sur le dernier congrès de l’ANC, s’intéresse à l’état de la liberté de la presse dans ce pays. Felix Duterte nous en parle dans les lignes qui suivent.

photo presse af du sudLe 10 décembre 2012, une lettre anonyme était envoyée au comité de direction de la South African Broadcasting Corporation (SABC), la première compagnie publique de radio et de télévision sud-africaine. Cette lettre, probablement rédigée par des journalistes, producteurs et présentateurs du groupe, dénonçait des pressions et des menaces opérées à l'encontre du personnel, quand celui-ci refusait de se plier à certaines « directives » éditoriales. Etaient notamment mentionnées des attaques, venues indistinctement des hautes sphères de la classe politique, suivant une couverture jugée "inadéquate" de l'actualité du président Jacob Zuma, ou un traitement "différent" de l'information entourant le dissident Julius Malema. Ailleurs, la lettre dénonçait des déprogrammations et des licenciements aussi brutaux qu'inexpliqués de journalistes et d'experts.

Sans surprise, le porte-parole de la SABC rejetait immédiatement les accusations, et l'ANC ne faisait aucun commentaire. L'affaire, révélée par The Times, aurait pu créer de graves remous ; elle ne fit ici les titres que de quelques journaux en ligne et indépendants. La source de ce silence est-elle l'indifférence, la résignation? Ou les médias sud-africains seraient-ils, pour reprendre l'expression populaire, tous pourris ? Difficile de faire la part des choses tant, depuis la seconde moitié des années 2000, les scoops révélant des interférences du big government et/ou du big business dans les médias n'ont eu de cesse de se multiplier.

Pouvoir d'influence

La SABC, en particulier, n'a pas manqué de faire parler d'elle, ironiquement. Il faut dire que son statut et son histoire ne jouent pas en sa faveur. A sa fondation en 1936, notamment par un ancien de la BBC, John Reith, la compagnie avait des principes et objectifs bien clairs : indépendance et neutralité politique, et éducation et amélioration de son auditoire… exclusivement blanc. Il s'en fallait donc de peu pour qu'à l'élection du National Party en 1948, lesdits principes soient quelque peu écartés, et que le groupe devienne un instrument d'Etat de premier ordre. En un bref glissement, les chaînes d'information de la SABC devenaient dès lors non plus des chaînes publiques, mais des chaînes officielles, des canaux de propagande, et allaient le rester pendant plus de quarante ans ; bien assez pour créer des liens suffisamment solides pour survivre à des changements de personnel aussi conséquents que ceux qu'ont connu la classe politique et le monde des médias en 1994.

La fin de l'apartheid a permis aux médias publics d'acquérir une dimension nationale. Aujourd'hui, la SABC est la première source d'information pour la population. Ses quatre chaînes de télévision (trois publiques et une privée – deux chaînes régionales supplémentaires sont en développement depuis 2005) attirent, si l'on se fie à ses chiffres, 74% des téléspectateurs adultes sud-africains. Ses nombreuses radios (qui émettent notamment dans des langues africaines) sont écoutées, au total, dans presque dix millions de foyers, soit plus des trois-quarts de la population. En comparaison, en 2011, l'ensemble de la presse quotidienne indépendante ne s'imprimait pas à plus d'1,3 millions d'exemplaires.

"African National Congress Broadcasting Corporation"

C'est donc d'un pouvoir d'influence hors norme dont jouit la compagnie ; cela a de quoi susciter les convoitises chez un parti qui, depuis son accès au pouvoir il y a tout de même déjà plus de quinze ans, n'a eu de cesse de voir sa côte de popularité baisser. Et de fait, malgré les restructurations en profondeur qu'ont connu les chaînes d'information publique depuis 1994, les pratiques d'antan n'ont pas substantiellement changé. Le monde de la presse publique sud-africaine est resté un terrain de choix pour les petits jeux et intrigues politiques, où viennent s'entrechoquer pressions et intérêts personnels, et où les enveloppes marrons continuent de circuler sous la table.

Vérité et droit à l'information y sont pris d'assaut de toute part, y compris de l'intérieur. A une rhétorique politique hostile, qui prend la forme de pressions et menaces souvent discrètes (et dès lors difficiles à prouver), parfois carrément ouvertes (le meilleur exemple restant The technology of Thunderstruck slot machines has also changed a lot over the years. l'ancien président Mbeki qui, chaque vendredi ou presque, s'offrit un réquisitoire bien senti des médias dans la newsletter de l'ANC), s'ajoutent des catapultages flagrants de proches du pouvoir online casino slots chargés de faire le ménage. En juin 2006, dans un reportage qui allait faire date, le Sowetan révélait l'existence d'une "liste noire" établie par Snuki Zikalala, commissaire de l'ANC en exil durant l'apartheid et alors directeur des informations de la SABC, visant journalistes et experts jugés critiques de l'administration Mbeki. L'affaire conduirait à son éviction et à des excuses de la chaîne. Six ans plus tard, en décembre 2012, Hlaudi Motsoening, personnage sans qualifications mais proche du président Zuma, était nommé directeur général, pour s'assurer d'une couverture correcte des élections internes de l'ANC…

Gouvernance louche, fraudes et corruption se retrouvent à tous les échelons. Une enquête poursuivie entre 2007 et 2009 révéla R111 millions (environ dix millions d'euros) d'irrégularités diverses dans les comptes de la compagnie, à coups de salaires versés deux fois ou aux nombres de zéros injustifiés, et ce malgré une situation financière difficile. En octobre 2012, la directrice financière Gugu Duda était suspendue de ses fonctions pour fraudes, huit mois seulement après avoir été choisie pour redresser le groupe. La même enquête pointait 1465 employés possédant des intérêts online casino non déclarés dans des compagnies extérieures. Ces découvertes se superposent aux soupçons de pots-de-vin versés en échange de gros titres les moins défavorables possibles.

Quand tant d'intérêts personnels sont en jeu, on peut comprendre la complaisance zélée des médias eux-mêmes vis-à-vis du pouvoir. Au sein de la SABC comme dans beaucoup d'autres journaux, privés comme publics, conseils de direction, comités de rédaction et journalistes influents font régner l'autocensure. Avis trop critiques et affaires houleuses sont soigneusement écartés des ondes, des plateaux de télévision et des colonnes quotidiennes sans que l'ANC n'ait toujours à se faire entendre. Une allégeance bien dangereuse pour le droit à l'information, que Karima Brown, ancienne journaliste à la SABC, résumait dans un article du Business Day paru en juin 2006 : "Derrière un semblant de transformation, la SABC a été prise d'assaut par une bande de laquais du gouvernement, qui s'imaginent être les seuls à savoir ce que le public doit voir et entendre". Lesdits laquais doivent certainement y trouver leur compte.

Au prix, sans nul doute, de leur crédibilité. Car le public ne s'y trompe pas : les parts d'audience de la chaîne sont en chute, avec plus d'un million de téléspectateurs manquants entre octobre 2011 et janvier 2012. La perception populaire aujourd'hui, souligne Frank Kruger, professeur en journalisme à l'université du Witwatersrand, est celle d'un milieu "corrompu et irrémédiablement pourri". Mais pour quelle alternative ? La majeure partie de la population, plus particulièrement celle vivant dans les zones rurales reculées, ne possède bien souvent que la radio pour s'informer. L'accès à Internet, où officient la plupart des journaux indépendants, reste le luxe d'une minorité, quoiqu'en augmentation grâce à la popularisation des Smartphones : 41,5 millions n'y avaient pas accès en 2011, pour une population de 50 millions.

"Des forces opposées au changement"

Pour les autres, heureusement qu'il reste ces médias indépendants. Face à une presse publique servile et corrompue, le Mail & Guardian, le Sunday Times, parmi d'autres, continuent d'offrir online roulette un travail d'information et d'investigation exemplaire, sans concession aucune avec le gouvernement. Zapiro, caricaturiste-phare des deux journaux, est l'un de ces derniers dessinateurs à encore oser attaquer de front le président Zuma (c'est lui qui a rendu populaire l'image du "Shower Man", un Zuma affublé d'un pommeau de douche sur le crâne), et à tenir tête aux menaces de ce dernier. Dernier fait en date, un procès intenté en 2010 contre le dessinateur pour avoir représenté le président sur le point de violer une allégorie de la justice ; la fermeté de Zapiro, de surcroît soutenu par d'importantes personnalités nationales et internationales, força finalement Zuma à retirer sa plainte fin octobre 2012. Une affaire à l'image de ces journaux intransigeants, devenus trop rares, mais qui continuent de résister vigoureusement aux attaques de la sphère politique.

Mais pour combien de temps encore ? Le président Zuma, plus que ses prédécesseurs, a l'air décidé à faire plier ceux qui mettent le nez dans ses affaires. C'est qu'il n'est pas avare en petits arrangements à cacher. Révélé par le Mail & Guardian (copieusement passé sous silence par la SABC), "Zumaville" est le scandale le plus récent à ternir le mandat déjà bien houleux du président : dans un contexte de pauvreté endémique et de difficultés économiques conjoncturelles, il se serait fait construire une imposante résidence dans sa ville natale de Nkandla, dans le Kwazulu-Natal… en puisant de l'argent dans les fonds publics. Le président a accueilli ces accusations, comme toutes les autres, avec les habituelles réfutations et rhétoriques menaçantes et complotistes.

En chantier depuis 2007, un vaste programme de musèlement de la presse indépendante est actuellement discuté par les parlements nationaux. Adoptée en novembre 2012 puis légèrement amendée et très probablement ré-adoptée courant 2013, la Protection of State Information Bill (ou Secrecy Bill) introduit des peines de prison sévère pour tout individu se trouvant en possession de documents classifiés, et ce même si la publication de ces documents venait à révéler des cas de corruption ou d'abus de pouvoir. Une loi qui a clairement quelques journalistes dans le collimateur. Depuis 2007 se discute également la création d'un Media Appeals Tribunal. Derrière ce nom austère se cache une entité parlementaire qui possèderait la capacité d'agir, légalement, contre un organe de presse si ce dernier s'avérait diffuser des informations « biaisées » ou « portant atteinte à la dignité d'un individu » ; des termes suffisamment vagues pour, on l'imagine, laisser cours à toutes les dérives imaginables contre la liberté de la presse. Ces propositions ont été accueillies avec de virulentes critiques, notamment de la part de la société civile, auxquelles le gouvernement n'a fait que tendre la sourde oreille.

Pourquoi un tel acharnement ? Pour Nic Dawes, rédacteur-en-chef du Mail & Guardian, il faut y voir une manifestation du sentiment conspirationniste cultivé au sein de l'ANC, durant l'Apartheid : "Il y a ce sentiment omniprésent parmi [les membres de l'ANC] que l'on vit dans un monde d'ennemis, et qu'une couverture de presse négative doit être comprise dans le contexte de quelque conspiration visant à affaiblir le mouvement – le produit d'intrigues de forces opposées au changement." Plus prosaïquement, on peut aussi y voir les manœuvres, à terme contre-productives, d'individus cherchant à étendre et protéger leur capital politique, économique et social ; des manœuvres d'individus conscients que la poursuite de leurs intérêts se fait au-delà de la légalité, ou, bien au contraire, que c'est une poursuite historiquement légitime, en d'autres termes une mécanique compensatoire ; dans les deux cas, des manœuvres destinées à consolider des ambitions personnelles contre le jugement biaisé du commun.

La récupération des canaux publics d'information, et le musèlement progressif de la presse indépendante, se fait au détriment du droit à l'expression et à l'information. En cela, l'ANC se tire une balle dans le pied. A court terme, la classe politique pourra peut-être continuer de mener ses réformes et ses intrigues personnelles avec plus d'assurance ; à long terme, c'est tout l'édifice démocratique qu'elle met à mal et, par là, les perspectives de développement qui sont menacées. La liberté de la presse, la promotion de l'éthique et de l'honnêteté sont des gages de pluralité de l'opinion, essentielle pour des institutions de qualité. La transparence des acteurs publics est une condition de la solidité du contrat qui lie citoyens et gouvernants. L'information est une source d'éducation et, de fait, de l'autonomie des individus.

A l'occasion de la Journée Mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2012, le South African National Editors Forum (SANEF) mettait en garde le gouvernement contre ses dérives autoritaires et l'incitait à reprendre la lutte pour la liberté de la presse – un combat sans frontières. Huit mois plus tard, ses recommandations restent d'actualité. L'Afrique du Sud s'est engagée dans une pente glissante, qui risquerait bien d'écorner le rôle de modèle continental qu'elle cherche à se donner. Ironiquement, trois jours avant la lettre du 10 décembre, The Citizen, journal en ligne indépendant, titrait "La SABC devrait plutôt se faire appeler ANC-BC". Chaque jour qui passe donne un peu plus raison à cette affirmation malheureuse. 

Félix Duterte

Bilan et perspectives de la lutte contre le SIDA (2)

 

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
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none;text-autospace:none »>

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>Lutter contre les inégalités de genre

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> 

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>Lutter contre le sida implique aussi de lutter contre les inégalités de sexe et de genre, contre les tabous sexuels, et pour la défense de la femme, qui reste la principale victime de l'épidémie (60% des cas[1]). La tendance générale semble être à la reconnaissance des barrières économiques, sociales et culturelles qui empêchent la femme d'accéder aux soins antirétroviraux, et à leur dépassement. Presque 30% des femmes entre 15 et 49 ans ont accès aux programmes de dépistage du sida en Zambie, et cela s'élève 45% des femmes au Lesotho (contre 25% des hommes) ; cette couverture ne dépasse cependant pas les 5% à Madagascar. <span lang="FR" style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;mso-bidi-font-family:Calibri »>

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> 

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>Une lutte efficace contre le sida passera de plus par la reconnaissance que certaines pratiques sexuelles (partenaires multiples, rapports non protégés) peuvent avoir un profond ancrage culturel, et que leur transgression peut avoir un fort impact social sur les individus. Le programme Stepping Stones, présent aujourd'hui dans une trentaine de pays, tente de répondre à cette demande en incitant le dialogue intergénérationnel et inter-genres, à l'échelle nationale autant qu'à l'échelle locale. Ces efforts semblent porter leurs fruits : on constate une augmentation significative de l'usage du préservatif parmi les participants.

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>Un même besoin de faire évoluer en douceur les mentalités se ressent lorsque l'on observe la stigmatisation et la discrimination dont souffrent les personnes séropositives ; mais également les travailleurs du sexe, les homosexuels et les transsexuels – des populations victimes de violence et au sein desquelles l'incidence du virus reste élevée. Là encore, des mesures spécifiques de protection, passant également par l'information et le dialogue restent les deux leviers à privilégier.

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
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none;text-autospace:none »> 

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>Favoriser le leadership

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
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none;text-autospace:none »> L’interdépendance de la maladie à d'autres préoccupations développementales rend son éradication pour le moins compliquée. Les progrès sont d'autant plus difficiles que tous les pays ne jouissent pas des mêmes atouts dans cette lutte ; on s'aperçoit bien, et les organismes internationaux marquent cette différence, que lutter contre le sida ne signifie pas la même chose en Afrique orientale et australe qu’en Afrique centrale et occidentale. Il n'y a pas non plus de politique commune à l'échelle régionale et subrégionale. Ces différences entre Etats tiennent à la Les annonces ont ete faites pour des postes de manager d’affilies, concepteur de jeux , directeur financier et analyste des risques. variété des contextes politiques et économiques africains, qui favorisent ou non les progrès sociaux. L'absence d'une société civile unifiée, de pouvoirs politiques cohérents et la guerre (comme en RDC où les programmes contre le sida sont minimes) You just need to sign up for the VIP membership and the casino games you will get to play won’t be available for others. sont autant de facteurs qui influent sur la réponse publique à la maladie. Le sentiment d'urgence en est un autre : la différence majeure entre la moitié Est-Sud et la moitié Centre-Ouest du continent est que la première souffre d'hyper-endémie, tandis que la seconde est, comparativement, plus épargnée.

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> Ce dont les pays ont urgemment besoin aujourd'hui, c'est d'un leadership soutenu, de pouvoirs politiques qui se sentent concernés par cette lutte et qui ne se reposent pas uniquement sur l'action conduite à la marge par la communauté internationale. Les engagements répétés des leaders africains indiquent peut-être leur reconnaissance du problème et de sa nature urgente, mais l'existence de leaders impliqués, à l'image du Président Museveni en Ouganda au début des années 1990, est loin d'être systématique.  

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> Il est notamment à regretter (et c'est ce que fait l'ONUSIDA dans rapport de 2011) que la classe politique ne soit pas toujours réceptive aux innovations médicales et à l'évolution des recommandations scientifiques : la plupart des médicaments antirétroviraux utilisés sur le continent sont de première génération, qui sont les moins chers, mais aussi potentiellement moins efficaces. La névirapine en dose unique, qui aide à prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant est encore utilisée dans dix-sept pays, alors que la communauté internationale l'a rejetée pour son manque d'efficacité et œuvre aujourd'hui à son remplacement. L'usage du préservatif, à la base de la lutte contre la propagation du virus, augmente dans de nombreux pays, notamment dans ceux les plus frappés par l'épidémie (comme l'Afrique du Sud, le pays le plus touché et où le taux d'usage est le plus élevé aujourd'hui), mais reste généralement faible. La circoncision masculine, une méthode promue depuis 2005 pour sa capacité à réduire de 50% les risques d'infection, reste une pratique régionalement différenciée, notamment en raison de son important enracinement culturel[2].

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> Le manque de médicaments, de personnel soignant qualifié, de services sanitaires et notamment prénatals, sont des freins à l'avancement de la lutte contre le sida sur le continent. Le problème majeur est et demeure le manque de ressources. Les programmes de lutte contre le sida dans la majorité des pays d'Afrique sub-saharienne dépendent toujours financièrement à 90% des fonds internationaux. Peu de pays, comme le Botswana, l'Angola ou l'Afrique du Sud, peuvent se targuer de posséder des ressources propres suffisantes pour à la fois conserver leur indépendance financière et offrir une réponse efficace à la maladie. L'un des objectifs de la déclaration d'Abuja de 2001, qui était qu'au moins 15% des budgets publics nationaux soient consacrés à la lutte contre le sida, est encore loin d'être atteint, en raison notamment de l'incapacité des gouvernants à tenter de diversifier leurs ressources financières sans avoir recours aux prêts internationaux.

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> En 2011, le Fonds Mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (créé en 2001) a distribué trois milliards de dollars aux pays africains ; son budget provisoire pour 2012 est de 2 milliards. Aussi impressionnants soient-ils, ces sommes distribuées aux pays les plus nécessiteux et affichant le plus de bonne volonté restent clairement insuffisants. Ce sont par ailleurs des politiques financières du 'jour le jour', qui ne favorisent pas assez l'investissement de long terme dans les pays concernés, et ce en vue de leur autonomie, notamment en matière pharmaceutique. "Appropriation et responsabilité partagée" reste un mot d'ordre, non une réalité.

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »><span lang="FR" style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;mso-bidi-font-family:Calibri »>

Félix Duterte 

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> 

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>Sources:

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »> 

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>Kerouedan Dominique (ed.), Santé internationale. Les enjeux de santé au Sud, Paris, Presses de Sciences Po « Hors collection », 2011.<span lang="FR" style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;mso-bidi-font-family:Calibri »>

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>ONUSIDA, Le sida 30 ans après : un tournant pour les nations, Bibliothèque de l'OMS, 2011.<span lang="FR" style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;mso-bidi-font-family:Calibri »>

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de sida, 2010.<span lang="FR" style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;mso-bidi-font-family:Calibri »>

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>ONUSIDA, Sida et crise de la dépendance : pour des solutions africaines, 2010.<span lang="FR" style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;mso-bidi-font-family:Calibri »>

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>UNAIDS, Global HIV/AIDS Response: Epidemic update and health sector progress towards Universal Access, Progress report, 2011.<span style="font-size:10.0pt;line-height:115%;
mso-bidi-font-family:Calibri;mso-ansi-language:EN-US »>

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;text-justify:inter-ideograph;text-indent:14.2pt;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none »>UNAIDS, Data Table, 2011.<span lang="FR" style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;mso-bidi-font-family:Calibri »>


[1] Pour les 15-24 ans, cette proportion atteint les 75%.

<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0in;margin-bottom:.0001pt;text-indent:
14.2pt;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none »>[2] Sept pays (Kenya, Malawi, Rwanda, Afrique du Sud, Swaziland, Zambie, Zimbabwe) où la pratique est traditionnellement peu répandue, ont pris les devants en lançant des programmes nationaux qui ont permis de multiplier par quatre le nombre d'hommes circoncis entre 2009 et 2010.

Bilan et perspectives de la lutte contre le SIDA (1)

34 millions d'individus dans le monde vivent aujourd'hui avec le virus du sida. C'est 17% de plus qu'en 2001, et 3300% de plus qu'en 1990. La lutte contre le sida aurait-elle échoué ? Non : le nombre d'infections annuelles est en chute. Aujourd'hui, entre 2,4 et 2,9 millions de personnes contractent la maladie chaque année, soit 1,2 fois moins qu'en 1997. Le nombre annuel de nouvelles infections parmi les enfants a lui aussi chuté de 30% depuis 2003, passant de 560 000 à 390 000. 

Entre la création de l'ONUSIDA (UNAIDS) en 1996 et la série de meetings, déclarations et engagements à l'échelle internationale d'avril 2011 , les choses se sont accélérées dans la lutte contre le sida. L'attitude d'atavisme et de négation à l'égard de la maladie semble avoir pris fin ; et les récents engagements de la communauté internationale laissent présager le meilleur quant à l'enrayement de l'épidémie la plus meurtrière de notre siècle. 1,7 millions de personnes sont décédées du sida en 2010, mais c'est environ 400 000 personnes de moins qu'en 2005-2006. On vit plus longtemps avec la maladie, grâce aux percées scientifiques constantes et à une augmentation de l'accès aux soins : actuellement, 6,6 millions de personnes dans les pays en développement ont accès à un traitement et à des soins. 

Sur le continent africain, les tendances sont tout autant encourageantes. L'Afrique sub-saharienne demeure la région du monde la plus atteinte par le VIH, concentrant les deux-tiers du total mondial d'individus vivant avec le sida, soit 22,5 millions . Mais depuis la déclaration d'Abuja en avril 2001, l'incidence du virus a chuté dans 22 pays, et aujourd'hui plus de 5 millions de personnes ont accès à des soins antirétroviraux . Une avancée titanesque sur la décennie : fin 2003, moins de 100 000 personnes étaient soignées et prises en charge ; l'augmentation au cours de l'année 2010 seule a été de 30%.

Le Sida : un phénomène multiforme et multidimensionnel 

Mais ces chiffres cachent des réalités régionales moins réjouissantes, et de grands obstacles restent à best pokies online surmonter. La lutte contre le sida est multiforme et multidimensionnelle, et face à cela les Etats ne disposent pas des mêmes atouts, des mêmes ressources, ni des mêmes incitations. Plus que la maladie elle-même, la lutte contre le sida semble inséparable des autres efforts en faveur du développement de l’Afrique. Les maladies opportunes, telles que la tuberculose, compliquent la situation sanitaire des malades du Sida et accroissent leur risque de mortalité. Elles fragilisant les Cliquez ici pour jouer à Multi Hand Double Exposure blackjack casino Gold. progrès Basti citare che tra le slot machines online presenti nella versione mobile del casino Voglia di Vincere ci sono la slot machine online Tomb Raider (di cui abbiamo effettuato una approfondita recensione qui) e la slot machine online online Thunderstuck, anch’essa tra le piu apprezzate non solo nel mercato italiano. réalisés dans l’amélioration des conditions de vie des malades. Séparer la lutte contre le Sida de l’extension de la protection sociale et de l’amélioration des systèmes de santé serait illusoire. 

La faim et la malnutrition, cette dernière touchant presque 250 millions de personnes sur le online casino continent, augmentent de deux à six fois les chances de mourir chez les patients et sont d’autres fronts que tout programme vraiment efficace de lutte contre le VIH devra couvrir. On ne pourra régler la question du sida sans régler les questions de la faim et de la pauvreté. Mais dans le même temps, on ne pourra régler les questions de la faim et de la pauvreté sans régler la question du sida : trop souvent encore, même ceux qui ont accès aux soins se voient dans l'obligation de choisir entre leur traitement et la survie de leur famille, ou l'éducation de leurs enfants. 

Aussi, une attention particulière devra être portée aux plus fragiles. La question des mères et de leurs enfants, des femmes enceintes, et des 'orphelins du sida' (1,2 millions pour la seule Afrique du Sud) nécessite toujours une réponse rapide et globale. L'Afrique sub-saharienne compte aujourd'hui 91% du total mondial des enfants atteints du VIH, mais seulement 21% d'entre eux (soit environ 388 000) sont traités et pris en charge. Avec de grandes variations régionales : 88% des enfants concernés sont soignés au Botswana, contre 5% au Tchad, et 2% au Soudan. De manière générale, on observe donc un manque de politiques de dépistage et de soins et traitements précoces. Le sida pédiatrique et la transmission verticale, notamment à travers l'allaitement, sont des réalités qui n'ont été reconnues que très récemment. En témoigne le Global Plan towards the elimination of new HIV infections among children by 2015, lancé en 2009, dont les premières actions semblent donner des résultats encourageants. Visant à réduire de 90% le nombre de nouvelles infections infantiles annuelles, on estime cependant déjà, en ce qui concerne l'Afrique, que l'étendue du travail est bien trop large pour que les objectifs soient atteints d'ici à trois ans.

Quoi qu'il en soit, on ne peut que se féliciter de l'augmentation depuis 2009 de l'accès aux programmes de dépistage visant spécifiquement les femmes enceintes, particulièrement dans la moitié est et sud du continent. 60% des femmes enceintes ont aujourd'hui accès à ces programmes . Dans cinq pays (Botswana, Lesotho, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland), plus de 90% de ces femmes enceintes qui ont été déclarées séropositives ont immédiatement accès à des traitements antirétroviraux.

Mais de fortes inégalités subsistent entre régions. Pour la moitié centre-ouest du continent, et c'est malheureusement une constante dans la plupart des domaines qui touchent à la lutte contre l'épidémie, les performances sont bien plus décevantes. Au Tchad, on estime que seulement 20% des femmes enceintes séropositives connaissent leur situation. Au Nigeria, seulement 9% des femmes enceintes séropositives sont prises en charge ; les chiffres tombent à moins d'1% en RDC. Si en Afrique de l'est et australe, 56% des individus atteints du virus du sida ont accès aux soins antirétroviraux (au Botswana, en Namibie et au Rwanda, l'accès à la thérapie antirétrovirale est même devenu universel, c'est-à-dire supérieur à 80% des patients), la couverture stagne à 30% en Afrique centrale et occidentale.

Félix Duterte

Où est passé le socialisme de l’ANC ? (2)

Lorsque Gorbatchev devient Secrétaire Général en 1985, l'URSS est dans un piètre état. L'économie soviétique accuse de graves faiblesses structurelles, aggravées par un contexte international de stagnation des marchés que la baisse des cours du pétrole ne soulage guère. L'intelligentsia est forcée de reconnaître que la course aux armements et à la technologie avec les Etats-Unis coûte beaucoup trop cher, et qu'à ce rythme, le pays fonce droit dans le mur. Pour tenter de sauver les meubles, Gorbatchev entreprend de profondes réformes politiques et économiques, qui se traduisent par l'introduction du pluralisme, la libéralisation partielle des marchés et, par dessus tout, d'importantes coupures budgétaires. Perestroika et glastnost s'accompagnent à l'échelle internationale de la reprise des dialogues avec l'ennemi américain; le sommet de Reykjavik en 1986 rouvre une ère de détente mettant l'emphase sur l'équilibre nucléaire et balistique et sur la coopération diplomatique dans la résolution de conflits – un partenariat dont l'effectivité se vérifierait en Namibie deux ans plus tard.

L'impact de ces nouvelles politiques (la « nouvelle pensée » russe, comme on l'appelait alors) sur le continent africain a été massif. Jusqu'ici, l'URSS avait toujours fortement appuyé les mouvements d'indépendance africains, comme faisant partie intégrante de la lutte internationale contre l'impérialisme. Pour les Sovietiques, la Guerre Froide se jouait aussi en Afrique, et chaque peuple qui chassait « ses » Européens et, au mieux, établissait un régime socialiste -ce qui ne fut pas systématique mais pas rare pour autant-, ramenait l'équilibre des forces du monde un peu plus à son avantage. Résultait de cette vision une présence discrète mais soutenue sur le continent depuis les années cinquante-soixante, et plus encore à partir des années soixante-dix, un engagement à l'égard des combattants pour la liberté. Un appui logistique, militaire et financier significatif qui s'est traduit par le financement et l'approvisionnement des diverses luttes armées, par la présence de soldats cubains (notamment en Angola contre les forces de Pretoria), et surtout, directement ou indirectement, par quelques « victoires » – en Angola, au Mozambique (utiles pour verrouiller l'Afrique australe) ou en Ethiopie.

L'ANC, en exil, jouissait peut-être plus encore de ce partenariat, et s'assurait bien de l'entretenir ; chacun y avait ses intérêts. Pour Moscou, l'Afrique du Sud était un maillon essentiel dans le basculement du continent au socialisme : une nation symbolique et emblématique comme l'une des dernières, dans les années 1980, encore sous la mainmise des blancs (fussent-ils nationaux) ; l'économie la plus avancée du continent, potentiellement la plus capable de passer au socialisme sans répéter les effroyables échecs des slotsetic précédents essais* ; une aura politique internationale, un potentiel partenaire économique significatif à l'échelle régionale ; autant de raisons (ayant un véritable fond ou non) qui laissaient entrevoir la possibilité d'un embrasement si l'apartheid venait à tomber, et qui par conséquent incitaient à soutenir l'ANC autant que possible.

Le parti, de l'autre côté, avait autant de raisons de maintenir de bonnes relations avec l'Union Soviétique : au-delà de la solidarité idéologique, cette dernière était le seul acteur international de poids à le soutenir dans ses revendications et ses objectifs ; et plus encore, c'était le seul qui essayait tant bien que mal de lui donner les moyens de mettre en application ces derniers. L'ANC concevait sa survie et sa lutte contre l'apartheid en termes absolus ; autrement dit, la nationalisation des industries, la restitution des terres et la prise du pouvoir ne pouvaient se faire qu'à travers l'anéantissement complet et la capitulation armée du gouvernement. Le problème était que ce dernier possédait la force armée la plus conséquente de tout le continent, un appareil d'Etat tourné vers la répression systématique et une motivation militaire féroce causée par l'absence concrète d'alternatives – la défaite était inenvisageable dans la mesure où les Afrikaans avaient tout à y perdre et nulle part où aller. Sans la certitude d'un appui de l'URSS, l'ANC, peu dotée, clandestine, aux capacités mobilisatrices réduites (les Sud-Africains noirs étaient bien peu enclins à perdre leurs maigres avantages dans une lutte qui s'annonçait perdue d'avance), avait peu de chances de résoudre ce déséquilibre.

Mais, en 1986, Perestroika et Glasnost rompent cette certitude. Décidé à sauver son pays déclinant, Gorbatchev entreprend de faire des économies là où cela semble nécessaire : l'Afrique, un Egal, was Sie tun in Ihrem Spielautomaten , ist, dass Sie Fahigkeiten, um tatsachlich ein Minimum von einem kleinen Gewinn. terrain de lutte secondaire sous la Guerre Froide, n'y échappe pas. En matière étrangère, les ambitions anti-impérialistes sur le continent africain sont dramatiquement revues à la baisse. Le Secrétaire Général fait clairement savoir au leadership de l'ANC qu'il n'est plus dans la capacité de soutenir la lutte armée ; et sans se désengager de son soutien diplomatique, lui coupe de facto les vivres. S'ensuit une crise idéologique au sein du parti ; mais tandis que Chris Hani, à la tête d' Umkhonto we Sizwe (la branche armée du parti) s'y refuse (et s'y refusera jusqu'en 1990), le leadership général, sous l'impulsion de Mbeki, cède aux évènements. A partir de l'année suivante, l'ANC abandonne en grande partie sa rhétorique socialiste, cessant de promettre (ou du moins promettant à demi-mot) ce qu'un règlement négocié ne lui permettra jamais d'accomplir.

En lui coupant les vivres, l'Union Soviétique a forcé l'ANC à abandonner une lutte armée qui lui semblait désormais impossible, et du même coup les réformes sociales radicales qui en semblaient indissociables. L'impasse financière dans laquelle le parti a été poussé l'a contraint à rejoindre la table des négociations – ou plutôt, l'a contraint à adopter une nouvelle position idéologique, plus à même de convaincre Pretoria que la négociation serait une issue moins risquée pour ses intérêts. Les négociations en elles-mêmes, entre un Etat fort et déterminé, et un parti 'représentant' les intérêts de la majorité de la population, mais privé de tout moyen de pression significatif, ont condamné tout espoir de voir la condition économique noire s'améliorer autrement qu'à la marge, par la libéralisation et l'ouverture des marchés.
Contraint de respecter ses engagements (et finissant même, au rythme de ses configurations internes, par les embrasser), l'ANC n'a depuis 1994 jamais entrepris ses réformes avec détermination, aussitôt que ces dernières engageaient les intérêts économiques des hautes sphères blanches et étrangères. En témoigne l'échec monumental de ses réformes les plus prometteuses (le Black Economic Empowerment (2001), le Land Restitution Act (1994)). En témoignent les graves troubles d'aujourd'hui. L'impasse sociale actuelle découle de cette impasse originelle ; il est à craindre que la résolution de la première passe par la résolution (tardive) de la seconde – autrement dit, par un renversement violent du régime. L'histoire sud-africaine est loin d'être terminée.
 

Felix Duterte

 

 

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Lire http://terangaweb.com/comprendre-lechec-du-socialisme-en-afrique-1ere-partie/ 

 

Où est passé le socialisme de l'ANC ? (1)

En Afrique du Sud, le sanglant conflit minier démarré en août, étendu aujourd'hui aux chauffeurs de camion, n'en finit pas de révéler l'effritement de la confiance des masses populaires à l'égard de l'ANC, à l'heure où le président Zuma prépare sa réélection en 2014. Démarrée dans la mine de platine de Marikana (Province du Nord-Ouest), avant de s'étendre à tout le bassin minier du Rustenburg, puis à des mines d'or et dans une moindre mesure, de chrome et de charbon, cette crise n'en finit pas de voir son bilan s'alourdir, alimentée par le peu de réponses concrètes que les négociations ont apporté aux frustrations des ouvriers. A l'heure actuelle, plus de cinquante morts, les arrestations qui se comptent par centaines, les licenciements brutaux et absurdes (il n'y a qu'à considérer le chiffre ubuesque de douze mille !) annoncé le 5 octobre chez Amplats, filiale d'Anglo American Platinum, et les graves bavures policières laissées sans suite sont à mettre en contraste avec le renoncement du personnel politique, moins enclin à voir en ces grèves la dernière expression d'un malaise rampant que le nouveau théâtre des jeux de pouvoirs – jeu qui déterminera qui de Jacob Zuma, de son rival exclu du parti Julius Malema ou des syndicats est le plus proche des souffrances du peuple.

Mais ce malaise social et politique n'est pas de ceux qui se désamorcent à mesure qu'on les ignore. Ces dernières grèves ne sont qu'un signe parmi tant d'autres du délitement du compromis nécessaire né à la fin de l'Apartheid. Il s'agissait bien évidemment de garantir aux hautes sphères blanches que la passation de pouvoir ne serait pas synonyme de bain de sang et d'exode massif – l'exemple zimbabwéen était dans tous les esprits, et cela n'apparaissait dans l'intérêt de personne qu'il se reproduise. Il s'agissait tout autant, bien évidemment, de rassurer les investisseurs internationaux, en premier lieu Américains et Britanniques, et d'assurer un avenir économique au pays, dans le nouvel ordre international néo-libéral qui avait assis son triomphe trois ans plus tôt. Les mines, générant aujourd'hui 9% du PIB sud-africain, 19% si l'on prend en compte les activités connexes, étaient au centre de ces marchandages – et il fut vite accepté qu'elles ne changeraient pas de main, et que les magnats nationaux et internationaux pourraient dormir tranquilles.

Un compromis prenant bien peu en compte les intérêts sociaux, en somme. Pourquoi ? Comment expliquer ce revirement venant d'un parti qui, soixante-quinze ans durant, avait prôné le renversement radical de l'autocratie blanche et du capitalisme dans la foulée ? Car il y a bien eu revirement : sinon comment expliquer le Secrétaire Général de l'ANC, Gwede Mantashe, lorsqu'il a rejeté les revendications des grévistes et soutenu Zuma dans son autorisation du recours à l'armée pour maintenir l'ordre si nécessaire ? Ou l'attitude du SACP (parti australian blackjack online communiste) et de COMASU (premier syndicat minier), alliés de longue date de l'ANC, qui ont fermé les yeux sur les massacres de septembre ? Ou encore les revendications aux accents populistes d'un Malema qui martèle à qui voudra bien le croire que la nationalisation du secteur minier sera la mesure phare de son (hypothétique) accès à la présidence ?

On a casino online tendance à penser aujourd'hui que la fin de la Guerre Froide rendait tout simplement impossible l'établissement d'un régime socialiste en Afrique du Sud. Plutôt que de risquer de se mettre le monde entier à dos, l'ANC aurait suivi la mouvance et, avec l'appui (et la pression) de ses alliés britanniques et américains, n'aurait pas contesté pendant les négociations l'idée que le nouveau pays serait nécessairement néolibéral – ou pire, que le néo-libéralisme bénéficierait également à la population noire. Cette vision voudrait l'ANC avait été gagné par l'idéologie dominante ; une autre vision voudrait tout simplement que le monde entier, néolibéral pour sûr, ne lui laissait pas vraiment le choix.

La vérité est que tout n'allait pas tant de soi. Lorsque les premiers contacts entre l'ANC et le gouvernement de Klerk ont eu lieu, fin 1988 – début Les jeux peuvent inclure Craps, Baccarat, Blackjack, roulette en ligne , Keno, Poker electronique, machines a sous, d'autres encore. 1989, personne, pas même Washington, ne pouvait prédire que l'URSS allait se craqueler sous douze Best UK Casinos mois, et s'effondrer complètement deux ans plus tard. A cette date, contre l'Apartheid, qui était toujours réfléchi comme faisant partie intégrante de la grande opposition Est/Ouest (Botha lui-même se justifiait, opportunément, comme le 'dernier rempart contre le communisme'), l'idée d'établir dans le pays le plus riche d'Afrique un régime socialiste n'était certainement pas saugrenue : tout indiquait qu'il aurait reçu le soutien de Moscou.

Quand les premières négociations ont commencé en 1988, l'ANC aurait très bien pu tenir ses positions, et soutenir la majorité de la population noire dans le recouvrement des biens dont elle avait été privée cent ans plus tôt. Très vraisemblablement, le parti aurait reçu l'appui idéologique et logistique des Soviétiques, qui depuis les années 1950 offrait son soutien à tous les mouvements anti-impérialistes sur le continent africain. A la veille de la nouvelle décennie, l'éventail des possibles était loin d'être restreint, et l'ANC aurait très bien pu militer pour l'établissement d'un modèle de justice sociale à part entière qui aurait, on peut l'imaginer, résolu maints des problèmes qui refont surface aujourd'hui.

L'ANC n'a donc pas renoncé à son programme socialiste en prévoyant que le communisme allait s'effondrer à l'échelle internationale. Le parti n'a pas revu ses positions du jour au lendemain, sous le coup implacable des évènements : les raisons sont encore antérieures.
Si on lit son programme constitutionnel publié en 1988, et qui allait être à la base des négociations avec le gouvernement, on s'aperçoit qu'à cette date l'ANC a déjà grandement renoncé à ses promesses sociales. Le renversement du capitalisme n'y est plus à l'ordre du jour ; et nulle part il n'est fait mention de nationalisations. De manière générale, les principales revendications socialistes ont été revues à la baisse. Bien avant la fin de l'URSS, le parti avait déjà un pied dans l'autre camp. Comment expliquer cette apparente incohérence historique ?

Pour comprendre ce revirement idéologique précoce, et si l'on veut expliquer une partie des origines de la crise actuelle en allant au-delà du constat désabusé (mais malheureusement vrai à bien des égards) que ce sont les années de pouvoir, la toute-puissance du néo-libéralisme et la corruption qui ont fait que la gauche sud-africaine est ce qu'elle est aujourd'hui, il s'agit donc de creuser encore quelques millimètres. Très étonnamment, un début d'explication à ce renoncement semble se trouver non pas à Pretoria, non pas à Washington, non pas à Londres, mais à Moscou.

(A suivre…)

Felix Duterte

Education en Afrique du Sud: avancées et limites des récentes politiques publiques

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Beaucoup de choses ont changé dans le système éducatif sud-africain depuis 1994. Aujourd'hui, environ quatorze millions d'élèves et étudiants, pour environ trois-cent-cinquante-trois mille enseignants, sont répartis dans plus de trente-cinq milles écoles à travers le pays. L'éducation est devenue un droit inscrit dans la Constitution, et est obligatoire pour les enfants de 7 à 15 ans. 20% du budget, soit 5,3% du PIB, y est consacré[1].

Mais ces chiffres, aussi impressionnants soient-ils (et à ce titre régulièrement avancés par le gouvernement), cachent le nombre significatifs de problèmes et d'incuries qui restent à traiter. L'éducation est un domaine, comme beaucoup d'autres dans la société actuelle, où l'héritage de l'apartheid demeure prégnant. Les disparités rurales et urbaines sont toujours significatives, de même que les différences entre les anciennes 'écoles blanches' et les anciennes 'écoles noires'. Ces fossés se traduisent dans les écarts de performance et de réussite des étudiants, et posent de grands problèmes pour l'intégration nationale et l'avancement des populations les plus pauvres. Dix-huit ans après la fin officielle de la ségrégation, il convient de se demander quel est l'état de l'éducation dans le pays – les accomplissements, les manques et les perspectives.

Qualité des infrastructures fluctuante et problèmes de gestion

Tout d'abord, la gestion des infrastructures et des ressources reste un défi à prendre de front. Les dichotomies demeurent entre les différentes provinces, et plus encore entre les zones rurales et urbaines, résultats des politiques ségrégationnistes opérées à différentes échelles par les anciens gouvernements blancs : des rapports continuent de faire état de bâtiments délabrés, n'ayant pas accès à l'électricité et à l'eau courante, ou manquant de ressources aussi basiques que des tables ou des manuels scolaires[2]. Le National Schools Nutrition Programme (et son extension de 2009), qui améliorait à l'échelle nationale la qualité et l'approvisionnement des cantines[3], ainsi que le programme de création de deux milles cent jardins d'enfant, ont été d'importantes mises en œuvres pour l'amélioration de cet environnement. Mais bien que le Plan d'Action pour 2014 ait fait d'une de ses mesures phares l'assurance que "l'infrastructure et l'environnement de chaque école donne envie aux élèves de venir étudier, et aux l'enseignants l'envie d'enseigner"[4], le processus de standardisation attendu n'a qu'insuffisamment commencé dans ce domaine. Le démarrage d'enquêtes à l'échelle provinciale et l'ouverture de discussions entre parents, enseignants, directeurs et administrateurs afin d'évaluer les sommes requises et les moyens disponibles pour les mobiliser, seraient un pas en avant simple mais significatif. 

En parallèle, d'importants problèmes de gestion et de financement restent visibles. Un exemple remarquable est celui de la région du KwaZulu-Natal, qui enregistre le plus faible taux de dépense par étudiant, alors que son budget consacré à l'éducation (environ 10,5 milliards de rands) est le plus élevé à l'échelle de la nation.[5] Une surveillance plus accrue à chaque étape du processus administratif doit être mis en œuvre, pour éviter les dérives et les détournements des fonds publics.

Une des mesures phare de l'Etat pour l'harmonisation des budgets a été la mise en place, en 1996, de frais de scolarité dans les établissements publics. Bien qu'initialement contestée, la loi a permis de freiner la tendance qu'avaient les familles, principalement blanches, à favoriser les établissements privés – offrant ainsi une source non négligeable de revenus pour l'amélioration de la qualité des infrastructures et du personnel enseignant[6]. Couplée à des politiques d'exemptions et la création d'écoles entièrement financées par l'Etat, la mesure ne semble pas avoir empêché la part la plus atoledo pauvre de la population d'accéder à l'éducation.

Cependant, on ne peut que reconnaître que dans bien des cas cette mesure n'a fait qu'instaurer de nouvelles barrières économiques à l'entrée des établissements. Les tendances demeurent et font que les enfants les plus défavorisés restent à l'écart des écoles les mieux loties, tandis que les établissements des zones rurales marginalisées, dans l'impossibilité de demander des frais de scolarités élevés, se retrouvent incapables d'améliorer leurs infrastructures[7]. Tant que le gouvernement ne mettra pas en place un système duel répondant mieux à la situation économique et sociale différenciée de la population[8], ou qu'un système de redistribution (un mot qui fait bien grincer des dents aujourd'hui) ne sera pas envisagé, les écarts ruraux-urbains continueront de s'agrandir.

Santé, violence et discriminations

Les problèmes de santé, de violence et de discriminations restent d'importantes entraves au bon déroulement de la scolarité des étudiants. La résolution de ces problèmes s'inscrit dans des politiques de développement bien plus larges qu'il serait trop long de détailler ici ; cependant un rappel des chiffres peut s'avérer utile.

Tout d'abord, l'absentéisme pour des raisons médicales reste fort, aussi bien chez les élèves que chez les enseignants. De récentes études ont montré que la proportion d'enseignants ayant manqué dix jours de classe était la plus élevée chez ceux ayant des problèmes liés à la tuberculose (30.2%), d'alcoolisme (25.6%), des problèmes respiratoires (23.6%), des problèmes cardiaques (22.5%). Peu étonnamment, malaria, choléra et malnutrition marquent également fortement le personnel enseignant -à l'image du reste de la population[9]. Il faut noter également que la proportion d'enseignants souffrant du virus du SIDA s'élève aujourd'hui à 13%[10]. Le Ministère de la Santé tente de répondre à ces problèmes depuis un certain nombre d'années ; dans le cas du SIDA, les politiques ont été malheureusement hésitantes, et tardives. Dans le cadre scolaire, la présence d'infirmeries pour les premiers soins dans les établissements reste une chose rare mais désirable ; et l'on ne soulignera jamais assez l'importance de la mise en place de programmes de prévention[11].

Des programmes similaires seraient souhaitables dans la prévention de la violence dans le cadre scolaire – un sujet encore peu abordé par les politiques publiques actuelles. Qu'elle soit physique ou verbale, la violence, dont la fréquence s'avère élevée en milieu urbain comme en milieu rural, reste un important facteur d'échec et de découragement, pour les étudiants comme pour leurs enseignants. Une étude de 2005 montrait que les trois plus grandes formes de violence rapportées dans les établissements scolaires étaient le port d'arme (22% des cas), l'agression physique (18%) et l'altercation incluant l'usage d'une arme (18%)[12]. Les politiques de prévention resteront cependant sans grand effet tant qu'une véritable amélioration des conditions de vie n'aura pas lieu en amont[13].

Violence, intégration et motivation resteront enfin des sujets d'inquiétude récurrents tant que la question de la discrimination (raciale tout autant sexuelle) n'aura pas été abordée de front. C'est bien le problème fondamental de la nouvelle Afrique du Sud, des gouvernements post-apartheid qui, si ils ont su générer un certain degré de réconciliation au sein de la population, se sont révélé incapables, par timidité ou par calcul, de considérer sérieusement les sources de dissension entre les différentes communautés qui composent cette dernière. Les écoles anciennement classées 'noires', 'blanches' ou encore 'indiennes', ne se sont que faiblement ouvertes, et cette tendance, après dix-huit ans d'indépendance, ne semble encore que marginalement s'inverser[14] [15]. A l'échelle scolaire, l'issue réside peut-être dans le choix de politiques d'assimilation, qui tendent à perpétuer la promotion de valeurs et de pratiques inadaptées à la nouvelle configuration politique et sociale de la nation, plutôt que dans le choix d'une éducation multi-culturelle, plus à même de reconnaître la diversité culturelle du pays. La question de la langue d'enseignement reste un débat complexe mais fondamental que l'Etat se refuse largement à traiter[16].

Une qualité d'enseignement variable pour des résultats scolaires inégaux

De l'ensemble des problèmes précédemment évoqués résulte une profonde inégalité des chances à l'échelle nationale. En termes de disponibilité http://www.phpaide.com/?langue=fr et de répartition du corps enseignant, les efforts post-apartheid se sont avérés remarquables. Le ratio de trente-cinq étudiants par enseignant visé par le Ministère après 1994 a été largement atteint. Mais les disparités demeurent : des rapports continuent de souligner l'existence de classes, principalement dans les zones rurales, de plus de quatre-vingt élèves[17] ; et il est malheureux de constater que la piètre qualité de certaines infrastructures scolaires rurales continue de désinciter un certain nombre d'enseignants à y rester[18] – quand ces derniers ne se retrouvent pas dans l'incapacité de communiquer et de se faire accepter par les autorités traditionnelles et communautaires[19].

Leur motivation s'en ressent. Une récente étude a montré que 54.6% des enseignants actuels ont déjà envisagé quitter la profession, 29.3% d'entre eux l'ayant envisagé "très souvent". La plupart d'entre eux sont des non-Africains, entre 25 et 49 ans, hautement qualifiés et à taux de revenu élevés ; quand on leur a demandé ce qui leur semblait nécessaire pour améliorer leur moral et leur condition, la majorité a souligné le besoin d'assistance médicale, financière, matérielle (soit l'essentiel de ce qui pose problème aujourd'hui), mais aussi psychologique[20]. Ce sont des considérations qui sont encore trop peu prises en compte dans l'élaboration des politiques publiques.

Le Plan d'Action pour 2014 a particulièrement mis l'accent sur le professionnalisme et les capacités d'éducation et d'adaptation du corps enseignant[21], et des changements positifs ont en conséquence été apportés dans la formation professionnelle. Mais les faits continuent de montrer que ce sont le plus souvent les moins qualifiés et les moins expérimentés qui sont envoyés dans les zones les plus défavorisées, perpétuant et renforçant les écarts entre les régions et les catégories de population correspondantes[22].

Toutes ces incuries se ressentent nécessairement dans les performances des étudiants. En comparaison avec un grand nombre de pays du continent africain, les résultats en termes d'alphabétisation, de connaissances mathématiques et scientifiques restaient encore récemment très faibles. En 2006, seulement 20% des étudiants en sixième année ("Grade 6") possédaient un niveau adéquat en mathématiques[23] ; le taux de réussite national de 67.8% annoncé en 2009 pourrait cependant indiquer de nettes améliorations[24]. Néanmoins, les statistiques indiquent toujours un taux d'illettrisme d'environ 18% pour les plus de quinze ans ; et seulement 14% des Noirs de plus de vingt ans possèdent un diplôme d'enseignement secondaire ou supérieur, contre des taux de 65% pour les Blancs et de 40% pour la population indienne[25]. Le taux de chômage élevé parmi les jeunes diplômés souligne également un manque de suivi et d'assistance ainsi que de structures permettant l'intégration au monde professionnel[26].

Les améliorations au sein du système éducatif sud-africain depuis 1994 sont indéniables, et beaucoup de signaux laissent à penser que le gouvernement reste sur la bonne voie. Mais d'importantes étapes restent à franchir avant que ne soit atteint un système éducatif standardisé, ou du moins équitable, à l'échelle du pays. Il n'est pas compréhensible qu'encore aujourd'hui la position géographique d'un élève soit un facteur qui prime dans la détermination de son parcours académique et professionnel ; malheureusement, l'argent et le manque de volonté politique restent des obstacles majeurs et incontournables dans ce processus d'égalisation des chances. Dix-huit ans ne suffisent largement pas à effacer presqu'un siècle de politiques ségrégationnistes ; mais il faut reconnaître, et à regret, que le parti qui a libéré le pays est encore loin d'avoir fourni à celui-ci les outils nécessaires à l'approfondissement de son émancipation.

Félix DUTERTE

 


[1] http://www.southafrica.info/about/education/education.htm

[2] « The State of South Africa’s schools », de Linda Chisholm, in S. Buhlungu et al. (eds), State of the Nation: South Africa 2004-2005, Cape Town: HSRC Press, 2005, pp. 206-207; voir également http://www.voanews.com/english/news/africa/South-Africas-Educational-System-Crumbling-94650869.html .

[5] Linda Chisholm, p. 208.

[6] « Balancing public and private resources for basic education: school fees in post-apartheid South Africa », de Edward B. Fiske and Helen F. Ladd, in Linda Chisholm (ed.), Changing Class, Cape Town: HSRC Press, 2004, p. 58 ; et « Education in South Af'rica: Some points for policy coherence », de Jonathan Carter, in S. Maile (ed.), Education and Poverty Reduction Strategies, Cape Town: HSRC Press, 2008, p. 33.

[7] Edward B. Fiske et Helen F. Ladd, pp. 71-74, 81 ; et Linda Chisholm, p. 211.

[8] Edward B. Fiske et Helen F. Ladd, p. 82.

[9] Olive Shisana et al, The Health of our Educators, Cape Town: HSRC Press, 2005, p. 129.

[10] Olive Shisana et al., p. 128.

[11] Olive Shisana et al., pp. 132-135.

[12] Olive Shisana et al., p. 130.

[13] Linda Chisholm, p. 219; Jonathan Carter, p. 26; et Nelson Mandela Foundation, Emerging voices: a report on education in SA rural communities, Cape Town: HSRC Press, 2005, pp. 132, 142.

[14] Forte de son passé militantiste, l'Université du Witwatersand fait ici office de contre-exemple.

[15] « 'Constituting the class': an analysis of the process of 'integration' in South African schools », de Crain Soudien, in Linda Chsiholm (ed.), Changing Class, Cape Town: HSRC Press, 2004, p. 101

[16] Linda Chisholm, P. 217.

[17] Linda Chisholm, pp. 206, 212, 223.

[18] Linda Chisholm, p. 212.

[19] Nelson Mandela Foundation, p. 134.

[20] Olive Shisana et al., p. 129.

[22] Linda Chisholm, p. 212.

[23] Graeme Bloch, p. 128.

[25] http://www.southafrica.info/about/education/education.htm

[26] Graeme Bloch, p. 132.